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Audit de la gestion des subventions et des contributions

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Résumé

L’audit a porté sur les processus de subventions et de contributions (S et C), les pratiques opérationnelles et les contrôle au niveau du Ministère, des programmes, et des projets, et a constaté qu’en général, les structures de gouvernance et les processus d’évaluation des risques et des mesures de contrôle interne ont été mis en place pour faciliter la conception et l’exécution des programmes de S et C dans l’ensemble du Ministère. Toutefois, l’audit a permis de révéler certains points à améliorer en ce qui concerne le cadre de contrôle de la gestion des S et C, l’efficacité des structures de gouvernance, l’uniformité des pratiques de gestion des risques, la normalisation des pratiques opérationnelles, et la gestion de la documentation. Des mesures devront être prises sur ces points pour garantir la conformité aux instruments de politique du Conseil du Trésor (CT).

Introduction

Contexte

Le ministère de Pêches et Océans Canada (MPO) compte beaucoup sur les paiements de transfert comme instrument clé pour atteindre ses objectifs en matière de politiques, les priorités, et la livraison des résultats, y compris les priorités de réconciliation avec les peuples autochtones, l’Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique, la mise en œuvre de la Loi sur les pêches modernisée, le Programme pour les engins fantômes et le Plan de protection des océans (PPO)Note de bas de page 1. Le Ministère finance ces programmes au moyen d’ententes de financement sous forme de S et C, qui comprennent des fonds pour les services communautaires essentiels, le développement des pêches autochtones, la recherche universitaire, ainsi que la conservation et la protection des pêches, des écosystèmes, et des espèces menacées d’extinction au CanadaNote de bas de page 2.

Les paiements de transfert constituent un engagement important des ressources du gouvernement fédéral et sont différents des autres dépenses, étant donné que le bénéficiaire d’un paiement de transfert entreprend des dépenses et des activités qui appuient le mandat du gouvernement, mais que le gouvernement du Canada ne reçoit pas de biens, de services ou d’actifs en retour. Les paiements de transfert peuvent être administrés sous forme de S et C. Une subvention n’est ni assujettie à l’obligation de rendre des comptes du bénéficiaire ni normalement sujette à audit par le ministère. Le bénéficiaire peut être tenu de déclarer les résultats obtenus. Une contribution est un paiement effectué avec les conditions de rendement spécifiées dans une entente de financement. Une contribution est assujettie à une reddition de comptes et est sujette à un audit.

En tant que ministère du gouvernement fédéral, le MPO doit adhérer et se conformer aux exigences et aux attentes définies dans les lois, les politiques et les directives applicables à l’ensemble du gouvernement. La gestion et l’administration des programmes de S et C du Ministère sont régies par la Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP), ainsi que par la Politique sur les paiements de transfert et la Directive sur les paiements de transfert du CT.

Le Dirigeant principal des fiances (DPF) est responsable de l’ensemble des mesures de contrôle financières relatives aux fonds de paiement de transfert au sein du MPO. Au sein de la Planification budgétaire et gestion financière (PBGF) du secteur du DPF, le Centre d’expertise (CE) sur les S et C fournit des conseils et des directives sur la Politique sur les paiements de transfert du CT, sur la conception et l’exécution des programmes de S et C, ainsi que sur l’élaboration d’outils, de modèles, et de processus ministériels pour l’exécution uniforme de ces programmes. Le CE est composé d’une combinaison de spécialistes des programmes et des politiques et se compose d’une équipe de huit équivalents temps plein (ETP). Les programmes de S et C peuvent être exécutés à l’échelle nationale ou régionale. Les SMA, directeurs généraux, directeurs et gestionnaires de programme sont responsables des processus de gestion du cycle de vie des S et C et de l’atteinte des résultats escomptés dans l’ensemble du Ministère. La vision globale, l’orientation et la gouvernance des S et C du Ministère sont établies par le Comité directeur des S et C, qui vise d’approuver les produits destinés au Comité des programmes et des opérations à l’échelon des DG et au Comité de gestion des finances et des investissements (CGFI) à des fins d’information et d’approbation.

En 2019, en raison de l’anticipation de la participation du MPO à un projet pilote du CT lié à la mise à jour de la Politique sur les paiements de transfert du CT et de la hausse du montant de financement accordé sous forme de S et C, le secteur du DPF a commissionné Deloitte de compléter un examen complet pour évaluer la maturité du Ministère en matière d’administration des S et C liées à la gouvernance et planification, les processus et procédures, les technologies, la participation des bénéficiaires, et les normes de service. L’examen a comparé le niveau de maturité du Ministère aux pratiques exemplaires en matière de gestion des S et C et d’évaluer sa conformité à la Politique sur les paiements de transfert et à la Directive sur les paiements de transfert du CT. L’audit tient en compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations, et de la pertinence des conclusions de l’examen.

L’audit a été identifiée dans le Plan d’audit axé sur les risques pour 2022-2024 du Ministère, compte tenu de l’importance élevée de l’enveloppe de financement des S et C, et des défis opérationnels apportés par la pandémie de COVID-19. En juillet 2022, le Comité des programmes et des opérations (CPO) a été informé que plus de 50 programmes de S et C étaient en cours d’exécution, avec un budget total de 1,2 milliard de dollars pour l’exercice 2021-2022 (financement du crédit 10). Pour l’exercice 2022-2023, le budget a diminué à 967 millions de dollars. Au cours des deux derniers exercices, les dépenses annuelles ont représenté 681 millions de dollars et 403 millions de dollars, ce qui a donné lieu à 600 millions de dollars et de 564 millions de dollars de fonds excédentaires respectivement. Presque tous les fonds excédentaires ont été reportés à une année subséquente avec environ 7,6 millions de dollars en fonds inutilisés. Le report de fonds permet de reporter des crédits inutilisés d’un exercice à des exercices ultérieurs de manière à correspondre aux modifications apportées à l’échéancier de mise en œuvre d’un programmeNote de bas de page 3. L’excédent a été attribué à des problèmes de traitement et à des retards de projet en raison de la COVID-19, à des bénéficiaires qui ont demandé moins de fonds que ce qui était prévu à l’origine, et à de divers autres retards (incendies de forêt, inondations, sécheresses, etc.). Même si cet audit a lieu juste avant une diminution attendue des dépenses liées aux S et C au cours des prochains exercices après une période de croissance, les dépenses globales resteront suffisamment importantes pour que les conclusions de l’audit soient pertinentes.

Dans le cadre d’une évaluation des risques, nous avons cerné trois champs d’enquête comportant cinq secteurs à risque élevé qui nécessitaient un examen plus approfondi, à savoir :

Pourquoi cet audit est important

Les paiements de transfert représentent une grande partie des dépenses du gouvernement du CanadaNote de bas de page 4. Pour l’exercice 2021-2022, le gouvernement du Canada a dépensé environ 88 milliards de dollars en paiements de transfert discrétionnaires pour les S et C. Le MPO et la Garde côtière canadienne (GCC) ont enregistré des dépenses totales en paiements de transfert d’environ 681 millions de dollars, et plus de 50 programmes de S et C relevaient de son administration.

Les programmes de S et C sont gérés par les secteurs à l’administration centrale (AC) nationale et de la GCC, et sont exécutés par les régions. La gestion et l’administration des programmes de S et C font l’objet d’un examen public, étant donné que les résultats tangibles des paiements de transfert touchent la vie quotidienne des Canadiens dans toutes les sphères de la société. Les paiements de transfert sont l’un des principaux instruments pour faire progresser ses vastes objectifs et priorités stratégiques, et d’aider les bénéficiaires admissibles à entreprendre des activités et des projets, qui contribuent à atteinte des objectifs et des résultats du programme de paiements de transfert, ainsi à contribuer aux résultats ministérielsNote de bas de page 5.

Il est important que le Ministère veille à ce que les dépenses de programme soient prudentes et que les programmes de S et C soient conçus, exécutés et gérés conformément aux instruments politiques et aux exigences législatives du CT afin d’assurer l’intégrité, la responsabilisation, et la transparence d’une manière centrée sur les bénéficiaires. Il est donc essentiel que des processus de gouvernance et d’orientation stratégique, de gestion des risques et de contrôle pour la conception et de l’exécution des programmes soient en place pour appuyer l’administration des S et C.

Objectif, portée et approche de l’audit

Cet audit visait à déterminer si des processus de gouvernance, de gestion des risques, ainsi que de conception et d’exécution de programmes avaient été mis en place pour faciliter la gestion des S et C.

La portée de l’audit a été établie en fonction des résultats d’une évaluation détaillée des risques réalisée pendant la phase de planification de la mission. L’audit a porté sur des aspects précis de la gouvernance, de la gestion des risques, et des activités de conception et d’exécution des programmes liés aux structures de gouvernance, aux plans de travail annuels, aux rôles, aux responsabilités, au profilage des risques des programmes et des projets, ainsi qu’à la gestion du cycle de vie des programmes, y compris les processus et outils de gestion des S et C. La portée de l’audit comprenait également le suivi de l’évaluation diagnostique de l’état actuel réalisée par Deloitte en 2019, pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de l’évaluation et en rendre compte.

L’audit a été effectué par :

La période visée couvrait les dépenses du programme de S et C pour les exercices 2021-2022 et 2022-2023. Les critères de l’échantillonnage ont été élaborés en fonction des exigences de la LGFP, des politiques, des directives, et des lignes directrices du CT décrites à l’annexe A du présent rapport.

Conclusion

Dans l’ensemble, l’audit a permis de conclure que Pêches et Océans Canada a mis en place des processus et des contrôles pour appuyer la gestion des S et C. Toutefois, il y a des points à améliorer en ce qui concerne l’efficacité des structures et des cadres de gouvernance, l’approche de la gestion des risques, et la mise en œuvre uniforme des processus et des contrôles à l’appui de la conception et de l’exécution du programme.

Énoncé de conformité

Cet audit a été effectuée conformément aux Normes internationales des pratiques professionnelles de l’audit interne, comme en témoignent les résultats du Programme d’assurance et d’amélioration de la qualité de la Direction générale de l’audit interne de Pêches et Océans Canada.

Constatations et recommandations

Ce rapport présente les résultats pour trois champs d’enquête, à savoir : la gouvernance et l’orientation stratégique; la gestion des risques; ainsi que la conception et l’exécution des programmes.

L’annexe A décrit les critères à l’appui, par champ d’enquête, utilisés pour conclure (contre?) l’objectif de l’audit.

Gouvernance et orientation stratégique

L’audit a examiné si des structures de gouvernance sont établies pour appuyer la gestion des S et C et si les rôles, les responsabilités, et les comptes à rendre liés aux S et C sont bien documentés, communiqués et comprises. Dans l’ensemble, nous avons constaté que des structures de gouvernance sont établies avec des mandats clairs, mais que les éléments clés et information liées à la gestion des S et C ne sont pas présentés aux comités appropriés pour permettre une remise en question efficace. De plus, des éléments du cadre de contrôle de la gestion des S et C sont en cours d’élaboration. Toutefois, nous avons observé un manque de directives documentées sur les rôles, les responsabilités, et les comptes à rendre à l’échelle du Ministère, en ce qui concerne la gestion des S et C.

Analyse et constatations

Les structures de gouvernance sont établies avec des mandats clairs.

Des comités de gouvernance et des groupes de travail ont été mis en place à l’échelle nationale et à l’échelle des programmes, avec des mandats clairs.

Les principaux éléments et renseignements concernant les S et C ne sont pas systématiquement transmis aux comités pertinents pour approbation ou discussion.

Nous avons observé que le rôle des comités et des groupes de travail, la structure de leur composition, leurs responsabilités, ainsi que la fréquence de leurs réunions, sont bien définis dans leur mandat. Cependant, les principaux points et renseignements ne sont pas systématiquement présentés aux comités appropriés pour approbation ou discussion. Par conséquence, il n’y a donc pas de remise en question efficace pour faciliter la gestion des S et C. Par exemple :

Il y a des éléments d’un cadre de contrôle pour la gestion des S et C en développement.

Nous nous attendions à trouver un cadre de contrôle pour guider la gestion des S et C. Des éléments du cadre de contrôle de la gestion (CCG) des S et C sont en cours d’élaboration. Toutefois, il manque d’autres éléments attendus, comme des directives documentées sur les rôles, les responsabilités, et les comptes à rendre dans l’ensemble du Ministère en ce qui concerne la gestion des S et C. Nous avons plus précisément constaté que :

Nous avons constaté que les directives et les attentes concernant les rôles, les responsabilités, et les comptes à rendre manquent de conviction.

Le Ministère n’a pas communiqué la structure de gestion des S et C dans l’ensemble du Ministère, ni les rôles et responsabilités de chaque groupe au sein de cette structure. De plus, si les rôles et responsabilités du CE et de certains responsables de programme concernant les S et C sont définis sur l’intranet ou dans le guide de présentation d’une demande de chaque programme, les rôles et responsabilités dans l’ensemble du Ministère des gestionnaires de programme, des conseillers en gestion financière, ainsi que des équipes des opérations comptables, des mesures de contrôle internes et des rapports financiers, ne sont pas documentés en ce qui concerne la gestion des S et C.

Notre examen de l’instrument de délégation des pouvoirs de dépenser et des pouvoirs financiers (DPDPF) du MPO a révélé que les pouvoirs pour les programmes de S et C doivent être délégués en fonction de deux critères : le risque du programme et la taille des paiements. Toutefois, dans la pratique, la DPDPF ne sont fondés que sur la taille des paiements, et il n’existe aucun processus officiel pour proposer des niveaux de DPDPF en fonction des facteurs de risque du programme, et les documents qui appuient la délégation de pouvoirs ne sont pas conservés dans les dossiers.

Pourquoi cela est Important

Il est important de mettre en place des structures de gouvernance, des mécanismes, et des processus uniformisés solides pour surveiller la gestion des S et C, et de présenter les renseignements clés concernant les S et C aux comités appropriés, car cela assure la responsabilisation, l’efficacité, la saine gestion, le respect des valeurs de la fonction publique, et encourage la responsabilisation et l’amélioration continue.

L’établissement d’un cadre de S et C, y compris des rôles, responsabilités et comptes à rendre, fournirait aux secteurs de programme les directives et les indications nécessaires pour se conformer aux politiques et aux directives du CT en la matière.

Recommandation

Recommandation 1 : Le SMA et le DPF devraient veiller à ce que les renseignements nécessaires à la prise de décision et au suivi des S et C soient transmis, le cas échéant, aux comités de la haute direction concernés pour approbation.

Recommandation 2 : Le SMA et le DPF devraient mettre en place un cadre de contrôle pour la gestion des S et C et le faire connaître.

Gestion des risques

L’audit a permis d’établir si le Ministère avait élaboré une approche fondée sur le risque pour appuyer la gestion des programmes et projets de S et C, et si le suivi des programmes et projets était effectué conformément à une approche axée sur le risque, comme l’exige la Politique sur les paiements de transfert du CT.

Dans l’ensemble, nous avons observé qu’une approche de gestion des risques dans l’ensemble de l’organisation avait été établie et qu’elle prenait en considération, dans une certaine mesure, les priorités des programmes de S et C. Toutefois, l’approche de la gestion des risques actuelle ne permet pas d’évaluer et de contrôler de manière uniforme les risques que posent les programmes, les projets et les bénéficiaires dans l’ensemble du Ministère. Par conséquent, il n’y a pas d’évaluation des risques au niveau du programme, ni d’agrégation de renseignements sur les risques pour donner un aperçu des programmes à risque élevé et des bénéficiaires, ainsi que sur les tendances en matière de risques, pour appuyer la prise de décision. À l’échelle des projets, les évaluations des risques ne sont pas réalisées de manière uniforme dans l’ensemble du Ministère. De plus, il n’existe aucun plan axé sur les risques et les audits des bénéficiaires ne sont pas effectués.

Analyse et constatations           

Une approche de la gestion des risques à l’échelle de l’organisation est établie et, dans une certaine mesure, elle tient compte les priorités des programmes de S et C.

Le Ministère a mis en place une approche de la gestion des risques dans l’ensemble de l’organisation qui est le fondement de sa fonction de gestion intégrée des risques. Le profil de risque ministériel (PRM) est une approche uniforme et intégrée qui permet au secteur du DPF d’intégrer des renseignements sur les risques provenant de l’ensemble du Ministère et d’avoir une bonne idée en tout temps du contexte en matière de risque, des menaces et des possibilités afin de prendre des décisions éclairées fondées sur les risques. Les renseignements sur les risques recueillis dans le cadre de cette approche annuelle de la gestion des risques nécessitent la collaboration et la contribution de l’ensemble des secteurs, des régions et des programmes du Ministère.

Lors de notre examen du PRM, nous avons observé que les renseignements sur les risques présentés comprenaient des énoncés des risques, des facteurs de risque, et des mesures de contrôle des risques déjà en place. Les domaines prioritaires présentant les risques les plus pertinentes pour les programmes de S et C ont été classées dans la catégorie des risques liés aux relations avec les peuples autochtones et concernent le soutien de l’amélioration des processus de S et C afin de rendre le financement plus accessible, de simplifier les processus de demande et de rapport, d’offrir de la formation aux promoteurs autochtones, et d’accroître la transparence du financement.

L’approche de la gestion des risques ne permet pas d’évaluer et de surveiller de manière uniforme les risques que posent les programmes, les projets et les bénéficiaires dans l’ensemble du Ministère.

Selon la Directive sur les paiements de transfert du CT (article 6.5), le niveau de surveillance des bénéficiaires devrait refléter une évaluation des risques propres au programme, de la valeur du financement, et du profil de risque des bénéficiaires. Selon l’article 3.4 de la même directive, le MPO doit « élaborer une réponse mesurée par rapport aux risques, à toutes les étapes du cycle de gestion des paiements de transfert ». Il appartient au Ministère de déterminer ce qui constitue une « réponse mesurée » en fonction de sa propension et de sa tolérance au risque.

La Directive du CT précise les principaux risques liés à la gestion des S et C, y compris les risques liés aux programmes, aux projets, et aux bénéficiaires. Le niveau de risque varie selon la façon dont certains programmes, projets et bénéficiaires doivent être gérés. Nous avons constaté que le cadre ou l’approche de la gestion des risques n’évalue pas de manière uniforme les risques que posent les programmes, les projets, et les bénéficiaires dans l’ensemble du Ministère.

Vu l’absence d’une approche de gestion des risques, les lacunes suivantes ont été observées en ce qui concerne la gestion des risques des programmes, des projets et des bénéficiaires :

Des conclusions similaires ont également été soulevées par Deloitte en 2019, qui a recommandé que le Ministère élabore une approche et un cadre de gestion des risques communs pour les S et C dans un délai de deux ans et qu’il établisse une approche et un plan d’audit des bénéficiaires axés sur les risques dans un délai d’un an afin de se conformer à la Politique sur les paiements de transfert et à la Directive sur les paiements de transfert du CT. Ces recommandations n’ont pas été mises en œuvre et le CE a déclaré que le cadre de gestion des risques, qui comprend l’approche d’audit des bénéficiaires et les outils liés aux risques, devrait être achevé d’ici le premier trimestre de 2024. L’examen de la version provisoire du document stratégique transmis par le CE a montré que le Ministère n’en est qu’aux premiers stades de l’élaboration de la stratégie sur la gestion des risques concernant les S et C.

Pourquoi cela est important

Une approche uniforme et intégrée de la gestion des risques pourrait permettre de mieux comprendre les risques liés aux S et C, de déployer des efforts uniformes en matière de gestion des risques, et de garantir l’intégrité des processus de S et C.

Recommandation

Recommandation 3 : Le SMA et le DPF devraient veiller à ce qu’une approche de gestion des risques – qui s’accompagne d’outils d’évaluation – soit élaborée, adoptée, et appliquée systématiquement pour faciliter les évaluations des risques que posent les programmes, les projets, et les bénéficiaires, et garantir la réalisation des audits des bénéficiaires.

Conception et exécution des programmes

L’audit a permis de déterminer si des processus et des mesures de contrôle sont en place pour s’assurer que l’administration des S et C est conforme à la LGFP et aux instruments de politique connexes du CT.

Nous avons sélectionné un échantillon discrétionnaire de 25 paiements de transfert répartis dans sept programmes au sein des régions du MPO et de la GCC, en fonction de l’importance relative et des considérations de risque, afin de vérifier l’efficacité du processus et des mesures de contrôle du cycle de vie pour la gestion des programmes de S et C. L’orientation de cet échantillonnage n’était pas d’estimer le taux de conformité, mais plutôt de vérifier les mesures de contrôle prises dans certaines sphères de la gestion des S et C des programmes sélectionnés. Ainsi, notre échantillon sélectionné ne doit pas être utilisé pour tirer des conclusions sur toute la population.

Dans l’ensemble, nous avons constaté que des processus et des mesures de contrôle sont en place pour veiller à ce que la gestion des S et C soit conforme à la LGFP, à la Politique sur les paiements de transfert, et à la Directive sur les paiements de transfert du CT. En examinant les paiements de transfert sélectionnés, nous avons observé que les ententes de contribution et les modifications ultérieures avaient été approuvées par les autorités déléguées appropriées conformément aux articles 32 et 34 de la LGFP, que les tâches avaient été bien délimitées, et que des mesures de contrôle pour l’audit avant et après paiement avaient été mises en place dans le cadre du processus de suivi. Toutefois, les mesures de contrôle concernant l’évaluation des risques, les normes de service, et la gestion des documents, ne sont pas mises en application de façon uniforme.

Analyse et constatations           

Des processus et des mesures de contrôle sont en place pour veiller à ce que les ententes de contribution soient signés, et que les paiements de transfert soient effectués conformément à la LGFP et aux instruments politiques connexes.

Nous avons constaté que les mesures de contrôle donnent les résultats escomptés en ce qui concerne l’exécution et l’approbation des ententes de financement et des modifications ultérieures. Dans l’ensemble, nous avons constaté que les éléments obligatoires sont pris en compte dans la préparation des modalités des ententes, que les pouvoirs délégués et la séparation des tâches sont respectés par les autorités compétentes conformément aux articles 32 et 34 de la LGFP, et que des mesures de contrôle pour l’audit avant et après paiement sont en place dans le cadre du processus de suivi. De plus, les réponses aux entrevues des gestionnaires de programme indiquent que les programmes tiennent compte des besoins, des exigences, et des défis des bénéficiaires, et que des organes de gouvernance sont en place pour soutenir les activités des programmes à différents égards. Plus précisément, nous avons relevé les bonnes pratiques suivantes :

Il y a des incohérences et un manque de pratiques normalisées dans la gestion des programmes de S et C.

L’un des résultats attendus de la Directive sur les paiements de transfert du CT (paragraphe 5.2.b) est que « l’harmonisation des programmes de paiements de transfert soit facilitée et que les procédures et processus administratifs d’exécution des paiements de transfert soient uniformisés à l’intérieur d’un ministère et d’un ministère à l’autre ». Toutefois, nous avons constaté que les mesures de contrôle concernant l’évaluation des risques, les normes de service, et la gestion des documents ne sont pas mises en application de façon uniforme. L’examen des dossiers de 25 paiements de transfert nous a plus précisément permis de constater que :

Le Ministère en est actuellement aux premières étapes de la conception d’une solution qui sera utilisée dans l’ensemble de l’organisation pour les S et C, et devrait permettre de régler les problèmes concernant les documents. Le système devrait entrer en service dès l’exercice 2025-2026.

Pourquoi cela est important

Le MPO a adopté une approche décentralisée pour gérer les processus de paiement de transfert compte tenu des besoins des programmes disparates. Compte tenu de la nature variée des objectifs des ententes de contribution, des directives normalisées sur les processus, les outils et les systèmes de S et C permettraient d’uniformiser davantage les évaluations des risques, les évaluations des normes de service, et la gestion des documents.

Une gestion efficace des paiements de transfert est importante pour garantir le respect des instruments politiques du CT, ainsi que démontrer une gestion saine et responsable des ressources financières et des fonds publics.

Recommandation

Recommandation 4 : Le SMA et le DPF devraient améliorer les directives, les outils, et les systèmes du Ministère afin d’assurer une mise en application uniforme des processus et des mesures de contrôle liés aux évaluations des risques, aux audits des bénéficiaires, aux normes de service, et à la gestion des documents.

Annexe A : Critères d’audit et secteur d’intérêt

Secteur d’intérêt 1 – Gouvernance et orientation stratégique        

Critère 1.1 : Des structures de gouvernance sont établies pour soutenir la gestion des S et C. Conclusion : partiellement atteints.
Critère 1.2 : Les rôles, responsabilités, et obligations liés aux S et C sont documentés, communiqués, et compris. Conclusion : partiellement atteints.

Secteur d’intérêt 2 – Gestion des risques

Critère 2.1 : Le suivi des programmes et des projets de S et C est défini et efficace. Conclusion : partiellement atteints.

Secteur d’intérêt 3 – Conception et exécution des programmes    

Critère 3.1 : Des processus et des mesures de contrôle sont en place pour l’administration des S et C et sont  en conformité avec la Loi sur la gestion des finances publiques et avec les instruments politiques connexes. Conclusion : partiellement atteints.

Les critères d’audit ont été établis en s’appuyant sur les sources suivantes :

Annexe B : Plan d’action de gestion

Recommandations Plan d’action Gestionnaire(s) responsable(s) Produits livrables Date d’achèvement prévue

Recommandation 1 : Le SMA et le DPF devraient veiller à ce que les renseignements nécessaires à la prise de décision et au suivi des S et C soient transmis, le cas échéant, aux comités de la haute direction concernés pour approbation.

La direction est d’accord avec la recommandation.

  • Le secteur du DPF dirige les travaux visant à améliorer la gouvernance et,  en collaboration avec le comité directeur des S et C, établira un processus décrivant les protocoles visant la participation des comités de la haute direction concernés dans la prise de décision et le suivi des S et C.

Directrice, Gestion des pouvoirs financiers

Le processus de gouvernance des S et C doit être écrit (arbre de décision et suivi) pour transmettre des renseignements aux comités de la haute direction et obtenir leur approbation.

juin 2024

Recommandation 2 : Le SMA et le DPF devraient mettre en place un cadre de contrôle pour la gestion des S et C et le faire connaître.

La direction est d’accord avec la recommandation.

  • Le secteur du DPF entreprendra une analyse des structures de contrôle en place du Ministère pour la gestion des S et C (en consultant d’autres secteurs internes au besoin) dans le but de moderniser son cadre de gestion (y compris les rôles et responsabilités à l’échelle de l’organisation) afin d’adopter les pratiques exemplaires et les nouvelles directives des organismes centraux. Un plan sera élaboré pour mettre en place et faire connaître le cadre qui en résultera.

Directrice, Gestion des pouvoirs financiers

Un cadre de gestion des S et C sera élaboré, ainsi qu’un plan pour le mettre en place et le faire connaître.

décembre 2024

Recommandation 3 : Le SMA et le DPF devraient veiller à ce qu’une approche de gestion des risques – qui s’accompagne d’outils d’évaluation – soit élaborée, adoptée, et appliquée systématiquement pour faciliter les évaluations des risques que posent les programmes, les projets, et les bénéficiaires, et garantir la réalisation d’audits des bénéficiaires.

La direction est d’accord avec la recommandation.

  • Sous la direction du Comité directeur, le Groupe de travail sur la gestion du risque réalisera la Stratégie de gestion des risques concernant les S et C. Pour garantir une exécution uniforme, le Centre d’expertise (CE) sur les S et C sera responsable de coordonner l’évaluation des risques à l’échelle des programmes, des projets et des bénéficiaires dans l’ensemble du Ministère, ainsi que d’élaborer les exigences relatives aux audits des bénéficiaires.

Directrice, Gestion des pouvoirs financiers

Stratégie de gestion des risques des S et C (comprenant des outils, des modèles, des procédures, et d’autres matériels pour couvrir les risques que posent les programmes, les projets et les bénéficiaires, y compris les évaluations).

juin 2024

Recommandation 4 : Le SMA et le DPF devraient améliorer les directives, les outils et les systèmes du Ministère afin d’assurer une mise en application uniforme des processus et des mesures de contrôle liés aux évaluations des risques, aux audits des bénéficiaires, aux normes de service, et à la gestion des documents.

La direction est d’accord avec la recommandation.

  • Le Système de gestion pour les subventions et les contributions (SGESC) devrait être mis en œuvre en mars 2027. Dans l’attente de l’achèvement de ce système, le secteur du DPF compte :
    • mettre à jour le site Intranet du CE afin d’améliorer les directives et les outils ministériels;
    • coordonner manuellement l’appel concernant les évaluations des risques et les audits des bénéficiaires afin d’assurer une exécution uniforme (après l’achèvement de la Stratégie de gestion des risques des S et C).
  • Le secteur du DPF continuera à coordonner l’évaluation des normes de service, veillera à ce que les domaines de programme qui accomplissent les tâches soient clairs, et examinera s’il est nécessaire de mettre en place une fonction de remise en question avant de rendre les résultats publics.

Directrice, Gestion des pouvoirs financiers

  • Intranet du CE
  • Appels du CE (évaluations des risques, audits des bénéficiaires, et normes de service)
  • Directives provisoires pour la gestion des documents jusqu’à ce que le nouveau système soit disponible.

décembre 2024

Annexe C : Tableau des acronymes

SMA
Sous-ministre adjointe
CVC
Cadre de vérification des comptes
PBGF
Planification budgétaire et gestion financière
GCC
Garde côtière canadienne
GCAC
Garde côtière auxiliaire canadienne
DPF
Dirigeant principal des finances
CE
Centre d’expertise sur les subventions et contributions
CPTS
Système de suivi du Programme de contribution
CSIFPC
Centre de stockage de l’information du Fonds des pêches du Canada
MPO
ministère de Pêches et Océans Canada
PD
Pouvoir délégué
CGM
Comité de gestion du Ministère
PRM
Profil de risque du Ministère
DPDPF
Délégation des pouvoirs de dépenser et des pouvoirs financiers
LGFP
Loi sur la gestion des finances publiques
CGFI
Comité de gestion des finances et des investissements
RSF
Rapport sur la situation financière
S et C
Subventions et contributions
ACS+
Analyse comparative entre les sexes plus
GCATS
Système de suivi des ententes de subventions et de contributions
GC
Gouvernement du Canada
CCG
Cadre de contrôle de la gestion
AC
Administration centrale
CPO
Comité des programmes et des opérations
CGR
Cadre de gestion des risques
CD
Comité directeur des subventions et des contributions
CT
Conseil du Trésor
GT
Groupe de travail
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