Botrylle étoilé
Botryllus schlosseri
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Si vous pensez avoir découvert une espèce aquatique envahissante :
- ne rejetez pas l'espèce à l'eau
- prenez des photos
- Remarque :
- l'emplacement exact (coordonnées GPS)
- la date d'observation
- identification des caractéristiques
- contactez-nous pour le signaler
Le Botrylle étoilé est un tunicier colonial envahissant largement distribué dans le monde. Sa présence est rapportée dans l'Est du Canada et dans le golfe du Saint-Laurent depuis plusieurs dizaines d'années.
Caractéristiques d’identification
- Couleur variable : orange, jaune, rouge, gris-vert, violet, gris foncé ou noir;
- Colonies denses regroupant plusieurs individus microscopiques appelés zoïdes;
- Zoïdes pâles regroupés en forme de fleurs (pointés vers le centre).
Les colonies de Botrylle étoilé atteignent souvent 10 cm de diamètre et se distinguent d’autres types de tuniciers par l’organisation de leurs individus en forme d’étoile dans une tunique ou manteau transparent et ferme. De couleurs variées, les colonies sont généralement densément regroupées, formant un tapis qui recouvre la surface sous-jacente. Lorsque l’espace est limité, il arrive qu’elles forment des lobes, les couches d’individus se repliant les unes sur les autres. Les zoïdes du Botrylle étoilé forment une étoile ou une fleur et sont couchés (horizontaux par rapport au substrat), avec l’extrémité pointue dirigée vers le centre de la colonie.
Espèces similaires (indigènes)
Le Botrylle étoilé peut être confondu avec des éponges, mais ces dernières ont une texture molle et spongieuse plutôt que gélatineuse.
À quel(s) endroit(s) cette espèce a-t-elle été retrouvée
Le Botrylle étoilé est présent sur les côtes Atlantique et Pacifiques canadiennes. En Nouvelle-Écosse, le Botrylle étoilé est observé depuis plusieurs décennies en faible quantité le long des côtes de la Baie de Fundy, de l’Océan Atlantique et du lac Bras d’Or (île du Cap-Breton). Dans le sud du Golfe du Saint-Laurent, cette espèce s’est établie dans plusieurs baies le long des côtes de l’Île du Prince Édouard, du nord et du sud du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.
Le Botrylle étoilé a été signalé pour la première fois dans la baie Bonne, sur la côte ouest de Terre-Neuve-et-Labrador, vers 1975. Environ 30 ans plus tard, sa présence a été confirmée dans un certain nombre d’endroits le long de la côte sud de l’île de Terre-Neuve. Sur la côte Ouest canadienne, ce tunicier a été observé dans le détroit de Georgia et sur la côte ouest de l’île de Vancouver.
Impacts écologiques et économiques
Le Botrylle étoilé se nourrit de phytoplancton (minuscules algues), de bactéries et d’autres petites particules organiques qu’il tire de l’eau par filtration. Lorsque présent en grand nombre, il concurrence pour sa nourriture d’autres animaux filtreurs, comme les moules et les pétoncles.
Le Botrylle étoilé est presque entièrement composé d’eau. Il grossit rapidement et peut recouvrir les plantes et les animaux environnants, les privant de lumière ou de nourriture. Il peut même étouffer des organismes plus petits, comme de jeunes mollusques. Cet envahisseur peut empêcher d’autres organismes marins de se fixer solidement à une surface en mer de sorte qu’ils deviennent vulnérables à l’arrachement par les courants. Tous ces facteurs font du Botrylle étoilé une nuisance pour les cueilleurs de coquillages, les aquaculteurs et les organismes qui vivent au fond de la mer.
Origine et mode d’arrivée au pays
Originaire de la mer Méditerranée, cette espèce est maintenant considérée comme cosmopolite puisqu’on la retrouve sur tous les continents à l’exception de Antarctique.
Méthodes de dispersion
Le Botrylle étoilé se reproduit de deux manières : par fragmentation d’une colonie et bourgeonnement du fragment ailleurs et par production d’œufs qui, à l’éclosion, libèrent des larves nageuses. Les fragments et les larves s’établissent et grossissent sur diverses surfaces artificielles (bouées, coques de bateaux, câbles, pieux de quai et quais flottants) ainsi que sur des surfaces naturelles (rochers, moules et algues). Les larves libérées dans la colonne d’eau s’établissent dans les 24 à 48 heures et ne se dispersent que sur de courtes distances. Les fragments de colonie peuvent se reproduire pendant jusqu’à 40 jours et se disperser sur de bien plus grandes distances. Les colonies grossissent lorsque la température dépasse les 6°C. La production d’œufs, le développement des larves et la croissance commencent à des températures supérieures à 12°C. Pendant l’hiver, lorsque la température baisse sous les 6°C, les colonies entrent dans une phase de repos, diminuent de taille ou meurent. Il est peu probable que les larves puissent se disperser via l’eau de ballast puisque le stade larvaire de cette espèce est trop court. L’eau de ballast peut cependant contenir des débris sur lesquels des spécimens adultes de Botrylle Étoile peuvent s’établir.
Actions du gouvernement
Recherche scientifique
Compte tenu du réchauffement de l’océan, il est important de poursuivre la surveillance de tout changement futur dans la distribution et l’expansion de l’aire de répartition du Botrylle étoilé. Ces efforts aideront à prévenir et à gérer sa propagation.
Le Botrylle étoilé dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador
Contrôle de l’abondance
Les tuniciers peuvent se propager par le déplacement d’engins de pêche, de mollusques ainsi que de bateaux de pêche récréative et commerciale. Afin de limiter la propagation du Botrylle étoilé, il faut faire une inspection visuelle des coques de bateau et des engins de pêche et les nettoyer au besoin.
Pour éviter la propagation de fragments vivants, il faut enlever l’eau accumulée dans le fond des bateaux et les laisser sécher pendant 24 heures. De plus, parce que le Botrylle étoilé peut rapidement former des colonies et établir de grandes populations autosuffisantes, il devrait être enlevé des quais et des structures environnantes.
Combinée aux relevés (voir la carte ou l'on retrouve les botrylles étoilé), la détection des œufs et des larves de Botrylle étoilé au moyen d’outils génétiques nous aidera à cibler nos efforts de lutte et de prévention. Une meilleure compréhension du cycle de vie de cet organisme nous aidera à établir où et quand cibler ces efforts. Il est particulièrement important d’éliminer cet envahisseur avant qu’il se reproduise chaque année. De récents travaux menés à Arnold's Cove par l’Université Memorial de Terre-Neuve et Pêches et Océans Canada indiquent que son cycle de reproduction débute à la fin juillet et se poursuit jusqu’au début octobre.
Pour plus d’information
- Publications du Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS)
- Fiches d'information - Les tuniciers envahissants
- Carnet d’identification des espèces marines dans l’Est du Canada
- Synthèse de la biologie du Botrylle étoilé , Botryllus schlosseri (PDF en anglais seulement)
Rapports manuscrits canadiens des sciences halieutiques et aquatiques 2818, 2007 – Pêches et Océans Canada - Espèces aquatique envahissante : Le botrylle étoilé dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador
Pêches et Océans Canada - 2011 - Avis scientifique issu de l'évaluation des risques posés par cinq espèces de tuniciers sessiles (SCCS AS - 2012/049)
Références
- Berrill, N.J. 1950. The Tunicata, with an account of the British species. Ray Society, London. Publication 133: iii + 354 p.
- Callahan, A.G., Deibel, D., McKenzie, C.H., Hall, J.R., et Rise, M.L. 2010. Survey of harbours in Newfoundland for indigenous and non-indigenous ascidians and an analysis of their cytochrome c oxidase I gene sequences. Aquat Inv 5: DOI 10.339/ai2010.5.1.
- Carver, C.E., Mallet, A.L., et Vercaemer, B. 2006. Biological synopsis of the colonial tunicates, Botryllus schlosseri and Botrylloides violaceus. Can Mans Rep Fish Aquatic Sci, 2747, MPO. 42 p.
- Hooper, R. 1975. Bonne Bay marine resources. An ecological and biological assessment. Mans Rep, Parks Can Atl Reg Office. 295 p.
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