Réponse des Sciences 2009/020
Taille à la maturité sexuelle et caractéristiques des captures de la pêche à la limande à queue jaune et la plie rouge aux Îles-de-la-Madeleine
Contexte
En raison de la diminution des prises de hareng et de maquereau, les plies côtières (surtout la limande à queue jaune, Limanda ferruginea, et la plie rouge, Pseudopleuronectes americanus) constituent une partie importante de l’approvisionnement en appât pour les pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine. La limande et la plie rouge constituent un appât de haute qualité et représentent une ressource importante pour les pêcheurs de homard. Elles sont exploitées au printemps, depuis la fonte des glaces, par des bateaux équipés de chaluts, de sennes ou de filets maillants. Depuis 2001, un certain nombre de pêcheurs de homard sont autorisés de pratiquer une pêche non-commerciale dans le but de s’approvisionner en appât. Quoique les prises de chaque espèce semblent diminuer depuis 2006, la proportion des prises par les bateaux pratiquant la pêche non-commerciale a augmenté en 2007 et 2008 (tableau 1). La pêche non-commerciale est pratiquée par des petits bateaux avec des chaluts de petite taille et un maillage au cul de chalut de 130 mm. La pêche commerciale est effectuée soit avec des chaluts, des sennes ou des filets maillants à bord de plus gros bateaux avec un maillage de 140 mm ou plus. Les débarquements composés de ces deux espèces aux Îles se chiffrent à environ 200 à 400 tonnes annuellement depuis 2001 (tableau 1).
En 2006, les gestionnaires du bureau du secteur des Îles-de-la-Madeleine ont exprimé leur intérêt d’accroître les connaissances biologiques de ces espèces, notamment sur la longueur à laquelle la limande à queue jaune et la plie rouge atteignent la maturité sexuelle. Cette information n’était pas disponible à partir des relevés scientifiques qui sont effectués chaque année à l’automne ou en été (Morin et Forest-Gallant 1996). Des échantillonnages permettant un suivi des caractéristiques biologiques de ces espèces dans la pêche ont été entrepris de 2006 à 2008. Le but de ce suivi était de caractériser, dans la région des Îles-de-la-Madeleine, la relation entre la maturité sexuelle et la longueur, ainsi que la composition selon la taille et le ratio sexuel pour chaque espèce dans les captures des divers engins de pêche. L’information obtenue sur la biologie de ces espèces contribuera à définir et / ou modifier le protocole de gestion visant la protection des poissons juvéniles.
Une demande d’avis scientifiques a été reçue du secteur de la Gestion des Pêches et de l’Aquaculture du MPO pour évaluer les résultats des données recueillies lors des trois années de suivi de la pêche. La revue de l’évaluation a été faite le 16 octobre 2009 et ce document présente les résultats et les conclusions propres aux questions posées. La taille à la maturité sexuelle, estimée à partir de cette étude, n’est pas considérée représentative de la population autour des Îles-de-la-Madeleine. Les distributions des fréquences de taille démontrent cependant qu’il y a présentement une haute proportion des captures de la limande à queue jaune qui sont sous la taille minimale de 25 cm.
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