Avis scientifique 2018/052
Évaluation du hareng de 4VWX de 2018
Sommaire
- Les débarquements pour les années de quota de 2014-2015 et de 2015-2016 étaient de 49 204 t et de 50 012 t, respectivement, avec un total autorisé des captures (TAC) de 50 000 t chaque année pour la composante du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy. Durant l’année de quota de 2016-2017, les débarquements se chiffraient à 39 430 t, le TAC étant établi à 42 500 t. Le quota a été réduit en 2017 en raison de préoccupations liées au manque de reconstitution du stock et à la diminution des estimations de la biomasse grâce à la méthode acoustique dans les principales aires de frai.
- Bien que les estimations de la biomasse comportent un certain degré d’incertitude, les tendances de la biomasse à plus long terme semblent évidentes pour la composante de reproducteurs du sudouest de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy : une tendance à la baisse dans la zone du banc German de 1999 à aujourd’hui, et une tendance à la hausse dans la zone de la baie Scots depuis 2005. Les données enregistrées durant les trois dernières années sur le banc German ont affiché les plus faibles niveaux de l’historique des relevés.
- Au cours de la réunion d’évaluation de mars 2013, on a fait remarquer que l’abondance des poissons pouvait être surestimée (double dénombrement) ou sous-estimée (poissons manquants) lorsqu’on utilise la démarche du relevé acoustique. Melvin et al. (2014) ont présenté une méthodologie permettant de rendre compte du double dénombrement. On a utilisé ces résultats pour réviser les estimations de la biomasse du stock reproducteur (BSR ) par la démarche acoustique pour l’ensemble de la série chronologique, y compris le point de référence limite (PRL). Un consensus a été atteint quant à l’utilisation de ces estimations révisées comme point de départ de l’évaluation et de l’avis.
- En 2012, un point de référence limite (PRL) a été établi pour la composante de reproducteurs du hareng du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy (banc German et baie Scots); il représentait la biomasse moyenne dérivée des relevés acoustiques de 2005 à 2010 (371 067 t) en dessous de laquelle le risque de dommages sérieux est inacceptable (Clark et al. 2012). Des révisions de la méthode utilisée pour estimer la BSR adoptée durant la présente évaluation ont entraîné un changement du PRL, qui est passé de 371 067 t à 316 313 t.
- La moyenne mobile sur trois ans a diminué d’environ 8 % en 2017 et s’est située au niveau du PRL pour la première fois depuis 2011. La biomasse du stock et le TAC ont affiché une relative stabilité à de faibles niveaux durant les dernières années (2011 à 2016). Le consensus qui a été atteint lors de la réunion était à l’effet que des mesures de gestion plus rigoureuses visant à réduire les taux d’exploitation sont nécessaires si l’on veut reconstituer le stock.
- L’estimation de la biomasse des reproducteurs sur le récif de la Trinité de 2015 et 2016 est faible par rapport aux valeurs observées au début des années 2000; toutefois, on a assisté à une augmentation importante de la BSR en 2017. C’est un bon signe, et cela pourrait indiquer un retour des poissons reproducteurs dans cette zone. En outre, la biomasse des reproducteurs a également été enregistrée à l’automne dans la zone de Spectacle Buoy pour la première fois depuis 2006. Tant qu’il n’y a pas d’augmentation soutenue des valeurs estimées de la biomasse durant plusieurs années, la pêche pratiquée durant la saison du frai sur le récif de la Trinité pourrait compromettre la persistance de cette unité reproductrice.
- Le vaste éventail d’âges observé dans les prises commerciales indique que l’objectif de conservation visant à maintenir un vaste éventail d’âges est généralement atteint. Les mesures de gestion élaborées par l’industrie, lesquelles limitent l’exploitation des poissons juvéniles et la récolte sur les aires de frai, sont importantes pour la durabilité et devraient continuer d’être appliquées et même, renforcées.
- On a soulevé une tendance à la diminution du poids moyen selon l’âge. Les tendances à la baisse du poids moyen des prises commerciales selon l’âge depuis les années 1970 ont réduit la productivité du stock.
- Comme le stock se situe au niveau du PRL, on a mis l’accent sur l’importance qu’il y a à effectuer une nouvelle évaluation-cadre de ce stock pour traiter les sources d’incertitude et pour apporter des améliorations à l’évaluation.
- Depuis 1996, une pêche est pratiquée dans les aires d’alimentation qui se trouvent sur les bancs extracôtiers où les poissons se rassemblent, principalement en mai et en juin, avec des prises allant de 20 261 t en 1997 à 58 t en 2014. Les débarquements ont été faibles, s’établissant à moins de 10 000 t depuis 2012 et se situant en moyenne à moins de 2 000 t, mais augmentant jusqu’à 4 000 t en 2017. Les débarquements de poissons pêchés au large sont dépendants de la valeur de marché, des conditions météorologiques et de la disponibilité du poisson.
- Aucun relevé n’a été effectué par l’industrie au large du plateau néo-écossais entre 2015 et 2017.
- En l’absence de renseignements récents à propos de l’état du stock, il n’y a pas de fondement pour l’évaluation de l’allocation de prises actuelle de 12 000 t. On incite l’industrie à explorer et à entreprendre des relevés structurés de la zone extracôtière.
- Entre 2009 et 2017, les débarquements dans la zone de Little Hope/Port Mouton se sont échelonnés entre 2 150 t et 5 943 t, et se situaient près ou au-dessus de l’allocation durant certaines années (entre – 1 246 t et + 1 559 t).
- Entre 2009 et 2017, les débarquements dans la zone de la côte est se sont échelonnés entre 771 t et 6 045 t et se situaient généralement dans les limites de l’allocation.
- Les débarquements étaient minimes à Glace Bay, quatre tonnes ayant été déclarées en 2016 et aucun débarquement n’ayant été enregistré en 2015 et en 2017.
- La zone du lac Bras d’Or est restée fermée à la pêche au hareng. Depuis 1997, on constate que l’état du hareng dans le lac Bras d’Or est une source de préoccupations. En l’absence d’information sur l’abondance actuelle, le lac Bras d’Or devrait rester fermé à la pêche.
- On considère que les groupes de reproducteurs individuels dans la composante côtière sont vulnérables face à la pêche en raison de leur taille relativement petite (biomasse) et de leur proximité avec la côte. Pour cette raison, en redoublant d’efforts dans les nouveaux secteurs, on pourrait réduire l’abondance de façon marquée en l’absence de renseignements sur l’état du groupe de reproducteurs précis.
- À l’exception des quatre secteurs principaux, la taille des différents groupes de reproducteurs supplémentaires et les débarquements de ces groupes sont mal documentés. En plus des pêches d’appât et des pêches aux fins personnelles traditionnelles, des pêches dirigées des œufs ont eu lieu sur de nombreuses aires de frai depuis 1996.
- Depuis plus d’un siècle, la pêche à la bordigue et la pêche à la senne de plage dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick a dépendu du regroupement de harengs juvéniles (âges 1 à 3) près de la côte, à l’embouchure de la baie de Fundy.
- Les débarquements dans cette pêche sont habituellement composés de juvéniles (âges 1 ou 2); toutefois, en 2017, des poissons plus âgés étaient présents dans les prises. Il s’agit d’une exception par rapport à ce qui a été capturé durant la dernière décennie.
- Pour la série chronologique présentée, les débarquements actuels sont équivalents aux niveaux les plus bas observés, ou ils s’en approchent. En 2015 et en 2017, le nombre de bordigues ayant permis de prélever des poissons débarqués était le deuxième plus bas enregistré (11), mais 26 bordigues ont donné lieu à des débarquements en 2016.
- L’abondance des harengs disponibles pour la pêche à la bordigue est inconnue, et aucune recherche n’est menée pour étudier l’abondance locale de harengs.
- Les principales sources de renseignements pour évaluer cette composante sont les débarquements, qui ont diminué de façon marquée à partir des années 1980 jusqu’à aujourd’hui. La série chronologique des débarquements pour cette pêche n’est pas nécessairement représentative de l’abondance, car les prises sont extrêmement sensibles à de nombreux facteurs en plus de l’abondance, y compris l’effort de pêche.
- Un point de référence supérieur du stock (RSS) de 632 626 t a été proposé pour la biomasse combinée observée grâce au relevé acoustique sur les aires de frai du banc German et de la baie Scots. Comme aucun consensus n’a pu être atteint, on a convenu qu’aucune recommandation de RSS découlant de la réunion ne serait appliquée. Ce point sera traité lors de la prochaine réunion sur le stock.
Sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et baie de Fundy
Bancs au large du plateau néo-écossais
Côtes de la Nouvelle-Écosse (rive sud, côte est et Cap-Breton)
Juvéniles migrateurs dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick
Point de référence supérieur
Le présent avis scientifique découle de la réunion qui s’est tenue les 11 et 12 avril 2018 et qui a porté sur l’évaluation du hareng des divisions 4VWX. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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