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Centre d’expertise sur les mammifères marins

Rapport sur la recherche scientifique
2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017

Centre d’expertise sur les mammifères marins - Rapport sur la recherche scientifique, 2015-2017 (PDF, 3.14 MB)

Table des matières

Observation du comportement du morse dans les échoueries quasiment en temps réel

Arnaud Mosnier et Mike Hammill

En matière de cycle biologique, le morse suit la stratégie typique des pinnipèdes en combinant l’alimentation en mer et en se hissant sur la terre ou sur la glace pour se reposer et se reproduire. Les effets du changement climatique ont déjà une incidence sur la couverture de glace saisonnière. Dans le futur, le morse devrait avoir moins de possibilités d'échoueries étant donné que la banquise se retire en été. Ceci obligerait les morses à utiliser plus intensivement un nombre limité d’échoueries terrestres et limiterait la disponibilité des aires d’alimentation à celles sitées à proximité de ces échoueries.

Au Canada, la diminution de la couverture de glace pourrait avoir une incidence sur le morse, mais ces répercussions pourraient ne pas être aussi graves que dans le Pacifique où les morses utilisent davantage la banquise au large.

Première photo prise par la caméra montée sur une tour montrant son champ de vision et l’équipe d’installation (remarque : la photo a été prise à 22 h) (photo : MPO).

Première photo prise par la caméra montée sur une tour montrant son champ de vision et l’équipe d’installation (remarque : la photo a été prise à 22 h) (photo : MPO).

De gauche à droite : Jusipi Padlayat, Charlie Paningajak, Adamie Paningajak, Paulusie Tarriasuk, Samuel Turgeon (MPO région du Québec), Tivi Alaku, Arnaud Mosnier (MPO région du Québec), Jusi Sala (photo : MPO).

De gauche à droite : Jusipi Padlayat, Charlie Paningajak, Adamie Paningajak, Paulusie Tarriasuk, Samuel Turgeon (MPO région du Québec), Tivi Alaku, Arnaud Mosnier (MPO région du Québec), Jusi Sala (photo : MPO).

Appareil photo installé sur l’île (photo : Samuel Turgeon).

Appareil photo installé sur l’île (photo : Samuel Turgeon).

Un avantage possible est qu’à mesure que la couverture de glace diminue en été, les animaux utiliseront plus souvent les îles et les régions côtières, ce qui pourrait faciliter les relevés effectués pour calculer les estimations de l’abondance. À l’heure actuelle, les relevés côtiers sont caractérisés par une incertitude importante du nombre quotidien de morses dans les échoueries à un moment donné et par une incertitude quant à la proportion de la population présente dans les échoueries. Notre approche pour mieux comprendre les changements dans le dénombrement des morses dans les échoueries consiste à augmenter le nombre de survols de sites clés pendant les relevés, ce qui est long et coûteux.

Le déploiement d’appareils photo à distance dans les principales échoueries pourrait fournir de l’information sur le nombre de morses utilisant une échouerie au quotidien et cette information pourrait être intégrée aux relevés.

En même temps, les appareils photo pourraient enregistrer les patrons d’utilisation quotidienne et saisonnière des échoueries. Les données peuvent être stockées et téléchargées sur place plus tard durant la saison. Cependant, cette approche est complexe et signifierait que les données ne seraient pas disponibles pendant un an, jusqu’à la prochaine visite du site. La transmission de données à distance par l’intermédiaire d’un téléphone cellulaire et de réseaux VHF est courante, mais elle n’est pas possible sur les échoueries des morses car celles-ci se trouvent généralement loin de toute installation humaine. Le recours à la communication par satellite est devenu plus abordable et certaines entreprises mettent au point des systèmes plus petits qui peuvent tirer profit d’une telle technologie.

Un appareil photo numérique monté sur une tour a été installé au début du mois d’août dans une échouerie située le long de la côte de l’île Nottingham dans le détroit d’Hudson, au nord de la collectivité inuite d’Ivujivik au Nunavut. Le choix de cette échouerie était fondé sur les connaissances locales des chasseurs et l’installation a été menée en collaboration avec ces derniers. L’appareil est alimenté par un panneau solaire et un bloc-piles rechargeable fournit de l’électricité à l’appareil et au modem satellite, ce qui permet la transmission des données.

Une petite station météorologique installée sur une autre partie de la tour enregistre aussi la vitesse et la direction du vent ainsi que la température. L’appareil photo est programmé pour prendre plusieurs photos par jour afin de couvrir les patrons quotidiens d’occupation du site par le morse. Parmi ces photos, trois sont transmises par satellite à un site Web auquel il est possible d’accéder depuis l’Institut Maurice-Lamontagne du MPO.

Cela nous permet de récupérer les données recueillies quasiment en temps réel (les photos sont téléchargées quotidiennement). Les photos sont aussi accessibles aux chasseurs locaux, ce qui leur permet d’observer ce qu’il se passe avec les morses.

Cette première installation est une mise à l’essai à plusieurs points de vue. Le projet consiste à déployer le système pendant un an à titre d’essai pour voir comment il réagira aux conditions très difficiles qui prévalent dans cette région.

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