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Évaluation des stocks de sébastes à bouche jaune (Sebastes reedi) de la Colombie-Britannique en 2021

Examen par les pairs régional – Région du Pacifique

Du 8 au 9 septembre 2021
Réunion virtuelle

Président : Greg Workman

Contexte

En 2010, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la population côtière de sébastes à bouche jaune (Sebastes reedi) en Colombie-Britannique (C. B.) et a déterminé qu’elle était « menacée », en raison d’un déclin de son abondance et de la menace posée par la pêche commerciale. Face à ce résultat, on a étudié la possibilité d’inscrire l’espèce sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Lors d’une évaluation des stocks réalisée en 2011 (qui tenait également lieu d’évaluation du potentiel de rétablissement), Edwards et coll. (2012) ont déterminé par modélisation que la biomasse du sébaste à bouche jaune équivalait à 0,614 (0,431; 0,829)Note de bas de page 1 de la biomasse d’équilibre non exploitée du stock reproducteur (SB0) et à 1,606 (2,685, 4,573) de la biomasse du stock reproducteur au rendement maximal soutenu (BRMS), une valeur qui se situe au-delà du point de référence supérieur pour une population saine, établi dans le Cadre pour la pêche durable (MPO, 2009).

En 2017, il a été décidé de ne pas inscrire le sébaste à bouche jaune à l’annexe 1 de la LEP. Même si le MPO continuera de gérer cette espèce conformément à la Loi sur les pêches, des mesures visant à répondre aux préoccupations liées à la conservation ont été énoncées dans le décret de non-inscription (TR/2017-24 3 mai 2017). En 2019, le projet de loi C-68 a été adopté afin de modifier la Loi sur les pêches, ce qui a entraîné l’examen de 57 stocks en Colombie Britannique dans le but de mettre en œuvre des plans de gestion des pêches durables pour ces stocks sur cinq ans. Le sébaste bocace, le sébaste aux yeux jaunes et la morue charbonnière ont été les premiers poissons de fond à être évalués dans le cadre du lot 1 en 2020-2021. Le sébaste à bouche jaune devrait faire l’objet d’une évaluation dans le cadre du lot 2 en 2021-2022.

La plus grande partie de la population de sébastes à bouche jaune en Colombie-Britannique est concentrée dans le détroit de la Reine-Charlotte (côte centrale de la Colombie-Britannique), plus précisément à proximité des trois principaux goulets : le goulet de l’île Goose, le goulet de Mitchell et le goulet de l’île Moresby. Des zones à plus forte densité sont également présentes au large de la côte sud-ouest de Haida Gwaii (près du cap St. James), au large de Rennell Sound, au large de la côte nord-ouest de Haida Gwaii et au large de la côte nord-ouest de l’île de Vancouver. La densité du sébaste à bouche jaune semble faible au large de la côte ouest de l’île de Vancouver, au sud de la péninsule Brooks. Les analyses préliminaires n’ont révélé aucune preuve solide de la séparation des stocks le long de la côte de la Colombie-Britannique d’après l’analyse de la croissance et de la fréquence des tailles; par conséquent, la population côtière sera évaluée de la même façon qu’en 2011.

Les données sur le sébaste à bouche jaune sont suffisantes (séries d’indices et structures par âge) pour effectuer une analyse statistique des prises selon l’âge. En 2011, les auteurs ont utilisé une variante du modèle de Coleraine appelée « Awatea ». Dans le cadre de l’évaluation proposée, les auteurs utiliseront le modèle de synthèse des stocks (SS3) de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui a été adopté à des fins d’évaluation par de nombreux scientifiques américains dans la région du Pacifique. Ce logiciel d’évaluation des stocks offre plus de souplesse pour ajuster les données et fournit des diagnostics utiles (p. ex. analyses rétrospectives) qui ne sont pas disponibles dans Awatea. Les auteurs fourniront également une analyse de rapprochement afin de comparer les ajustements aux données générées par l’Awatea et le SS3 pendant la transition d’une plateforme de modélisation à l’autre.

L’absence d’avis scientifique à jour entraîne une certaine incertitude quant aux risques que les niveaux de prise actuels présentent pour le stock de sébastes à bouche jaune en C.-B. La Gestion des pêches du MPO a demandé à la Direction des sciences de fournir un avis concernant l’évaluation de ce stock par rapport à des points de référence conformes au Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution (MPO 2009), notamment les répercussions de diverses stratégies de pêche sur l’état prévu du stock. L’avis découlant de cet examen régional par des pairs du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) sera utilisé pour orienter les décisions en matière de gestion des pêches et établir les niveaux de prises pour l’espèce. Ce travail permettra également d’éclairer et de compléter les décisions prises à l’extérieur du MPO, en particulier par le COSEPAC.

Objectifs

Le document de travail suivant sera examiné et servira de fondement aux discussions et aux avis sur les différents objectifs énumérés ci-après :

Paul J. Starr et Rowan Haigh. 2021. Yellowmouth Rockfish (Sebastes reedi) stock assessment for British Columbia in 2021 [Évaluation des stocks de sébastes à bouche jaune (Sebastes reedi) de la Colombie-Britannique en 2021]. Document de travail du SCCS 2019GRF02.

Les objectifs particuliers de cet examen sont les suivants :

  1. Recommander des points de référence conformes à l’approche de précaution du MPO et inclure les considérations biologiques et les justifications utilisées pour arriver à cette recommandation. Dans la mesure du possible, ces dernières devraient comprendre le point de référence limite provisoire de 0,4 BRMS et le point de référence supérieur du stock de 0,8 BRMS du MPO, ou des points de référence historiques (p. ex. Bmin). Les points de référence supplémentaires suivants seront présentés : BRMS, urms, 0,2SB0, et 0,4SB0. Le choix des points de référence est souvent déterminé par la complexité du modèle de population, qui dépend lui-même de la qualité des données d’entrée.
  2. Évaluer l’état actuel du sébaste à bouche jaune dans les eaux de la C.-B. par rapport aux points de référence. Au besoin, fournir une preuve de la séparation de cette espèce en stocks distincts sur le plan spatial et, s’il y a lieu, fournir un avis sur l’état de ces stocks.
  3. Au moyen de tables de décision probabilistes, évaluer les conséquences d’une variété de politiques de pêche sur la biomasse prévue (et le taux d’exploitation) par rapport aux points de référence, et fournir d’autres mesures des stocks. Si les données sont insuffisantes pour évaluer quantitativement le sébaste à bouche jaune dans les eaux de la C.-B. par rapport aux points de référence et aux tables de décision utilisés, résumer ce que l’on sait de l’état de cette espèce ainsi que les implications du point de vue de la formulation d’avis sur les prises.
  4. Au besoin, formuler des directives qui seront utilisées dans un plan de rétablissement et de gestion en vertu du cadre décisionnel intégrant l’approche de précaution pour le sébaste à bouche jaune afin de respecter la législation récente (projet de loi C-68). Plus précisément, fournir des tables de décision probabilistes qui démontrent que la probabilité que le stock augmente et quitte la zone critique (c.-à-d. dépasse le point de référence limite) dans un délai raisonnable (habituellement de 1,5 à 2 générations) est forte.
  5. Fournir des tables de décision probabilistes pour éclairer une évaluation du COSEPAC ou une évaluation du potentiel de rétablissement subséquente réalisée par le MPO. Il s’agit notamment de projections allant jusqu’à 3 générations pour tenir compte des critères d’évaluation du COSEPAC (indicateurs A1 et A2) à l’aide de tableaux de probabilité de l’état futur de la population (par rapport aux critères de référence) à divers niveaux de prise, ainsi que des estimations du temps nécessaire pour les atteindre (avec différents niveaux de fiabilité).
  6. Décrire les sources d’incertitude liées au modèle (p. ex. les estimations des paramètres du modèle, les hypothèses concernant les prises, la productivité, la capacité de charge et l’état de la population).
  7. Recommander un intervalle approprié entre les évaluations du stock officielles, les indicateurs utilisés pour caractériser l’état du stock pendant les années d’intervalle et/ou les déclencheurs d’une évaluation plus tôt que prévu (MPO, 2016). Fournir une justification si les indicateurs et déclencheurs ne peuvent être déterminés.

Publications prévues

Participation prévue

Références

Avis

La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.

Footnote 1
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