Foire aux questions sur le rejet de médicaments et de pesticides conformément au Règlement sur les activités d’aquaculture

Des parasites et des agents pathogènes peuvent se trouver dans les milieux d’eau douce et marins et causer des maladies aussi bien chez les poissons sauvages que chez les poissons d’élevage. Ils peuvent également avoir une incidence sur la santé des écosystèmes aquatiques du Canada. Pour le bien-être des poissons touchés par des parasites et des agents pathogènes, il est parfois nécessaire d’utiliser des pesticides et des médicaments, mais les organismes de réglementation fédéraux et provinciaux doivent également en assurer la gestion pour réduire le risque de tout effet environnemental possible.

Le Règlement sur les activités d’aquaculture précise les conditions auxquelles les exploitants en aquaculture doivent se plier pour installer, exploiter, entretenir ou retirer une installation aquacole, ou traiter leurs poissons contre les maladies et les parasites, ainsi que celles qui s’appliquent aux rejets de matières organiques en vertu des articles 35 et 36 de la Loi sur les pêches. Le Règlement permet aux exploitants en aquaculture de procéder ainsi dans le cadre de restrictions précises visant à éviter, à réduire et à atténuer tout dommage possible aux poissons et à l’habitat du poisson. Ce règlement impose également à l’industrie des exigences précises en matière de surveillance environnementale et d’échantillonnage.

Santé Canada doit approuver tous les pesticides et médicaments vétérinaires avant leur mise en marché, soit par l’intermédiaire de son Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire ou de la Direction des médicaments vétérinaires.

Les pesticides sont réglementés conformément à la Loi sur les produits antiparasitaires. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada mène des évaluations rigoureuses reposant sur la science avant la mise en marché pour déterminer si les risques liés à l’utilisation des pesticides sont acceptables. Santé Canada affiche des exigences environnementales, comme des restrictions en matière d’utilisation, sur l’étiquette des pesticides pour atténuer les risques environnementaux.

Les médicaments vétérinaires sont réglementés conformément à la Loi sur les aliments et drogues et ils font l’objet d’évaluations préalables à la mise en marché pour établir leur innocuité, leur qualité et leur efficacité. De plus, les substances dont l’utilisation est approuvée dans les produits réglementés conformément à la Loi sur les aliments et drogues peuvent être visées par le Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles, conformément à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, pour en évaluer les impacts environnementaux éventuels.

Sur le plan de la salubrité des aliments, le programme d’inspection de l’Agence canadienne d’inspection des aliments surveille constamment les produits aquacoles vendus sur le marché pour s’assurer que les limites de résidus pour les produits antiparasitaires et les médicaments établies par Santé Canada n’ont pas été dépassées et que les produits ne contiennent pas de produits chimiques illégaux.

Pêches et Océans Canada, Santé Canada et Environnement et Changement climatique Canada ont également conclu une entente interministérielle conformément à laquelle ils collaborent pour réglementer l’utilisation sécuritaire des pesticides et des médicaments dans le domaine de l’aquaculture.

Le site Web de Santé Canada comprend une liste des médicaments vétérinaires approuvés pouvant être utilisés par les aquaculteurs, un registre public des pesticides dont l’utilisation est autorisée au Canada et une base de données consultable des étiquettes de produits indiquant les conditions en vertu desquelles les produits peuvent être utilisés.

Des renseignements supplémentaires figurent sur les pages Drogues en aquaculture et Pesticides et lutte antiparasitaire de Santé Canada.

L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire évalue les données sur les propriétés chimiques des pesticides et leur toxicité pour l’environnement de même que celles portant sur leur devenir dans le milieu (c’est-à-dire ce qui leur arrive une fois introduits dans l’environnement) pour établir si et comment un pesticide peut être utilisé en aquaculture, sans poser de risques inacceptables. Les directives et les restrictions figurant sur l’étiquette du produit reposent sur cette évaluation et indiquent comment utiliser le pesticide pour éviter les risques inacceptables. Les restrictions peuvent comprendre des prescriptions concernant les zones tampons ou des conseils liés à des éléments comme le calendrier et la fréquence de traitement ou le dosage du produit. Les pesticides doivent être utilisés conformément aux directives figurant sur l’étiquette.

Les bureaux régionaux de Santé Canada encouragent et surveillent la conformité à la Loi sur les produits antiparasitaires au moyen d’enquêtes, d’inspections et de consultations. Ils sont chargés de contrôler l’utilisation, la vente et l’importation des produits, d’effectuer sur place des inspections pour vérifier l’utilisation et l’entreposage des produits, de réaliser des tests sur les produits et les échantillons environnementaux pertinents (comme des sédiments, de l’eau et des poissons) et de sensibiliser le public, les responsables locaux et les groupes de producteurs aux exigences en matière de réglementation. Lorsqu’il y a des infractions à la loi ou à la réglementation, des mesures coercitives appropriées sont prises.

Des renseignements supplémentaires figurent sur le site Web de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada.

Des agents pathogènes se trouvent naturellement dans les milieux d’eau douce et marins. Comme dans tous les types d’élevage, le processus d’élevage des poissons comme le saumon comprend un certain nombre de pratiques d’élevage visant à garantir le bien-être des animaux et à veiller à ce que les poissons soient en bonne santé tout au long du cycle de production. Ces pratiques comprennent notamment l’utilisation d’aliments nutritifs de grande qualité, la création d’un milieu de croissance peu stressant et, lorsque les tests diagnostiques le justifient, le recours à des antibiotiques prescrits par un vétérinaire contre les agents pathogènes bactériens.

Au Canada, les antibiotiques ne peuvent être utilisés que lorsqu’ils sont requis pour combattre des maladies. Ils ne peuvent jamais être utilisés pour stimuler la croissance. Les vétérinaires peuvent seulement prescrire des médicaments pour traiter les poissons d’élevage ayant été approuvés aux fins de vente légale par Santé Canada, conformément à la Loi sur les aliments et drogues. Auparavant, la plupart des agents pathogènes bactériens touchant les poissons d’élevage étaient traités au moyen d’antibiotiques. Cependant, à l’heure actuelle, les vaccins peuvent prévenir la majeure partie des maladies bactériennes. Cette nouvelle façon de faire a considérablement réduit la quantité d’antibiotiques utilisés et atténué le risque que les bactéries présentes dans la nature deviennent résistantes aux antibiotiques. Toutefois, certaines maladies (comme la pourriture de la bouche) ne peuvent toujours pas être traitées car aucun vaccin n’existe. Dans d’autres cas, les vaccins ne réussissent pas toujours à guérir la maladie ou ne sont pas disponibles, comme c’est le cas de la maladie rénale bactérienne. Dans ces cas, les aquaculteurs dépendent encore des antibiotiques pour traiter les animaux infectés.

Les pesticides sont conçus pour nuire à l’activité des parasites ou pour les éliminer. Comme de nombreux parasites, dont le pou du poisson, sont naturellement présents dans les écosystèmes aquatiques, il est toujours possible que des espèces « non ciblées » étroitement liées (c’est-à-dire les animaux non visés exposés au pesticide) soient touchées (tel que le homard qui, comme le pou du poisson, est un crustacé). Avant d’être autorisés aux fins d’utilisation, les pesticides doivent faire l’objet d’une évaluation des risques rigoureuse de la part de Santé Canada, afin de déterminer s’ils peuvent être préoccupants pour l’environnement et la santé humaine. Si le risque pour les animaux « non visés » est faible par rapport aux avantages du traitement du parasite, le produit est mis en marché. Toutefois, s’il est prouvé que le produit utilisé a des répercussions écologiques importantes, son utilisation sera visée par des restrictions ou le produit sera interdit. À l’heure actuelle, seuls deux pesticides pleinement homologués sont autorisés pour traiter les parasites en aquaculture (c’est-à-dire le pou du poisson) au Canada : PARAMOVEMD (peroxyde d’hydrogène 50 % stabilisé) et SalmosanMD (azaméthiphos 47,5 %, un organophosphate). Ce produit à base de peroxyde d’hydrogène ne tue pas le pou du poisson, mais il entraîne une paralysie mécanique par laquelle le pou se décroche du saumon. Des analyses ont montré que PARAMOVEMD n’est pas persistant dans l’environnement et qu’il se décompose rapidement pour produire de l’oxygène et de l’eau, ses deux composants. Ainsi, on a conclu que ce produit ne devrait pas avoir de répercussions sur le homard. Le pesticide à base d’organophosphate, lorsqu’utilisé conformément aux directives figurant sur l’étiquette, tue le pou du poisson (par paralysie musculaire), mais il ne tue généralement pas les espèces non visées. Il ne persiste pas dans l’environnement assez longtemps pour avoir une incidence sur les populations locales d’invertébrés. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le devenir et les effets éventuels dans le milieu aquatique, veuillez consulter l’Examen des risques environnementaux mené en 2013 par Les Burridge, Ph. D.