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Document de recherche 2021/042

Conditions météorologiques, état de la glace de mer et propriétés physiques de l’eau dans la mer du Labrador en 2018

Par Yashayaev, I., Peterson, I., et Wang, Z.

Résumé

Dans la mer du Labrador, les pertes de chaleur en surface pendant l’hiver entraînent la formation d’eaux denses qui jouent un rôle important dans la ventilation des profondeurs océaniques et dans la circulation de retournement océanique mondiale. L’Atlantique Nord subpolaire a connu des pertes de chaleur en surface inférieures à la moyenne au cours de l’hiver 2017–2018 et des pertes moyennes aux hivers 2015–2016 et 2016–2017. Ces pertes sont nettement inférieures à celles de l’hiver 2014–2015, les plus élevées depuis 1993–1994. À l’hiver 2017–2018 (décembre–mars), l’indice d’oscillation nord-atlantique et le flux thermique océano-atmosphérique dans la partie centrale de la mer du Labrador étaient proches des moyennes de long terme. Cependant, la circulation atmosphérique, conjuguée à une pression atmosphérique anormalement élevée en hiver sur toute la mer du Labrador a produit des températures dans l’air et à la surface de la mer supérieures à la normale dans la partie occidentale de la mer du Labrador, et inférieures à la normale dans le nord-est de la mer du Labrador. En ce qui concerne la température de surface de la mer, cet état a persisté jusqu’au printemps, semblant se propager de manière cyclique. Les anomalies de concentration de la glace de mer en février et mars 2018 étaient généralement négatives dans la partie ouest de la mer du Labrador et positives dans la partie nord-est, ce qui correspond aux anomalies de circulation et de température atmosphériques. La couche de surface (100 m) de la partie centrale de la mer du Labrador se refroidit depuis 2010. Cependant, la couche intermédiaire (de 200 à 2 000 m) n’a commencé à se refroidir qu’après 2011, année la plus chaude de cette couche entre 1972 et 2018. Ce refroidissement est principalement le résultat de l’approfondissement continu de la convection hivernale. En effet, malgré la baisse des pertes cumulées de chaleur à la surface de la mer après 2014–2015, la profondeur de la convection hivernale a continué à augmenter au cours des trois hivers suivants. Ce phénomène est dû principalement au préconditionnement de la colonne d’eau causé par le brassage convectif des années précédentes. La persistance sur plusieurs années de cet approfondissement de la convection hivernale (dépassant finalement 2 000 m de profondeur) a donné lieu à la formation la plus volumineuse, la plus dense et la plus profonde des eaux de la mer du Labrador depuis 1994. Selon les simulations du modèle de l’Atlantique Nord de l’Institut océanographique de Bedford, le transport du courant du Labrador a diminué entre 1995 et 2014, mais a légèrement augmenté depuis.

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