Cadre de référence
Réunion annuelle de 2016 du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM)
Examen national par des pairs – Région de la capitale nationale
Du 17 au 21 octobre 2016
Winnipeg (Manitoba)
Président : Garry Stenson
Contexte
Chaque année, le Comité national d'examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) organise au moins une réunion où l'on procède à un examen scientifique entre pairs de questions touchant les mammifères marins. La réunion est en fait l'occasion pour des experts de Pêches et Océans Canada (MPO) et d'autres organisations (à l'extérieur du MPO) qui connaissent bien les mammifères marins d'examiner ensemble certains résultats scientifiques du domaine. À la suite de l'examen par les pairs et de l'approbation du CNEPMM, les résultats scientifiques permettent de formuler des avis scientifiques éclairés pour orienter la gestion et la conservation des mammifères marins au Canada.
Objectifs
Les cadres de référence propres à chaque sujet sont les suivants :
1. Analyse de la viabilité de la population de bélugas du Saint-Laurent
Contexte :
La population de bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent a été inscrite à la liste des espèces menacées de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en mai 2005. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a réexaminé la situation du béluga de l'estuaire du Saint-Laurent en novembre 2014, et a recommandé que le mammifère soit inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition.
Conformément à la LEP, un programme de rétablissement a été publié dans le Registre public des espèces en péril (MPO 2012). Ce programme fait état de plusieurs menaces qui limitent le rétablissement du béluga de l'estuaire du Saint-Laurent, dont les principales sont les contaminants, les perturbations anthropiques et la réduction de la quantité et de la qualité de la nourriture. Les mesures proposées visent à atténuer les menaces, à protéger l'habitat du béluga de l'estuaire du Saint-Laurent et à surveiller régulièrement la population.
Objectifs :
L'objectif principal du projet est de procéder à une analyse de la viabilité de la population de béluga de l'estuaire du Saint-Laurent, en quantifiant les répercussions relatives et combinées du bruit, des contaminants et de la disponibilité des proies sur la dynamique de la population. Il s'agit plus précisément :
- d'estimer la façon dont les principales menaces (contamination, bruit, disponibilité des proies) ont une incidence sur la population et quelle proportion de la population est touchée;
- de proposer des mesures de gestion et d'atténuation pour favoriser le rétablissement de la population et d'estimer les répercussions possibles de ces mesures;
- de déterminer l'effet de l'incertitude et des changements dans chacun de ces paramètres sur la réaction de la population, en s'appuyant sur une analyse de sensibilité et divers scénarios;
- de proposer d'autres recherches pour accroître les connaissances sur ces menaces et sur leur incidence.
Publication prévue :
- Un document de recherche
2. Narval du détroit d'Eclipse – Répercussions de l'emprisonnement dans les glaces en 2015
Contexte :
En décembre 2015, on a signalé que des narvals étaient emprisonnés dans les glaces dans le détroit d'Eclipse, au Nunavut. Les narvals ont fait l'objet d'une chasse sans cruauté; on ignore le nombre exact d'animaux décédés.
L'incidence de la mortalité naturelle, y compris des événements naturels d'emprisonnement par les glaces, est déjà incluse dans le taux intrinsèque de croissance de la population utilisé pour déterminer les niveaux de prises durables. À la suite d'un important emprisonnement de narvals en 2008, le Secteur des sciences du MPO a procédé à une analyse pour évaluer les effets possibles de l'événement sur les niveaux de prises recommandés pour le stock de narvals du détroit d'Eclipse. Les résultats ont permis de conclure que s'il y avait de plus en plus d'événements d'emprisonnement par les glaces, il faudrait revoir le total autorisé des captures débarquées afin de garantir la durabilité de la chasse.
Les gestionnaires des ressources de la région du Centre et de l'Arctique ont demandé un avis scientifique sur la durabilité de la chasse compte tenu du dernier cas d'emprisonnement dans les glaces.
Objectifs :
Évaluer les répercussions possibles de l'emprisonnement dans les glaces de décembre 2015, et déterminer si les recommandations concernant le total autorisé de captures actuel pour le narval doivent être révisées.
Publications prévues :
- Un document de recherche
- Un avis scientifique
3. Narval de la baie de Baffin – Examen d'un modèle d'attribution des prises
Contexte :
À l'heure actuelle, la chasse de subsistance au narval dans l'Extrême-Arctique canadien est gérée d'après les recommandations formulées par le secteur des Sciences du MPO sur le total autorisé des captures débarquées (TACD) pour chacun des quatre regroupements estivants des populations de la baie de Baffin (île Somerset, inlet de l'Amirauté, le détroit d'Eclipse et l'est de l'île de Baffin) et pour les regroupements estivants de narvals dans le détroit de Jones et le détroit de Smith. Ces stocks estivants, ainsi que les stocks du Groenland, se mélangent probablement lors des migrations annuelles au printemps et à l'automne, en provenance et à destination de leurs aires d'hivernage au large des côtes dans la baie de Baffin et le détroit de Davis.
Les Inuits chassent les narvals en regroupements estivants lorsqu'ils passent devant les collectivités locales, pendant les périodes de migration. Les chasseurs du Groenland voient aussi parfois les narvals pendant l'hiver. La proportion de narvals appartenant à un stock donné dans la période de chasse non estivale est inconnue, mais on suppose qu'elle est proportionnelle à la taille de chaque stock par rapport au nombre total d'animaux du mélange de stocks.
Récemment, la Commission mixte Canada-Groenland sur la conservation et la gestion du narval et du béluga, avec la participation du Secteur des sciences du MPO, a élaboré un modèle d'attribution des prises de narvals qui combine l'opinion d'experts et des renseignements sur la chasse, sur le suivi des mouvements (marquage par satellite) et sur l'abondance depuis 1970 au Groenland et au Canada. Ce modèle intègre explicitement un facteur d'incertitude au cadre d'évaluation bayésien et fournit un portrait plus complet de la dynamique de la population que ce qui est présentement disponible dans les recommandations pour déterminer le TACD des stocks partagés à l'échelle internationale de la population de narvals de la baie de Baffin, et orienter les décisions en matière d'attribution de prises par les collectivités inuites du Nunavut concernant leur chasse au narval en périodes migratoires et estivales.
Les gestionnaires des ressources de la région du Centre et de l'Arctique ont demandé un avis scientifique sur l'utilisation du modèle de la Commission mixte Canada-Groenland sur la conservation et la gestion du narval et du béluga, à l'appui d'une recommandation de niveau viable de prises pour le narval de la baie de Baffin dans les eaux du Nunavut.
Objectifs :
Évaluer la fiabilité de ce nouveau modèle, et fournir des recommandations sur son utilisation à titre d'outil d'attribution pour les regroupements estivants de narvals de la baie de Baffin au Canada.
Publications prévues :
- Un document de recherche
- Un avis scientifique
4. Recommandations sur les quotas flexibles concernant le morse de l'Atlantique
Contexte :
Le plan de gestion intégrée des pêches (PGIP) pour le morse dans la région du Nunavut a été présenté au Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut (CGRFN) aux fins d'approbation. Le PGIP comprend les nouveaux niveaux de captures (total autorisé des captures ou TAC) établis en 2016. Le CGRFN a demandé au Ministère d'évaluer les options relatives au report du TAC inutilisé pour le morse au sein d'une même zone de gestion.
Les gestionnaires des ressources de la région du Centre et de l'Arctique ont demandé un avis scientifique sur la viabilité d'un système de crédit ou d'emprunt pour la capture dans le cas des marqueurs pour mammifères marins délivrés annuellement et inutilisés dans les zones de gestion au Nunavut.
Objectifs :
L'objectif de l'examen par les pairs est d'évaluer les scénarios suivants fournis par les gestionnaires des ressources en ce qui concerne les quotas flexibles :
Une fois qu'un total autorisé de capture (TAC) est établi pour une zone de gestion (ZG) ou pour un stock de morse dans la région du Nunavut, quelle forme de quotas flexibles ou de dispositions relatives au report pourrait être établie pour être utilisée lors des saisons de capture subséquentes? Les scénarios doivent comprendre ce qui suit :
- (A1) – REPORT DU QUOTA À 100 % POUR 1 AN SEULEMENT. Tout quota/TAC inutilisé au cours d'une saison de capture donnée dans une ZG du morse peut être reporté et utilisé à la saison de capture suivante seulement. Les TAC reportés de l'année précédente s'appliquent d'abord à la chasse du morse durant l'année en cours. Les TAC reportés ne sont plus valides à la fin de l'année de capture constituant l'année de report. Le maximum de débarquements autorisé de narvals dans une ZG est de deux fois le TAC annuel sur deux saisons de capture consécutives.
- (B1) Si le scénario (A1) n'est pas viable, dans quelle proportion moindre le serait-il (c.-à-d., REPORT DU QUOTA DE 0 % à 100 % POUR 1 AN SEULEMENT)?
- (C1) Si les scénarios (A1) ou (B1) sont viables, serait-il possible de cumuler les TAC inutilisés de chaque saison de capture pour ensuite les utiliser lors de saisons subséquentes et consécutives, et ce, possiblement sans limites jusqu'à ce que le TAC soit modifié (c.-à-d., REPORT DU QUOTA DE 0 % à 100 % À DES ANNÉES CONSÉCUTIVES)?
Est-ce qu'une forme de système de crédit pour la capture peut être mise en place dans chaque ZG du morse dans la région du Nunavut, lorsqu'une certaine part du TAC de l'année suivante pour une ZG donnée est attribuée pendant l'année en cours et que la part empruntée sur le TAC de la ZG d'une saison subséquente est déduite, et être toujours considérée comme viable?
- (A2) – EMPRUNT DE 100 % DU QUOTA. À toute saison de capture, une part du TAC de l'année suivante pour une ZG donnée peut être empruntée et utilisée durant la saison en cours. Toutefois, la part empruntée sur le TAC de la ZG d'une saison subséquente est pleinement déduite.
- (B2) Si l'emprunt de 100 % sur le quota (A2) n'est pas viable, dans quelle proportion moindre le serait-il (c.-à-d., EMPRUNT DE 0 % À 100 % DU QUOTA)?
Le quota global sur cinq années consécutives (correspondant à la somme des TAC annuels de cette zone) peut-il être appliqué pour une ZG donnée du morse dans la région du Nunavut et être encore considéré comme une approche viable?
Publications prévues :
- Un document de recherche
- Un avis scientifique
5. Béluga de l'estuaire du Saint-Laurent – Renseignements relatifs à l'habitat printanier, automnal et hivernal
Cette question a été reporté à une réunion ultérieure.
6. Béluga de l'est et de l'ouest de la baie d'Hudson – Estimations de l'abondance de la population tirées de relevés aériens effectués en 2015 et recommandations pour la durabilité des prises
Contexte :
Les bélugas se trouvent le long de la côte de la baie d'Hudson en été. Le béluga de l'ouest de la baie d'Hudson (OBH) et le béluga de l'est de la baie d'Hudson (EBH) sont les principaux stocks de la population mixte de bélugas chassés en été par les Inuits dans la baie d'Hudson. En 2004, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit le béluga de l'OBH à la liste des espèces préoccupantes et le béluga de l'EBH à la liste des espèces en voie de disparition.
La chasse de subsistance au béluga de l'OBH par les Inuits se déroule dans la région de Kivalliq, au Nunavut, dans les îles Belcher et dans certaines collectivités du détroit d'Hudson. Actuellement, il n'y a pas de restrictions sur la chasse de subsistance au béluga de l'OBH dans la région du Nunavut. Cependant, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut aurait peut-être avantage à établir un total autorisé des captures (TAC).
Les bélugas sont également une ressource alimentaire importante pour les Inuits du Nunavik, qui chassent les bélugas provenant du stock mixte de l'OBH et de l'EBH, ainsi que d'autres stocks non identifiés. La chasse dans les collectivités du Nunavik est actuellement gérée en vertu d'un plan de gestion de trois ans ayant été élaboré et mis en œuvre en 2014 par le Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine du Nunavik, et qui vient à échéance en 2016.
La gestion des bélugas repose sur l'estimation de l'abondance des stocks estivants. En août 2015, le MPO a réalisé des relevés aériens des bélugas dans l'OBH et l'EBH. Des estimations mises à jour de l'abondance sont nécessaires afin de s'assurer que les prises de bélugas de l'OBH et de l'EBH demeurent dans des limites durables. Par conséquent, les gestionnaires de ressources ont demandé un avis scientifique sur les estimations de l'abondance et des recommandations pour la durabilité des prises pour le béluga de l'OBH et de l'EBH.
Objectifs :
- Passer en revue les méthodes et les résultats des relevés aériens de 2015 pour le béluga de l'OBH et estimer l'abondance des stocks.
- Passer en revue les méthodes et les résultats des relevés aériens de 2015 pour le béluga de l'EBH et estimer l'abondance des stocks.
- Déterminer les niveaux de prises durables pour le béluga de l'OBH.
- Examiner le modèle de population pour le béluga de l'EBH et fournir un avis sur la chasse durable.
- Déterminer le nombre maximal de bélugas de l'EBH que l'on peut chasser tout en maintenant une probabilité de 25 %, de 50 % et de 75 % que la population augmente au cours des dix prochaines années, en tenant compte de la saison et de la zone de chasse.
- Élaborer un cadre d'approche de précaution (AP) qui pourrait être utilisé pour la gestion des bélugas de l'EBH. Examiner les répercussions des niveaux de prises actuels dans le cadre, recommander un objectif de rétablissement en vertu de l'AP, et prévoir le nombre maximal de bélugas de l'EBH que l'on peut chasser chaque année sans nuire au rétablissement de l'espèce au cours des 25 à 50 prochaines années.
- S'il y a lieu et dans la mesure du possible, examiner les résultats de la modélisation de la population intégrant les données des relevés sur le béluga de l'OBH.
Publications prévues :
- Trois documents de recherche
- Un avis scientifique
7. Résultats du relevé de 2016 sur la production de petits chez le phoque gris de l'Atlantique Nord-Ouest et recommandations pour la durabilité des prises
Contexte :
En janvier 2016, un relevé sur la production de petits a été réalisé dans les aires de reproduction des phoques gris (île de Sable, golfe du Saint-Laurent, côtes de la Nouvelle-Écosse) afin de fournir de nouvelles estimations des paramètres de la population. Les phoques gris sont gérés en vertu de l'approche de gestion des pêches fondée sur des objectifs (GPFO) pour les phoques de l'Atlantique, qui a été mise en œuvre en 2003. L'objectif de gestion actuel est de maintenir une population supérieure à 70 % (N70) de la plus importante population observée, et ce, selon une probabilité de 80 % (L20).
L’évaluation fournira aux gestionnaires l’information dont ils ont besoin pour évaluer les niveaux de prises proposés et s’assurer qu’ils sont conformes aux principes et aux objectifs du plan de gestion intégré des pêches (PGIP) pour les phoques, tout en respectant l’approche de précaution.
Objectifs :
Gestion de la ressource demande au secteur des Sciences de produire une mise à jour sur l’état de cette population. L’avis scientifique doit inclure des renseignements sur l’état de la population dans son ensemble ainsi que sur les changements dans l’état des trois grands troupeaux généralement associés aux sous-zones que sont l’île de Sable, l’Eastern Shore et le golfe du Saint-Laurent. Les questions spécifiques suivantes seront également évaluées :
- Pour les cinq prochaines années (2017-2021), quel serait le niveau de prises durables maximal avec une probabilité de 80 % que la population demeure au-delà de N70?
- Quel est le risque que la population de phoques gris diminue en dessous des seuils de 50 % et de 70 % du Nmax si le total autorisé de capture est de 60 000, de 70 000, de 90 000, de 100 000, 120 000, 150 000 et de 200 000 animaux par année, et qu'elle est composée de 30 % d'adultes/70 % de brasseurs et de 5 % d'adultes/95 % de brasseurs?
- Si une population cible était fixée à N70 (p. ex., 70 % de la population maximale observée), quels seraient les prélèvements annuels totaux nécessaires au maintien de la cible sur une plage de 5 et 10 ans?
- Estimer le nombre de phoques gris établis dans le sud du golfe du Saint-Laurent (4T).
Publications prévues :
- Cinq documents de recherche
- Un avis scientifique
Autre publication prévue :
En plus des publications prévues indiquées sous chaque sujet, un compte rendu de la réunion sera produit.
Participants
Des représentants des groupes suivants ont été invités à la réunion :
- Pêches et Océans Canada (Secteurs des sciences des écosystèmes et des océans, Gestion des écosystèmes et des pêches, Programme des espèces en péril)
- Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut
- Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine du Nunavik
- Société Makivik
- Nunavut Tunngavik Inc.
- Institut des ressources naturelles du Groenland
- National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)
- Département de recherche sur les mammifères marins (Université de St. Andrews)
- Oceans Initiative
- Milieu universitaire
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