Cadre de référence
Information scientifique à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel de l’esturgeon blanc, populations de la rivière Nechako, du cours supérieur du fleuve Columbia et de la rivière Kootenay
Information scientifique à l’appui d’une évaluation du potentiel de rétablissement de la lamproie de Vancouver, population de l’île de Vancouver, et de la physe d’eau chaude, population de la rivière Liard
Réunion de consultation scientifique régionale
Du 23 au 25 juin 2009
Station biologique du Pacifique
Nanaimo, C.-B.
Président : Al Cass
Contexte
En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le MPO a le mandat de prendre un certain nombre de mesures lorsque le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) désigne une espèce aquatique comme étant menacée ou en voie de disparition. Nombre de ces mesures nécessitent de l’information scientifique portant sur l’état actuel de l’espèce, la population ou l’unité désignable (UD), les menaces qui pèsent sur sa survie ou son rétablissement, y compris l’information biologique à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel, et la possibilité d’atteindre les objectifs de rétablissement de la population. La formulation de cet avis scientifique est d’ordinaire effectuée dans le cadre d’une évaluation du potentiel de rétablissement (EPR), laquelle est menée peu de temps après l’évaluation du COSEPAC. Ce calendrier permet l’étude des analyses scientifiques passées en revue par des pairs dans le cadre des processus de la LEP, y compris l’examen des décisions concernant la planification de rétablissement dans la mesure du possible et compte tenu de l’information disponible et des incertitudes.
Esturgeon blanc
En novembre 2003, le COSEPAC a désigné l’esturgeon blanc comme étant une espèce en voie de disparition pour les raisons suivantes : espèce longévive affichant une durée de génération de 30 à 40 ans et une maturité sexuelle tardive qui a subi un déclin de plus de 50 % depuis les trois dernières générations. Trois des six populations sont en voie de disparition imminente du pays. Les populations qui existent encore font face à des menaces posées par la dégradation et la perte de l’habitat en raison des barrages, des eaux de retenue, de la canalisation, de l’endiguement et de la pollution. La pêche illégale (braconnage) et les prises accidentelles menacent également la population. En outre, une industrie commerciale d’aquaculture émergente peut également poser des risques supplémentaires sur le plan de la génétique, de la santé et de l’écologie pour les populations sauvages.Il existe six populations de l’espèce au Canada. En 2006, quatre populations (cours supérieur du fleuve Fraser, rivière Nechako, rivière Kootenay et fleuve Columbia) ont été ajoutées à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En 2007, on a effectué une EPR (MPO, 2007a) dans laquelle on a désigné l’habitat essentiel, mais de nouvelles informations à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel est devenue disponible depuis l’élaboration de l’EPR originale. L’avis scientifique est requis pour août 2009 et servira à l’achèvement du programme de rétablissement ainsi que à l’élaboration des plans d’action pour le rétablissement. L’avis tiré du processus d’examen par des pairs mettra à jour ou soutiendra l’avis contenu dans l’EPR de 2007.
Lamproie de Vancouver
En juin 2000, le COSEPAC a désigné la lamproie de Vancouver comme étant une espèce menacée. Il a justifié la désignation par le fait que l’espèce est endémique en C.‑B. et qu’elle occupe une aire de répartition très restreinte. Cette espèce est en péril en raison de l’intense activité humaine. En 2003, l’espèce a été inscrite à la liste de la LEP. Un programme de rétablissement (2007) est publié sur le registre public de la LEP.Physe d’eau chaude
En avril 1998, le COSEPAC a désigné la physe d’eau chaude comme étant une espèce en voie de disparition. Il a justifié la désignation par le fait que l’espèce est une petite population endémique qui a des besoins écologiques localisés et qui fréquente une région extrêmement restreinte et sujette aux menaces résultant de l’utilisation par les humains des piscines alimentées par des sources thermales. La probabilité de disparition est élevée. En 2003, l’espèce a été inscrite à la liste de la LEP. Un programme de rétablissement (2007) est publié sur le registre public de la LEP.Objectifs
Dans la mesure du possible, documenter l’utilisation de l’habitat et quantifier la qualité de ce dernier sur la base de l’information disponible pour les populations d’esturgeons blancs de la rivière Nechako, du cours supérieur du fleuve Fraser, du fleuve Columbia et de la rivière Kootenay, en tenant compte des incertitudes. Le cadre de travail du MPO (MPO, 2007b) relève quelle information dont il faut tenir compte dans l’élaboration d’un avis scientifique à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel.
- Fournir des descriptions fonctionnelles des propriétés que doit présenter l’habitat aquatique afin que toutes les étapes du cycle biologique puissent s’y dérouler correctement.
- Fournir de l’information sur l’étendue spatiale des zones susceptibles de présenter les propriétés recherchées dans l’aire de répartition.
- Relever les activités les plus susceptibles de menacer les propriétés qui confèrent leur valeur aux sites et fournir de l’information sur l’ampleur et les conséquences de ces activités.
- Quantifier, le cas échéant, l’importance des contraintes associées à la configuration spatiale (p. ex. connectivité et barrières à l’accès).
- Évaluer, dans la mesure du possible, comment les menaces pesant sur l’habitat relevées dans le rapport de situation du COSEPAC (COSEPAC, 2003) ont réduit l’abondance et la qualité de l’habitat jusqu’à aujourd’hui, le cas échéant.
- Formuler un avis sur l’adéquation de l’« offre » en habitat approprié à la « demande » de l’espèce, tant pour le présent que pour l’avenir, c’est-à-dire lorsque seront atteint les objectifs de rétablissement fondés sur des critères biologiques tels que l’abondance, l’aire de répartition en mer ou en eau douce et le nombre de cours d’eau.
- Formuler un avis sur la mesure dans laquelle diverses menaces peuvent modifier la qualité de l’habitat disponible ou son étendue.
- Recommander la tenue des recherches ou des analyses requises pour finaliser le présent cadre de référence sur l’utilisation de l’habitat, si l’information actuelle est incomplète.
- S’il est impossible que l’offre satisfasse à la demande au moment de l’atteinte des objectifs de rétablissement, formuler un avis sur la restauration possible de l’habitat.
- Formuler un avis sur les compromis (c.-à-d. les avantages et les inconvénients) inhérents aux options relatives aux « allocations » en matière d’habitat, selon les options possibles au moment de la désignation de certaines zones comme habitat essentiel.
Les EPR pour la lamproie de Vancouver et la physe d’eau chaude doivent être effectuées selon les lignes directrices du secteur des Sciences, lesquelles sont fondées sur les cadres de travail nationaux (MPO, 2007 b,c). En plus de traiter des enjeux relatifs à l’habitat présentés ci-devant, les EPR doivent tenir compte des points suivants.
- Évaluer l’abondance et l’aire de répartition actuelles.
- Évaluer la trajectoire récente de la population en ce qui concerne son abondance et son aire de répartition.
- Estimer, en fonction de l’information disponible, les paramètres du cycle biologique actuels ou récents (mortalité totale, mortalité naturelle, fécondité, maturité, recrutement, etc.) ou tout autre paramètre pertinent ainsi que les incertitudes connexes pour l’ensemble des paramètres.
- Établir des cibles en matière d’abondance et de répartition pour le rétablissement.
- Établir des trajectoires sur trois générations (ou tout autre échéancier valable sur le plan biologique) ainsi que des trajectoires dans le temps vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement (si cela est possible) en tenant compte des paramètres et de la dynamique de la population actuelle et des incertitudes connexes, conformément aux lignes directrices du MPO sur les projections à long terme (Shelton et al., 2007).
- Évaluer la probabilité que les cibles de rétablissement puissent être atteintes avec les paramètres actuels de la dynamique et déterminer dans quelle mesure la probabilité peut varier avec différents paramètres de mortalité (en particulier avec des taux moins élevés) et de productivité (en particulier avec des taux plus élevés).
- Quantifier, dans la mesure du possible, l’importance de chaque source de mortalité majeure potentielle relevée dans les rapports de situation du COSEPAC, contenue dans l’information présentée par les secteurs du MPO et provenant d’autres sources.
COSEPAC. 2003. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’esturgeon blanc (Acipenser transmontanus) au Canada – Mise à jour.Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Ottawa. Viii + 51 p.
MPO, 2007a. Évaluation du potentiel de rétablissement de l’esturgeon blanc. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2007/014.
MPO, 2007b. Documentation de l’utilisation de l’habitat par les espèces en péril et quantification de la qualité de l’habitat. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2007/038.
MPO, 2007c. Protocole révisé pour l’exécution des évaluations du potentiel de rétablissement. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2007/039.
Produits
Un compte rendu résumant les délibérations des participants tenues pendant la réunion sera produit et publié dans la série des comptes rendus du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS). Des documents de recherche du SCCS seront produits en relation avec le ou les documents de travail présentés. Trois avis scientifiques du SCCS seront également élaborés.
Participants
Parmi les participants, mentionnons des représentants internes du MPO et, peut-être, des représentants du gouvernement de la Colombie-Britannique, des universités, des Premières nations, des ONG et de l’industrie.
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