Consultation sur l'examen scientifique sur les baleines
Un résumé de ce qui a été entendu
Mars 2018
Mobilisation sur l’examen scientifique sur les baleines
Un résumé de ce qui a été entendu
Préparé par le consortium de Nielsen, Delaney + Associates, PubliVate.
Nº de contrat : FP918-17-0001
This publication is also available in English.
Table des matières
- Text Complet
- 1. Sommaire
- 2. Contexte du projet
- 3. Sommaire de la stratégie de mobilisation
- 4. Résumé de ce que qui a été entendu
- 5. Disponibilité des proies
- 6. Empêtrements
- 7. Perturbations acoustiques et présence de navires
- 8. Collisions avec des navires
- 9. Contaminants
- 10. Conclusions - Disponibilité pour faire avancer les mesures
- 11. Annexes
7. Perturbations acoustiques et présence de navires
Toutes les baleines émettent des vocalisations et certaines baleines écholocalisent pour communiquer et socialiser entre elles, trouver leur nourriture et s’orienter.
Le bruit généré par les activités anthropiques, qu’il soit chronique (p. ex., bruit généré par les navires, exploitation de traversiers, observation des baleines, etc.) ou aigu (p. ex., battage de pieux, dynamitage, relevés sismiques, sonars militaires, etc.), peut interférer avec la capacité des baleines à accomplir ces processus biologiques essentiels. La présence de navires peut également modifier le comportement des baleines, par exemple, puisqu’en tentant de les éviter, elles accordent moins d’attention aux activités comme la quête de nourriture, l’alimentation, la socialisation et la reproduction.
Car les différentes espèces de baleines entendent et émettent des vocalisations à différentes fréquences, le bruit sous-marin affecte de différente manière les différentes espèces de baleines. Par exemple, les baleines à fanons comme la baleine noire de l’Atlantique Nord entendent et émettent des vocalisations à différentes fréquences par rapport aux baleines à dents comme l’épaulard résident du sud et le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent. On estime que les niveaux de bruit sous-marin ambiant (en arrière-plan) ont augmenté en moyenne de 15 dB au cours des 50 dernières années dans les océans du mondeNote de bas de page 28 (une augmentation de 3 dB représente des niveaux de bruit deux fois plus élevés).
7.1 Résumé des thèmes principaux
Les groupes autochtones, les gouvernements et les autres intervenants ont formulé des commentaires sur la menace associée aux perturbations acoustiques pour les trois populations de baleines en voie de disparition : la baleine noire de l’Atlantique Nord, le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent et l’épaulard résident du sud. Des commentaires sur la menace associée à la présence de navires ont été fournis pour l’épaulard résident du sud et le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent.
- Certains points de vue divergents ont été exprimés en ce qui concerne :
- La réduction de l’interaction des humains avec les baleines pour réduire le bruit ou l’utilisation de solutions technologiques pour résoudre les problèmes d’émission de bruit, p. ex., rendre les navires plus silencieux.
- La prise de mesures immédiates par rapport au fait de prendre plus de temps pour produire et/ou intégrer des preuves afin de mettre en œuvre des mesures de gestion prioritaires qui permettront d’atteindre les objectifs, p. ex., les effets positifs démontrés sur les baleines de la réduction des niveaux de bruit.
- L’introduction de mesures de gestion prioritaires qui sont volontaires (programmes incitatifs) par rapport à des mesures de gestion prioritaires obligatoires (loi, règlements, surveillance et application de la loi).
- Certains intervenants, notamment l’industrie du transport maritime, étaient d’avis que les programmes incitatifs pourraient être efficaces pour diminuer les empreintes acoustiques des navires et plus faciles à mettre en œuvre.
- D’autres participants étaient d’avis que tandis que la priorité pouvait être accordée aux mesures volontaires immédiates, il sera nécessaire de mettre en place une réglementation, une surveillance et une application de la loi plus strictes. Le gouvernement devrait accroître l’application de la loi en mer et fournir les ressources suffisantes à cette fin en vue de réduire le harcèlement et la perturbation des baleines causés par les navires et de veiller à l’observation de la loi.
- La plupart des participants du grand public, les groupes autochtones et certains intervenants ont soutenu la prise de mesures généralisées pour réduire les perturbations acoustiques, p. ex., les organisations non gouvernementales de l’environnement et les organismes à but non lucratif. Les participants du grand public souhaiteraient voir une réduction des activités sur l’eau, soutenue par l’application de la loi, au moyen de zones d’exclusion, de limites d’émission de bruit, de refuges acoustiques et/ou de zones de navigation à basse vitesse.
- Les groupes autochtones ont réclamé la prise de mesures plus urgentes pour protéger l’habitat essentiel des répercussions liées au bruit des navires et au développement industriel; une mesure scientifique des niveaux de bruit afin de prendre en compte les différents navires dans l’habitat essentiel à un moment donné, et non pas uniquement les niveaux de bruit d’un seul navire; et l’apport de précisions quant à la portée de la réglementation proposée sur les navires pour une zone.
- Les participants en ligne qui ont commenté les mesures visant à supprimer directement les menaces soutenaient la modification des trajectoires des navires et la création de sanctuaires pour réduire l’interaction des humains avec les populations de baleines. Certains intervenants de l’industrie n’étaient pas convaincus par le fait que les refuges fonctionneraient et étaient d’avis que le concept doit être rendu opérationnel.
- Les intervenants de l’industrie ont manifesté leur forte inquiétude quant au fait de ne pas avoir été inclus parmi les experts techniques qui ont éclairé l’évaluation scientifique ou comme observateurs dans le cadre du processus pour déterminer les mesures de gestion prioritaires. Par conséquent, ils ont remis en question la validité des résultats et ont demandé à ce que le processus soit adapté en vue d’une analyse pluripartite plus exhaustive dans un cadre formel, en prenant en compte la sécurité maritime et les répercussions économiques des mesures de gestion prioritaires.
- Les groupes autochtones et les autres intervenants ont formulé des commentaires précis sur les mesures de gestion prioritaires, et ont également partagé leurs préoccupations concernant le processus de mobilisation;
Les participants ont indiqué que la question du bruit sous-marin ne se résout pas de façon aussi simple que le retrait des navires ou la diminution de la vitesse des navires; par exemple :
- Le bruit des navires varie en fonction du type de navire, des conditions océanographiques et de la topographie du fond;
- La réduction de la vitesse des navires peut prolonger la durée de présence des navires dans la zone fréquentée par les baleines.
Les commentaires sur les mesures de gestion prioritaires particulières pour cette menace devraient être lus en prenant en compte ce contexte. De nombreuses mesures de gestion prioritaires sont propres aux régions; toutefois, les commentaires suivants ont été formulés uniformément pour les trois populations de baleines en voie de disparition en ce qui concerne les perturbations acoustiques.
Réduire le trafic maritime dans les zones principales ou mettre en œuvre une nouvelle réglementation sur les navires, de nouvelles lignes directrices ou de nouveaux programmes incitatifs afin de réduire les perturbations acoustiques.
Voici quelques-unes des suggestions :
- S’attacher au départ aux mesures qui visent les navires qui contribuent le plus au bruit dans les principales zones de l’habitat des baleines;
- S’assurer que les mesures visant à réduire les menaces associées aux perturbations acoustiques entraînent la réduction des niveaux de bruit et de l’exposition au bruit des trois populations de baleines en voie de disparition;
- Adopter des cibles de réduction du bruit qui sont pertinentes sur le plan écologique et qui peuvent être utilisées comme point de référence pour évaluer l’efficacité des mesures de réduction du bruit;
- Fournir des preuves scientifiques à l’appui des mesures de gestion prioritaires visant à réduire les perturbations acoustiques dans l’habitat des baleines ou à proximité de celui-ci;
- Inclure les lignes directrices sur la réduction du bruit des navires 2014 de l’Organisation maritime internationale dans l’examen scientifique sur les baleines;
- Prendre en compte les différentes réalités économiques, opérationnelles, de sécurité maritime et juridictionnelles;
- Entreprendre une mobilisation coordonnée accrue et approfondie avec les autres ordres de gouvernement, les groupes autochtones, l’industrie maritime et les autres intervenants clés afin de prendre ces mesures de la façon la plus pratique possible;
- Utiliser les structures existantes pour élaborer et mettre en place de nouvelles mesures incitatives visant à réduire le bruit des navires, p. ex., l’Alliance verte;
Les intervenants de l’industrie ont souligné l’importance de prendre des mesures qui cherchent à établir un équilibre entre les activités économiques et la protection des mammifères marins et de leur habitat.
Augmenter la distance minimum autorisée entre les trois populations de baleines en voie de disparition (individus ou groupes) et les embarcations de plaisance ainsi que les bateaux d’observation des baleines.
Peu de représentants de l’industrie d’observation des baleines étaient présents aux réunions en personne et par webinaire qui traitaient des perturbations acoustiques étant donné qu’elles ont eu lieu pendant la haute saison. Une présentation écrite de l’industrie touristique a fourni quelques commentaires supplémentaires de l’industrie d’observation des baleines.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Les représentants qui sont restés après la pause à la réunion au Québec sur la menace associée au bruit ont souligné que certains éléments des mesures prioritaires proposées pourraient être mis en œuvre rapidement.
- Les discussions devraient être poursuivies avec les tables existantes comme le groupe de travail sur le transport maritime et la protection des mammifères marins et les mesures parallèles ainsi que le double emploi devraient être limités.
- Faire participer les personnes qui travaillent dans l’industrie d’observation des baleines à l’amélioration et à la mise en œuvre des mesures qui ont une incidence sur elles.
- Augmenter la distance autorisée entre les baleines et les embarcations de plaisance ainsi que les navires destinés à l’observation des baleines (conformément à la mesure de gestion prioritaire identifiée);
- Veiller à ce que les mesures visant à réduire les perturbations acoustiques abordent la contribution importante des navires destinés à l’observation des baleines (certains travaux de recherche suggèrent que jusqu’à un tiers des pertes de temps pour la quête de nourriture est attribué à ces navires)Note de bas de page 29, en plus de l’importante contribution des grands navires de transport maritime;
- Faire participer l’industrie d’observation des baleines en tant que partenaire de la conservation, étant donné que son moyen d’existence dépend d’une population de baleines saine et durable; elle souhaite établir des partenariats en matière d’éducation et de sensibilisation et réaliser des activités de surveillance et de production de rapport afin d’accroître les connaissances sur la présence et le comportement des baleines.
Désigner et créer des zones de refuge acoustique dans les aires d’alimentation et les autres aires importantes de l’habitat des populations de baleines en voie de disparition.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Créer des zones de refuge acoustique (zones géographiques désignées; zones saisonnières) qui offrent un refuge à chacune des trois populations de baleines loin du bruit des navires et des perturbations causées par les navires (conformément à la mesure de gestion prioritaire identifiée);
- Faire le lien avec le processus de planification spatiale marine en vertu de la Loi sur les océans;
- Interdire toutes les activités sismiques d’exploitation pétrolière et gazière dans les aires marines protégées;
- Veiller à ce que les zones de refuge s’appliquent aux navires de plaisance et aux navires destinés à l’observation des baleines ainsi qu’aux navires commerciaux.
En plus du concept des zones de refuge acoustique, certains participants ont soutenu la création d’un réseau d’aires marines protégées (voir la figure 6).
Figure 6. Commentaires précis sur les aires marines protégées
De nombreux participants étaient d’avis que la création d’aires marines protégées pourrait favoriser grandement le rétablissement des trois populations de baleines en voie de disparition. Les aires marines protégées peuvent inclure l’habitat de frai, les corridors migratoires, les zones d’alimentation ainsi que les habitats des proies des baleines.
Les aires marines protégées ont pour but de gérer l’ensemble des activités humaines au sein de l’aire et de répondre à l’ensemble des menaces en même temps, en offrant aux baleines un lieu sûre et silencieux où vivre, p. ex., en protégeant les baleines et leurs proies des contaminants, en leur offrant un refuge les protégeant des menaces associées au bruit sous-marin, des collisions avec des navires et des incidences négatives d’une série d’activités (les empêtrements dans les engins de pêche, les navires destinés à l’observation des baleines, les embarcations de plaisance et les activités d’exploitation pétrolière et gazière).
Voici quelques-unes des suggestions :
- Achever les plans de gestion et les règlements pour les aires marines protégées proposées et créer de nouvelles aires marines protégées qui coïncident avec l’habitat essentiel des baleines, notamment l’aire marine nationale protégée au sud du détroit de Georgie en Colombie-Britannique, l’estuaire du Saint-Laurent au Québec, le golfe du Saint-Laurent, la baie de Fundy et le chenal Laurentien à Terre-Neuve.
- Mettre en œuvre la planification du réseau d’aires marines protégées au Canada.
- Utiliser les aires marines protégées comme un outil de réglementation pour limiter la navigation et la pêche industrielle afin de réduire les menaces connues qui pèsent sur les populations de baleines en voie de disparition, p. ex., pour créer des zones « de non-accès » pour les navires dans des zones critiques ou à des périodes critiques et imposer des limites de vitesse aux navires en vue de réduire le risque de collisions mortelles.
- Modifier la Loi sur les océans (projet de loi C-55) afin de créer des aires marines protégées provisoires pouvant être introduites plus rapidement, et d’interdire les activités d’exploitation pétrolière et gazière et les autres activités nuisibles dans les aires marines protégées; à l’heure actuelle, ces activités sont encore autorisées dans les aires marines protégées.
- Veiller à ce que des règles et des plans de gestion clairs et exhaustifs concernant les aires marines protégées soient en place et respectés.
7.2 Ce que les groupes autochtones ont dit
Voici quelques-unes des suggestions des participants autochtones :
- Prendre des mesures plus urgentes pour protéger l’habitat essentiel des trois populations de baleines en voie de disparition des incidences liées au bruit des navires et au développement industriel;
- Prendre en compte les effets cumulatifs de l’augmentation du trafic maritime sur les trois populations de baleines en voie de disparition et veiller à ce que la mesure scientifique des niveaux de bruit prenne en compte différents navires dans l’habitat essentiel à un moment donné, et pas seulement les niveaux de bruit d’un seul type de navire;
- Préciser la portée de l’éventuel retrait ou des éventuelles restrictions des navires, des règlements propres à une aire et/ou des lignes directrices comprises dans les mesures de gestion prioritaires;
- Répondre au bruit sous-marin produit par les études sismiques menées par l’industrie gazière et pétrolière dans les habitats essentiels, ainsi que par les sonars des navires militaires.
7.3 Ce que les gouvernements et les autres intervenants ont dit
Baleine noire de l’Atlantique Nord
Retirer les navires et/ou limites les activités de pêche dans les habitats essentiels ou les zones très fréquentées afin de réduire le niveau de bruit et la menace associée aux perturbations acoustiques. Note de bas de page 30
Pour la baleine noire de l’Atlantique Nord, le retrait des navires et les restrictions imposées sur les activités de pêche sont définis comme des mesures de gestion prioritaires vidant à réduire la menace associée aux empêtrements et aux collisions avec des navires (voir les parties 6 et 8). Ces mesures permettraient également de réduire le niveau de bruit des navires dans les zones proposées.
Tandis que les participants conviennent de façon générale que le bruit peut être nuisible, ils ont discuté du manque de preuves scientifiques sur les répercussions du bruit sous-marin sur les baleines noires de l’Atlantique Nord. Une étude a démontré une diminution des hormones de stress chez les baleines noires de l’Atlantique Nord après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 lorsque le trafic aérien et maritime a cessé. Note de bas de page 31 En général, les niveaux de bruit de référence et les niveaux acceptables ne sont pas bien compris. On ne sait pas bien encore dans quelle mesure la suppression complète du bruit dans des zones précises fera une différence pour le rétablissement de la population de baleines noires de l’Atlantique Nord.
Les participants ont exprimé des divergences quant au fait de déterminer si :
- l’on dispose de suffisamment de preuves scientifiques pour justifier le retrait des navires afin de réduire les perturbations acoustiques causées aux baleines noires de l’Atlantique Nord;
- le trafic maritime devrait être immédiatement supprimé de l’habitat essentiel des baleines noires de l’Atlantique Nord ou des zones très fréquentées par rapport à une approche plus graduelle;
- les activités de pêche devraient être modifiées dans l’habitat essentiel des baleines noires de l’Atlantique Nord et/ou les zones très fréquentées.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Préciser les zones particulières et/ou les périodes de l’année pendant lesquelles le trafic maritime serait interdit ou restreint et si tous les types de navires seraient touchés de la même manière;
- Fournir des renseignements sur les niveaux de bruit existants associés aux activités de pêche dans l’habitat des baleines noires de l’Atlantique Nord (bruit émis par différents types d’activité de pêche et navires);
- Prendre des mesures pour encourager les pêches à éteindre leurs dispositifs bruyants dans les zones sensibles fréquentées par des baleines noires de l’Atlantique Nord;
- Élaborer des mesures visant à réduire le bruit lié aux activités sismiques et aux sonars dans les habitats essentiels des baleines noires de l’Atlantique Nord;
- Prendre en compte la façon dont les mesures visant à réduire les perturbations acoustiques sont reliées aux commentaires sur les mesures de gestion prioritaires visant à réduire les menaces associées aux collisions avec des navires, à la présence de navires et aux empêtrements, p. ex., les suggestions pour améliorer la surveillance et les avis de repérage de baleines noires de l’Atlantique Nord, la capacité de réglementation et d’application de la loi.
Béluga de l’estuaire du Saint-Laurent
Pour le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent, le rapport d’évaluation scientifique de la phase 1 a mis en évidence un certain nombre de mesures de gestion prioritaires particulières visant à réduire les perturbations acoustiques produites par l’activité humaine. La discussion portait sur les mesures concernant les distances d’approche sécuritaires des baleines, la modification des trajectoires des navires et la création de refuges acoustiques.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Prendre en compte les commentaires de l’industrie déjà transmis au gouvernement du Canada sur les répercussions économiques, pratiques et opérationnelles des options de gestion prioritaires (dans le cadre des mobilisations de 2016 et 2017 pour l’élaboration d’un plan d’action visant à réduire les effets du bruit sur le béluga et les autres mammifères marins en péril dans l’estuaire du Saint-Laurent);Note de bas de page 32
- Les travaux réalisés dans le cadre des structures et des accords existants avec le ministère des Transports de la province du Québec pour s’appuyer sur les travaux des groupes établis composés d’intervenants multiples visant à réduire les menaces associées au bruit sous-marin et aux collisions avec des navires qui pèsent sur le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent;
- Fournir plus de détails sur la mesure de gestion qui a été déterminée dans le rapport d’évaluation scientifique consistant à déplacer les couloirs de navigation et la station de pilotage qui se trouvent actuellement dans des zones d’importance pour le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent; la réduction de la vitesse des navires pourrait être une solution de rechange pratique par rapport au déplacement des couloirs de navigation;
- Déterminer les éventuelles zones de refuge acoustique pour le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent (conformément à la mesure de gestion prioritaire identifiée); préciser les types d’activités qui seront autorisées dans ces zones et prendre les mesures nécessaires pour les créer; en général, la zone de l’estuaire du Saint-Laurent qui a une importance pour les bélugas est située entre l’Isle-aux-Coudres et Rimouski et la documentation scientifique a mis en évidence 28 points chauds qui sont des zones très fréquentées par la population de bélugas;
- Plutôt que de restreindre l’ensemble du trafic maritime dans tout l’estuaire du Saint-Laurent, limiter les répercussions sur les pêcheurs en interdisant seulement certains types de moteurs dans les zones de refuge acoustique;
- Faire participer les organisations non gouvernementales de l’environnement à la surveillance acoustique dans les aires marines protégées;
- Créer des zones d’exclusion où les navires destinés à l’observation des baleines ne sont pas autorisés dans le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent;
- Renforcer l’application des règlements sur l’observation des baleines dans le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent et pour les mammifères marins qui se trouvent en dehors des limites du parc marin, notamment au milieu de l’estuaire du Saint-Laurent;
- Promouvoir l’utilisation de voiliers en guise de navires destinés à l’observation des baleines afin de réduire les niveaux de bruit;
- Préciser l’objectif des interdictions saisonnières sur le dragage (p. ex., pour réduire le bruit ou pour prévenir le rejet de sédiments contaminés) et la contribution relative du bruit produit par le dragage par rapport au bruit produit par le trafic maritime;
- Prendre en compte les répercussions du changement climatique sur l’habitat du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent et déterminer les mesures à prendre pour en atténuer les effets;
- Soutenir la recherche qui enquête sur les raisons pour lesquelles le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent semble abandonner l’estuaire de la Manicouagan.
Épaulard résident du Sud
Pour l’épaulard résident du sud, le rapport d’évaluation scientifique de la phase 1 a mis en évidence un certain nombre de mesures de gestion prioritaires particulières visant à réduire la menace associée aux perturbations acoustiques.
Mettre en œuvre les règlements, les lignes directrices ou les programmes incitatifs sur les navires propres à une zone pour réduire les répercussions acoustiques globales sur les épaulards résidents du sud dans leur habitat ou à proximité de celui-ci, notamment dans la mer des Salish.
Les participants considéraient la mise en œuvre de règlements et/ou de lignes directrices sur les navires propres à une zone qui réduisent le bruit dans la mer des Salish comme une entreprise à long terme.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Fournir plus de renseignements et de précisions sur les mesures déjà prises pour réduire les perturbations acoustiques dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique, notamment dans la mer des Salish, et indiquer les raisons pour lesquelles certaines mesures n’ont pas encore été prises;Note de bas de page 33
- Envisager de reporter les décisions sur les plans de mise en œuvre de la réduction du bruit des navires du gouvernement du Canada à la fin du printemps ou au début de l’été 2018 pour permettre l’intégration des principales études, comme les travaux de recherche sur le ralentissement des navires réalisés dans le cadre du programme ECHO de l’Administration portuaire Vancouver Fraser visant la réduction de l’exposition au bruit produit par les navires commerciaux;
- Consulter les gouvernements, les groupes autochtones et les intervenants de l’industrie, y compris les membres du programme ECHO, afin de déterminer les points sur lesquels le gouvernement peut tirer parti de l’expertise, de la capacité et des travaux réalisés à ce jour, et comment il peut y parvenir; et fournir des commentaires concernant un plan de travail pour une mise en œuvre en collaboration.
Mettre en place un comité transfrontalier Canada-États-Unis visant à réduire le bruit des navires dans la mer des Salish.
Les participants à la réunion multipartite ont qualifié la création d’un comité transfrontalier de réussite facile mais ont également estimé qu’il s’agit plus d’une recommandation dans le cadre du processus que d’une mesure directe.
Voici quelques-unes des suggestions :
- Améliorer l’intégration de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis et de Pêches et Océans Canada dans les recherches scientifiques menées sur les baleines;
- Appuyer ou améliorer les activités transfrontalières limitées déjà entreprises visant à réduire le bruit sous-marin.
Autres mesures proposées
- Améliorer et utiliser les réseaux d’hydrophones existants, p. ex., le réseau d’hydrophones de la mer des Salish, afin de quantifier le bilan sonore de l’océan dans toute l’aire de répartition des épaulards résidents du sud et d’améliorer le signalement des incidents liés aux perturbations acoustiques.
- Réduire le bruit des sonars des navires (sondeur); par exemple, demander aux navires qui se trouvent à proximité de baleines et dans des eaux où la navigation est facile d’éteindre leurs sondeurs;
- Répondre au bruit aigu produit par le battage de pieux, en supposant que ce type d’activité augmentera avec l’expansion des activités portuaires.
7.4 Ce que le grand public a dit
Le portail en ligne Parlons des baleines posait une question ouverte destinée à demander l’opinion des participants sur les mesures déterminées par les scientifiques dans l’évaluation scientifique de la phase 1 en vue de répondre à la menace associée au bruit sous-marin. Une liste de mesures particulières était incluse dans la question à titre d’exemple :
- Augmenter la distance minimum qui est autorisée entre les navires et les baleines;
- Modifier les navires de sorte à ce qu’ils émettent moins de bruit;
- Modifier l’organisation et l’emplacement du trafic maritime (p. ex., itinéraires; vitesse);
- Créer des zones dans l’habitat important des baleines où les perturbations acoustiques sont limitées ou exclues (sanctuaires).
Compte tenu de l’ouverture de l’approche, de nombreuses réponses ont été reçues. Néanmoins, deux tiers des réponses étaient directement en lien avec les mesures énoncées dans la liste.
- Le ton des commentaires était extrêmement positif, et la plupart des commentaires soutenaient les mesures, et très peu de commentaires (4 % de tous les répondants) exprimaient une certaine prudence ou insatisfaction.
- Parmi les réponses directement en lien avec les mesures énoncées, la plupart des réponses (69 %) faisaient référence à la modification des navires de sorte à ce qu’ils émettent moins de bruit. Même si la plupart des commentaires étaient de nature générale, certains étaient plus précis et comprenaient des références à la mise en œuvre d’une technologie moderne afin de traiter la question et à la nécessité d’offrir des programmes incitatifs.
- Près d’un tiers des commentaires faisaient directement références aux mesures portant sur la modification des itinéraires du trafic maritime.Note de bas de page 34 Certains participants ont indiqué la nécessité de lignes directrices pour la modification des itinéraires et ont inclus des commentaires faisant directement référence aux pétroliers.
- Une autre mesure qui a suscité un nombre important de commentaires (27 %) était la proposition de création de sanctuaires. La plupart des commentaires étaient de nature générale et soulignaient l’accord généralisé du public quant à la mesure. Néanmoins, cette mesure a été également celle qui a généré le plus de prudence ou de réactions négatives, même s’il s’agissait que de 10 commentaires.
- Parmi les réactions moins positives, on retrouve les préoccupations exprimées par un participant provenant de l’industrie du tourisme qui était d’avis qu’on ne dispose pas de suffisamment de preuves sur les avantages liés à la création de sanctuaires pour les baleines. D’autres commentaires soulignent les difficultés à faire des efforts de rétablissement en raison du comportement imprévisible des baleines, c.-à-d. la variation des déplacements des baleines.
- Outre les mesures présentées dans la question, les participants ont également inclus d’autres mesures d’importance selon eux. Parmi ces mesures, les thèmes principaux qui sont ressortis sont en lien avec les règlements, la surveillance et l’application de la loi. Ceux-ci ont été mentionnés essentiellement par le grand public, mais prévalaient également parmi les participants qui ont déclaré être membres du gouvernement, essentiellement du gouvernement fédéral.
- La plupart des commentaires liés aux règlements soulignent la nécessité d’imposer des amendes plus lourdes, d’élaborer des lignes directrices et de délivrer des permis pour l’industrie d’observation des baleines.
- Certains participants ont indiqué que des règlements sont déjà en place et que selon eux une surveillance et une application de la loi améliorées sont réellement nécessaires.
- Une autre mesure émergente proposée, non seulement par le grand public, mais également commune aux organisations non gouvernementales de l’environnement, consiste à répondre aux répercussions perçues des événements causant des perturbations acoustiques comme les activités sismiques associées à des projets d’exploitation minière et de forage exploratoire ou les activités liées à l’utilisation de sonars des forces armées.
- Date de modification :