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Centre d’expertise sur les mammifères marins

Rapport sur la recherche scientifique
2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017 (PDF, 3.14 MB)

Table des matières

Nouveaux progrès dans l’utilisation d’acides gras pour déterminer le régime alimentaire des mammifères marins

Shelley Lang, Pêches et Océans Canada
Connie Stewart, Université du Nouveau-Brunswick
Don Bowen, Pêches et Océans Canada
Sara Iverson, Université du Nouveau-Brunswick

Déterminer le régime alimentaire des mammifères marins est difficile, car leur alimentation se déroule principalement en plongée dans des endroits éloignés dans l’océan et, par conséquent, ne peut pas être observée directement. Les méthodes traditionnelles utilisant des structures solides des proies récupérées dans les matières fécales ou dans l’estomac peuvent fournir de l’information utile, mais les sources connues d’erreurs et de biais ont poussé à élaborer de nouvelles méthodes afin de déterminer le régime alimentaire des mammifères marins. L’analyse quantitative de la signature des acides gras est l’une de ces nouvelles méthodes.

Les acides gras constituent les éléments constitutifs des matières grasses. Dans l’océan, il existe environ 67 éléments constitutifs de ce type dans les matières grasses de la plupart des espèces de poissons marins et d’invertébrés comme la morue franche et les calmars, respectivement. Bien que les mêmes acides gras soient présents chez la plupart des espèces, leur abondance relative diffère grandement et joue le rôle d’empreintes digitales. Par exemple, la morue peut se distinguer du hareng et d’autres espèces de poissons et d’invertébrés. Une caractéristique importante des acides gras des proies est qu’ils se déposent dans les réserves de graisse des prédateurs d’une manière prévisible. Ainsi, en comparant le profil d’acides gras du prédateur à une collection d’acides gras d’espèces proies, nous pouvons estimer la proportion de chaque espèce proie qui a dû être mangée pour produire le profil du prédateur. La composition du régime alimentaire du prédateur peut alors être estimée.

Bien que la méthode soit utilisée depuis plus d’une décennie, des progrès continuent à être réalisés. Ces progrès concernent la classification des acides gras des espèces proies et les coefficients d’étalonnage nécessaires pour tenir compte du métabolisme des acides gras des proies chez le prédateur. Bien que 87 espèces proies soient représentées dans la collection des acides gras, 21 espèces sont désormais utilisées pour estimer le régime alimentaire des phoques gris sur le plateau néo-écossais. Les estimations sont maintenant fondées sur un sous-ensemble d’acides gras alimentaires (c.-à-d. ceux qui ne peuvent provenir que du régime alimentaire et qui ne peuvent pas être synthétisés par le prédateur) qui sont estimés de manière fiable. Enfin, les coefficients d’étalonnage qui sont associés à ces 28 acides gras ont été validés en comparant les résultats des modèles avec des régimes alimentaires administrés à des phoques communs et des phoques gris en captivité. Ces améliorations apportées à l’analyse quantitative de la signature des acides gras devraient fournir des estimations plus précises des régimes alimentaires des phoques gris, mais également de ceux d’autres mammifères marins.

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