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Répercussions socio-économiques de la présence de la carpe asiatique dans le bassin des Grands Lacs

Répercussions socio-économiques de la présence de la carpe asiatique dans le bassin des Grands Lacs

Répercussions socio-économiques de la présence de la carpe asiatique dans le bassin des Grands Lacs (PDF, 662 KB)

Préparé par
Salim Hayder, Ph. D.

Publié sous la direction de
Debra Beauchamp

Pêches et Océans Canada, Politiques et économie
501, croissant University, Winnipeg (Manitoba) R3T 2N6

Table des matières

Chapitre 4 : Valeurs de référence des activités dans la région des Grands Lacs

Ce chapitre offre un état des lieux et une estimation de la valeur économique générée par les principales activités autour des Grands Lacs. Comme mentionné au chapitre 3, les valeurs cumulées fournissent une valeur de référence des principales activités à partir desquelles les répercussions de la carpe asiatique dans les Grands Lacs sont estimées.

D'après la littérature scientifique pertinente, nous avons déterminé les principales activités qui définissent les conditions de référence, à savoir : i) l'utilisation de l'eau; ii) la pêche commerciale; iii) la pêche récréative; iv) la chasse récréative; v) la navigation de plaisance; vi) l'utilisation des plages et des rives des lacs; vii) l'observation de la faune; viii) la navigation commerciale. Afin d'estimer la valeur économique de ces activités, nous avons essayé de produire les meilleures estimations des dépenses effectuées ainsi que le surplus du consommateur engendré par les activités signalées, à partir de données tirées de la littérature existante (voir matrice 3).

Dans la partie suivante du chapitre, les auteurs analysent dans le détail les méthodes appliquées pour ensuite estimer la valeur économique des activités dans la région des Grands Lacs.

Utilisation de l'eau

Pour les Canadiens, l'eau est invariablement considérée comme l'un des actifs les plus importants du pays (Renzetti, Dupont et Wood 2011). Nous prélevons l'eau des Grands Lacs pour alimenter les municipalités avoisinantes et approvisionner en eau les résidences, les entreprises et les établissements, comme les écoles et les hôpitaux, à des fins très diverses, comme eau potable ou eau pour laver, arroser ou lutter contre les incendies. Dans les secteurs manufacturier et agricole, l'eau sert de matière première à la production de produits et de services. Nous utilisons l'eau également pour la production d'électricité (chauffage/climatisation), l'extraction de pétrole et de gaz et l'exploitation minière (nettoyage du minerai, refroidissement des foreuses).

Pour ce qui est de l'utilisation de l'eau, la Commission des Grands Lacs (2010) distingue les catégories suivantes : i) approvisionnement public en eau; ii) autoapprovisionnement en eau à usage domestique; iii) autoapprovisionnement d'eau d'irrigation; iv) autoapprovisionnement pour abreuver le bétail; v) autoapprovisionnement à usage industriel; vi) autoapprovisionnement pour produire de l'énergie thermoélectrique; vii) autoapprovisionnement pour produire de l'énergie hydroélectrique; viii) autoapprovisionnement à d'autres fins.

D'après la Commission des Grands Lacs (2010), on a prélevé environ 850,5 milliards de gallons d'eau du bassin des Grands Lacs par jour en 2008; 24 % de ce volume d'eau a été prélevé en Ontario (203,24 millions de gallons par jour). L'utilisation à des fins hydroélectriques représentait 93 % du volume d'eau prélevé en Ontario. L'utilisation des 13 697,1 millions de gallons restants se répartissait comme suit : centrales nucléaires, 74 %; production d'énergie à partir de combustibles fossiles, 11 %; industrie, 7 %; approvisionnement public en eau, 6 %; usages domestiques (résidences, entreprises et établissements) et agricoles, 1 %; autres usages,Footnote 31 1 %.Footnote 32 Au Québec, les prélèvements d'eau du fleuve Saint-Laurent atteignent 305,2 milliards de gallons d'eau par jour, dont 304 milliards par jour pour produire de l'énergie hydroélectrique (ce qui représente 99,6 % de l'eau extraite). Les autres 14 milliards de gallons par jour se répartissent comme suit : approvisionnement public (résidences, entreprises et établissements), 81 %; industrie, 9 %; usages domestiques, 5 %; production d'énergie à partir de combustibles fossiles, 3 %; usages agricoles, 2 %.

Les estimations de la valeur d'utilisation de l'eau dans le bassin des Grands Lacs qui apparaissent dans la présente section ont été obtenues à partir des données sur la consommation et les prélèvements tirées surtout de la Commission des Grands Lacs (2010) et des données sur la valeur d'utilisation de l'eau recueillies grâce à la revue de littérature.Footnote 33

Utilisation de l'eau bruteFootnote 34

Vingt-quatre millions de personnes boivent de l'eau puisée dans les Grands Lacs chaque jour (U.S. Environmental Protection Agency 2003). La Commission des Grands Lacs (2010) a estimé que les prélèvements et la consommation d'eau dans les catégories de l'approvisionnement public et de l'autoapprovisionnement à usage domestique s'élevaient respectivement à 1 203 et 180 millions de m3. Au Québec, les prélèvements et la consommation atteignaient respectivement 1 618,8 et 161,7 millions de m3 (voir tableau 1).

Description

Le tableau 1 s’intitule Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau brute par usage/lac/province en 2008. Il est tiré de la Commission des Grands Lacs (2010). Il comporte quatre colonnes. La première s’intitule Nom du lac, la deuxième Approvisionnement public (millions m3/an), la troisième Auto-approvisionnement (millions m3/an) et la quatrième Total (millions m3/an). Les deuxième, troisième et quatrième colonnes sont subdivisées en deux sous-colonnes : Prélèvements et Consommation. Le tableau est divisé en trois sections : Ontario (qui comprend cinq sous-régions), Québec (une sous-région) et Montant total. La ligne Ontario indique les totaux respectifs pour toutes les sous-colonnes : 1 054,2 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 158,1 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 149,1 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 22,4 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 1 203,3 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 180,5 millions m3/an pour la consommation totale. Ces totaux sont ventilés entre les cinq sous-régions suivantes : Saint-Laurent : 100,9 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 15,1 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 15,8 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 2,4 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 116,7 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 17,5 millions m3/an pour la consommation totale. Lac Ontario : 643,8 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 96,6 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 88,7 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 13,3 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 732,4 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 109,9 millions m3/an pour la consommation totale. Lac Érié : 129,7 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 19,5 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 27,6 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 4,1 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 157,3 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 23,6 millions m3/an pour la consommation totale. Lac Huron : 116,6 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 17,5 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 14,7 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 2,2 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 131,2 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 19,7 millions m3/an pour la consommation totale. Lac Supérieur : 63,2 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 9,5 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 2,4 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 0,4 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 65,7 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 9,9 millions m3/an pour la consommation totale. La ligne Québec indique les totaux respectifs pour toutes les sous-colonnes : 1 519,9 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 151,8 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 98,9 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 9,9 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 1 618,8 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 161,7 millions m3/an pour la consommation totale. Ces totaux sont les mêmes pour la seule sous-région de cette section, à la ligne suivante : Saint-Laurent. La dernière section, Montant total, indique le total pour les deux régions : 2 574,1 millions m3/an pour les prélèvements de l’approvisionnement public et 310,0 millions m3/an pour la consommation de l’approvisionnement public ; 248,0 millions m3/an pour les prélèvements de l’auto-approvisionnement et 32,2 millions m3/an pour la consommation de l’auto-approvisionnement ; 2 822,1 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 342,2 millions m3/an pour la consommation totale.

Tableau 1 : Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau brute par usage/lac/province en 2008
Nom du lac Approvisionnement public (millions m3/an) Autoapprovisionnement (millions m3/an) Total (millions m3/an)
Prélèvements Consommation Prélèvements Consommation Prélèvements Consommation
Ontario 1 054,2 158,1 149,1 22,4 1 203,3 180,5
Saint-Laurent 100,9 15,1 15,8 2,4 116,7 17,5
Lac Ontario 643,8 96,6 88,7 13,3 732,4 109,9
Lac Érié 129,7 19,5 27,6 4,1 157,3 23,6
Lac Huron 116,6 17,5 14,7 2,2 131,2 19,7
Lac Supérieur 63,2 9,5 2,4 0,4 65,7 9,9
Québec 1 519,9 151,8 98,9 9,9 1 618,8 161,7
Saint-Laurent 1 519,9 151,8 98,9 9,9 1 618,8 161,7
Montant total 2 574,1 310,0 248,0 32,2 2 822,1 342,2

Source : Commission des Grands Lacs (2010)

En ce qui concerne la valeur économique de l'eau potable, Statistique Canada estimait qu'en 2007, les coûts de fonctionnement et d'entretien pour traiter 180,5 millions de mètres cubes d'eau brute prélevée dans le bassin des Grands Lacs étaient d'environ 260 millions de dollars (Marbek 2010b). Si l'on considère que les recettes des structures d'eau rendent compte du coût total de la production d'eau, la présente étude a tenu compte de l'inflation pour estimer la valeur actuelle de l'eau portable prélevée dans les Grands Lacs. La formule suivante a été utilisée :

Valeur estimée de l'eau potable en Ontario (VEEP) = C2007 * π(2011/2007)

Où C est le coût de la production d'eau et π, le taux d'inflation.

Pour calculer la valeur de l'eau consommée dans le bassin des Grands Lacs au Québec, les auteurs ont d'abord calculé le coût unitaire de l'eau brute prélevée à partir des estimations de Statistique Canada des coûts de fonctionnement et d'entretien des prélèvements d'eau dans le bassin des Grands Lacs en Ontario; ensuite, les coûts unitaires ont été appliqués aux données sur la consommation au Québec à l'aide la formule suivante :

Valeur estimée de l'eau potable au Québec (VEEP) = C2011 * CU2007 * π(2011/2007)

C est la consommation; CU, le coût unitaire de la production d'eau et, π le taux d'inflation. Grâce à cette méthode, la consommation d'eau brute des Grands Lacs représente un apport économique total estimé à 531,7 millions de dollars par an (280,4 M$ pour l'Ontario et 232,8 M$ pour le Québec).

Eau à usage industrielFootnote 35

L'eau des Grands Lacs alimente également plusieurs secteurs de l'industrie. À partir de données de l'an 2000, la Commission des Grands Lacs (2010) a estimé que les prélèvements de l'industrie dans les Grands Lacs en Ontario atteignaient 1 275,6 millions de m3 d'eau pour une consommation annuelle de 80,4 millions m3. Au Québec, les prélèvements et la consommation atteignaient respectivement 173,4 et 17,3 millions de m3 (voir tableau 2).

Description

Le tableau 2 s’intitule Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau à usage industriel par province et lac en 2008. Il est tiré de la Commission des Grands Lacs (2010). Il comporte deux colonnes : Nom du lac et Industrie (millions m3/an). La deuxième colonne est subdivisée en deux sous-colonnes : Prélèvements et Consommation. Le tableau est divisé en trois sections : Ontario (qui comprend cinq sous-régions), Québec (une sous-région) et Montant total. La ligne Ontario indique les totaux respectifs pour les deux sous-colonnes : 1 275,6 millions m3/an pour les prélèvements et 80,4 millions m3/an pour la consommation. Ces totaux sont ventilés entre les cinq sous-régions suivantes : Saint-Laurent : 222,2 millions m3/an pour les prélèvements et 14,0 millions m3/an pour la consommation. Lac Ontario : 317,3 millions m3/an pour les prélèvements et 20,0 millions m3/an pour la consommation. Lac Érié : 249,3 millions m3/an pour les prélèvements et 15,7 millions m3/an pour la consommation. Lac Huron : 262,8 millions m3/an pour les prélèvements et 16,6 millions m3/an pour la consommation. Lac Supérieur : 224,0 millions m3/an pour les prélèvements et 14,1 millions m3/an pour la consommation. La ligne Québec indique les totaux respectifs pour les deux sous-colonnes : 173,4 millions m3/an pour les prélèvements et 17,3 millions m3/an pour la consommation. Ces totaux sont les mêmes pour la seule sous-région de cette section, à la ligne suivante : Saint-Laurent. La dernière section, Montant total, indique le total pour les deux régions : 1 448,9 millions m3/an pour les prélèvements et 97,7 millions m3/an pour la consommation.

Tableau 2 : Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau à usage industriel par province et lac en 2008.
Nom du lac Industrie (millions m3/an)
Prélèvements Consommation
Ontario 1 275,6 80,4
Saint-Laurent 222,2 14,0
Lac Ontario 317,3 20,0
Lac Érié 249,3 15,7
Lac Huron 262,8 16,6
Lac Supérieur 224,0 14,1
Québec 173,4 17,3
Saint-Laurent 173,4 17,3
Montant total 1 448,9 97,7

Source : Commission des Grands Lacs (2010)

Quant à la valeur de l'eau utilisée à des fins industrielles, grâce à des données sur les usines du secteur canadien des entreprises pour la période de 1981 à 1996, Dachraoui et Harchaoui (2004) ont estimé que le prix fictifFootnote 36 des prélèvements d'eau était de 0,73 $/m3 et variait considérablement d'une industrie à l'autre. (Il se situait au-dessous de ce chiffre pour les sept industries qui utilisaient le plus d'eau [0,76 $/m3].)Footnote 37

Afin d'estimer la valeur de l'eau fournie aux installations industrielles dans les Grands Lacs, la présente étude a multiplié les données sur la consommation fournies par la Commission des Grands Lacs (2009) par la valeur moyenne des prélèvements d'eau estimée par Dachraoui et al. (2004), ajustée à l'inflation, selon la formule suivanteFootnote 38 :

Valeur estimée de l'eau à usage industriel (VEEI) = C2011 * (V1996 * π(2011/1996))

C est la consommation; π, le taux d'inflation et V la valeur moyenne des prélèvements d'eau. D'après ce calcul, la consommation d'eau des Grands Lacs par le secteur de l'industrie représente un apport économique total estimé à 96,4 millions de dollars par an (79,3 M$ pour l'Ontario et 17,1 M$ pour le Québec).

Eau à usage agricoleFootnote 39

Dans le secteur agricole, l'eau du bassin des Grands Lacs alimente la production agricole, l'abreuvage du bétail et l'irrigation. Environ un tiers des terres situées dans le bassin des Grands Lacs sert à des fins agricoles. Cela veut dire que presque 25 % du total de la production agricole canadienne (produits laitiers, céréales, maïs, bétail, vignobles, vergers et cultures spéciales) est soutenu par les Grands Lacs.Footnote 40

La Commission des Grands Lacs (2010) a estimé les prélèvements d'eau du secteur agricole pour l'irrigation et l'abreuvement du bétail à 110,3 millions de gallons d'eau du bassin des Grands Lacs par jour. Le tableau suivant fournit des données sur les prélèvements d'eau pour l'irrigation et l'abreuvement du bétail par province et par lac :

Description

Le tableau 3 s’intitule Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau à usage agricole par usage/lac/province en 2008. Il est tiré de la Commission des Grands Lacs (2010). Il s’agit d’une estimation réalisée par le personnel de Politiques et économie, Région du Centre et de l'Arctique, Pêches et Océans Canada, à partir de données sur le ratio de consommation fourni par la Commission des Grands Lacs (2010). Il comporte quatre colonnes. . La première s’intitule Nom du lac, la deuxième Irrigation (millions m3/an), la troisième Bétail (millions m3/an) et la quatrième Total (millions m3/an). Les deuxième, troisième et quatrième colonnes sont subdivisées en deux sous-colonnes : Prélèvements et Consommation. Le tableau est divisé en trois sections : Ontario (qui comprend cinq sous-régions), Québec (une sous-région) et Montant total. La ligne Ontario indique les totaux respectifs pour toutes les sous-colonnes : 101,2 pour les prélèvements de l’irrigation et 78,9 pour la consommation de l’irrigation ; 50,9 pour les prélèvements du bétail et 40,7 pour la consommation du bétail ; 152,0 pour les prélèvements totaux et 119,6 pour la consommation totale. Ces totaux sont ventilés entre les cinq sous-régions suivantes : Saint-Laurent : 3,2 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 2,5 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 8,2 pour les prélèvements du bétail et 6,5 pour la consommation du bétail ; 11,4 pour les prélèvements totaux et 9,1 pour la consommation totale. Lac Ontario : 24,5 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 19,1 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 7,5 pour les prélèvements du bétail et 6,0 pour la consommation du bétail ; 32,0 pour les prélèvements totaux et 25,1 pour la consommation totale. Lac Érié : 44,0 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 34,3 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 18,3 pour les prélèvements du bétail et 14, 6 pour la consommation du bétail ; 62,3 pour les prélèvements totaux et 48,9 pour la consommation totale. Lac Huron : 28,9 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 22,5 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 16,8 pour les prélèvements du bétail et 13,4 pour la consommation du bétail ; 45,7 pour les prélèvements totaux et 36,0 pour la consommation totale. Lac Supérieur : 0,5 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 0,4 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 0,2 pour les prélèvements du bétail et 0,2 pour la consommation du bétail ; 0,7 pour les prélèvements totaux et 0,6 pour la consommation totale. La ligne Québec indique les totaux respectifs pour toutes les sous-colonnes : 12,7 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 11,5 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 26,4 millions m3/an pour les prélèvements du bétail et 21,1 millions m3/an pour la consommation du bétail ; 39,1 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 32,6 millions m3/an pour la consommation totale. Ces totaux sont les mêmes pour la seule sous-région de cette section, à la ligne suivante : Saint-Laurent. La dernière section, Montant total, indique le total pour les deux régions : 113,9 millions m3/an pour les prélèvements de l’irrigation et 90,4 millions m3/an pour la consommation de l’irrigation ; 77,2 millions m3/an pour les prélèvements du bétail et 61,8 millions m3/an pour la consommation du bétail ; 191,1 millions m3/an pour les prélèvements totaux et 152,2 millions m3/an pour la consommation totale.

Tableau 3 : Estimations des prélèvements et de la consommation d'eau à usage agricole par usage/lac/province en 2008
Nom du lac Irrigation (millions m3/an) Bétail (millions m3/an) Total (millions m3/an)
Prélèvements Consommation* Prélèvements Consommation* Prélèvements Consommation*
Ontario 101,2 78,9 50,9 40,7 152,0 119,6
Saint-Laurent 3,2 2,5 8.2 6,5 11,4 9,1
Lac Ontario 24,5 19,1 7,5 6.0 32,0 25,1
Lac Érié 44,0 34,3 18,3 14,6 62,3 48,9
Lac Huron 28,9 22,5 16,8 13.4 45,7 36,0
Lac Supérieur 0,5 0,4 0,2 0,2 0,7 0,6
Québec 12,7 11,5 26,4 21,1 39,1 32,6
Saint-Laurent 12,7 11,5 26,4 21,1 39,1 32,6
Montant total 113,9 90,4 77,2 61,8 191,1 152,2

Source : Commission des Grands Lacs (2010)
Note : * estimation du personnel de Politiques et économie, Région du Centre et de l'Arctique, Pêches et Océans Canada, à partir de données sur le ratio de consommation fourni par la Commission des Grands Lacs (2010).

En ce qui concerne la valeur de l'eau utilisée à des fins agricoles, quelques études (p. ex., Dachraoui et Harchaoui 2004; Bruneau 2007) ont fourni des estimations de la valeur de l'eau à usage agricole utilisée dans la région sud de la Saskatchewan Grâce à une approche fondée sur la rente économique, Gardner Pinfold (2006) a estimé la valeur moyenne de l'eau à court et à moyen terme respectivement à 0,06 $/m3 et à 0,014 $/m3 dans la zone du bassin de la rivière Saskatchewan Sud. Samarawickrema et Kulshreshtha (2008) ont estimé le volume d'eau utilisé à des fins d'irrigation à court terme entre 0,017 $ et 0,088 $/m3, et le volume à long terme à entre 0,010 $ et 0,068 $/m3 dans certains sous-bassins du bassin de la rivière Saskatchewan Sud.

Grâce à la méthode d'imputation résiduelle, Bruneau (2007) a estimé la valeur des prélèvements d'eau à des fins diverses (p. ex., irrigation, abreuvement) dans le bassin de la rivière Saskatchewan Sud. Les valeurs présentées dans l'étude (20 à 100 fois plus de ce qu'un ménage canadien paie) montraient la valeur ajoutée par unité d'eau utilisée dans la production de bétail, en partant du principe que les éleveurs se verraient obligés de réduire leurs troupeaux en cas de pénurie d'eau.Footnote 41 Par conséquent, ces valeurs représenteraient la VDP maximale des éleveurs pour obtenir de l'eau et des estimations de la limite supérieure, car la valeur nette ne s'appliquait qu'à l'apport d'eau et ne tenait pas compte d'autres apports qui sont également importants pour la production (Bruneau 2007). À l'aide des données sur les industries du secteur canadien des entreprises pour la période de 1981 à 1996, Dachraoui et al. (2004) ont estimé le prix fictif de l'apport d'eau à usage agricole et à usage du secteur connexe des services à 0,46 $/m3

To (2006), cité par Marbek (2010b), a fourni des estimations de la valeur de l'eau utilisée pour l'irrigation d'un éventail de cultures dans le bassin hydrographique de la rivière Big Creek dans le sud de l'Ontario. À l'aide des prix moyens des cultures sur le marché pour les agriculteurs entre 2000 et 2004, les auteurs ont calculé la perte de rentabilité à court terme causée par une diminution de l'approvisionnement en eau, en supposant des coûts d'exploitation fixes. Ces estimations allaient de 3,79 $/m3 pour le ginseng à 0,22/m3 pour le maïs sucré.

Étant donné que les estimations de la valeur d'utilisation de l'eau à des fins d'irrigation et d'abreuvement peuvent varier d'un lieu géographique à un autre (Bruneau 2007) et afin de garantir l'uniformité dans l'estimation de la valeur d'utilisation de l'eau des Grands Lacs aux autres fins traitées ci-dessus (p. ex., usage industriel), l'étude en question s'est abstenue d'utiliser les estimations tirées d'études dans d'autres régions du Canada.

Par conséquent, afin d'estimer la valeur de l'eau prélevée dans les Grands Lacs pour l'irrigation et l'abreuvement, les auteurs ont eu recours à la moyenne (1,10 $/m3), en dollars constants, des estimations de la valeur de l'eau, fournies par To (2006), à des fins d'irrigation à court terme.Footnote 42 Les valeurs estimées sont donc des estimations très prudentes des valeurs d'utilisation de l'eau.

Valeur estimée de l'eau à usage agricole (VEEA= valeur de l'eau d'irrigation + valeur de l'eau d'abreuvement

(i) Valeur de l'eau d'irrigation = QI x (VI2004 x π(2011/2004))
 
(ii) Valeur de l'eau d'abreuvement = QL x (VL2004 x π(2011/2004))

Q est la quantité; π, le taux d'inflation et V, la valeur d'utilisation de l'eau. Selon cette approche, on estime que la consommation d'eau des Grands Lacs par le secteur agricole représente un apport économique pour le Canada atteignant 164,7 millions de dollars par an (131,9 M$ pour l'Ontario [87 M$ – irrigation et 44,9 M$ – abreuvement] et de 32,8 M$ pour le Québec [11,5 M$ – irrigation et 21,3 M$ – abreuvement]).

Pêche commerciale

Le Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (MRNO) se charge de réglementer la pêche commerciale en Ontario. Il y a plus de 500 permis de pêche commerciale en Ontario.Footnote 43 En 2011, les prises commerciales dans les Grands Lacs s'élevaient à environ 12 141 t de poisson, pour une valeur au débarquement estimée à 33,6 millions de dollars. Le MRNO (2010) estime qu'en 2008, les titulaires de permis de pêche commerciale ont pêché tout près de 14 808 t de poisson d'une valeur à quaiFootnote 44 de 29,2 millions de dollars. Une fois le poisson transformé et expédié vers des commerces et des restaurants en Ontario, aux États-Unis et partout dans le monde, la contribution totale de l'industrie à l'économie en 2008 atteignant entre 180 et 215 millions de dollarsFootnote 45 (une contribution moyenne de 197,5 $ millions de dollars). La valeur ajoutée aux débarquements par les entreprises de transformation représente plus de six fois la valeur à quai.

Toutefois, ni les données existantes ni la littérature existante ne fournissent la valeur économique totale (p. ex., la VDP) de la pêche commerciale pour l'économie canadienne.Footnote 46 En ce qui concerne les contributions des pêches commerciales des Grands Lacs, il faut signaler que l'industrie de la pêche est très compétitive en raison de l'existence de biens de substitution (p. ex., poisson d'ailleurs au Canada ou viande); il est donc possible de supposer que le surplus du consommateur associé aux produits des Grands Lacs est vraisemblablement insignifiant. 

Par conséquent, pour calculer l'apport économique de la pêche commerciale dans les Grands Lacs, les auteurs ont calculé uniquement la valeur de marché des débarquements, en appliquant le rapport entre la valeur de marché et la valeur à quai (comme mentionné ci-dessus) à la valeur au débarquement pour l'année 2011, selon la formule suivante :Footnote 47

Valeur de marché estimé de la pêche commerciale (VEPC= VD * M/Q

VD est la valeur au débarquement; M et Q, le prix du marché et le prix à quai. Selon cette approche, l'apport de la pêche commerciale dans les Grands Lacs à l'économie canadienne est estimé à 226,5 millions de dollars par an.Footnote 48

Pêche récréative

Un certain nombre d'études (entre autres, Austin et al.; MPO 2008; EC 2000) ont estimé la valeur de la pêche récréative dans les Grands Lacs en suivant des méthodes différentes, telles que l'enchaînement des questions d'un sondage ou un modèle logit imbriqué. Au Canada, les études les plus pertinentes et récentes sur les dépenses liées à la pêche récréative (MPO 2008) estiment la contribution économique de la pêche récréative dans les Grands Lacs à partir des dépenses et des frais de voyage associés aux excursions de pêche. Par ailleurs, EC (2000) rapporte le surplus du consommateur lié à la pêche récréative dont les dépenses ne rendent pas compte.

Pour ce qui est des dépenses, le MPO (2008) a estimé que les dépenses directement liées à la pêche récréative dans les Grands Lacs engagées par les pêcheurs à la ligne au Canada atteignaient 214,6 millions de dollars en 2005, ce qui représentait 25,1 % et 8,7 % des 856,2 millions de dollars (pondéré) et des 2,5 milliards de dollars des dépenses totales directes liées aux activités de pêche récréative respectivement dans les provinces de l'Ontario et du Québec, et au Canada.Footnote 49

Description

Le tableau 4 s’intitule : Dépenses directes liées à la pêche récréative (M$) engagées par les pêcheurs à la ligne par lac/type, 2005. Il est tiré de l’enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada réalisée par le MPO. Il comporte huit colonnes : Nom des lacs, Forfaits, Nourriture et hébergement, Droits (avec un renvoi qui indique qu’il s’agit des droits d’accès, de permis et de camping), Déplacement, Navigation de plaisance (avec un renvoi qui indique qu’il s’agit des embarcations privées, des locations et des fournitures), Autres dépenses (avec un renvoi qui indique qu’il s’agit des dépenses comme les voyages et les guides) et Total. Les sept lignes sont les suivantes : Ligne 1 : Supérieur, avec 4,1 pour les forfaits, 5,2 pour la nourriture et l’hébergement, 1,3 pour les droits, 3,3 pour les déplacements, 3,0 pour la navigation de plaisance, 0,1 pour les autres dépenses et 17,1 pour le total. Ligne 2 : Huron, avec 5,9 pour les forfaits, 30,3 pour la nourriture et l’hébergement, 7,5 pour les droits, 18,3 pour les déplacements, 29,4 pour la navigation de plaisance, 0,7 pour les autres dépenses et 92,1 pour le total. Ligne 3 : Érié, avec 1,7 pour les forfaits, 7,9 pour la nourriture et l’hébergement, 5,0 pour les droits, 7,6 pour les déplacements, 10,9 pour la navigation de plaisance, 0,2 pour les autres dépenses et 33,4 pour le total. Ligne 4 : Ontario, avec 1,4 pour les forfaits, 11,4 pour la nourriture et l’hébergement, 5,3 pour les droits, 10,0 pour les déplacements, 16,3 pour la navigation de plaisance, 0,7 pour les autres dépenses et 44,9 pour le total. Ligne 5 : Lac Sainte-Claire, avec 1,3 pour les forfaits, 2,9 pour la nourriture et l’hébergement, 1,4 pour les droits, 2,8 pour les déplacements, 4,7 pour la navigation de plaisance, 0,8 pour les autres dépenses et 13,9 pour le total. Ligne 6 : Saint-Laurent, avec 0,8 pour les forfaits, 4,2 pour la nourriture et l’hébergement, 1,2 pour les droits, 2,5 pour les déplacements, 4,0 pour la navigation de plaisance, 0,5 pour les autres dépenses et 13,2 pour le total. Ligne 7 : Grands Lacs, indique le total des lignes précédentes : 15,2 pour les forfaits, 62,0 pour la nourriture et l’hébergement, 21,6 pour les droits, 44,5 pour les déplacements, 68,3 pour la navigation de plaisance, 3,0 pour les autres dépenses et 214,6 pour le total.

Tableau 4 : Dépenses directes liées à la pêche récréative (M$) engagées par les pêcheurs à la ligne par lac/type, 2005
Nom des lacs Forfaits Nourriture et hébergement Droits* Déplacement Navigation de plaisance** Autres dépenses*** Total
Supérieur 4,1 5,2 1,3 3,3 3,0 0,1 17,1
Huron 5,9 30,3 7,5 18,3 29,4 0,7 92,1
Érié 1,7 7,9 5,0 7,6 10,9 0,2 33,4
Ontario 1,4 11,4 5,3 10,0 16,3 0,7 44,9
Lac Sainte-Claire 1,3 2,9 1,4 2,8 4,7 0,8 13,9
Saint-Laurent 0,8 4,2 1,2 2,5 4,0 0,5 13,2
Grands Lacs 15,2 62,0 21,6 44,5 68,3 3,0 214,6

Source : Enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada, MPO
Notes : * Droits d'accès, de permis et de camping; ** Embarcations privées, locations et fournitures; *** Dépenses comme les voyages et les guides.

En 2005, les pêcheurs à la ligne ont dépensé 228,3 millions de dollars en achats et investissements importants liés à la pêche récréative dans les Grands Lacs. Cet investissement représentait 31,5 % et 8,8 % des 715,5 millions de dollars (pondéré) et des 2,6 $ milliards de dollars d'achats et d'investissements totaux liés à la pêche récréative respectivement dans les provinces de l'Ontario et du Québec, et au Canada.

Description

Le tableau 5 s’intitule Total des achats et investissements importants (M$) des pêcheurs à la ligne par lac/type, 2005. Il est tiré de l’enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada réalisée par le MPO. Il comporte huit colonnes : Articles de pêche (avec un renvoi qui indique qu’il s’agit des cannes à pêche, bobines, sondeurs, etc.), Embarcations et matériel, Matériel de camping, Véhicules, Terrain et bâtiments, Autres investissements et Total. Les dix lignes sont les suivantes : Ligne 1 : Supérieur, avec 0,8 pour les articles de pêche, 1,1 pour les embarcations et le matériel, 1,0 pour le matériel de camping, 3,6 pour les véhicules, 3,1 pour le terrain et les bâtiments, 0,7 pour les autres investissements et 10,3 pour le total. Ligne 2 : Huron, avec 8,2 pour les articles de pêche, 27,1 pour les embarcations et le matériel, 6,6 pour le matériel de camping, 12,4 pour les véhicules, 12,2 pour le terrain et les bâtiments, 2,7 pour les autres investissements et 69,2 pour le total. Ligne 3 : Érié, avec 4,1 pour les articles de pêche, 36,3 pour les embarcations et le matériel, 1,0 pour le matériel de camping, 4,0 pour les véhicules, 4,6 pour le terrain et les bâtiments, 0,9 pour les autres investissements et 50,8 pour le total. Ligne 4 : Ontario, avec 7,4 pour les articles de pêche, 28,9 pour les embarcations et le matériel, 1,3 pour le matériel de camping, 3,7 pour les véhicules, 1,0 pour le terrain et les bâtiments, 5,7 pour les autres investissements et 48,0 pour le total. Ligne 5 : Lac Sainte-Claire, avec 1,4pour les articles de pêche, 5,6 pour les embarcations et le matériel, 1,0 pour le matériel de camping, 4,2 pour les véhicules, 1,5 pour le terrain et les bâtiments, 0,5 pour les autres investissements et 14,2 pour le total. Ligne 6 : Saint-Laurent, avec 2,0 pour les articles de pêche, 8,4 pour les embarcations et le matériel, 0,8 pour le matériel de camping, 6,0 pour les véhicules, 18,5 pour le terrain et les bâtiments, 0,3 pour les autres investissements et 36,0 pour le total. Ligne 7 : Grands Lacs, indique le total des lignes précédentes : 23,9 pour les articles de pêche, 107,3 pour les embarcations et le matériel, 11,6 pour le matériel de camping, 33,8 pour les véhicules, 41,0 pour le terrain et les bâtiments, 10,8 pour les autres investissements et 228,4 pour le total. Ligne 8 : Ontario, avec 73,1 pour les articles de pêche, 300,7 pour les embarcations et le matériel, 68,1 pour le matériel de camping, 147,0 pour les véhicules, 197,5 pour le terrain et les bâtiments, 28,7 pour les autres investissements et 815,0 pour le total. Ligne 9 : Québec (avec un renvoi qui indique que les chiffres concernent uniquement les pêcheurs résidents), avec 41,2 pour les articles de pêche, 145,3 pour les embarcations et le matériel, 56,4 pour le matériel de camping, 208,4 pour les véhicules, 101,5 pour le terrain et les bâtiments, 21,5 pour les autres investissements et 574,3 pour le total. Ligne 10 : Canada, avec 203,5 pour les articles de pêche, 873,6 pour les embarcations et le matériel, 324,8 pour le matériel de camping, 606,4 pour les véhicules, 493,4 pour le terrain et les bâtiments, 83,8 pour les autres investissements et 2 585,4 pour le total.

Tableau 5 : Total des achats et investissements importants (M$) des pêcheurs à la ligne par lac/type, 2005
Nom des lacs Articles de pêche* Embarcations et matériel Matériel de camping Véhicules Terrain et bâtiments Autres investissements Total
 Supérieur 0,8 1,1 1,0 3,6 3,1 0,7 10,3
 Huron 8,2 27,1 6,6 12,4 12,2 2,7 69,2
 Érié 4,1 36,3 1,0 4,0 4,6 0,9 50,8
Ontario 7,4 28,9 1,3 3,7 1,0 5,7 48,0
Lac Sainte-Claire 1,4 5,6 1,0 4,2 1,5 0,5 14,2
Saint-Laurent 2,0 8,4 0,8 6,0 18,5 0,3 36,0
Grands Lacs 23,9 107,3 11,6 33,8 41,0 10,8 228,4
Ontario 73,1 300,7 68,1 147,0 197,5 28,7 815,0
Québec** 41,2 145,3 56,4 208,4 101,5 21,5 574,3
Canada 203,5 873,6 324,8 606,4 493,4 83,8 2 585,4

Source : Enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada, MPO
Notes : * Cannes à pêche, bobines, sondeurs, etc.; ** Les pêcheurs résidents uniquement.

Les dépenses directes et les principaux achats et investissements liés à la pêche récréative dans les Grands Lacs totalisent 443 millions de dollars, ce qui représente 28,7 % du total pondéré de 1,5 milliard de dollars en Ontario et au Québec en 2005 (voir tableau 6).Footnote 50

Description

Le tableau 6 s’intitule Principaux achats et investissements, et dépenses directes (M$) des pêcheurs à la ligne, 2005. Il est tiré de l’enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada réalisée par le MPO. Il comporte quatre colonnes : la première n’a pas de titre, la deuxième s’intitule Dépenses directes, la troisième Principaux achats et la quatrième Total. Les 15 lignes sont les suivantes : Ligne 1 : Grands Lacs, avec 214,6 pour les dépenses directes, 228,4 pour les principaux achats et 443,0 pour le total. Ligne 2 : Saint-Laurent, avec 13,2 pour les dépenses directes, 36,0 pour les principaux achats et 49,2 pour le total. Ligne 3 : Lac Ontario, avec 44,9 pour les dépenses directes, 48,0 pour les principaux achats et 92,9 pour le total. Ligne 4: Lac Érié, avec 33,4 pour les dépenses directes, 50,8 pour les principaux achats et 84,1pour le total. Ligne 5 : Lac Huron, avec 92,1 pour les dépenses directes, 69,2 pour les principaux achats et 161,3 pour le total. Ligne 6 : Sainte-Claire, avec 13,9 pour les dépenses directes, 14,2 pour les principaux achats et 28,1 pour le total. Ligne 7 : Lac Supérieur, avec 17,1 pour les dépenses directes, 10,3 pour les principaux achats et 27,4 pour le total. Ligne 8 : Ontario, avec 1 031,5 pour les dépenses directes, 815,0 pour les principaux achats et 1 846,6 pour le total. Ligne 9 : Québec, avec 378,9 pour les dépenses directes, 574,3 pour les principaux achats et 953,2 pour le total. Ligne 10 : Total pondéré, avec 856,2 pour les dépenses directes, 715,5 pour les principaux achats et 1 571,7 pour le total. Ligne 11 : La part des GL : % du total pondéré, avec 25,1 % pour les dépenses directes, 31,9 % pour les principaux achats et 28,7 % pour le total. Ligne 12 : La part des GL (avec un renvoi qui indique que les données excluent le Saint-Laurent) : % du total pondéré pour l’Ontario, avec 19,5 % pour les dépenses directes, 23,6 % pour les principaux achats et 21,3 % pour le total. Ligne 13 : La part des GL (avec un renvoi qui indique que les données comprennent uniquement le Saint-Laurent) : % du total pondéré pour le Québec, avec 3,5 % pour les dépenses directes, 6,3 % pour les principaux achats et 5,2 % pour le total. Ligne 14 : Canada, avec 2 466,2 pour les dépenses directes, 2 585,4 pour les principaux achats et 5 051,6 pour le total. Ligne 15 : La part des GL (avec un renvoi qui indique que les données comprennent uniquement le Saint-Laurent) : % du Canada, avec 8,7 % pour les dépenses directes, 8,8 % pour les principaux achats et 8,8 % pour le total.

Tableau 6 : Principaux achats et investissements, et dépenses directes (M$) des pêcheurs à la ligne, 2005
  Dépenses directes Principaux achats Total
Grands Lacs 214,6 228,4 443,0
 Saint-Laurent 13,2 36,0 49,2
 Lac Ontario 44,9 48,0 92,9
 Lac Érié 33,4 50,8 84,1
 Lac Huron 92,1 69,2 161,3
 Sainte-Claire 13,9 14,2 28,1
 Lac Supérieur 17,1 10,3 27,4
Ontario 1 031,5 815,0 1 846,6
Québec 378,9 574,3 953,2
Total pondéré 856,2 715,5 1 571,7
La part des GL : % du total pondéré 25,1 % 31,9 % 28,7 %
La part des GL* : % du total pour l'Ontario 19,5 % 23,6 % 21,3 %
La part des GL** : % du total pour le Québec 3,5 % 6,3 % 5,2 %
Canada 2 466,2 2 585,4 5 051,6
La part des GL** : % du Canada 8,7 % 8,8 % 8,8 %

Source : Enquête de 2005 sur la pêche récréative au Canada, MPO
Notes : * exclut le Saint-Laurent; ** comprend le Saint-Laurent uniquement.

Concernant l'estimation du surplus du consommateur, selon la méthode d'évaluation contingente et à partir de 39 études et de 122 estimations pour les États-Unis. Rosenberger et Loomis (2001) ont présenté une fourchette d'estimations du surplus du consommateur allant de 3,03 $ US à 369,15 $ US. Apogee (1990) compte un surplus du consommateur de 70 $ par pêcheur et par jour pour la pêche récréative dans les Grands Lacs. Dupont (2003) a présenté les valeurs de la VDP pour trois catégories d'utilisateur (utilisateur actif, utilisateur potentiellement actif et utilisateur passif) en ce qui concerne trois activités récréatives (la baignade, la navigation de plaisance et la pêche) à partir de données du port de Hamilton, en Ontario. Les estimations de pêche se situent entre 10,89 $ et 39,37 $ pour des améliorations non précisées à la pêche récréative. La valeur du surplus du consommateur lié à la pêche récréative la plus utilisée au Canada a été fournie par EC (2000). D'après les résultats d'une enquête menée en 1996, EC (2000) a estimé que le surplus du consommateur lié à la pêche récréative était de 10,80 $ en 1996.

Par conséquent, pour calculer la contribution totale de la pêche récréative dans les Grands Lacs à l'économie canadienne, les auteurs ont additionné l'estimation (MPO 2008) des dépenses de 2005 liées à la pêche récréative et ajustées en fonction de l'inflation, selon la formule suivante :

Valeur estimée de la pêche récréative (VEPR= dépenses en pêche récréative (DPR) + surplus du consommateur (SC)

(i) Estimation des dépenses liées à la pêche récréative (EPR= IPR2005 * π2011/2005

(ii) Surplus du consommateur (SCRF) = NJ * (V1996 * π2011/1996)

Où IPR représente les dépenses directes et l'investissement en pêche récréative, π, le taux d'inflation; NJ, le nombre de jours de pêche à la ligne et V, le surplus du consommateur par jour. Selon cette approche, les auteurs estiment la contribution économique de l'industrie de la pêche récréative dans la partie canadienne des Grands Lacs à 560,3 millions de dollars par année.Footnote 51

Chasse récréative

Quelques études (p. ex., Rosenberger 2001, EC 2000) ont estimé le nombre de chasseurs au Canada (et aux États-Unis) et la valeur économique des activités de chasse. Toutefois, aucune étude n'a estimé le nombre de chasseurs ni les bénéfices rapportés par les activités de chasse (p. ex., chasse à la sauvagine) qui se déroulent dans les Grands Lacs.

Austin et al. (2007) ont estimé le nombre de chasseurs et d'expéditions de chasse qui dépendent des écosystèmes des Grands Lacs à 20 000 et à 200 000 par an respectivement. Ces estimations représentent 5 % des 400 000 chasseurs de sauvagine et des 4 millions d'expéditions de chasse à la sauvagine dans les États des Grands Lacs en 2004 et 2005. En comptant 32 $ US par expédition et 200 000 jours de chasse à la sauvagine dans les Grands Lacs, le rapport a estimé la valeur ajoutée de la chasse à 6,4 millions de dollars américains dans la région des Grands Lacs des États-Unis.

Grâce à une méta-évaluation de 13 études de la demande récréative effectuées entre 1967 et 1998, le surplus du consommateur par jour de chasse à la sauvagine se situerait entre 3,8 $ US et 249,9 $ US (Rosenberger 2001). Gan et Luzar (1993) ont appliqué la méthode d'évaluation de l'analyse conjointe aux chasseurs à la sauvagine en LouisianeFootnote 52; ils ont estimé la VDP à 395,77 $ US (limites supérieure et inférieure de 490,72 $ US et de 326,66 $ US respectivement) pour une augmentation de la limite quotidienne de canards au-dessus de la limite actuelle de trois canards par jour.Footnote 53

Pour sa part, au Canada, EC (2000) a constaté que les résidents de l'Ontario avaient dépensé 4,3 milliards de dollars en activités reliées à la nature en 1996, dont 200,6 millions de dollars dans la chasse aux animaux sauvages. Footnote 54 En moyenne, chaque chasseur a dépensé 639 $ au cours de l'année ou 37 $ par jour de chasse. Les résidents du Québec ont dépensé 285,6 millions de dollars pour chasser des animaux sauvages et un total de 2,1 milliards de dollars en activités reliées à la nature. En moyenne, chaque chasseur au Québec a dépensé 726 $ au cours de l'année ou 50 $ par jour de chasse. En ce qui concerne l'estimation du surplus du consommateur, le rapport estimait que le surplus du consommateur lié à la chasseFootnote 55 s'élevait à 219,7 $/an ou 17,9 $/jour, en dollars de 1996.

Étant donné que les valeurs que l'on vient de mentionner ne se limitent pas aux Grands Lacs, pour calculer l'apport économique total de la chasse dans les Grands Lacs, les auteurs ont revu à la baisse les dépenses liées à la chasse et les valeurs économiques estimées par EC (2000);Footnote 56 la valeur estimée a été ajustée pour tenir compte de l'inflation comme suit :

Valeur estimée de la chasse (VEC= dépenses de chasse (DC) + surplus du consommateur (SCC)

(i) Estimation des dépenses liées à la chasse (EC) = 0,265 * (OntarioI1996 * π2011/1996) + 0,046 * (QuébecI1996 * π2011/1996)

(ii) Surplus du consommateur (SCC) = 0,265 * [OntarioNC * (OntarioV1996 * π2011/1996) + 0,046 * [QuébecNH * (QuébecV1996 * π2011/1996)

I représente les dépenses liées à la chasse; π, le taux d'inflation; NC, le nombre de chasseurs et V, le surplus du consommateur par an. D'après ce calcul, la chasse récréative dans la partie canadienne des Grands Lacs représente un apport économique estimé à 105,7 millions de dollars par an (85,5 M$ pour l'Ontario et 20,2 M$ pour le Québec).

Navigation de plaisance

Plusieurs études (p. ex., Dutta 1984; Hushak 1999 et Dupont 2003) ont évalué la valeur économique de la navigation de plaisance dans les Grands Lacs au Canada et aux États-Unis.

À l'aide de méthode du coût du trajet, Dutta (1984) a estimé à 48,44 millions $ US la valeur économique, en 1982, de la navigation de plaisance et des activités de pêche dans le bassin central du Lac Érié en Ohio. Husak (1999) a estimé que les dépenses totales liées à la navigation de plaisance de tous les ménages possédant une embarcation s'élevaient à 2,6 milliards de dollars américains pour la période d'octobre 1997 à septembre 1998.Footnote 57 Selon la Commission des Grands Lacs, il y aurait environ 4,3 millions d'embarcations de plaisance dans les huit États des Grands Lacs; presque un quart de toutes les embarcations de plaisance des États des Grands Lacs appartiennent aux résidents des comtés riverains. Plus de 910 000 embarcations sont utilisées essentiellement dans les eaux des Grands Lacs.Footnote 58 En appliquant un modèle entrées-sorties, la Commission a également estimé que les dépenses liées à la navigation de plaisance et aux activités connexes dans les États des Grands Lacs totalisaient presque 16 milliards de dollars américains en 2003. En tenant compte des effets indirects, les ventes se chiffraient à 19 milliards de dollars américains; les revenus personnels, à 6,4 millions de dollars américains et la valeur ajoutée, à 9,2 milliards de dollars américains. Il y avait 107 000 emplois directement liés à ces dépenses, et 244 000 indirectement. Le U.S. Army Corps of Engineers (2008) a estimé que 911 000 plaisanciers des Grands Lacs ont dépensé 3,68 milliards de dollars américains par année pour des excursions en bateau et 2,25 milliards par année en bateaux, matériel et fournitures. Ces dépenses ont généré 60 000 emplois et 2,76 milliards de dollars américains en revenus personnels.

Au Canada, quelques études (p. ex., Thorpe et Stone 2000) ont estimé à 1,2 million le nombre d'embarcations de plaisance en Ontario, dont environ 780 000 (65 %) sillonnent les Grands Lacs.Footnote 59Chaque année, plus de 1,5 million de plaisanciers parcourent les eaux des Grands Lacs (MRNO 2012, mars). À partir des données tirées de sondages en ligne et d'Industrie Canada, Genesis Public Opinion Research Inc. (2007) a estimé que les dépenses directes et indirectes totales liées à la navigation de plaisance en Ontario étaient de l'ordre des 7,3 milliards de dollars en 2006, mais n'a pas fourni d'estimation pour les Grands Lacs en particulier.

En ce qui concerne le surplus du consommateur, Dupont (2003) a estimé que la VDP médiane pour des améliorations du port de Hamilton (Canada) en faveur de la navigation de plaisance se situait entre 8,20 $ et 43,27 $ pour les plaisanciers actifs et les usagers passifs respectivement. EC (2000) a estimé que le surplus du consommateur associé aux activités de plein air dans des espaces naturelsFootnote 60 pour les résidents ontariens était de 146,6 $ par an ou de 9,7 $ par jour, en dollars de 1996.

Par conséquent, pour calculer la contribution totale de la navigation de plaisance dans la partie canadienne du bassin des Grands Lacs, les auteurs ont additionné les dépenses en dollars constants estimées par Genesis Public Opinion Research Inc. (2007) (pondérées de 65 %) et la valeur économique en dollars constants estimée par Environnement Canada (2000), d'après la formule suivante :

Valeur estimée de la navigation de plaisance (EVB= dépenses liées à la navigation de plaisance (DN) + surplus du consommateur (SCN)

(i) Estimations des dépenses liées à la navigation de plaisanceFootnote 61 (ED= 0,65 * (IN2006 * π2011/2006)

(ii) Surplus du consommateur (SCN) = NP * (V1996 * π2011/1996)

IN représente les dépenses liées à la navigation de plaisance; π, le taux d'inflation, NP, le nombre de plaisanciers et V, le surplus du consommateur par an. Selon cette approche, les auteurs estiment l'apport de la navigation de plaisance dans les Grands Lacs à l'économie canadienne à 7,3 milliards de dollars par an.Footnote 62

Utilisation des plages et des rives des lacs

Par rapport à d'autres activités, il y a bon nombre d'études qui signalent les avantages de l'utilisation des plages et des rives des Grands Lacs.

Aux États-Unis, les résultats d'un sondage auprès de 1500 Chicagoens qui fréquentaient les plages en 2004 ont permis à Shaikh (2004) d'estimer qu'un jour de plage comportait en moyenne 35 $ US de dépenses par personne. Pour toute une saison, l'utilisation de la plage représenterait une valeur économique totalisant entre 800 millions et 1 milliard de dollars américains. D'après les données du sondage sur l'utilisation des plages à des fins récréatives, Austin et al. (2007) ont estimé le nombre baigneurs et les jours de baignade dans les plages des Grands Lacs à 8 millions et à 80 millions respectivement. Par ailleurs, l'étude a évalué que les retombées économiques d'une réduction de 20 % des avis d'interdiction de la baignade et des fermetures de plages seraient de l'ordre de 130 à 190 millions de dollars américains par an.Footnote 63

Au Canada, grâce à des données de sondage et à la méthode du coût du trajet, Sohngen (1999) a estimé que la valeur d'une excursion d'une journée à la plage du lac Érié se situe dans la fourchette comprise entre 26 $ à 44 $. À partir de données de 1995 tirées d'une évaluation contingente des améliorations à des fins récréatives du port de Hamilton (Ontario), Dupont (2001) a estimé la VDP individuelle, pour chaque sexe, pour la baignade, la navigation et la pêche dans le port; la VDP moyenne pour la baignade était de 30,55 $ chez les hommes et de 27,69 $ chez les femmes. Ces valeurs étaient largement en dessous des valeurs (fourchette allant de 16,06 $ à 75,18 $) estimées par une étude récente (Marbek 2010b) qui s'est penchée sur la VDP pour apporter des améliorations au port de Hamilton. Krantzberg et al. (2006) ont estimé que la VDP des baigneurs dans la partie canadienne des Grands Lacs se situe entre 200 et 250 millions de dollars; cette fourchette de valeurs a été obtenue à partir des valeurs calculées par Shaikh (2004) pour les États-Unis.

Pour calculer la contribution économique de l'utilisation des plages et des rives des Grands Lacs, les auteurs se sont servis de la moyenne, en dollars constants, de la fourchette de valeurs estimées par Krantzberg et al. (2006); le calcul s'est fait selon la formule suivante :

Estimations des dépenses liées à l'utilisation des plages et des rives (EPR) = IPR * π2011/2006

IPR représente les dépenses liées aux plages et aux rives et π, le taux d'inflation. Selon cette approche, les auteurs estiment l'apport des plages et des rives des Grands Lacs à l'économie canadienne à 247,8 millions de dollars par an.

Observation de la faune

Un certain nombre d'études ont souligné et estimé la valeur économique de l'observation de la faune pour des régions des États-Unis et du Canada. Toutefois, il n'y a pas beaucoup de renseignements sur la valeur économique associée à l'observation de la faune dans les Grands Lacs.

Aux États-Unis, la U.S. Fish and Wildlife Service (2001) estimait qu'en 2001, il y avait 46 millions d'ornithologues amateurs aux États-Unis et leurs dépenses liées à l'observation d'oiseaux s'élevaient à environ 32 milliards de dollars américains. Au moyen de la méthode de l'évaluation contingente, les auteurs ont calculé que, pour chaque observateur dans son État de résidence, l'observation de la faune représentait une valeur économique de 257 $ US/an (35 $ US/jour). La courbe de demande associée aux observateurs de la faune qui voyagent en dehors de leur État est différente, de sorte qu'ils représentent une valeur économique plus importante (488 $ US/an et 134 $ US/jour d'observation de la faune). Kerlinger (année non précisée) a estimé que le nombre d'ornithologues amateurs aux États-Unis se chiffrait à 10 millions, et que les dépenses liées à l'observation d'oiseaux dépassaient les 20 milliards de dollars par an aux États-Unis. Les dépenses annuelles engagées par un ornithologue amateur actif se situent, en moyenne, entre 1500 $ US et 3400 $ US. Rosenberger et Loomis (2001) ont passé en revue la littérature de 1967 à 1998 aux États-Unis et au Canada, et ils ont relevé 760 mesures de la valeur économique, estimées à partir de 163 études empiriques différentes portant sur un éventail de 21 activités récréatives. Leur étude a souligné que le surplus du consommateur lié à l'observation de la faune était compris dans la fourchette de 2,36 $ US à 161,59 $ US par personne et par jour.

Austin et al. (2007) se sont penchés en particulier sur l'observation d'oiseaux dans les Grands Lacs et ont estimé le nombre d'ornithologues amateurs à environ 17 millions dans les États des Grands Lacs et à 5 millions dans le bassin des Grands Lacs aux États-Unis. La valeur ajoutée créée par l'observation d'oiseaux se situe entre 40 $ US et 153 $ US par excursion (moyenne pondérée de l'ordre des 50 $ US par excursion. En chiffrant à 2 millions le nombre d'ornithologues amateurs qui se rendent dans le bassin des Grands Lacs une fois par an, l'étude a fait apparaître que la valeur ajoutée totalisait entre 5 et 10 millions de dollars américains par an.Footnote 64

Au Canada, EC (2000) a constaté que les résidents de l'Ontario avaient dépensé 410,9 millions de dollars pour l'observation de la faune en 1996. En moyenne, ces observateurs avaient dépensé 263 $/an ou 16 $/jour d'observation. Cette même année, les dépenses des résidents du Québec pour l'observation de la faune s'élevaient à 281,0 millions de dollars. En moyenne, les résidents du Québec avaient dépensé 239 $ ou 17 $ par jour d'observation de la faune.Footnote 65 En ce qui concerne le surplus du consommateur, le rapport estimait que le surplus du consommateur lié à l'observation de la faune s'élevait à 88,4 $/an ou 7,5 $/jour, en dollars de 1996. 

Dans les Grands Lacs, Hvenegaard (1989) a suivi la méthode d'évaluation contingente et a estimé qu'en 1987, les dépenses liées à l'observation d'oiseaux atteignaient 224 $/excursion ou 66 $/jour dans le Parc national de la Pointe-Pelée (Ontario). Les dépenses totales pour l'année étaient de l'ordre des 5,4 millions de dollars, répartis comme suit : déplacements, 27,2 %; nourriture, 26,3 %; hébergement, 22,5 %. La VDP (ou « valeur économique nette ») se chiffrait à 256 $/excursion, 76 $/jour et 6,3 millions de dollars pour l'année.

Étant donné que ces valeurs ne se limitent pas aux Grands Lacs, pour calculer l'apport économique total de l'observation de la faune dans les Grands Lacs, les auteurs ont revu à la baisse les dépenses liées à l'observation de la faune et les valeurs économiques estimées par EC (2000); la valeur estimée a été ajustée pour tenir compte de l'inflation comme suit :Footnote 66

Valeur estimée de l'observation de la faune = dépenses liées à l'observation de la faune (EF) + surplus du consommateur (SCF)

(i) Estimation des dépenses liées à la chasse (EC) = 0,265 * (OntarioI1996 * π2011/1996) + 0,046 * (QuébecI1996 * π2011/1996)

(ii) Surplus du consommateur (SCF) = 0,265 * [OntarioNO * (OntarioV1996 * π2011/1996) + 0,046 * [QuébecNO * (QuébecV1996 * π2011/1996)]

I représente les dépenses liées à l'observation de la faune; π, le taux d'inflation; NO, le nombre d'observateurs et V, le surplus du consommateur par an. D'après ce calcul, l'observation de la faune dans la partie canadienne des Grands Lacs représente un apport économique estimé à 217,5 millions de dollars par an (196,7 M$ pour l'Ontario et 20,9 M$ pour le Québec).

Navigation commerciale

Les Grands Lacs constituent une voie de transit de marchandises pour le cœur industriel de l'Amérique du Nord. Le réseau des Grands Lacs et du Saint-Laurent s'étend sur 3700 kilomètres (2300 milles) (Martin Associates 2011), ce qui en fait la voie navigable intérieure la plus étendue au monde (Association des armateurs canadiens 2006). Cette voie navigable sert de complément aux réseaux ferroviaire et routier et offre une voie de transit rentable pour les matières premières, les produits agricoles et les produits fabriqués. Elle comprend 110 ports répartis dans les huit États et les provinces de l'Ontario et du Québec. En 2010, dans l'ensemble des ports et terminaux portuaires canadiens et américains du réseau des Grands Lacs et du Saint-Laurent, on a manutentionné 322,1 millions de tonnes métriques de marchandises (pour environ 164 millions de tonnes de marchandises déplacées; Martin Associates 2011).

Aux États-Unis, la contribution économique de la voie navigable des Grands Lacs du Saint-Laurent et des 16 ports au sud de la frontière se répartit de la manière suivante : 3,4 milliards de dollars américains de revenu pour les entreprises offrant des services de transport et de manutention; 1,9 million de dollars américains en dépenses de consommation et achats locaux, et 1,3 milliard de dollars américains en dépenses engagées par les entreprises qui fournissent les services de transport et de manutention (Krantzberg et al. 2006).

Selon Martin Associates (2011), l'apport économique de 32 ports étatsuniens et canadiens dans la voie navigable des Grands Lacs du Saint-Laurent en 2010 s'élevait à 9,7 milliards de dollars américains en revenus personnels; auxquels s'ajoutait la création de 128 227 emplois (directs, indirects et induits) aux États-Unis. Grâce à l'activité maritime dans la voie navigable des Grands Lacs du Saint-Laurent, les revenus commerciaux accumulés aux États-Unis étaient de 18 milliards de dollars américains.

D'après Statistique Canada (2008), la région des Grands Lacs reçoit la majeure partie du tonnage total en provenance des États-Unis. En 2008, le transport maritime international de marchandises (charbon, céréales, minerai de fer, agrégats, sel, produits pétroliers) manutentionnées (chargées et déchargées) dans la partie canadienne de la région des Grands Lacs se chiffrait à 44,3 millions de tonnes.

Selon une estimation prudente de LECG (2004), en 2003, la voie navigable des Grands Lacs et du Saint-Laurent a généré un produit intérieur brut (PIB) provincial supérieur à 2,2 milliards de dollars et plus de 18 000 emplois. Transports Canada et Environnement Canada (2004) ont estimé que l'apport à l'économie canadienne de la voie navigable des Grands Lacs et du Saint-Laurent était de 3 milliards de dollars annuels et d'environ 17 000 emplois. Selon les estimations de Martin Associates (2011), en 2010, la voie maritime a généré 3,7 milliards de dollars de revenus personnels et 76 608 emplois (directs et indirects) au Canada. Grâce aux activités maritimes dans la voie navigable des Grands Lacs et du Saint-Laurent, en 2010, les revenus commerciaux accumulés au Canada s'élevaient à environ 16 milliards de dollars.

L'Association des armateurs canadiensFootnote 67 rapportait que la contribution économique au Canada de la manutention de marchandises, des services aux navires et des services de transport intérieur sur ce réseau intégré de voies navigables atteignait 4 milliards de dollars (contributions directes et indirectes confondues.Footnote 68

Pour les besoins de la présente étude, les auteurs ont calculé que la valeur totale générée par la navigation commerciale dans les Grands Lacs du Canada se situait autour des 4,2 milliards de dollars, en dollars constants, selon l'estimation de l'Association des armateurs canadiens, comme suit :

Valeur estimée de la navigation commerciale (VNC) = V2008 * π2011/2008

V représente la valeur des services de transport et π, le taux d'inflation.

Pétrole et gaz

En 2009, on dénombrait 96 producteurs commerciaux de pétrole et de gaz en Ontario. La province contenait 1 200 puits de pétrole actifs, 1 300 puits de gaz naturel exploités à des fins commerciales et 500 puits de gaz privés. Parmi ces puits de gaz, 500 se trouvaient à l'intérieur des lacs, dans des terres immergées de la Couronne.Footnote 69

Le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (2012) rapportait que la production de pétrole brut de l'Ontario en 2009 s'élevait à 88 000 m3 et la valeur à la tête de puits, à 50 millions de dollars. En 2008, la production de gaz naturel de l'Ontario était d'environ 240 millions de mètres cubes, dont la valeur au détail se chiffrait à 80 millions de dollars. L'intégralité de la production de pétrole et de gaz naturel de l'Ontario est consommée au sein de la province.Footnote 70

Selon l'étude, la valeur totale du pétrole et du gaz naturel produits dans les Grands Lacs se situerait à environ 136,8 millions de dollars, d'après le calcul suivant :

Valeur estimée du pétrole (Vp= V2009 * π2011/2009

Valeur estimée du gaz naturel (VG= V2008 * π2011/2008

Où V est la valeur des ressources et π, le taux d'inflation.

Écoservices

La conservation de la santé et de la diversité du bassin des Grands Lacs offre des services précieux à la société qui peuvent se traduire par des retombées économiques directes pour la région des Grands Lacs. Les valeurs intrinsèques des écosystèmes et de la biodiversité sont tellement intangibles qu'il n'est pas aisé de les définir (Krantzberg et al., 2008, 2006). Par exemple, les Grands Lacs assurent un air propre et respirable grâce à leur fonction de régulation des gaz, tels que le dioxyde de carbone, et contribuent à maintenir l'habitabilité de la planète grâce à leur fonction régulatrice des conditions météorologiques et climatiques de la région. D'habitude, la littérature scientifique classe les écoservices comme suit :Footnote 71régulation des gaz, du climat local, de l'eau; prévention des perturbations, formation et rétention du sol, traitement des déchets, cycle des éléments nutritifs; habitat, refuge et nurserie (Marbek 2010b, Krantzberg et al. 2008, 2006).Footnote 72 Jusqu'à présent, toutefois, aucune directive pratique suffisante sur la manière de les mesurer n'a été fournie.

Plusieurs études ont essayé d'évaluer, selon des méthodes différentes, la valeur de certains des écoservices (décrits ci-dessus) assurés par les Grands Lacs à l'échelle du Canada ou des provinces. Yap, Reid, de Brou et Bloxam (2005) ont estimé que les dommages pour la santé s'élevaient à environ 6,6 $ milliards de dollars par an et le total des dommages économiques, à 9,6 milliards de dollars par an; ces dommages, que certaines études qualifient d'avantages (coûts évités), sont liés à la pollution de l'air que combattent les écoservices de régulation de l'air assurés par les Grands Lacs. Pour ce qui est du traitement des déchets, Brox, Kumar et Stollery (2003) ont estimé la VDP pour des variations de la qualité de l'eau du bassin versant de la rivière Grand, en Ontario. D'après l'étude, la VDP des ménages se situait entre 6,09 $ et 11,07 $ par mois pour des modifications mineures et majeures, respectivement, de la qualité de l'eau. Selon les calculs de l'étude, la valeur actuelle de la VDP pour un investissement ponctuel dans un projet d'immobilisations visant à améliorer la qualité de l'eau se chiffrait à 1 869 $ par ménage. Quant à l'évaluation des zones humides, en effectuant une méta-analyse de 39 études d'évaluation de zones humides, Woodward et Wui (2001) ont estimé que la valeur moyenne était de 1 363,79 $ par hectare. Selon Kazmierczak (2001), la valeur de l'habitat et la protection des espèces seraient de 843,55 $ par hectare. L'approche du transfert des avantages a permis à Costanza et al. (1997) d'estimer l'écoservice lié aux habitats à 690,71 $ par hectare. Krantzberg et al. (2008, 2006) ont chiffré la valeur de la biodiversité des milieux naturels à 70 milliards de dollars; cette valeur englobe les valeurs liées au cycle des éléments nutritifs, à la protection contre les inondations, à la régulation du climat, à la productivité des sols, à la santé des forêts, à la vigueur génétique, à la pollinisation et aux méthodes naturelles de lutte contre les parasites.Footnote 73

Peu d'études fournissent des valeurs pertinentes pour l'ensemble du bassin des Grands Lacs. Selon Wilson (2008), les écoservices non marchands du lac Simcoe représentaient une valeur de 975 millions de dollars (2 948 $ par an et par hectare). La valeur estimée des zones humides atteint 435 millions de dollars par an (11 172 $/hectare) en raison des valeurs élevées associées à la régulation et la filtration de l'eau, à la protection contre les inondationsFootnote 74, au traitement des déchets, aux activités récréatives et à l'habitat faunique. La valeur de l'écoservice lié à l'habitat serait de 6 234,14 $/ha de zone humide dans le bassin du lac Simcoe. Dans la foulée, le Groupe d'étude international sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent (2006) (cité dans Marbek [2010b]) a chiffré à 2 184,40 $/ha la valeur des zones humides pour tous les projets de restauration dans les Grands Lacs, au Canada.Footnote 75 Les zones humides ainsi que les autres écosystèmes naturels fixent les éléments nutritifs du sol. Deux des principaux polluants de source non ponctuelle du bassin des Grands Lacs sont le phosphore et l'azote (Marbek 2010b). Wilson (2008) a constaté que la valeur totale annuelle du traitement des déchets d'azote et de phosphore par les zones humides du bassin du lac Simcoe était de l'ordre des 83,7 millions de dollars, 2 148 $ par hectare (d'après une fourchette de valeurs allant de 1 061 $ à 3 235 $ par an et par hectare).

Le Groupe d'étude de la Commission mixte internationale (CMI) (cité par la Fondation David Suzuki [2008]) a estimé la valeur annuelle des écoservices liés aux habitats palustres dans le bassin des Grands Lacs à quelque 548 millions de dollars américains (5 830 $ US/h), en se fondant sur les coûts moyens annualisés de la restauration de l'habitat palustre pour un groupe de projets pertinents du Fonds de durabilité des Grands Lacs.

D'après Wilson (2008), entre 125 et 312 tonnes de carbone par hectare seraient stockées dans le sol des habitats palustres, en fonction du type de zone humide; la valeur annuelle estimée se situerait entre 559 $ et 1 388 $ par an et par hectare. La valeur annuelle du carbone stocké est estimée à 21,9 millions de dollars à partir du montant moyen des dommages causés par les émissions de carbone (52 $ par tonne de carbone). Par ailleurs, les zones humides retirent entre 0,2 et 0,3 tonne de carbone par hectare chaque année, avec une valeur estimée de 14 $/ha.

Le contrôle de l'érosion est un autre écoservice important que fournit à la société le bassin des Grands Lacs, même si leurs eaux demeurent l'une des principales causes d'érosion des rivages environnants. Deux des principaux avantages économiques tirés du contrôle de l'érosion sont une sédimentation moins importante et moins de dommages à la propriété privée.

En ce qui concerne la réduction de la sédimentation, le coût associé à la méthode de remplacement sert habituellement à donner une estimation de la valeur monétaire de cet avantage d'une réduction de la turbidité de la source d'eau causée par une diminution de la sédimentation. Les installations municipales de traitement de l'eau du sud de l'Ontario peuvent éliminer les sédiments à un coût moyen estimé de 28,57 $ par tonne de sédiments (Fox et Dickson 1990).Footnote 76

Concernant la diminution des dommages à la propriété privée, le Groupe d'étude international sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent (2006) (cité par Marbek 2010b) a signalé, pour le lac Ontario, environ 600 maisons à risque pour ce qui est de l'érosion et des inondations. La Fondation David Suzuki (2008) a évalué la protection du rivage des plages et des dunes de Sauble Beach (lac Ontario) à 6 millions de dollars. Selon Kriesel (2008), la VDP pour augmenter le nombre d'années, de 1 à 21 ans, pour que s'efface la distance entre la maison et le lac était, en moyenne, de 80 283 $.

Aucune étude ne s'est penchée sur la valeur économique potentielle de la régulation naturelle du climat local assurée par les Grands Lacs, en raison du manque de données et des incertitudes dans les prévisions (concernant, par exemple, la connaissance du climat local et des tendances climatiques).

Valeur d'option

Ni la théorie économique ni les études empiriques ne fournissent les renseignements nécessaires pour quantifier les valeurs d'option. La valeur d'option n'est donc pas prise en compte dans le calcul des valeurs de référence. Il faut toutefois signaler que les actifs pour lesquels il n'y a pas de remplacement parfait présentent probablement des valeurs d'option plus importantes. Les Grands Lacs et leur biodiversité unique constituent peut-être un bon exemple de cela (Marbek 2010b).

Valeur de non-usage

Comme le mentionnait déjà la section 4, la société et, en particulier, les personnes résidant à proximité de la région des Grands Lacs bénéficient de la valeur de non-usage liée aux services fournis par les Grands Lacs.Footnote 77

En ce qui concerne les valeurs de non-usage des ressources que renferment les Grands Lacs, quelques études ont estimé les valeurs de non-usage de diverses zones au Canada et aux États-Unis à l'aide de méthodes directes des préférences déclarées (comme les évaluations contingentes et les expériences avec choix discrets). Les auteurs n'ont pas encore abordé la valeur de non-usage totale des Grands Lacs en raison du manque de données approfondies. De plus, aucune étude n'est en mesure de fournir des valeurs approximatives pour les Grands Lacs. Quelques estimations des valeurs de non-usage dans le contexte des Grands Lacs ont néanmoins été réalisées.

Aux États-Unis, Loomis (1987) a constaté que les valeurs de non-usage du lac Mono (Californie) étaient 73 fois plus importantes que les valeurs d'usage. Selon Whitehead et al. (2009), 23 % de non-utilisateurs des avantages récréatifs qu'apporte le marais côtier de Saginaw Bay (État du Michigan) affichaient une VDP pour ces avantages, qui généraient une valeur actuelle de 635 $ US/acre.

À partir de données sur l'utilisation récréative de 1980 et des données d'un sondage auprès de 218 ménages du Colorado, Walsh et al. (1984) ont estimé des VDP différentes pour les valeurs d'option, d'existence et de legs liées à une augmentation des espaces naturels protégés. L'étude a révélé que l'importance des trois composantes de la valeur de non-usage est comparable; les valeurs d'existence (12,3 millions de dollars américains) et de legs (12,5 millions de dollars américains) excèdent légèrement la valeur d'option (10,2 millions de dollars américains).Footnote 78

Au Canada, Dupont (2003) a estimé la VDP des utilisateurs passifs des activités récréatives du port de Hamilton (Ontario) pour des améliorations concernant la baignade (20,5 $), la navigation de plaisance (10,9 $) et la pêche (11,7 $). Ces estimations des valeurs de non-usage ne tenaient pas compte des valeurs d'existence et de legs associées à ces activités par les utilisateurs actifs ni d'autres avantages écologiques prisés par les deux groupes. Après avoir passé en revue la littérature pertinente, Apogee (1990) a fourni des estimations supplémentaires des valeurs de non-usage liées à la qualité de l'eau avant de conclure que la valeur de non-usage représentait 50 % de la VET.

La biodiversité comporte aussi une valeur de non-usage non négligeable, dont rend à peu près compte la VDP pour protéger les espèces en voie de disparition. D'après les estimations de Bishop (1987), la VDP des contribuables pour le méné rayé (désigné comme espèce en voie de disparition) se situerait entre 10,2 $ US et 13,8 $ US. Si l'on prend en compte tous les contribuables de l'État du Wisconsin, la VDP serait de 29 millions de dollars américains, ce qui représente presque 20 % de la valeur d'usage direct estimée de la pêche sportive et commerciale de tout le Wisconsin dans les Grands Lacs (154 millions de dollars américains). Puisque ce poisson ne présente aucune valeur d'usage connue pour la société, il est possible d'interpréter cette VDP comme la valeur de non-usage totale. Ces valeurs donnent une indication de l'importance des valeurs de non-usage associées aux ressources des Grands Lacs.

Quoique, comme indiqué, il soit difficile d'appréhender les bénéfices liés aux valeurs de non-usage, presque toutes les études consultées signalaient que, même si les valeurs de non-usage semblent négligeables sur le plan individuel, les valeurs cumulées à l'échelle de toute l'économie ne le sont pas. Par exemple, Freeman (1979) affirmait que la valeur de non-usage totale serait de l'ordre de 60 % à 80 % de la VET.

Contribution économique totale

À partir de la méthodologie adoptée au chapitre 3 et des calculs ultérieurs au chapitre 4, les auteurs estiment qu'au Canada, la valeur économique totale des activités dans la région des Grands Lacs atteint 13,8 milliards de dollars. Le tableau 7 et la matrice 2 indiquent les valeurs subdivisées d'après le cadre de la VET traité au chapitre 3.

Description

Le tableau 7 s’intitule Contribution économique (M$) des Grands Lacs par secteur et activité en 2011. Il est tiré des calculs réalisés par le personnel de Pêches et Océans Canada, Direction des politiques et des études économique, Région du Centre et de l'Arctique. Il comporte sept colonnes : Valeurs marchandes, Utilisations actuelles, Directe, Secteur, Valeur/Dépenses, Surplus du consommateur et Total. Les 21 lignes sont réparties entre six sections : Extractive (juxtaposée à la colonne Secteur), Non extractive (juxtaposée à la colonne Secteur), Montant total (juxtaposée à la colonne Secteur), Indirect (juxtaposée à la colonne Directe), Utilisation future (juxtaposée à la colonne Utilisations actuelles) et Valeurs de non-usage (juxtaposée à la colonne Valeurs marchandes). La section 1 est reliée par un code de couleur aux trois premières colonnes (Valeurs marchandes, Utilisations actuelles, Directe), avec 1 743 pour Valeur/Dépenses, 79 pour Surplus du consommateur et 1 822 pour Total. Elle comprend les lignes 2 à 10 : - Ligne 2 : Eau à usage industriel, avec 96 pour Valeur/Dépenses, sans objet pour Surplus du consommateur et 96 pour Total. - Ligne 3 : Eau potable, avec 532 pour Valeur/Dépenses, rien pour Surplus du consommateur et 532 pour Total. - Ligne 4 : Eau à usage agricole, avec 165 pour Valeur/Dépenses, rien pour Surplus du consommateur et 165 pour Total. Elle représente le total des deux lignes suivantes. - Ligne 5 : Irrigation, avec 99 pour Valeur/Dépenses, rien pour Surplus du consommateur et 99 pour Total. - Ligne 6 : Bétail, avec 66 pour Valeur/Dépenses, rien pour Surplus du consommateur et 66 pour Total. - Ligne 7 : Pêche commerciale, avec 226 pour Valeur/Dépenses, sans objet pour Surplus du consommateur et 226 pour Total. - Ligne 8 : Pêche récréative, avec 498 pour Valeur/Dépenses, 62 pour Surplus du consommateur et 560 pour Total. - Ligne 9 : Chasse, avec 90 pour Valeur/Dépenses, 16 pour Surplus du consommateur et 106 pour Total. - Ligne 10 : Pétrole et gaz, avec 137 pour Valeur/Dépenses, sans objet pour Surplus du consommateur et 137 pour Total. La section 2 (Non extractive) est reliée par un code de couleur aux trois premières colonnes (Valeurs marchandes, Utilisations actuelles, Directe), avec 11 620 pour Valeur/Dépenses, 350 pour Surplus du consommateur et 11 970 pour Total. Elle comprend les lignes 12 à 15 : - Ligne 12) : Navigation de plaisance, avec 6 994 pour Valeur/Dépenses, 297 pour Surplus du consommateur et 7 291 pour Total. - Ligne 13 : Utilisation des plages et des rives des lacs, avec 248 pour Valeur/Dépenses, sans objet pour Surplus du consommateur et 248 pour Total. - Ligne 14 : Observation de la faune, avec 165 pour Valeur/Dépenses, 53 pour Surplus du consommateur et 218 pour Total. - Ligne 15 : Navigation commerciale, avec 4 214 pour Valeur/Dépenses, rien pour Surplus du consommateur et 4 214 pour Total. La section 3 (Montant total) est le total des deux sections précédentes), avec 13 363 pour Valeur/Dépenses, 429 pour Surplus du consommateur et 13 792 pour Total. La section 4 (Indirect) est juxtaposée à la colonne Directe, avec Écoservices pour Secteur, Non quantifié pour Valeur/Dépenses, Non quantifié pour Surplus du consommateur et Non quantifié pour Total. La section 5 (Utilisation future) est juxtaposée à la colonne Utilisations actuelles. Elle comprend deux lignes : - Ligne 18 : Valeurs d’option pour Secteur, Non quantifié pour Valeur/Dépenses, Non quantifié pour Surplus du consommateur et Non quantifié pour Total. - Ligne 19 : Valeurs informatives pour Secteur, Non quantifié pour Valeur/Dépenses, Non quantifié pour Surplus du consommateur et Non quantifié pour Total. La section 6 (Valeurs de non-usage) est juxtaposée à la colonne Valeurs marchandes. Elle comprend deux lignes : - Ligne 20 : Valeurs d’existence pour Secteur, Non quantifié pour Valeur/Dépenses, Non quantifié pour Surplus du consommateur et Non quantifié pour Total. - Ligne 21 : Valeurs de legs pour Secteur, Non quantifié pour Valeur/Dépenses, Non quantifié pour Surplus du consommateur et Non quantifié pour Total.

Tableau 7 : Contribution économique (M$) des Grands Lacs par secteur et activité en 2011
      Secteur Valeur/ Dépenses Surplus du consommateur Total
Valeurs marchandes Utilisations actuelles Directe Extractive 1 743 79 1 822
Eau à usage industriel 96 s.o. 96
Eau potable 532 -- 532
 Eau à usage agricole 165 -- 165
 -- Irrigation 99 -- 99
 -- Bétail 66 -- 66
Pêche commerciale 226 s.o. 226
Pêche récréative 498 62 560
Chasse 90 16 106
Pétrole et gaz 137 s.o. 137
Non extractive 11 620 350 11 970
Navigation de plaisance 6 994 297 7 291
Utilisation des plages et des rives des lacs 248 s.o. 248
Observation de la faune 165 53 218
Navigation commerciale 4 214 -- 4 214
Montant total 13 363 429 13 792
Indirect Écoservices Non quantifié Non quantifié Non quantifié
Utilisation future Valeurs d'option Non quantifié Non quantifié Non quantifié
Valeurs informatives Non quantifié Non quantifié Non quantifié
Valeurs de non-usage Valeurs d'existence Non quantifié Non quantifié Non quantifié
Valeurs de legs Non quantifié Non quantifié Non quantifié

Source : Calculs réalisés par le personnel de Pêches et Océans Canada, Direction des politiques et des études économique, Région du Centre et de l'Arctique.

Des 13,8 milliards de dollars de la valeur d'usage direct totale, les valeurs d'usage extractives et non extractives représentaient respectivement 1,8 milliard de dollars (13,2 %) et 12,0 milliards de dollars (86,8 %). De plus, de ce total de 13,8 milliards de dollars, les dépenses et les valeurs/prix estimés des activités dans la région des Grands Lacs comptaient pour 96,9 % (13,4 milliards de dollars) et le surplus des consommateurs, pour 3,1 % (0,4 milliard de dollars).

Le bassin des Grands Lacs offre également des possibilités de recherche (valeur informative) au profit de la population pour mieux connaître et faire connaître l'écologie de la région. La recherche est souvent intimement liée à la sensibilisation. Même s'il est difficile d'estimer la valeur économique de ces utilisations, il ne faut pas faire abstraction de leur contribution dans ce domaine. Les programmes de sensibilisation peuvent aider à conscientiser le public ainsi qu'à mieux faire connaître et apprécier les valeurs des écosystèmes. Ces programmes permettent aussi d'informer le public des activités humaines et de leurs éventuelles répercussions négatives sur ces écosystèmes.

Chez les personnes qui habitent à proximité des Grands Lacs ou qui y voyagent, on retrouve des valeurs personnelles connexes que la littérature range parmi les « valeurs esthétiques et d'agrément ». Par exemple, les écoservices assurés par les zones humides, comme le stockage de carbone et le cycle des éléments nutritifs, constituent des biens collectifs, mais les propriétaires qui vivent à proximité de la zone humide en tirent aussi un bénéfice personnel (Marbek 2010b). De plus en plus d'études (p. ex., Johnston et al. 2001; Earhhart 2001 et Pompe 2008) se penchent sur les prix que la population est prête à payer pour profiter de l'agrément de l'environnement. L'étude exclut les valeurs esthétiques et d'agrément du calcul de la valeur économique afin d'éviter de les comptabiliser deux fois, car ces valeurs sont déjà, en partie, associées aux activités récréatives comme la pêche récréative et la navigation de plaisance.

Les estimations des contributions économiques des Grands Lacs dont il est question dans ce chapitre devraient être perçues comme des estimations prudentes. Ces estimations prudentes sont obtenues : i) en ajustant les variables des estimations en cas de variations ou d'incertitudes importantes dans la littérature; ii) en utilisant des approximations raisonnables fondées sur la revue de la littérature et les opinions des experts. Par exemple, si les approximations variaient considérablement (p. ex., les approximations de l'utilisation de l'eau), les auteurs adoptaient les valeurs inférieures pour éviter de surestimer la contribution économique des activités ou des secteurs. Par ailleurs, les valeurs de certaines activités sectorielles ont été sous-estimées en raison du manque de données nécessaires pour obtenir des estimations justifiables; cette question sera abordée ci-dessous.

Limites et lacunes de l'étude

L'évaluation de la contribution économique du bassin des Grands Lacs a permis de constater les limites et lacunes suivantes en matière de données :

Utilisation de l'eau : concernant la consommation d'eau des Grands Lacs, l'analyse de l'étude présente des lacunes en raison du manque de données; les auteurs n'ont donc pas pu rendre compte de la valeur économique totale de l'eau consommée. L'étude est incomplète du fait de l'utilisation d'approximations pour l'évaluation de l'eau à usages résidentiel, agricole et industriel. Par exemple, les auteurs ont employé des estimations de Statistique Canada des coûts de fonctionnement et d'entretien pour prélever l'eau brute du bassin des Grands Lacs, en partant du principe que les recettes des structures d'eau rendent compte avec exactitude du coût total de production de l'eau. Pour les eaux à des fins industrielles, ils ont utilisé le prix fictif, estimé par Dachraoui et Harchaoui (2004), des prélèvements d'eau du secteur canadien des entreprises. De manière semblable, pour l'eau à usage agricole, les auteurs se sont servis de la valeur estimée de l'eau utilisée pour l'irrigation dans le sud de l'Ontario comme approximation de l'eau des Grands Lacs utilisée pour l'irrigation, mais aussi pour l'abreuvement du bétail. Il n'y a aucune donnée propre aux Grands Lacs concernant l'établissement de la valeur de l'eau utilisée à ces fins. En outre, l'étude a exclu de l'évaluation les valeurs du surplus du consommateur associé à l'utilisation de l'eau en raison du manque de données pour les zones en question.

Chauffage et refroidissement (entre autres, dans les centrales nucléaires et thermiques) : la Comimission des Grands Lacs (2010) a estimé que les prélèvements et la consommation d'eau des centrales à combustible fossile et des centrales nucléaires s'élevaient respectivement à 2 028 et 18 millions de mètres cubes par an et à 13 990 et 126 millions de mètres cubes, respectivement. Au Québec, les prélèvements et la consommation des centrales à combustible fossile étaient respectivement de 65 et de 6 millions de mètres cubes.Footnote 79 Pour ce qui est de la valeur économique de l'eau utilisée à des fins de chauffage et de réfrigération dans les centrales thermiques, l'Enquête sur l'eau dans les industries a révélé que les centrales thermiques ont dépensé 9,1 milliards de dollars en coûts de fonctionnement et d'entretien pour le prélèvement de 23 228 millions de mètres cubes d'eau en 1996. Ces dépenses se traduisent par des coûts moyens de prélèvement de 0,39 $/m3 (Marbek 2010b).Footnote 80 Malheureusement, les auteurs ne disposent d'aucune estimation de tous les avantages (p. ex., coûts éludés liés à la production d'électricité et à la pollution) de cet usage; celui-ci a donc été exclu des calculs des valeurs de référence de la présente étude.

Production d'énergie hydroélectrique : grâce à la production d'énergie hydroélectrique, les Grands Lacs sont une source d'électricité propre et bon marché. À l'heure actuelle, Ontario Power Generation exploite 65 centrales hydroélectriques (y compris 29 petites centrales hydroélectriques produisant de l'énergie verte) et 240 barrages dans 24 réseaux hydrographiques répartis, pour la plupart, dans le bassin des Grands Lacs. Au total, la production d'énergie hydroélectrique atteignait 32,4 térawattheures en 2011.Footnote 81

Selon la commission des Grands Lacs (2010), l'Ontario a prélevé à cette fin environ 262 milliards de mètres cubes par an (soit 190 milliards de gallons par jour). Selon Marbek (2010b), la centrale Sir Adam Beck dans la rivière Niagara utilisait entre 9 et 11 milliards de mètres cubes d'eau chaque mois afin de produire de l'électricité pour une valeur entre 100 et 150 millions de dollars. Cependant, en l'absence de données sur l'énergie hydroélectrique produite par d'autres centrales (Long Sault et Moses Saunders) et d'une structure des coûts détaillée de la production d'énergie hydroélectrique, les auteurs ont exclu de la présente étude ces bénéfices tirés des Grands Lacs des valeurs de référence.

Autoapprovisionnement d'eau pour d'autres utilisations : la Commission des Grands Lacs (2010) range dans cette catégorie l'eau utilisée pour le maintien du niveau d'eau nécessaire pour la navigation, les activités récréatives, les poissons et la création et l'amélioration d'habitats fauniques (y compris les écloseries), l'augmentation et la déviation du débit, l'assainissement, le confinement de la pollution, les situations d'urgence ponctuelles ou temporaires (p. ex., la lutte contre les feux de forêt et de tourbière) et d'autres fins liées à la qualité de l'eau et aux activités et services agricoles n'étant pas directement liés à l'irrigation, tels que le drainage des champs. Selon la commission des Grands Lacs (2010), l'Ontario a prélevé à ces fins environ 276 millions de mètres cubes par an (soit 200 millions de gallons par jour). Malheureusement, les auteurs ne disposaient pas d'estimations de la valeur de ces utilisations; elles ont été par conséquent omises dans le calcul des valeurs de référence de la présente étude.

Pêche commerciale : la contribution économique de la pêche commerciale a été sous-estimée en raison de l'absence de données sur les débarquements dans le bassin de la rivière Sainte-Claire. L'estimation peut aussi différer des valeurs réelles de la contribution économique en raison des approximations du prix du marché et de la valeur marchande utilisées pour combler les lacunes dans les données à ce sujet.

Chasse récréative, observation de la faune : les auteurs ne disposent d'aucune donnée concernant les dépenses liées à la chasse récréative et à l'observation de la faune dans le bassin des Grands Lacs. Dans le cadre de la présente étude, les auteurs ont donc dû revoir à la baisse les dépenses liées à l'observation de la faune et les valeurs du surplus du consommateur estimées par EC (2000); il a aussi fallu ajuster les valeurs de l'enquête de 1996 à l'année en cours. Dans une certaine mesure, la contribution réelle était sous-estimée, car l'estimation ne tenait pas compte des valeurs pertinentes générées par des Canadiens non résidents ou des étrangers pratiquant ces activités. Pour mieux évaluer la contribution économique de ce secteur, il faudrait des estimations plus récentes des dépenses et du surplus du consommateur centrées sur le bassin des Grands Lacs.

Navigation de plaisance : les auteurs ne disposent d'aucune donnée concernant les dépenses liées à la navigation de plaisance dans le bassin des Grands Lacs. Par conséquent, ils ont revu à la baisse les valeurs des dépenses estimées par Genesis Public Opinion Research Inc. (2007) pour l'Ontario et du surplus du consommateur estimés par Environnement Canada (2000) pour tenir compte de l'inflation. En outre, contrairement au cas de la pêche récréative, les auteurs ne disposaient d'aucune donnée sur les dépenses attribuables exclusivement à la navigation de plaisance. Par conséquent, en raison du manque de données sur les lacs en particulier et sur les dépenses attribuables exclusivement à la navigation de plaisance, les estimations pouvaient contenir des inexactitudes.

Utilisation des plages et des rives : les auteurs ne disposent d'aucune donnée à ce sujet pour le bassin des Grands Lacs. Ils ont donc eu recours à la valeur moyenne, ajustée selon l'inflation, tirée de Krantzberg et al. (2008), revue à la baisse à partir d'une estimation réalisée aux États-Unis en 2004. De plus, les auteurs ne disposent d'aucune donnée sur les valeurs du surplus du consommateur de ces activités dans les Grands Lacs. Ainsi, il est probable que l'évaluation réalisée dans le cadre de l'étude sous-estime la contribution réelle de ces activités. Des estimations plus récentes des dépenses et du surplus du consommateur centrées sur les Grands Lacs auraient permis de mieux évaluer la contribution économique du secteur.

Aquaculture : en Ontario, des entreprises pratiquent l'aquaculture commerciale en cage surtout dans le chenal du Nord du lac Huron (île Manitoulin) et dans la baie Georgienne.Footnote 82 Selon l'évaluation de Statistique Canada, la production brute de l'industrie aquacole ontarienne en 2004 atteignait 22,7 millions de dollars (valeur des ventes de produits et services). L'apport de l'industrie aquacole commerciale de l'Ontario (exploitations terrestres ou dans les Grands Lacs) à l'économie de la province se chiffre à environ 65 millions de dollars, pour une production de 4 500 t de poisson par an.Footnote 83 Ces chiffres représentent la valeur de l'aquaculture dans l'ensemble de l'Ontario, et non uniquement dans les Grands Lacs, quoique la plupart des exploitations aquacoles de l'Ontario se trouvent dans le lac Huron. Les Grands Lacs jouent un rôle essentiel comme intrants dans le processus de production aquacole. Cependant, en raison du manque d'information détaillée à propos de la structure des coûts de la production aquacole, il a fallu exclure du calcul des valeurs de référence la contribution des Grands Lacs au développement de l'industrie aquacole.

Autres avantages récréatifs : les Grands Lacs offrent des avantages supplémentaires liés à toute une gamme d'utilisations récréatives, telles que le ski et la motoneige en hiver, la randonnée, le camping et le golf. Plusieurs études (p. ex., Environnement Canada [2000], Office of the Great Lakes [2009] et Price Waterhouse Coopers [2004]) ont documenté les avantages de ces activités associées au tourisme, sans essayer de distinguer les catégories individuelles. Par exemple, Environnement Canada (2005) a estimé que les résidents de l'Ontario avaient dépensé 2 851 M$ en « activités de plein air dans les aires naturelles » en 1996. En plus d'activités comme la randonnée et le camping, la liste d'activités de plein air dans les aires naturelles comprenait aussi la visite touristique d'aires naturelles, la baignade et les activités de plage, le motonautisme, qui figurent dans la présente étude en tant que catégories à part entière. Par conséquent, étant donné qu'il n'était pas possible d'isoler la valeur des activités individuelles, l'étude n'a pas tenu compte de certains avantages récréatifs dans le calcul des avantages économiques.

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