Centre d’expertise sur les mammifères marins
Rapport sur la recherche scientifique
2015-2017
Table des matières
- Texte Complet
- Introduction
- Utilisation d’images aériennes infrarouges pour dénombrer les phoques annelés sur la glace
- Utilisation de véhicules aériens sans pilote (UAV)
- 2017 : A Marine Mammal Odyssey, Eh!
- Une analyse de marquage-recapture provenant d’une étude à long terme sur l’île de Sable révèle des changements dans les taux démographiques chez le phoque gris de l’Atlantique Nord-Ouest
- Réseau OTN – Utilisation des phoques gris (Halichoerus grypus) comme sondes biologiques pour estimer la biomasse de phytoplancton
- Relevés aériens internationaux de la mégafaune marine du plateau continental dans l’Atlantique Nord-Ouest, du nord du Labrador jusqu’à la baie de Fundy
- Surveillance des déplacements des phoques lors de la mise bas sur la banquise dérivante
- Recherche en génomique sur les mammifères marins dans la région du Centre et de l’Arctique
- Réseau OTN et interactions prédateurs/proies
- Écoute en eaux profondes : Surveillance acoustique passive des baleines au large de la Nouvelle-Écosse
- Le partage des repas maintient la cohésion des familles d’épaulards: l’approvisionnement des membres de la famille maintient le lien social à long terme et aide à transmettre des gènes communs
- Nouveaux progrès dans l’utilisation d’acides gras pour déterminer le régime alimentaire des mammifères marins
- Plus qu'une simple bouchée : Révéler l’historique de quête de nourriture et de reproduction de la baleine boréale à partir du fanon
- Observation du comportement du morse dans les échoueries quasiment en temps réel
- Vers un dénombrement automatisé
- Références
Réseau OTN et interactions prédateurs-proies
Don Bowen, Pêches et Océans Canada
Damian Lidgard, Université Dalhousie
Sara Iverson, Université Dalhousie
Le volet canadien du Réseau de suivi des océans (OTN) était un programme de recherche intégrative d’une durée de sept ans qui a commencé en 2010 et dont le but était de comprendre les écosystèmes du plateau continental, en mutation partout au Canada, en lien avec des problèmes importants en matière de gestion des pêches et des ressources. Le programme a été financé par la Fondation canadienne pour l’innovation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le MPO. L’un des thèmes du Réseau concernait les caractéristiques spatiales et temporelles de la quête de nourriture par les prédateurs et le rôle qu’ils jouent dans la structure des interactions trophiques. À l’aide d’une nouvelle technologie acoustique, cette étude a entrepris de tester des hypothèses concernant les répercussions des prédateurs sur les populations de proies.
Dans l’est du Canada, des phoques gris munis de balises satellites et d’émetteurs-récepteurs acoustiques ont été utilisés pour examiner le patron spatial et temporel des rencontres entre les phoques et la morue franche. Chaque année, au cours de l’étude d’une durée de sept ans, des phoques gris ont été munis d’un instrument (115 sur l’île de Sable et 20 dans le golfe du Saint-Laurent). Pendant la même période, des étiquettes acoustiques ont été placées par intervention chirurgicale sur environ 1 200 morues franches (800 sur le plateau néo-écossais et 400 dans le sud du golfe du Saint-Laurent). Les espèces marquées par d’autres chercheurs dont la présence coïncidait avec celle des phoques gris étaient notamment le thon rouge de l’Atlantique et le saumon de l’Atlantique.
Les détections acoustiques survenaient chez les espèces de poissons, principalement la morue franche et les phoques munis d’étiquettes acoustiques. Les phoques avaient tendance à rencontrer d’autres phoques munis d’étiquettes sur des bancs extracôtiers, vraisemblablement aux endroits où ils s’alimentaient principalement (figure 9). Il n’y avait aucune preuve que les phoques se déplaçaient ensemble vers ces lieux d’alimentation. Les phoques utilisaient plutôt le même nombre limité de zones riches en nourriture. Parmi les 104 phoques pour lesquels les données ont été récupérées, seuls 25 % ont détecté des morues marquées, même si les déplacements de 70 % de ces phoques chevauchaient l’aire de répartition connue de la morue, ce qui remet en question la validité d’utiliser le chevauchement pour inférer le taux de prédation.
La plupart des détections de morue étaient de courte durée (environ 5 minutes comparativement à plusieurs heures si l’étiquette était ingérée) et, par conséquent, elles ne semblaient pas représenter des événements de prédation. La répartition de la morue détectée par les phoques gris sur le plateau néo-écossais et dans le golfe du Saint-Laurent est illustrée à la figure 10. Dans l’ensemble, ces données démontrent la possibilité d’étudier les interactions prédateurs-proies en haute mer, mais elles soulignent aussi l’importance de marquer un grand nombre de proies pour avoir confiance dans les estimations des taux de rencontre de proies et des événements de prédation.
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