Avis scientifique 2015/011
Orientations scientifiques relatives à la politique sur la protection des pêches : avis sur le calcul des équivalents adultes
Sommaire
- L'élaboration d'une méthodologie permettant de situer un large éventail d'impacts sur une seule échelle en ce qui concerne leurs effets sur le poisson et l'habitat du poisson faciliterait l'uniformité lors de la prise de décisions par le Programme de protection des pêches. De telles méthodologies procureraient l’avantage de disposer d'une « devise commune » pour la mesure ou l'estimation de la productivité des pêches.
- Les options privilégiées pour les projets sont, dans un premier temps, éviter les impacts sur le poisson ou l'habitat du poisson et, dans un deuxième temps, limiter les impacts inévitables. Le présent avis scientifique concerne les cas pour lesquels toutes les options réalisables permettant d'éviter et de limiter les répercussions potentielles ont été appliquées, et pour lesquels il existe encore, dans une certaine mesure, un risque de dommage sérieux.
- L'objectif de ces analyses consistait à élaborer une « devise commune » liée à la productivité des pêches qui pourrait être utilisée pour éclairer et standardiser l'élaboration de seuils réglementaires ou de points de décision pour le Programme de protection des pêches. On a conclu que l'approche est prometteuse, mais que les résultats quantitatifs des analyses actuelles sont encore préliminaires par nature. Cependant, on a jugé que l'approche conceptuelle et les méthodes d'analyse constituent un fondement solide pour estimer les mesures à ces fins.
- L'utilisation des estimations de la zone de recrutement (ZR), pour établir les seuils ou pour prendre des décisions dans le cadre du processus réglementaire requis, viendra appuyer les décisions pour les cas généraux mais il sera nécessaire de documenter leur applicabilité aux cas particuliers.
- Les seuils axés sur les risques fondés sur une zone associée à un nombre déterminé de recrues (c.-à-d., ZR 1, ZR 5, etc.) peuvent être déterminés à l'aide de la distribution continue de fréquences cumulées ou de l'analyse des quantiles (ou autre intervalle).
- La compilation préliminaire de données et l'analyse générale suggèrent que la plupart des estimations de la zone de recrutement oscillent entre 100 et 1 000 m² pour les espèces de poissons d'eau douce typiques des eaux douces canadiennes (figure 2). Les plus petites valeurs sont associées aux espèces fluviales et aux espèces de petite taille qui sont présentes en forte densité. L'expansion de la banque de données existantes et l'inclusion de covariables régionales ou écologiques sont susceptibles de procurer des estimations plus précises de la zone de recrutement.
- Le manque à produire, la production de biomasse (g∙m-2∙a-1), a fourni une mesure complémentaire de la productivité aux équivalents adultes, mais cela n'a pas constitué une solution de rechange à la zone de recrutement.
- Si l'on dispose de suffisamment de données, et si l'échelle du projet justifie une évaluation détaillée, le manque à produire peut constituer une solution de rechange privilégiée à l'équivalent adulte, étant donné que la production rend compte de toutes les contributions de la biomasse à la productivité continue, y compris la biomasse de poisson qui meurt durant l’intervalle de temps, mais qui devient disponible à d'autres niveaux trophiques.
- À l'heure actuelle, les estimations grossières à l'échelle nationale constituent les meilleurs renseignements disponibles aux fins d'utilisation générale, et indiquent que l'approche fondée sur les équivalents adultes peut être mise en pratique pour le classement grossier des projets. Les estimations de la zone de recrutement actuellement disponibles oscillent entre 100 et 1 000 m². L'ordre de grandeur des estimations donne une idée de leur incertitude dans n'importe quelle situation d'examen de projet. D'autres facteurs, en plus de la zone de recrutement (par exemple, les objectifs régionaux en matière de pêches, la superficie de l'habitat) s'appliqueront également. Des recherches sont en cours pour préciser les critères et les échelles de stratification appropriés en fonction de la région et du type d'habitat et ce, afin de diminuer l'incertitude qui en découle.
- Si la variable « équivalent adulte » varie selon les habitats ou la région en cause, conséquemment les estimations des données groupées provenant des divers habitats ou régions comporteraient une plus grande incertitude. Par conséquent, dans un cadre de gestion axé sur les risques, la stratification grossière fera en sorte que les seuils de la zone de recrutement déclenchant des niveaux plus élevés d'examen réglementaire soient fixés à un niveau inférieur (moins de zones potentiellement touchées) que si les estimations étaient plus précises.
- Bien que le fondement scientifique de l'utilisation de la variable équivalent adulte et, le cas échéant, du manque à produire, soit solide, les données permettant d'estimer les valeurs de ces mesures qui étaient disponibles lors de la réunion provenaient d'un nombre limité d'espèces, de types d'habitat et de régions. Par conséquent, il subsiste une incertitude quant à la solidité des estimations quantitatives lorsqu'elles sont utilisées pour la gestion des pêches. D'autres sources de données ont été identifiées pendant le processus d'examen par les pairs, et celles-ci sont ajoutées à la base de données utilisée dans les analyses. En attendant, l'ordre de grandeur de ces estimations est appuyé par les données et les analyses actuellement disponibles et pourrait être utilisé avec le niveau approprié de prudence compte tenu du niveau d'incertitude.
Le présent avis scientifique découle de la réunion nationale d'examen par les pairs des 9 et 10 juin 2014, orientations scientifiques relatives à la politique sur la protection des pêches : avis sur le calcul des équivalents adultes. Toute autre publication issue de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le Calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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