Groupe de travail technique sur la santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre
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- Résumé
- Introduction
- Objectifs
- Portée
- Questions précises
- Réunions et activités du GTTSP
- Réalisations du GTTSP à l’égard de ses objectifs, de la portée des travaux et des questions précises qui lui ont été soumises
- Réalisations par rapport aux questions précises soumises au GTTSP
- Conclusions
- Annexe 1 – Liste des membres du Groupe de travail technique sur la santé des poissons
- Annexe 2 – Mandat
- Annexe 3 – Sommaire de la lutte contre le pou du saumon (Lepeophtheirus salmonis) dans diverses administrations au Canada et à l’étranger
- Annexe 4 – État de la situation concernant le RVP, l’IMSC et le syndrome de la jaunisse; comparaison entre différentes administrations
- Annexe 5 – Présentation du docteur Craig Stephen sur les approches de gestion de la santé des poissons pouvant constituer des solutions de remplacement
- Annexe 6 – Rapport final de l’atelier vétérinaire
- Annexe 7 – Documents supplémentaires
Résumé
Le 4 juin 2019, Pêches et Océans Canada (le MPO) a annoncé la création d’un organisme consultatif autochtone et multipartite ainsi que de trois groupes de travail techniques ayant pour objectif de formuler des recommandations liées à la gestion de l’aquaculture en Colombie-Britannique. Parmi ces groupes, le Groupe de travail technique sur la santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre a été chargé des tâches suivantes :
- Effectuer un examen des régimes de gestion de la santé des poissons d’aquaculture marine à l’échelle internationale, notamment en ce qui concerne les exigences en matière de collecte de données, les normes et les paramètres de gestion, et les méthodes de gestion connexes relatives à la santé des poissons;
- Examiner les vérifications et les évaluations antérieures du régime de gestion de la santé des poissons du MPO;
- Recommander des améliorations au régime de gestion de la santé des poissons du MPO dans la région du Pacifique.
Ces examens et ces recommandations visaient à renforcer le rendement environnemental de la salmoniculture en Colombie-Britannique et à améliorer les résultats en matière de santé des poissons sauvages et d’élevage dans la région du Pacifique.
Les 12 membres du groupe de travail technique sur la santé des poissons (GTTSP) (l’un des membres a démissionné avant la fin du processus) possédaient une expérience et des antécédents professionnels diversifiés, et avaient différents points de vue en ce qui a trait à la salmoniculture, à la santé des poissons d’élevage et aux risques qu’ils présentent pour le poisson sauvage. Le GTTSP s’est réuni à dix reprises (en personne et/ou par téléconférence) pour débattre et discuter des documents qui ont été colligés et échangés, et pour entendre des exposés de divers spécialistes issus ou non du MPO au sujet des méthodes actuelles et des solutions de remplacement en matière de gestion de la santé des poissons. Les membres du groupe ont discuté de façon approfondie de questions précises liées à la lutte contre le pou du poisson dans les fermes aquacoles, entre autres des conditions des permis d’aquaculture relatives au pou du poisson. Ils ont également discuté des enjeux liés à l’orthoréovirus pisciaire (RVP) et à la surveillance des cas d’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et de syndrome de la jaunisse dans les installations aquacoles, en se penchant notamment sur les définitions de cas et sur les signes subcliniques (c.-à-d. qui ne sont pas assez prononcés pour être clairs ou facilement observables) de ces deux maladies. En outre, 17 vétérinaires et pathologistes vétérinaires provenant de partout au Canada et de l’étranger, qui ont assisté à un atelier distinct de deux jours en janvier 2020, ont procédé à un examen des définitions de cas de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse actuellement utilisées par le MPO. Ces vétérinaires et pathologistes vétérinaires étaient chargés de déterminer si les définitions de cas utilisées par le MPO étaient robustes et satisfaisaient aux normes et pratiques exemplaires internationales, y compris par rapport aux cadres réglementaires d’autres pays producteurs de saumon. (Le rapport de cet atelier figure à l’annexe 6.)
Dans l’ensemble, la participation aux discussions était élevée et les échanges actifs au sein du GTTSP. Dans le cadre des trois tâches assignées, la portée des discussions a fait ressortir plusieurs points de vue opposés, qu’il s’agisse de l’interprétation des données scientifiques ou des solutions appropriées en matière de gestion. Globalement, les discussions n’ont pas permis de résoudre les divergences de points de vue; il n’a donc pas été possible de parvenir à un consensus sur toutes les questions. Certains membres ont critiqué la composition du GTTSP, ainsi que le rôle du MPO agissant à la fois à titre de co-facilitateur et de secrétariat du processus, soulignant le risque de partialité pouvant en découler. Dans le cadre de l’une des dernières réunions du GTTSP, ces membres ont suggéré que, pour les futurs processus de consultation, le MPO s’appuie davantage sur les conseils indépendants d’intervenants externes. D’autres membres sont d’avis que l’expertise scientifique et réglementaire du MPO est nécessaire à toute discussion significative, et privilégient des approches structurées comme celles adoptées par le Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) pour élaborer des avis scientifiques qui guideront l’amélioration du rendement environnemental de la salmoniculture en Colombie-Britannique.
Dans le cadre des examens effectués, le GTTSP n’a pas cherché à attribuer une cote ou un quelconque classement visant à comparer le rendement environnemental de la salmoniculture en Colombie-Britannique à celui d’autres administrations. Il a toutefois convenu qu’il y avait place à l’amélioration en ce qui concerne la collecte de données et la production de rapports publics, les normes et paramètres de gestion, ainsi que les méthodes de gestion connexes en matière de santé des poissons, pour renforcer le rendement environnemental de la salmoniculture en Colombie-Britannique et améliorer les résultats sur le plan de la santé des poissons sauvages et d’élevage dans la région du Pacifique. Ainsi, le GTTSP s’est entendu sur la nécessité de solidifier les efforts de recherche scientifique, de collecte de données et de communication de données afin d’éclairer la prise de décisions et la réglementation au sein de ce secteur, d’accroître la transparence et de renforcer la confiance du public. Les membres du groupe conviennent qu’il faudrait envisager une gestion de l’aquaculture plus souple et axée sur le rendement à l’égard de la santé des poissons. Ils s’accordent également pour dire que les règlements qui régissent cette industrie doivent pouvoir être appliqués en temps opportun, et que les sanctions en cas de non-conformité doivent être proportionnelles à la nature de l’infraction.
En ce qui concerne les améliorations à apporter, les membres du GTTSP sont également parvenus à un accord majoritaire à l’égard des recommandations suivantes :
Recommandations précises au sujet des mesures que le MPO devrait mettre en œuvre dans le cadre de son programme de gestion des poissons d’aquaculture marine dans le Pacifique
- Améliorer la communication des activités de gestion de l’aquaculture et des données scientifiques connexes, et faire davantage appel à des avis externes concernant les éléments dont la communication est critique ainsi que les meilleures méthodes pour le faire;
- Évaluer la méthode de gestion adaptative du MPO, préciser les buts et objectifs du programme de vérification et réaliser des vérifications ciblées;
- Améliorer la clarté des données sur l’aquaculture et l’accès en temps opportun des parties externes aux rapports de vérification. On devrait s’efforcer d’accroître la participation des intervenants à l’égard de ces approches et des cibles fixées;
- Étudier les avantages, pour la santé des poissons, d’une gestion des piscicultures par zone et axée sur le rendement. Les membres reconnaissent qu’il existe un lien important entre les considérations liées à la gestion de la santé des poissons et les travaux du Groupe de travail technique sur la gestion par zone.
- Établir des collaborations avec les organismes externes pertinents afin d’accroître les fonds de renseignements du MPO sur des questions précises liées à la santé des poissons (p. ex. le dénombrement du pou du poisson chez les poissons sauvages);
- Établir des indices mesurables de la santé des poissons pouvant s’appliquer au poisson d’élevage (et au poisson sauvage). On reconnaît qu’il sera probablement nécessaire d’utiliser différents indices pour les poissons d’élevage et sauvages, et qu’il faudra tenir compte de la trajectoire globale de la maladie, de l’épidémiologie et des effets de l’infection, de l’espèce de poisson concernée et des paramètres utilisés au niveau de la population ou du système;
- Renforcer l’application des règlements sur l’aquaculture en ce qui a trait au pou du poisson, et imposer des sanctions appropriées en cas de non-conformité. Il faudrait envisager le recours à des contraventions et des amendes, ainsi qu’à des jachères obligatoires ou des récoltes dirigées obligatoires du poisson d’élevage lorsque des données biologiques pertinentes indiquent que ces mesures permettraient d’améliorer la santé des poissons;
- Soutenir l’élaboration d’outils permettant de retirer des cages à filet les poissons d’élevage dont le rendement laisse à désirer sans compromettre la santé et le bien-être des autres poissons;
- Mettre en œuvre un processus d’examen des conditions de permis de l’ensemble des installations aquacoles en vue d’appliquer les pratiques exemplaires recommandées en matière de gestion de la santé des poissons d’élevage en Colombie-Britannique, et ce, de façon uniforme à l’échelle de l’industrie, des collectivités et du gouvernement. Cet examen devrait permettre de comparer les conditions de permis de toutes les installations autorisées et de formuler des recommandations appropriées pour chaque type d’installation, en gardant à l’esprit que l’objectif est la gestion de la santé des poissons, quel que soit le type d’installation autorisée.
Recommandations précises concernant les conditions de permis relatives à la lutte contre le pou du poisson dans les fermes aquacoles
- Renforcer la mise en application des conditions de permis liées à la lutte contre le pou du poisson, à l’aide d’un langage précis et des outils permettant de faire appliquer les règlements (p. ex. amendes pécuniaires, contraventions en cas d’infraction, pêche dirigée obligatoire, etc.);
- Rehausser le niveau actuellement exigé de surveillance du pou du poisson, et envisager d’ajouter aux conditions de permis un seuil quant au nombre de poux du poisson à l’échelle de la ferme aquacole et par poisson;
- Exiger le dénombrement des poux du poisson avant et après le traitement afin de permettre au MPO de mieux évaluer l’efficacité des différents traitements et de surveiller et atténuer la résistance du pou du poisson à ces traitements;
- Exiger que les exploitants de fermes piscicoles soumettent leurs données environnementales afin d’appuyer une meilleure étude des causes de tout changement d’abondance des poux du poisson;
- Exiger la capture des poux du poisson par des moyens mécaniques;
- Reconnaître que la lutte antiparasitaire intégrée est une stratégie éprouvée pour combattre les organismes nuisibles en aquaculture comme en agriculture. Il devrait être indiqué, dans tout plan de lutte antiparasitaire intégrée portant sur les poissons, que les solutions autres que les traitements chimiothérapeutiques seront considérées par le vétérinaire autorisé et devront de préférence être utilisées, s’il y a lieu et si elles sont disponibles.
Autres recommandations en vue d’améliorer la lutte contre le pou du poisson et les connaissances connexes
- Le MPO devrait effectuer une surveillance spatiale et temporelle du pou du poisson chez les saumons sauvages, en plus d’évaluer ses effets potentiels sur la survie des poissons sauvages ainsi que l’efficacité de la lutte contre le pou du poisson chez les poissons d’élevage;
- Les résultats de toute surveillance du pou du poisson chez les saumons sauvages effectuée par l’industrie ou par une autre organisation en vertu d’un permis scientifique du MPO devraient être soumis au Ministère et rendus publics;
- Le MPO devrait mener ou soutenir des recherches visant à déterminer la viabilité des poux du poisson après un traitement au peroxyde d’hydrogène et après un retrait par bain ou traitement mécanique s’ils ne sont pas capturés ou éliminés par la technologie;
- Au moment d’établir les conditions liées à la lutte contre les agents pathogènes et les ravageurs, le MPO devrait tenir compte des normes élaborées par des organismes de certification internationaux indépendants pour la commercialisation des produits de l’aquaculture destinés aux consommateurs, ainsi que des normes relatives au bien-être animal des animaux d’élevage établies par l’Organisation mondiale de la santé animale et par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage du Canada. Les pratiques exemplaires internationales devraient ici constituer la norme minimale acceptable.
Recommandations précises concernant les mesures que le MPO devrait mettre en œuvre pour assurer une gestion de la santé du poisson des fermes aquacoles à l’égard du RVP, de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse
- Mener et appuyer des études par épreuve de provocation en laboratoire de l’orthoréovirus pisciaire (RVP) chez toutes les espèces de saumon du Pacifique, notamment pour examiner les effets physiologiques qui en résultent chez les poissons malades et infectés afin d’obtenir des renseignements clés quant aux répercussions possibles de ce virus et des maladies connexes sur la protection et la conservation d’une espèce donnée;
- Examiner les définitions de cas actuelles de l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et du syndrome de la jaunisse pour s’assurer qu’elles sont adéquates et conformes aux pratiques exemplaires internationales.
Autres recommandations au sujet des mesures que le MPO devrait mettre en œuvre
- Le MPO devrait collaborer avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour mettre en œuvre une surveillance ciblée visant à améliorer le dépistage précoce des maladies émergentes ainsi que les signes sublétaux ou précliniques de la maladie, le cas échéant.
Les principaux points de désaccord entre les membres du GTTSP concernent le rôle du RVP dans l’apparition des maladies du poisson en Colombie-Britannique; la mesure dans laquelle les signes subcliniques d’une maladie sont présents et constituent un prédicteur fiable des résultats en matière de santé; le rôle des conditions environnementales dans le développement des poux du poisson et la transmissibilité entre les populations d’aquaculture et les populations sauvages; et la mesure dans laquelle les poissons d’élevage affichant un faible rendement donnent un aperçu de la santé globale de la population ou du risque pesant sur la santé des saumons sauvages. Une section entière du présent rapport porte sur les points de désaccord entre les membres du GTTSP. Nous y présentons les différents points de vue des membres du GTTSP sur les sujets abordés, cela pouvant servir de contexte afin d’éclairer de futurs investissements en recherche en vue d’améliorer la base de connaissances et de réduire les incertitudes touchant les renseignements scientifiques dont nous disposons actuellement sur le rendement environnemental et la santé des poissons sauvages et d’élevage en Colombie Britannique.
Étant donné la vaste portée des travaux et la durée limitée de sa charge, le GTTSP reconnaît qu’il devra en faire davantage pour s’acquitter pleinement de son mandat. Certains membres recommandent que le MPO assure la mise en place d’un forum permanent à cette fin. Enfin, le GTTSP tient à souligner la réponse très efficace du MPO, qui a su intégrer pratiquement « en temps réel » certaines de ses recommandations relatives aux conditions de permis de 2020.
Avertissement
Le Groupe de travail technique sur la santé des poissons tient à souligner la contribution et l’expertise des délégués des Premières Nations qui ont participé aux réunions, et doit préciser que le contenu et les recommandations du présent rapport n’ont pas obtenu la validation du First Nations Fisheries Council de la Colombie-Britannique ni d’aucune Première Nation, y compris les Premières Nations dont les participants sont membres.
Introduction
Le 4 juin 2019, l’honorable Jonathan Wilkinson, ministre des Pêches et des Océans du Canada (ci-après le MPO ou le Ministère), a annoncé que le Ministère allait établir un groupe consultatif autochtone et multipartite (Indigenous and Multi-Stakeholder Advisory Body, ou IMAB). Ce groupe, qui serait présidé par Timothy Sargent, sous-ministre du MPO, serait chargé de formuler des recommandations au MPO pour renforcer le rendement environnemental de l’aquaculture en Colombie-Britannique. Trois groupes de travail techniques, chacun axé sur un enjeu clé de l’aquaculture devant être amélioré ou faire l’objet d’une plus grande collaboration, ont été créés pour appuyer les travaux de l’IMAB. L’IMAB et les groupes de travail techniques se devaient d’être inclusifs et de comprendre des représentants ou des délégués de la province de la Colombie-Britannique, des communautés autochtones, des organisations environnementales et de l’industrie de l’aquaculture. Le personnel du MPO a joué un rôle de secrétariat en plus de présenter des renseignements à titre de membre d’office de ces groupes. Ces groupes de travail techniques se sont respectivement penchés sur :
- Les méthodes de gestion par zone de l’aquaculture;
- Les technologies de rechange liées à la production de poissons d’aquaculture;
- La santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre.
Initialement, le mandat de ces trois groupes de travail devait prendre fin en décembre 2019, mais cette date a été reportée à la fin de mars 2020 afin de permettre la poursuite des discussions et l’élaboration d’un avis. Chaque groupe de travail technique a présenté son rapport final en mai 2020.
Le présent rapport met l’accent sur les recommandations et les discussions du groupe de travail technique sur la santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre (ci-après le GTTSP). Le GTTSP était composé de deux coprésidents, de 12 membres initiaux (un membre ayant démissionné juste avant la fin du processus), de huit membres d’office issus de la fonction publique (du MPO et de l’ACIA) et de trois employés de soutien administratif du MPO (annexe 1). Le mandat du GTTSP, que les membres ont finalisé et approuvé le 13 septembre 2019, a établi les principes directeurs, les objectifs, la portée, le calendrier, la gouvernance et les responsabilités du groupe de travail (annexe 2). Des renseignements sur d’autres documents de réunion, y compris les ordres du jour, les procès-verbaux, les documents d’information et certaines publications, sont présentés à l’annexe 7.
Objectifs
Le GTTSP s’était fixé les objectifs suivants :
- Offrir aux participants une tribune pour discuter des mesures actuelles et prévues du MPO liées aux changements relatifs à la gestion de l’aquaculture, et leur permettre de fournir des conseils et de communiquer de l’information pour éclairer le processus décisionnel du Ministère;
- Favoriser le dialogue, améliorer la compréhension des enjeux complexes liés à la gestion de l’aquaculture, et préciser les responsabilités communes ainsi que les rôles respectifs des membres du GTTSP;
- Cerner les possibilités de collaboration et de partenariat en matière de gestion de l’aquaculture en Colombie-Britannique.
Portée
La portée des travaux du GTTSP englobait la santé et le bien-être des poissons d’élevage, ainsi que les répercussions possibles (p. ex. les infections ou maladies causées par des virus, des bactéries, des parasites, etc.) du poisson d’élevage sur la santé des stocks de poissons sauvages. Le GTTSP a été chargé des tâches suivantes :
- Effectuer un examen des régimes de gestion de la santé des poissons d’aquaculture marine à l’échelle internationale, notamment en ce qui concerne les exigences en matière de collecte de données, les normes et les paramètres de gestion, et les méthodes de gestion connexes relatives à la santé des poissons;
- Examiner les vérifications et les évaluations antérieures du régime de gestion de la santé des poissons du MPO;
- Recommander des améliorations au régime de gestion de la santé des poissons du MPO dans la région du Pacifique, notamment :
- Évaluer les justifications et les paramètres sur lesquels on s’appuie pour mesurer la santé des poissons;
- Recommander des normes et des paramètres pour assurer le suivi des données, produire des rapports et améliorer la rigueur et la transparence des données;
- Recommander des mesures visant à « accroître la certitude » à l’égard de la santé des poissons, à réduire les risques ou à atténuer les effets négatifs potentiels;
- Recommander des façons d’améliorer la détection, l’intervention et la gestion en ce qui a trait à la santé des poissons;
- Recommander des règles plus claires en matière de conformité et des sanctions en cas de non-conformité.
Questions précises
En plus des objectifs généraux et de la portée des travaux décrits ci-dessus, le GTTSP s’est vu confier la tâche d’examiner certaines questions techniques précises, dont les suivantes :
Lutte contre le pou du poisson dans les fermes aquacoles
- Quelles sont les recommandations du GTTSP à l’intention du Ministère pour renforcer les conditions de permis relatives au pou du poisson en 2020 et 2022Note de bas de page 1?
Orthoréovirus pisciaire – Inflammation des muscles squelettiques et cardiaques – Syndrome de la jaunisse
- Quelles sont les recommandations du GTTSP à l’intention du Ministère à l’égard d’un programme de surveillance des cas d’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et de syndrome de la jaunisse dans les fermes aquacoles? Quels sont les tests précis dont le Ministère pourrait envisager l’application pour détecter les signes subcliniques (c.-à-d. qui ne sont pas assez prononcés pour être clairs ou facilement observables) de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse, et à quelle fréquence?
- Quelles sont les mesures de gestion recommandées si des signes subcliniques de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse sont détectés dans une ferme aquacole?
- Quelles sont les mesures que recommande le GTTSP si des cas d’orthoréovirus pisciaire (RVP) de souche norvégienne ou islandaise sont détectés chez des saumons d’élevage? Quel serait le seuil d’intervention (c.-à-d. combien de poissons devraient être déclarés positifs avant que l’on intervienne)?
Réunions et activités du GTTSP
Pour s’acquitter de son mandat, le GTTSP a organisé dix réunions en personne et/ou par téléconférence. Les membres du GTTSP ont demandé à des experts du MPO et d’autres organisations de leur fournir des renseignements pertinents, notamment sous forme d’exposés, et ils ont colligé et échangé de la documentation par courriel pour appuyer leurs discussions. De plus, le GTTSP a organisé, en janvier 2020, un atelier de deux jours réunissant 17 vétérinaires et pathologistes vétérinaires afin d’examiner les définitions de cas actuelles pour deux maladies associées au RVP (soit l’IMSC et le syndrome de la jaunisse) et de s’assurer que ces définitions sont robustes et qu’elles sont conformes aux normes et pratiques exemplaires internationales, y compris par rapport aux cadres réglementaires d’autres pays producteurs de saumon. Avant de mettre la dernière main au présent rapport, le GTTSP a présenté aux membres de l’IMAB, en février 2020, un rapport d’étape provisoire dans lequel il sollicitait également leur avis.
Le GTTSP s’est penché sur certaines améliorations générales que le MPO pourrait apporter à ses régimes actuels de gestion de la santé des poissons sauvages et d’élevage, mais les discussions ont porté principalement sur la lutte contre certains agents pathogènes et ravageurs (c.-à-d. les questions techniques dont le groupe de travail avait été chargé). En raison de contraintes de temps, le GTTSP n’a pas eu l’occasion d’examiner en profondeur les mesures de gestion qui permettraient de contrer les effets de certains facteurs tels que le changement climatique ou la dégradation de l’environnement sur la santé du poisson d’élevage, ou encore d’aborder les répercussions des interactions entre les poissons d’élevage et les poissons sauvages sur la santé de ces derniers à divers stades de leur cycle biologique ou dans des habitats précis.
Les membres du GTTSP possédaient une expérience et des antécédents professionnels diversifiés, et avaient différents points de vue en ce qui a trait à la santé du poisson d’élevage et des risques qui en découlent pour le poisson sauvage. Des observateurs étaient également autorisés à assister aux réunions du groupe. Les participants se sont grandement impliqués dans les discussions, que ce soit dans le cadre des réunions ou par courriel à la suite de celles-ci, alors que les sujets abordés étaient souvent très vastes et invariablement complexes. Ces discussions ont souvent fait ressortir des opinions opposées en ce qui concerne l’interprétation des données scientifiques et la formulation de recommandations de gestion appropriées. Des détails précis sur divers points d’opposition et de désaccord sont inclus dans le présent rapport et dans la documentation connexe afin de servir de contexte aux mesures de suivi ou aux discussions futures.
Réalisations du GTTSP à l’égard de ses objectifs, de la portée des travaux et des questions précises qui lui ont été soumises
En ce qui concerne les objectifs et la portée des travaux énoncés ci-dessus, les réunions du GTTSP ont permis aux participants de discuter des mesures actuellement mises en œuvre par le MPO dans la région du Pacifique pour la gestion de la santé des poissons d’élevage, d’échanger de l’information pour éclairer les discussions, et de formuler un avis à l’intention du MPO. Les débats du groupe de travail ont été appuyés par des exposés présentant notamment des renseignements sur les régimes actuels de gestion de la santé des poissons de l’Agence canadienne d’inspection des alimentsNote de bas de page 2 (ACIA) et la région du Pacifique du MPONote de bas de page 3. Afin de situer les régimes actuels de gestion de la santé des poissons dans un contexte international, les membres du groupe de travail ont examiné, notamment dans le cadre d’exposés qui leur ont été présentés, différentes approches utilisées dans d’autres pays pour la surveillance et la gestion d’enjeux particuliers touchant la santé des poissons (annexes 3 et 4). En outre, l’un des exposés présentés portait sur des approches pouvant constituer une solution de remplacement en matière de gestion de l’aquaculture et de la santé des poissons sauvages (annexe 5), mais le mandat du GTTSP ne prévoyait pas suffisamment de temps pour explorer pleinement les avantages potentiels des méthodes connexes ou la façon dont elles pourraient être mises en œuvre au Canada dans la région du Pacifique. Néanmoins, certains membres ont exprimé leur intérêt à ce que le MPO tente d’appliquer, dans le cadre d’un projet pilote, une approche conceptuelle élargie et holistique touchant divers aspects de la santé du poisson, ainsi qu’un cadre de gestion de la santé des animaux aquatiques. Les renseignements examinés visaient également à éclairer la prise en considération de la mise en œuvre d’une gestion par zone de l’aquaculture.
L’information consultée et les échanges entre les participants ont mis en lumière les complexités de la gestion de la santé des poissons d’élevage, et ont permis de mieux comprendre les rôles et les responsabilités des divers participants et des processus internes du MPO et de cerner des possibilités de collaboration accrue entre les différents groupes d’intervenants qui pourraient renforcer les résultats en matière de gestion de la santé.
Un consensus n’a pas été atteint à l’égard des questions précises qui ont été soumises au groupe de travail. De façon très générale, les membres appuient une augmentation des efforts liés à la recherche, à la surveillance et à la mise en application des règlements, ainsi qu’une approche plus holistique en matière de gestion de l’aquaculture. La suite du présent rapport traite des différents sujets sur lesquels un consensus a été atteint, et ceux pour lesquels il n’y a pas eu consensus.
Examen du programme de gestion des poissons de l’aquaculture marine dans le Pacifique
Le GTTSP a consulté le site Web du MPO pour examiner les documents du Ministère concernant la gestion de l’aquaculture, la description de son Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons, les résultats d’une vérification menée en 2017 par AusVet, le rapport de 2018 « L’élevage du saumon » de la commissaire à l’environnement et au développement durable, ainsi que les progrès réalisés par le MPO pour mettre en œuvre les recommandations découlant des vérifications. Étant donné la grande diversité des points de vue et d’importantes divergences d’opinions, les membres du GTTSP ont seulement atteint un consensus à quelques occasions, mais se sont majoritairement accordés sur plusieurs mesures précises que le MPO devrait mettre en œuvre dans le cadre de son régime de gestion de l’aquaculture marine dans le Pacifique.
Recommandations précises relatives aux mesures que le MPO devrait mettre en œuvre dans le cadre de son régime de gestion des poissons d’aquaculture marine dans le Pacifique
- Améliorer la communication des activités de gestion de l’aquaculture et des données scientifiques connexes, et faire davantage appel à des avis externes concernant les éléments dont la communication est critique ainsi que les meilleures méthodes pour le faire;
- Évaluer la méthode de gestion adaptative du MPO, préciser les buts et objectifs du programme de vérification et réaliser des vérifications ciblées;
- Améliorer la clarté des données sur l’aquaculture et l’accès en temps opportun des parties externes aux rapports de vérification. On devrait s’efforcer d’accroître la participation des intervenants à l’égard de ces approches et des cibles fixées;
- Étudier les avantages pour la santé des poissons d’une gestion des fermes aquacoles par zone et axée sur le rendement. Les membres reconnaissent qu’il existe un lien important entre les considérations liées à la gestion de la santé des poissons et les travaux du Groupe de travail technique sur la gestion par zone.
- Établir des collaborations avec les organismes externes pertinents afin d’accroître les fonds de renseignements du MPO sur des questions précises liées à la santé des poissons (p. ex. le nombre de poux du poisson chez les poissons sauvages);
- Établir des indices mesurables de la santé des poissons pouvant s’appliquer au poisson d’élevage (et au poisson sauvage). On reconnaît qu’il sera probablement nécessaire d’utiliser différents indices pour les poissons d’élevage et sauvages, et qu’il faudra tenir compte de la trajectoire globale de la maladie, de l’épidémiologie et des effets de l’infection, des différentes espèces de poissons et des paramètres utilisés au niveau de la population ou du système;
- Renforcer l’application de la réglementation sur l’aquaculture en ce qui a trait au pou du poisson, et imposer des sanctions appropriées en cas de non-conformité. Il faudrait envisager le recours à des contraventions et à des amendes, et le recours à des mesures comme des jachères obligatoires ou des récoltes dirigées obligatoires du poisson d’élevage, en nous appuyant sur des données biologiques appropriées qui montrent les avantages de ces mesures sur la santé des poissons;
- Soutenir l’élaboration d’outils permettant de retirer des cages à filet les poissons d’élevage qui montrent un faible rendement de façon à ne pas compromettre la santé et le bien-être des autres poissons;
- Mettre en œuvre un processus d’examen des conditions de permis de l’ensemble des installations aquacoles pour faire en sorte que les pratiques exemplaires recommandées en matière de gestion de la santé des poissons d’élevage soient appliquées à toutes les organisations (industrie, collectivités, gouvernement) qui font l’élevage de poissons en Colombie-Britannique. Cet examen devrait permettre de comparer les conditions de permis de toutes les installations autorisées et de formuler des recommandations appropriées pour chaque type d’installation, en gardant à l’esprit que l’objectif est la gestion de la santé des poissons, quel que soit le type d’installation autorisée.
Voici certains des principaux points de divergence et autres sujets nécessitant de plus amples discussions :
- Les membres ont exprimé différents points de vue quant à l’importance relative des « poissons à faible rendement » : par rapport au nombre de poux du poisson dans les fermes aquacoles; en tant qu’indicateur de la santé de la population; quant à leur possible utilisation en tant que « sentinelles de la santé des poissons » pour la surveillance de signes subcliniques de maladie et/ou comme source d’infection des poissons d’élevage et sauvages;
- Les membres ne se sont pas entendus sur la pertinence d’investir davantage de ressources gouvernementales dans la gestion de la santé des poissons d’élevage, certains arguant que le niveau actuel de surveillance était suffisant, compte tenu de la conformité généralement élevée de l’industrie en Colombie-Britannique. D’autres membres, qui étaient d’avis contraire concernant la conformité de l’industrie, ont recommandé un niveau accru de surveillance et de supervision pour s’assurer que les pratiques d’aquaculture demeurent viables malgré les risques émergents et les attentes accrues du public en matière de transparence et de production de rapports par les organismes de réglementation;
- Les opinions divergeaient quant à savoir si la lutte contre le pou du poisson par le MPO devrait viser non seulement la surveillance et le signalement de l’espèce Lepeophtheirus salmonis, mais aussi de l’espèce Caligus, et à savoir si le pou du poisson devrait faire l’objet d’une surveillance chez les populations de hareng du Pacifique;
- Les participants ne s’entendaient pas sur les meilleures mesures de gestion à adopter pour que les sanctions liées à toute non-conformité aux conditions de permis puissent être appliquées de façon rapide et efficace – surtout en l’absence de certains des outils réglementaires suggérés, dont la récolte accélérée ou obligatoire ou l’imposition d’amendes;
- La majorité des membres appuyaient la mise en place d’une base de données publique hébergée par le MPO intégrant toutes les sources de données sur la santé des poissons d’élevage et sauvages. Toutefois, certains étaient préoccupés par les défis techniques associés à l’intégration des données recueillies auprès de sources multiples dans une base de données unifiée, et par le fait qu’une grande importance devrait être accordée au contrôle et à l’assurance de la qualité, à la méthode de collecte et aux plans de relevé, puisque ces aspects pourraient déformer ou influencer l’utilisation et l’interprétation des données colligées. Quoi qu’il en soit, les membres soutenaient largement l’idée de compiler et de diffuser une liste des diverses sources de données accessibles au public;
- Certains membres se sont dits préoccupés par le fait que le MPO ne fasse pas suffisamment appel aux Premières Nations et aux parties intéressées, et ont suggéré d’inclure un plus grand nombre d’intervenants. Par conséquent, le MPO devrait revoir attentivement ses stratégies de mobilisation auprès des Premières Nations et des intervenants;
- Les participants ont discuté de façon approfondie de la robustesse relative du régime de gestion de l’aquaculture en Colombie-Britannique qui, par rapport aux programmes d’autres pays producteurs de saumon, se limitait à la surveillance du RVP, de l’IMSC, du syndrome de la jaunisse et du pou du poisson (voir les annexes 3 et 4). Certains aspects de cette question n’ont pas pu être comparés ou n’ont fait l’objet d’aucune discussion;
- Les membres du GTTSP ont convenu qu’il était souhaitable de continuer à améliorer le régime de gestion actuel du Canada.
Amélioration de la communication, de l’échange des données et des collaborations de recherche
Une préoccupation récurrente que de nombreux participants au GTTSP ont exprimée au MPO concernait son manque perçu de transparence et certaines lacunes en matière de communication des données relatives à l’aquaculture en Colombie-Britannique; ils reconnaissaient toutefois que des contraintes financières et de dotation pouvaient y être pour quelque chose. Comme il est mentionné plus haut, le GTTSP recommande que le MPO améliore la façon dont les renseignements liés à l’aquaculture sont actuellement communiqués aux intervenants externes. Plusieurs suggestions ont été formulées pour donner suite à cette recommandation :
- Embaucher un consultant externe chargé de vérifier et d’évaluer la stratégie de communication actuelle du MPO en matière d’aquaculture, et de recommander des améliorations. Cette vérification porterait entre autres sur les ressources financières et humaines, les politiques, les liens avec l’ACIA et les défis ou lacunes technologiques;
- Parallèlement, cette vérification mobiliserait de nombreux intervenants afin de déterminer, par différents moyens, leurs intérêts concernant l’échange de données, une information à jour et personnalisée, et une collaboration dans le cadre des projets de recherche et de leurs résultats;
- Selon les constatations découlant de la mise en œuvre des deux suggestions précédentes, le MPO devrait apporter les améliorations qui s’imposent pour répondre le mieux possible aux besoins des différents groupes d’utilisateurs.
Plusieurs des membres ont également critiqué la difficulté d’accéder à l’information, l’absence de mises à jour « en temps réel » ou d’accès à l’information et aux données les plus récentes, ainsi que le fait que les données proviennent d’une « source unique » (c.-à-d. les processus du Ministère). Les membres appuyaient fermement l’idée d’adopter une base de données ouverte (c.-à-d. accessible au public) où consigner l’information sur la santé des poissons afin de favoriser l’échange de données entre toutes les parties intéressées, ainsi que de mettre à profit les programmes existants en mettant l’accent sur les données en temps réel provenant de sources multiples (ou du moins autant que possible, puisque certaines restrictions pourraient s’appliquer à certaines données, par exemple aux résultats des tests liés aux maladies réglementées par l’ACIA). Par exemple, il a été suggéré que les données recueillies au moyen des permis de pêche scientifique soient mises à la disposition de l’équipe de Gestion de l’aquaculture afin d’éclairer ses décisions et d’accroître la transparence et la communication de l’information auprès du public.
En ce qui concerne la recommandation d’accroître la recherche et la collecte de données, quelques suggestions précises ont été formulées, l’accent étant mis sur l’acquisition de connaissances sur la santé des poissons sauvages et d’élevage. Il faudrait accroître la surveillance de la santé des poissons d’élevage, des poissons sauvages et des poissons d’écloserie. Cette surveillance doit être conçue de manière à fournir des renseignements sur la santé des poissons (p. ex. prise en compte du contexte écologique, de la saisonnalité, du cycle biologique, des espèces, des voies de transmission, etc.), et devrait s’appuyer sur la collecte de données sur les poissons effectuée dans le cadre d’autres programmes (p. ex. permis de pêche scientifique). Il est important que toute évaluation de la santé ou des maladies de différentes populations de poissons (c.-à-d. le poisson d’élevage ou sauvage) tienne compte des différents milieux et s’appuie sur différentes techniques. Par exemple, la détection des maladies cliniques chez les poissons sauvages peut être difficile, mais elle est possible avec un programme de surveillance efficace, et elle peut permettre de répondre à des questions épidémiologiques importantes, notamment en ce qui concerne le rôle de la maladie dans les interactions entre les prédateurs et leurs proies. Par conséquent, certains membres du GTTSP ont recommandé que l’on tienne compte différemment des répercussions de tout degré de préjudice physiologique au sein des populations de poissons d’élevage qu’au sein des populations sauvages, compte tenu des différences importantes de leurs cycles biologiques. Pour des raisons éthiques et humaines, le bien-être du poisson d’élevage et du poisson sauvage doit être pris en compte et traité de façon prioritaire (p. ex. réduire le stress et la mortalité inutiles des poissons); il a donc été recommandé que des spécialistes du bien-être animal participent étroitement à ces consultations.
Réalisations par rapport aux questions précises soumises au GTTSP
Lutte contre les poux du poisson dans les fermes aquacoles
Afin d’éclairer les recommandations relatives aux améliorations à apporter aux conditions de permis se rattachant aux poux du poisson pour les permis de 2020 et 2022, le GTTSP s’est vu présenter un aperçu des connaissances scientifiques sur le pou du poisson et des mesures de lutte antiparasitaire dont il fait actuellement l’objet en Colombie-Britannique, ainsi qu’un résumé des problèmes de conformité liés à lutte du MPO contre les poux du poisson, et une compilation des activités de surveillance et de lutte antiparasitaire visant les poux du poisson dans diverses administrations au Canada et à l’étranger (annexe 3).
À la lumière de ces renseignements, le GTTSP a tenu de longues discussions sur l’élaboration d’un avis à l’intention du MPO relatif à la gestion de l’aquaculture et aux façons de renforcer et d’améliorer la lutte contre les poux du poisson dans les fermes aquacoles de la Colombie-Britannique. Les membres du groupe de travail se sont accordés sur un certain nombre de changements proposés aux conditions de permis.
Recommandations précises concernant les conditions de permis relatives à la lutte contre le pou du poisson dans les fermes aquacoles
- Renforcer la mise en application des conditions de permis liées à la lutte contre le pou du poisson, à l’aide d’un langage précis et des outils permettant de faire appliquer les règlements (p. ex. amendes pécuniaires, contraventions en cas d’infraction, infractions dirigées, pêche dirigée, expéditive ou obligatoire, etc.);
- Rehausser le niveau actuellement exigé de surveillance des poux du poisson, et envisager d’ajouter aux conditions de permis un seuil quant au nombre de poux du poisson à l’échelle de la ferme aquacole et par poisson;
- Exiger le dénombrement des poux du poisson avant et après le traitement afin de permettre au MPO de mieux évaluer l’efficacité des différents traitements et de surveiller et atténuer la résistance du pou du poisson à ces traitements;
- Exiger que les exploitants en aquaculture soumettent leurs données environnementales afin d’appuyer une meilleure étude des causes de tout changement d’abondance des poux du poisson;
- Exiger la capture des poux du poisson par des moyens mécaniques;
- Préciser que, dans le cadre de tout plan intégré de lutte antiparasitaire, une stratégie dont l’efficacité est d’ailleurs éprouvée en aquaculture comme en agriculture, que les solutions de lutte antiparasitaire autres que les traitements chimiothérapeutiques seront considérées par un vétérinaire autorisé et devront de préférence être utilisées, s’il y a lieu et si elles sont disponibles.
Autres recommandations en vue d’améliorer la lutte contre le pou du poisson et les connaissances connexes
- Le MPO devrait effectuer une surveillance spatiale et temporelle de la prévalence de poux du poisson chez les saumons sauvages, en plus d’en évaluer l’impact possible sur la survie des poissons sauvages ainsi que l’efficacité de la lutte contre les poux du poisson chez les poissons d’élevage;
- Les résultats de toute surveillance des poux du saumon sauvage, effectuée par l’industrie ou toute autre organisation en vertu d’un permis scientifique du MPO, devraient être soumis au Ministère et rendus publics;
- Le MPO devrait mener et appuyer des recherches pour déterminer la viabilité d’une intervention après le traitement au peroxyde d’hydrogène et après élimination des poux du poisson par bain ou traitement mécanique, dans les cas où la technologie ne permet pas de les capturer ou de les éliminer;
- Pour établir les conditions liées à la lutte contre les agents pathogènes et les ravageurs, le MPO devrait tenir compte des normes élaborées par des organismes de certification internationaux indépendants chargés d’étudier la commercialisation des produits de l’aquaculture destinés aux consommateurs, ainsi que les normes relatives au bien-être animal établies par l’Organisation mondiale de la santé animale et le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage du Canada. Les pratiques exemplaires internationales devraient ici constituer la norme minimale acceptable.
Plusieurs de ces points d’entente du GTTSP se sont par la suite reflétés dans les conditions de permis liées aux poux du poisson pour l’année 2020, le MPO ayant délivré ces permis le 29 février 2020Note de bas de page 4. Ces nouvelles conditions imposent désormais des exigences accrues en matière de surveillance et de signalement du nombre de poux du poisson, notamment afin d’évaluer l’efficacité des traitements et de prévenir la résistance du pou du poisson aux médicaments et aux pesticides. Le permis comporte maintenant un libellé plus précis concernant les mesures d’atténuation à prendre et les échéanciers à respecter si le nombre de poux du poisson dépasse le seuil fixé, ce qui devrait permettre d’accroître la mise en application des règlements en cas de non-conformité.
Voici certains des principaux points de divergence et sujets nécessitant de plus amples discussions :
- Certains participants étaient en profond désaccord quant à une condition du permis de 2020 permettant de dépasser le seuil autorisé de poux du poisson pendant un certain temps durant le déploiement de mesures d’atténuation visant le saumon sauvage;
- Les participants ont soulevé différents points de vue concernant le recours à des agents chimiothérapeutiques pour lutter contre le pou du poisson. Plusieurs étaient d’avis que l’on devait accorder la priorité aux méthodes non chimiothérapeutiques pour traiter les infestations de poux du poisson, tandis que d’autres appuyaient une approche de lutte antiparasitaire intégrée (LAI) tenant compte de nombreux facteurs, dont le bien-être du poisson, et utilisant à la fois des méthodes chimiothérapeutiques et non chimiothérapeutiques;
- On ne s’entendait pas sur les seuils du nombre de poux du poisson toléré, particulièrement eu égard aux facteurs tels que les répercussions écologiques (y compris l’impact des traitements) sur les poissons sauvages et le recours à l’approche de précaution.
- Les opinions divergeaient considérablement quant à ce qui constitue un niveau approprié de surveillance, se fondant sur un nombre limité de ressources, et à savoir qui devrait assumer les coûts de cette surveillance;
- Certains membres étaient en désaccord avec le fait que le MPO et d’autres organismes emploient leurs propres vétérinaires autorisés, sachant qu’il s’agit d’une profession autoréglementée assortie d’obligations professionnelles envers les clients et les patients.
- L’industrie collecte actuellement d’importantes données environnementales sur le terrain, y compris certaines données recueillies en continu et en temps réel, mais les membres du GTTSP ont des opinions divergentes concernant les pratiques exemplaires de collecte et de déclaration des données environnementales, notamment en raison de la nature souvent interrompue de ces données (p. ex. variations dans le temps, fréquence des mesures, taux de changement des paramètres mesurés, etc.);
- Les membres appuyaient généralement l’objectif ambitieux de capturer 100 % de poux du poisson viables délogés à la suite de traitements mécaniques ou de bains, mais ne s’entendaient pas sur l’existence de la technologie nécessaire pour exécuter cette tâche ou sur la nécessité de capturer les poux du poisson délogés, qui pourraient ne plus être viables. Certains membres estimaient que la vérification de la non-viabilité devrait constituer une exigence liée à l’utilisation continue de ces techniques de traitement;
- Les participants ont convenu qu’il faudrait entreprendre des travaux de recherche pour « des poissons plus propres » dans la région du Pacifique, mais ne s’entendaient pas à savoir si c’est l’industrie, le gouvernement ou un autre organisme qui devrait financer ces recherches.
En outre, on s’entendait généralement sur le fait qu’il serait utile d’intégrer l’information pertinente sur la santé des poissons provenant de toutes les sources possibles dans une seule base de données accessible au public, mais aucune discussion n’a porté sur les façons d’en assurer la qualité.
Il est important de noter que bien que l’on ait discuté de l’exigence éthique de tenir compte de la santé et du bien-être des poissons d’élevage et de la nécessité que les vétérinaires déterminent les traitements appropriés à l’appui de cette exigence dans tous les aspects de la gestion, les membres du GTTSP n’ont pas eu tout le temps nécessaire pour fournir un avis consensuel sur la meilleure façon d’y parvenir.
Les membres ont souligné la diligence du MPO, qui s’est chargé de mettre à jour – pratiquement en temps réel – les conditions de permis pour 2020 en intégrant certaines des recommandations préliminaires du GTTSP et qui s’est engagé à renouveler les ces conditions de permis en 2022, après un examen plus approfondi des recommandations finales du GTTSP et des consultations connexes avec les Premières Nations, les ONG, l’industrie et d’autres intervenants.
Gestion de la santé des poissons dans les fermes aquacoles – RVP, IMSC, syndrome de la jaunisse
Afin d’éclairer les recommandations à l’intention du MPO concernant les questions précises qui ont été soumises au GTTSP concernant la surveillance et le traitement de l’orthoréovirus pisciaire (RVP), de l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et du syndrome de la jaunisse (aussi parfois appelé « jaunisse/anémie »), les membres ont examiné le programme actuel de gestion de la santé des poissons du MPONote de bas de page 5, en plus de compiler les exigences de surveillance et de traitement propres au RVP, à l’IMSC et au syndrome de la jaunisse établies par différentes administrations régissant l’aquaculture à l’échelle internationale (annexe 4).
Ces examens montrent que, par rapport aux administrations mondiales évaluées, la Colombie-Britannique est la seule qui a établi des exigences de signalement visant le syndrome de la jaunisse ou l’IMSC. Aucune autre administration n’impose une exigence réglementaire de surveillance et de signalement du sous-génotype du RVP présent dans le Pacifique Est. Pendant un certain temps, la Norvège a exigé que les cas d’IMSC soient déclarés à l’échelle nationale, jusqu’à ce que cette maladie devienne omniprésente dans ses eaux.
À la demande du GTTSP, un atelier réunissant 17 vétérinaires et pathologistes vétérinaires du milieu aquatique a été organisé pour examiner les définitions de cas du MPO pour l’IMSC et le syndrome de la jaunisse. Les membres du GTTSP ont nommé des vétérinaires qualifiés pour participer à cet atelier, en plus de choisir et nommer un animateur indépendant parmi une sélection de candidats. Ultimement, la sélection des participants à l’atelier était fondée sur leur expertise professionnelle indépendante, et non pas sur leur qualité de représentants d’une organisation ou d’un organisme de réglementation. L’atelier de deux jours s’est déroulé en janvier 2020 et un compte rendu des constatations des participants (annexe 6) a été soumis au GTTSP au début de mars 2020, avant la dernière réunion du groupe de travail. Les participants à l’atelier ne s’entendaient pas de façon unanime quant aux questions abordées, mais ils appuyaient majoritairement chacune des recommandations du GTTSP. Ils ont recommandé une classification supplémentaire relative au syndrome de la jaunisse, mais n’ont pas recommandé de modifier considérablement les définitions de cas actuellement utilisées par les vétérinaires du MPO.
Les participants à l’atelier ont recommandé une définition plus rigoureuse des cas relativement aux deux maladies en question, ainsi qu’un cadre plus robuste pour la détection et la classification futures de l’IMSC en Colombie-Britannique. Ces recommandations contrastent avec les préoccupations exprimées par un certain nombre de membres du GTTSP selon lesquelles la définition de cas de l’IMSC historiquement utilisée, exigeant des signes cliniques et/ou la mortalité, était indûment contraignante et échouait donc parfois à diagnostiquer certains cas réels d’IMSC. Le rapport de l’atelier soulignait la nécessité et l’importance de comprendre la pathogenèse de chaque diagnostic de maladie chez toutes les espèces de saumon sauvage, et soulignait en outre l’importance générale de mener des recherches en vue de combler les lacunes dans les connaissances sur les facteurs de virulence du RVP et d’autres agents pathogènes potentiels, ainsi que sur l’influence des processus environnementaux et écologiques dynamiques.
À la lumière de ces renseignements, le GTTSP a discuté de façon approfondie de l’élaboration d’un avis à l’intention du MPO relatif à plusieurs considérations liées à la gestion de la santé des poissons. De plus, on convient généralement qu’il demeure nécessaire d’évaluer les maladies nouvelles et émergentes et d’en rendre compte, notamment en informant l’ACIA de la confirmation et de la déclaration des maladies énumérées, et en favorisant une collaboration accrue entre le MPO et l’ACIA en ce qui concerne la recherche sur les maladies nouvelles et émergentes. Les membres se sont entendus sur un certain nombre de points, et ont proposé des recommandations relatives aux mesures que le MPO devrait mettre en œuvre pour assurer une gestion de la santé du poisson des fermes aquacoles à l’égard du RVP, de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse.
Recommandations précises relatives aux mesures que le MPO devrait mettre en œuvre pour assurer une gestion de la santé du poisson des fermes aquacoles à l’égard du RVP, de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse
- Mener et appuyer des études par épreuve de provocation en laboratoire de l’orthoréovirus pisciaire (RVP) chez toutes les espèces de saumon du Pacifique, y compris pour examiner les effets physiologiques qui en résultent chez les poissons malades et infectés afin d’obtenir des renseignements clés quant aux répercussions possibles de ce virus et des maladies connexes sur la protection et la conservation d’une espèce donnée;
- Examiner les définitions de cas actuelles de l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et du syndrome de la jaunisse pour s’assurer qu’elles sont adéquates et conformes aux pratiques exemplaires internationales.
Autres recommandations relatives aux mesures que le MPO devrait mettre en œuvre
- Le MPO devrait collaborer avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour mettre en œuvre une surveillance ciblée visant à améliorer le dépistage précoce des maladies émergentes ainsi que les signes sublétaux ou précliniques de la maladie, le cas échéant.
Les membres du GTTSP ont longuement débattu du rôle du RVP dans l’apparition des maladies du poisson en Colombie-Britannique, de la mesure dans laquelle les signes subcliniques des maladies sont présents et constituent un prédicteur fiable des résultats en matière de santé et du risque de transmission des agents pathogènes, du rôle des conditions environnementales dans le développement de la maladie et sa transmissibilité entre les populations d’aquaculture et les populations sauvages, ainsi que de la mesure dans laquelle les poissons d’élevage à faible rendement pouvaient donner un aperçu de la santé globale de la population ou du risque pesant sur la santé des saumons sauvages. Ces discussions ont fait ressortir certains points de vue opposés et ont mis en lumière certaines questions supplémentaires dont il était nécessaire de tenir compte, dont les suivantes :
- Certains participants au sein du GTTSP ont contesté les conclusions de l’atelier vétérinaire, notamment celle voulant que les états précliniques/subcliniques ne soient pas pertinents à des fins diagnostiques et réglementaires;
- Les membres du GTTSP ont exprimé des points de vue divergents au sujet des distinctions rapportées entre les variantes endémiques et exotiques du RVP, et concernant la capacité des méthodes documentées pour déterminer l’étiologie, l’origine et la virulence de la maladie. De plus, ils ne se sont pas entendus sur ce qui constitue une « souche étrangère » du RVP;
- Certains membres étaient en désaccord quant à la valeur et la nécessité d’une surveillance continue des différentes souches du RVP en Colombie-Britannique. Certains ont suggéré de surveiller tout changement lié aux façons dont se présentent les maladies liées au RVP en tant qu’indicateur précoce et fiable d’un changement dans la virulence du virus nécessitant un examen plus approfondi, y compris par séquençage génétique;
- Les membres étaient d’accord qu’il devrait y avoir une discussion de suivi sur l’établissement d’indices mesurables de la santé du poisson. Par contre, une longue discussion n’a pas permis de convenir des mesures à suivre pour établir de tels indices de la santé du poisson, et les membres n’ont pas discuté de ce que devraient être ces indices, ni de la manière ou du bien-fondé d’appliquer différents indices aux poissons sauvages et d’élevage;
- Les membres étaient largement en faveur de la poursuite des recherches sur le RVP dans le cadre d’expériences en laboratoire et de travaux visant à en déterminer les impacts physiologiques chez toutes les espèces de saumon du Pacifique, mais ils ne se sont pas entendus sur l’applicabilité des résultats de telles expériences chez le poisson sauvage;
- Les membres du GTTSP ont longuement débattu de certains facteurs pouvant constituer des biais, mais la question est demeurée irrésolue;
- Un important débat a également eu lieu sur les répercussions possibles du RVP, de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse sur la santé des populations de poissons sauvages;
- La validité des études par épreuve de provocation du RVP menées par les scientifiques du MPO a fait l’objet d’un débat considérable et non résolu, tout comme la discussion sur les maladies et les agents infectieux qui devraient faire l’objet d’un contrôle et au sein de quelles populations (d’élevage, sauvages ou d’écloserie);
- De plus, il sera nécessaire de recueillir de plus amples données sur la santé et l’environnement des poissons pour appuyer la vérification ciblée du MPO relative à l’IMSC et au syndrome de la jaunisse. Néanmoins, certains membres du GTTSP étaient d’avis que ces changements n’étaient pas suffisants pour répondre aux préoccupations.
Conclusions
Les membres du GTTSP reconnaissent que la formation de leur groupe de travail constituait une étape importante de l’engagement du MPO à renforcer la mobilisation des intervenants à l’égard des pratiques d’aquaculture et de la protection des stocks de poissons sauvages en Colombie-Britannique, et à en assurer la durabilité. Étant donné la vaste portée des travaux et la durée limitée de sa charge, le GTTSP reconnaît qu’il devra en faire davantage pour s’acquitter pleinement de son mandat. La plupart des membres recommandent une mobilisation continue des parties intéressées, d’une manière ou d’une autre, afin d’obtenir leurs points de vue sur la surveillance et la réglementation de l’aquaculture en Colombie-Britannique au-delà de la durée du mandat du GTTSP. Cette recommandation est assortie des suggestions suivantes :
- Une importance accrue devrait être accordée à la composition du groupe de travail. Le MPO devrait tenter d’équilibrer la représentation de l’industrie, du gouvernement, du milieu universitaire et des organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE), ainsi que d’autres intervenants potentiels. Plus précisément, les membres du GTTSP ont souligné la nécessité d’inviter à la table une diversité de groupes des Premières Nations afin d’assurer une représentativité plus complète des différents points de vue autochtones dans la région du Pacifique. De plus, on a fait remarquer à plusieurs reprises que les membres autochtones du GTTSP étaient des délégués des groupes des Premières Nations, mais n’en étaient pas des représentants ni des porte-parole. Puisqu’il s’agit d’un groupe de travail technique, les personnes consultées devraient posséder des connaissances écologiques traditionnelles ou une expertise scientifique relatives aux poissons d’élevage et sauvages en Colombie Britannique;
- Permettre aux membres de prendre des décisions relatives à la gouvernance interne du groupe de travail, y compris pour en déterminer le président, les réunions, les ordres du jour, le secrétariat, les codes de conduite et les autres rôles nécessaires à l’exécution du mandat. Le groupe pourrait notamment, selon le consensus, affecter un seul membre à chaque rôle, prévoir la rotation des rôles entre les membres, ou permettre aux membres de faire appel à des parties externes pour ces rôles. Certains membres du processus actuel ont critiqué le fait que le groupe de travail soit dirigé et présidé par le MPO et non par un facilitateur indépendant. D’autres membres étaient d’avis opposé, indiquant que le MPO se devait de diriger et présider le processus, compte tenu de sa responsabilité en matière de gouvernance et de réglementation au sein du secteur de l’aquaculture en Colombie-Britannique, et de sa responsabilité à l’égard du public;
- Permettre aux membres d’établir le nombre, la durée et le format des réunions, ainsi que de préciser l’orientation et les objectifs nécessaires à la réalisation du mandat;
- Fournir à chacun des membres les ressources appropriées, y compris un soutien financier, afin d’appuyer sa pleine participation au processus;
- Prévoir le temps nécessaire pour établir une culture de groupe qui facilitera par la suite le dialogue et la coopération;
- Reconnaître qu’un tel forum est assorti de ses propres objectifs et ne vise pas à remplacer les mécanismes réglementaires actuels régissant les efforts continus de mobilisation et de consultation du MPO.
Les membres ont dû composer avec d’importants défis qui ont empêché le processus de livrer de meilleurs résultats. Les deux principaux défis étaient les suivants : a) le court délai accordé aux membres pour parvenir à une compréhension commune de questions souvent vastes et complexes; b) les biais réels et perçus parmi les membres, qui ont donné lieu à des discussions souvent difficiles et ont empêché de dégager un consensus sur de nombreuses recommandations ou décisions. Néanmoins, la majorité des membres appuient les recommandations formulées dans le présent rapport, et apprécient le fait que certaines de ces recommandations ont pratiquement été intégrées en « temps réel » aux conditions d’octroi de permis de 2020 pour les exploitants de fermes aquacoles marines en Colombie-Britannique.
Enfin, les différents points de vue des membres du GTTSP pourront servir de contexte pour éclairer les futurs investissements en recherche visant à améliorer la base de connaissances à réduire les incertitudes associées aux renseignements scientifiques dont nous disposons actuellement sur le rendement environnemental et la santé des poissons sauvages et d’élevage en Colombie-Britannique.
Annexe 1 – Liste des membres du Groupe de travail technique sur la santé des poissons
Composition du Groupe de travail technique sur la santé des poissons (GTTSP)
Nom | Organisme d’appartenance | Rôle | Courriel |
---|---|---|---|
Dr. Carmel Lowe | MPO (Pacifique), Sciences | Coprésidente (membre d’office) | carmel.lowe@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Penny Greenwood | Agence canadienne d’inspection des aliments | Coprésidente (membre d’office) | penny.greenwood@canada.ca |
Nom | Organisme d’appartenance | Rôle | Courriel |
---|---|---|---|
Chad Fuller | Alliance de la Nation Okanagan | Délégué | cfuller@syilx.org |
Larry Johnson | Nuu-chah-nulth Seafood Development Corporation | Délégué (suppléant : Jared Dick) | larry.j@ncnseafood.com jared.dick@nuuchahnulth.org |
Richard Holmes | Cariboo Envirotech, Upper Fraser Fisheries Conservation Alliance | Délégué | carenvir@wlake.com |
Dr. Fred Kibenge | Collège vétérinaire de l’Atlantique, Université de l’Î. P. É. | Délégué | kibenge@upei.ca |
John Werring | Fondation David Suzuki | Délégué (suppléante : Kilian Stehfest) | jwerring@davidsuzuki.org kstehfest@davidsuzuki.org |
Sharon DeDominicis | Mowi Canada West | Déléguée (suppléants : Mark Sheppard; Alexandra Eaves; Kathleen Frisch) | Sharon.DeDominicis@mowi.com svsbook@shaw.ca; Alexandra.eaves@gmail.com; kathleen.frisch@cermaq.com |
Meghan Mills | Mowi Canada West | Déléguée | Meghan.Mills@mowi.com |
Dr. Brad Hicks | Aboriginal Aquaculture Association | Déléguée | bhicks@direct.ca |
Dr. Andrew Bateman | Fondation du saumon du Pacifique | Délégué (suppléant : Emiliano Di Cicco) | andrew.w.bateman@gmail.com Emiliano.DiCicco@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Anthony Farrell | Université de la Colombie-Britannique | Délégué | farrellt@mail.ubc.ca |
Dr. Michael Pawlik | Ministère de l’Agriculture de la C.-B., Centre de santé animale | Délégué (suppléante : Chelsea Himsworth) | Michael.Pawlik@gov.bc.ca Chelsea.Himsworth@gov.bc.ca |
Nom | Organisme d’appartenance | Rôle | Courriel |
---|---|---|---|
Dr. Kim Klotins | Agence canadienne d’inspection des aliments | Membre d’office | kim.klotins@canada.ca |
Dr. Kristi Miller-Saunders | MPO (Pacifique), Sciences | Membre d’office | kristi.miller-saunders@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Jay Parsons | MPO (AC), Aquaculture, Sciences | Membre d’office (suppléante : Sunita Khatkar) | Jay.Parsons@dfo-mpo.gc.ca sunita.khatkar@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Zac Waddington | MPO (Pacifique), DGGA | Membre d’office (suppléants : Sonja Saksida, Derek Price) | zac.waddington@dfo-mpo.gc.ca sonja.saksida@gmail.com |
Adrienne Paylor | MPO (Pacifique), DGGA | Membre d’office (suppléante : Kerra Shaw) | Adrienne.paylor@dfo-mpo.gc.ca kerra.shaw@dfo-mpo.gc.ca |
Roderick Haesevoets | MPO (ACN), DAA, Gérance | Membre d’office | roderick.haesevoets@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Kyle Garver | DFO, Pacific, Science | Ex-officio | kyle.garver@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Simon Jones | MPO (Pacifique), Sciences | Membre d’office | simon.jones@dfo-mpo.gc.ca |
Nom | Organisme d’appartenance | Rôle | Courriel |
---|---|---|---|
Anoma Patirana | MPO (Pacifique), DGGA | Secrétariat | Anoma.Patirana@dfo-mpo.gc.ca |
Ginny Van Pelt | MPO (Pacifique), DGGA | Secrétariat | Ginny.VanPelt@dfo-mpo.gc.ca |
Dr. Laura Sitter | MPO (Pacifique), DGGA | Secrétariat | Laura.Sitter@dfo-mpo.gc.ca |
Annexe 2 – Mandat
Groupe de travail technique sur la santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre – Ébauche de mandat – aux fins de discussion
Contexte et objectif
Le 4 juin 2019, le ministre des Pêches et des Océans (MPO) a annoncé une série de mesures relatives à la transformation de la gestion de l’aquaculture.
Le présent document décrit la structure et la fonction proposées du Groupe de travail technique sur la santé des poissons d’aquaculture marine et terrestre, chargé d’appuyer l’élaboration de nouvelles approches transformatrices en matière de gestion de l’aquaculture dans la région du Pacifique.
Principes directeurs
Le GTTSP a pour objectif de formuler et proposer des mesures concrètes en se fondant sur les principes suivants :
- Les recommandations sont élaborées et évaluées en s’appuyant sur les meilleures connaissances et données scientifiques disponibles.
- Les discussions font appel à un éventail de compétences stratégiques, techniques ou scientifiques dans les domaines pertinents à l’étude.
- Les recommandations sont élaborées et évaluées en fonction de leur capacité potentielle à améliorer la gestion de l’aquaculture, en tenant compte du fait que cette gestion peut et devra s’adapter au fil du temps.
- Les membres du GTTSP travailleront dans un esprit de collaboration et de consensus, mais ne seront pas tenus de parvenir à un consensus complet par rapport à toute proposition formulée.
Objectifs
Les principaux objectifs du Groupe de travail seront les suivants :
- Offrir aux participants une tribune pour discuter des mesures actuelles ou prévues du gouvernement fédéral liées à la transformation de la gestion de l’aquaculture, et leur permettre de fournir des conseils et de l’information afin d’éclairer le processus décisionnel du gouvernement.
- Favoriser le dialogue, améliorer la compréhension commune des enjeux complexes liés à la transformation de la gestion de l’aquaculture, et préciser les responsabilités partagées ainsi que les rôles respectifs des membres du GTTSP.
- Trouver des possibilités de collaboration et de partenariat pouvant contribuer à l’amélioration générale des mesures de gestion de l’aquaculture dans la région du Pacifique.
- Voici les tâches précises du GTTSP relatives à la santé des poissons, c’est-à-dire la santé et le bien être des poissons d’élevage (notamment en ce qui concerne les infections ou maladies causées par des virus, des bactéries, des parasites, etc.) ainsi que leurs répercussions possibles sur les stocks de poissons sauvages :
- Entreprendre un examen des régimes de gestion de la santé des poissons d’aquaculture marine à l’échelle internationale, notamment en ce qui concerne les exigences en matière de collecte de données, les normes et les paramètres de gestion, et les méthodes de gestion connexes relatives à la santé des poissons.
- Examiner les vérifications et les évaluations antérieures du programme de gestion de la santé des poissons du MPO.
- Formuler des recommandations visant une meilleure conformité aux meilleures normes possible en vue de transformer le régime de gestion de la santé des poissons dans la région du Pacifique, notamment en effectuant ce qui suit :
- Examiner ce qui est mesuré et pourquoi.
- Recommander des normes et des paramètres qui serviront à assurer le suivi des données, produire des rapports et améliorer la rigueur et la transparence des données.
- Recommander des mesures visant à « accroître la certitude » à l’égard de la santé des poissons, à réduire les risques ou à atténuer les effets négatifs potentiels.
- Recommander des façons d’améliorer la détection, l’intervention et la gestion en ce qui a trait à la santé des poissons.
- Recommander des règles plus claires en matière de conformité et des sanctions en cas de non-conformité.
Échéanciers
Le GTTSP déterminera et proposera des mesures s’appliquant à la fois dans l’immédiat et à plus long terme. Voici le calendrier proposé :
Réunion d’août :
- Présentation des membres.
- Examiner l’ébauche du mandat et fournir une rétroaction connexe sur celui-ci.
- Aborder les questions logistiques et organisationnelles, notamment : fournir une rétroaction relative aux tâches et aux échéanciers proposés; attribuer les tâches; discuter des sujets et des catégories qui feront partie des recommandations finales; déterminer les questions, les compétences et les analyses supplémentaires qui seront nécessaires; et cerner toute recommandation provisoire potentielle nécessitant des travaux avant la réunion de septembre.
- Planifier un examen des régimes de gestion de la santé des poissons d’aquaculture marine à l’échelle internationale, notamment en ce qui a trait aux exigences en matière de collecte de données, aux normes et aux paramètres de gestion, et aux méthodes de gestion connexes relatives à la santé des poissons, et examiner les vérifications et évaluations antérieures du programme de gestion de la santé des poissons du MPO.
Réunion de septembre :
- Examiner les documents de référence et en discuter, et discuter de la démarche qui sera utilisée pour établir les recommandations.
Réunion d’octobre :Préciser la démarche qui servira à établir les recommandations.
- Formuler des recommandations visant une meilleure conformité aux meilleures normes possible en vue de transformer le régime de gestion de la santé des poissons dans la région du Pacifique, notamment en :
- examinant ce qui est mesuré et pourquoi;
- recommandant des normes et des paramètres qui serviront à assurer le suivi des données, produire des rapports et améliorer la rigueur et la transparence des données;
- recommandant des mesures visant à « accroître la certitude » à l’égard de la santé des poissons, à réduire les risques ou à atténuer les effets négatifs potentiels;
- recommandant des façons d’améliorer la détection, l’intervention et la gestion en ce qui a trait à la santé des poissons;
- recommandant des règles plus claires en matière de conformité et des sanctions en cas de non conformité.
Réunion de novembre :
- Mettre la dernière main aux recommandations.
- Recommandations provisoires – à présenter au plus tard le 13 septembre 2019.
- Recommandations définitives – à présenter au plus tard le 15 novembre 2019.
- Discuter des collaborations et des partenariats à venir.
Gouvernance et composition
Le GTTSP sera composé de délégués de divers groupes autochtones et groupes d’intervenants : communautés autochtones, organisations environnementales, secteurs de l’industrie aquacole (poissons marins; mollusques et crustacés; poissons d’eau douce/aquaculture terrestre), Union des municipalités de la Colombie-Britannique, milieu universitaire, gouvernement de la Colombie Britannique. Le GTTSP sera présidé par un haut fonctionnaire du MPO, avec la participation de hauts fonctionnaires fédéraux en tant que membres d’office.
Le secrétariat du GTTSP produira un rapport à l’intention du groupe consultatif autochtone et multipartite (Indigenous and Multi-stakeholder Advisory Body; IMAB), présidé par le sous-ministre du MPO, sur les discussions tenues et les recommandations ayant été formulées, en prenant soin d’indiquer le degré d’accord ou de désaccord entre les membres concernant les avis formulés relativement aux différentes questions.
D’autres observateurs sont invités à écouter les discussions, mais seuls les membres pourront y participer.
Responsabilités des participants
Examiner l’information distribuée.
Participer aux réunions ou désigner un suppléant pour y assister – une fois par mois jusqu’à la fin de 2019.
Engager un dialogue ouvert et respectueux, en s’efforçant comprendre les points de vue des autres et d’être bien compris.
Informer leur organisation ou collectivité respective des activités et des résultats du GTTSP.
Déroulement des réunions
Il est prévu que le GTTSP se réunisse une fois par mois jusqu’à la fin de 2019. Toutefois, le président pourrait modifier ce calendrier au besoin. Les réunions auront lieu à Vancouver (Colombie-Britannique). Les téléconférences et les vidéoconférences seront utilisées dans la mesure du possible afin de réduire au minimum les besoins de déplacement. Le MPO fournira des services de secrétariat la tenue des réunions et la préparation des comptes rendus. Les membres seront invités à proposer des sujets à aborder dans le cadre des réunions. Le président sera responsable d’approuver les ordres du jour.
Production de rapports
Le président diffusera le compte rendu de chaque réunion aux membres du GTTSP par l’entremise du secrétariat fédéral.
Chaque membre du GTTSP sera également tenu de produire un rapport à l’intention de son organisation respective.
Dans les deux semaines suivant une réunion, le président/secrétariat fournira à tous les participants la version provisoire du compte-rendu de cette réunion, qui comprendra les recommandations et les mesures de suivi. Le GTTSP disposera de deux semaines pour examiner ce compte rendu provisoire avant qu’il soit approuvé.
Budget et questions financières
Le MPO couvrira les coûts directs des réunions (pour l’utilisation des salles de réunion et les frais techniques liés aux vidéoconférences/téléconférences).
Chaque participant sera responsable de ses propres coûts directs associés à la participation aux réunions du GTTSP, y compris les frais de déplacement, d’hébergement et de soutien administratif.
Annexe 3 – Sommaire de la lutte contre le pou du saumon (Lepeophtheirus salmonis) dans diverses administrations au Canada et à l’étranger
Sommaire des activités de lutte contre le pou du saumon (Lepeophtheirus salmonis) menées par diverses administrations au Canada et à l’étranger
Préparé par : Simon Jones, Ph. D
Le présent exercice vise à fournir un aperçu comparatif des stratégies utilisées et des outils disponibles dans différentes administrations pour lutter contre le pou du saumon dans les parcs en filet de la salmoniculture en mer. Les renseignements ci-inclus ont été obtenus auprès d’organismes de réglementation, de scientifiques et/ou de vétérinaires de la Norvège, de l’Irlande, de l’Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et de la Colombie Britannique.
L’information est résumée sous forme de tableaux, où sont indiqués les facteurs saisonniers qui sont pris en compte dans la surveillance du pou du saumon, les seuils au-dessus desquels un traitement est exigé, et si l’accès aux données est public ou non. On y précise également, pour chaque administration, l’autorité régissant la lutte contre le pou du saumon. Les méthodes médicinales et non médicinales de traitement et de contrôle qui sont utilisées dans chaque administration sont aussi résumées. Dans toutes ces administrations, la surveillance est effectuée au niveau des fermes aquacoles. Les données peuvent être présentées de manière agrégée afin d’obtenir des sommaires à l’échelle régionale.
Il existe des différences entre les administrations quant à la mesure dans laquelle les activités de gestion (p. ex. l’empoissonnement, la récolte, la mise en jachère et les traitements contre le pou du poisson) sont coordonnées entre les différentes zones (p. ex. les baies, les lacs, les fjords). Dans toutes les administrations, ces activités de coordination par zone sont régies par des ententes entre les organismes de réglementation et les exploitants, ou seulement entre les exploitants, et ne sont pas obligatoires en vertu de la loi. La justification d’une gestion par zone diffère d’une région à l’autre. Dans la baie de Fundy, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a instauré des zones de gestion de la baie à des fins aquacoles en réponse à des éclosions d’un virus infectieux causant l’anémie du saumon. Ailleurs, en Colombie-Britannique, la présence de plusieurs installations exploitées par une seule entreprise dans une zone donnée (p. ex. Quatsino, Clayoquot, Esperanza) facilite la coordination des mesures de gestion.
Région | Dates | SurveillanceNote de bas de page 6 | SeuilNote de bas de page 7 | Aut.Note de bas de page 8 | RapportNote de bas de page 9 | GestionNote de bas de page 10 | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
EMP. | RÉC. | JACH. | TRT | ||||||
Écosss | 1er févr.-30 juin 1er juill.-31 janv. | SEM, 5x5 | 0,5 fa 1,0 fa 2,0 fa3 6,0 fa4 |
CoGP CoGP AF(S)A AF(S)A |
PUB | utilisé | utilisé | 4 SEM | utilisé |
Irlande | 1er mars-31 mai 1er juin-28 févr. | 2/MOIS, 2x30 MOIS, 2x30 | 0,5 fo 2,0 fo |
DAFM | PUB | utilisé | utilisé | 4 SEM | utilisé |
Norvège – Ouest, Centre | Mi-avr.-31 mai 1er juin-mi-avr. | SEM, total x 20 SEM, total x 10 |
0,2 fa 0,5 fa |
ONSA | PUB | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé |
Norvège – Nord | Mi-mai-30 juin 30 juill.-mi-mai | SEM, total x 20 SEM, total x 10 |
0,2 fa 0,5 fa |
ONSA | PUB | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé |
Canada (N.-B.) | Toute l’année | SEM | - | AAP | PRIV | - | - | utilisé | - |
Canada (T.-N.-L.) | - | - | - | PRT | PRIV | - | - | utilisé | - |
Canada (C.-B.) | 1er mars-30 juin 1er juill.-28 févr. | 2/SEM, 3x20 MOIS, 3x20 | 3,0 tpm 3,0 tpm |
LP, RPA, CP | PUB | - | - | utilisé | - |
Région | NourritureNote de bas de page 11 | BainNote de bas de page 12 | Non chimNote de bas de page 13 | BioNote de bas de page 14 | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
BÉ | IVM | TFB | DFB | LFN | PXH | DTM | AZM | HL | TL | BAD | PPP | |
Écosse | utilisé | - | - | - | - | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | - | utilisé |
Irlande | utilisé | - | utilisé | - | - | utilisé | utilisé | - | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé |
Norvège | utilisé | - | utilisé | utilisé | - | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé |
Canada (N.-B.) | utilisé | utilisé | - | - | utilisé | utilisé | - | utilisé | utilisé | utilisé | - | utilisé |
Canada (T.-N.-L.) | utilisé | utilisé | - | - | utilisé | utilisé | - | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé | utilisé |
Canada (C.-B.) | utilisé | - | - | - | utilisé | utilisé | - | - | utilisé | - | utilisé | - |
Annexe 4 – État de la situation concernant le RVP, l’IMSC et le syndrome de la jaunisse; comparaison entre différentes administrations
Tableaux comparatifs – mesures prises par diverses administrations internationales nationales et internationales à l’égard du RVP, de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse
Pays/région | « Souche » de RVP présente | Description du diagnostic | Seuil d’intervention | Mesure de gestion |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | RVP-1a |
Le RVP étant un virus et non une maladie, il n’y a aucun diagnostic en tant que tel. Cette étape consisterait à détecter ou non la présence du RVP au moyen d’un test PCR. Pêches et Océans Canada (MPO) s’est engagé à mener une enquête ciblée de deux ans pour dépister le RVP de souche norvégienne et islandaise dans les écloseries. |
Aucun seuil d’intervention n’a été établi spécifiquement pour le RVP. Il faudrait seulement intervenir là où la maladie qui en résulte présente des signes cliniques (morbidité ou mortalité), le RVP lui-même n’étant pas une maladie. Remarque : Approche en cours d’examen Le MPO évalue actuellement le risque associé au transfert de poissons positifs au RVP des écloseries au milieu marin afin de déterminer si un seuil d’intervention sera fixé pour le RVP. |
Aucune. N’est pas signalé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), aux autorités provinciales ou au MPO. Le MPO n’impose actuellement aucune mesure de gestion, mais les titulaires de permis doivent déclarer tous les événements liés à la santé du poisson et à la mortalité. La RVP n’étant pas une maladie, aucune mesure n’est actuellement exigée si le virus est détecté en l’absence de maladie connexe. |
Côte Est du Canada Nouveau-Brunswick/ Terre-Neuve-et-Labrador/ Nouvelle-Écosse |
RVP-1a |
Puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, aucun diagnostic ne peut être posé. |
Aucun. Remarque : Approche en cours d’examen |
Aucune. Aucune mesure de gestion ni déclaration n’est exigée. En la seule présence du RVP (sans maladie), aucune restriction réglementaire ne touche le déplacement des poissons. N’est pas signalé à l’ACIA, aux autorités provinciales ou au MPO. |
État de Washington (É.-U.) | RVP-1a |
Puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, aucun diagnostic ne peut être posé. Pour dépister le RVP, le processus consiste à effectuer une PCR quantitative sur le fragment L1. Si le résultat est positif, on séquence le fragment S1 pour connaître l’origine du virus, ce qui, selon cet État, est facile à déterminer. L’État de Washington emploie les termes « Atlantique Nord » ou « exotique » pour décrire les souches du RVP-1 provenant de la Norvège ou de l’Islande, et le terme « endémique » pour décrire la souche présente dans le Pacifique Nord-Ouest. |
Surveillance des écloseries : Le dépistage du RVP n’est pas exigé pour les transferts à l’intérieur de l’État (à une exception près : dans une écloserie où un résultat positif au RVP-1 de la souche « Atlantique Nord » a été obtenu, un plan de surveillance de l’installation de 3 à 5 ans a été mis en œuvre afin de s’assurer que la situation soit réglée). Le dépistage des virus RVP-1 et RVP-3 est toutefois exigé pour tout transfert vers l’état de Washington de poissons provenant d’autres administrations. Lorsqu’un test de dépistage est exigé, la taille de l’échantillon est de 150 poissons.
Surveillance en milieu marin : L’État de Washington ne renouvellera pas les permis d’aquaculture pour l’élevage de saumon de l’Atlantique après 2022. À l’heure actuelle, il n’y reste que 2 parcs en filet de saumons de l’Atlantique, et ces poissons seront récoltés sous peu. L’aquaculture du saumon de l’Atlantique pourrait être remplacée par celle d’autres espèces indigènes, dont le saumon arc-en-ciel. Si tel est le cas, les plans prévoient le dépistage des agents pathogènes réglementés et du RVP-1 (qui n’est pas réglementé), une à deux fois par année par ferme aquacole (une telle mesure n’a jamais été exigée par le passé). |
Transfert du poisson des écloseries aux installations marines :
Dépistage en milieu marin (si une telle mesure est éventuellement exigée) : Aucune intervention ne sera exigée en présence de la souche « endémique » du RVP-1. Si l’on devait détecter la souche « Atlantique Nord » du RVP-1, l’intervention requise n’a pas été précisée pour l’instant. Selon le docteur Kenneth Warheit, directeur de la santé du poisson au sein du Washington Department of Fish and Wildlife (WDFW), « la méthode de gestion actuelle du WDFW à l’égard du RVP est conforme à ce qui est énoncé dans le livre blanc [intitulé Piscine Orthoreovirus (PRV) in the Pacific Northwest Appears to be of Low Risk to Wild Pacific Salmonids] », présenté ici à titre de référence : https://drive.google.com/file/d/ 1OxHv7GXddmEXA7pRH4N4MGACzdZUhUL8/view L’État de Washington cessera de renouveler les permis actuels d’élevage du saumon de l’Atlantique lorsqu’ils arriveront à échéance, en 2022. |
Norvège | RVP-1a et RVP-1b |
Puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, aucun diagnostic ne peut être posé. Ce virus, détecté chez le saumon d’élevage, est associé à l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et a aussi été observé chez des saumons sauvages ne présentant aucun symptôme d’inflammation cardiaque. La technique de détection du RVP s’appuie sur une méthode PCR. |
On n’exige ni le dépistage du RVP dans les écloseries ni la vaccination (aucun vaccin n’étant disponible). Un certain dépistage du RVP est toutefois effectué chez les plus petits poissons. Si le test est positif, le Service de santé du poisson prélèvera des échantillons afin d’effectuer une histopathologie visant à déterminer si des signes de l’IMSC sont présents. |
Aucune. N’est pas signalé à l’autorité compétente du pays (l’autorité norvégienne de sécurité alimentaire). Une telle déclaration était requise dans les environs de 2012, mais ce n’est plus le cas actuellement. Aucune mesure de gestion ni déclaration n’est exigée. En la seule présence du RVP (sans maladie), aucune restriction réglementaire ne touche le déplacement des poissons. |
Écosse | RVP-1a |
Bien que l’infection du virus RVP-1 soit associée à l’IMSC, la grande majorité des cas d’infection ne présentent pas cette maladie. Dans la plupart des cas où le RVP-1 a été détecté chez des salmonidés sauvages et d’élevage, aucune maladie n’est observée. L’IMSC n’a jamais été diagnostiquée chez les poissons sauvages. |
Aucune. L’infection au RVP-1 n’est pas une maladie répertoriée par l’Organisation mondiale de la santé des animaux (OIE), l’Union européenne ou l’Écosse. Il s’agit d’un virus largement répandu (chez le saumon sauvage et d’élevage, qu’il soit en santé ou non). |
N’est pas signalé à l’autorité compétente du pays (Marine Scotland). Aucune mesure de gestion ni déclaration n’est exigée. En la seule présence du RVP-1 (sans maladie), aucune restriction réglementaire ne touche le déplacement des poissons. Le Règlement Aquatic Animal Health (Scotland) Regulations 2009 exige que seuls les animaux en santé soient transportés d’une installation à une autre. |
Chili | RVP-1a et RVP-1b |
Puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, aucun diagnostic ne peut être posé. Ces virus sont considérés comme étant généralement omniprésents (chez les salmonidés sauvages et d’élevage) et ne sont, dans la majorité des cas, associés à aucune maladie. |
Aucune. |
Aucune. Ne sont pas signalés à l’autorité compétente du pays (Sernapesca). Aucune mesure de gestion n’est requise. En la seule présence du RVP (sans maladie), aucune restriction réglementaire ne touche le déplacement des poissons. |
Tasmanie | Jamais détecté |
Le virus n’y a jamais été observé, la Tasmanie sera exclue des sections suivantes. |
S. O. |
S. O. |
Pays/région | « Souche » de RVP présente | Description du diagnostic | Seuil d’intervention | Mesure de gestion |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | RVP-1a | Voici comment le MPO définit l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) chez les populations de saumon de l’Atlantique d’élevage :
|
N’est pas réglementée par l’ACIA à l’heure actuelle, mais cette dernière surveille les changements qui pourraient mener à une réévaluation des critères pour en assurer la réglementation au Canada. Pour le moment, le MPO n’a fixé aucun seuil d’intervention spécifiquement pour cette maladie. Si des signes cliniques (morbidité ou mortalité) sont causés par cette maladie, c’est à l’industrie d’intervenir de façon appropriée selon ses propres plans de gestion de la santé et ses procédures opérationnelles normalisées. |
N’est pas réglementée par l’ACIA à l’heure actuelle, mais cette dernière surveille les changements qui pourraient mener à une réévaluation des critères pour en assurer la réglementation au Canada. Le MPO ne dispose d’aucune mesure de gestion propre à un diagnostic positif d’IMSC, cette maladie n’ayant jamais encore entraîné de signes cliniques ni de mortalité en Colombie-Britannique. Le MPO exige toutefois que les cas d’IMSC lui soient signalés en cas d’événement lié à la santé du poisson ou d’un événement de mortalité. L’industrie est tenue d’élaborer et de suivre ses propres plans de gestion de la santé des poissons et procédures opérationnelles normalisées. |
Côte Est du Canada
Nouveau-Brunswick/ Terre-Neuve-et-Labrador/ Nouvelle-Écosse |
RVP-1a | Ne fait actuellement l’objet d’aucun diagnostic; pour ce faire, il faudrait au minimum que le virus soit associé à des signes cliniques et histologiques, et il faudrait avoir exclu toute autre maladie connue pouvant en être la cause. | Il n’existe aucun seuil d’intervention; n’est pas signalée à l’ACIA, aux autorités provinciales ou au MPO. N’est pas réglementée par l’ACIA à l’heure actuelle, mais cette dernière surveille les changements qui pourraient mener à une réévaluation des critères pour en assurer la réglementation au Canada. |
N’est pas signalé à l’ACIA, aux organismes provinciaux ou au MPO. Aucune mesure de gestion ni déclaration n’est exigée pour l’IMSC. |
État de Washington (É. U.) | RVP-1a | Pour obtenir ce diagnostic, il faudrait observer des signes cliniques, puis effectuer un examen histologique afin de repérer les indicateurs caractéristiques de l’IMSC, exclure les autres causes possibles et déterminer si le résultat au dépistage du RVP est positif. | Historiquement, le Washington Department of Fish and Wildlife (WDFW) ne recueillait pas d’échantillons indépendants auprès des installations marines, mais un programme à cette fin est prévu en 2020. Toutefois, d’ici là, tous les saumons de l’Atlantique auront été retirés des parcs en filet et ne feront plus l’objet d’une aquaculture marine, de sorte que cette surveillance dépendra de la présence d’autres espèces de poissons. À l’heure actuelle, le WDFW a le pouvoir d’exiger à l’industrie de déclarer les résultats des tests (y compris en ce qui concerne les symptômes associés à l’IMSC), mais il n’a jamais encore exercé ce pouvoir. Il n’existe actuellement aucun seuil d’intervention, et aucun cas d’IMSC n’a jusqu’à présent été signalé. |
Selon une déclaration du WDFW, aucune étude connue ne fournit la preuve que la présence du RVP dans les parcs en eau libre peut causer des dommages aux poissons sauvages, et l’IMSC n’a jamais été détectée chez le saumon indigène de l’État de Washington ou chez d’autres poissons que le saumon de l’Atlantique d’élevage. Le futur programme de surveillance du WDFW sera axé sur la santé du poisson et non sur l’IMSC (Dr Kenneth Warheit, comm. pers.), mais les symptômes de l’IMSC détectés feront l’objet d’une évaluation. |
Norvège | RVP-1a et RVP-1b | La Norvège considère l’IMSC comme une maladie endémique. La détection de la maladie peut s’appuyer sur sa présence soupçonnée sur le terrain (c.-à-d. des signes cliniques comme une hausse de la mortalité et de la morbidité à la suite d’une manipulation ou d’un événement stressant, et la présence de symptômes chez certains poissons). Une fois que toute autre maladie est exclue (p. ex. syndrome myasthénique congénital; maladie du pancréas), les lésions histologiques servent à confirmer le diagnostic. Toutefois, le Service de santé du poisson effectue aussi un dépistage chez des poissons « en santé », car l’IMSC est parfois difficile à détecter uniquement à l’aide de signes cliniques aux premiers stades. Le diagnostic chez un poisson individuel est établi par microscopie photonique (histopathologie). Le Service de santé du poisson examine alors entre 1 et 10 poissons fixés au formol. Un seul poisson ayant reçu un diagnostic d’IMSC suffit pour confirmer un diagnostic à l’échelle d’une ferme aquacole. |
Le gouvernement n’a fixé aucun seuil d’intervention. La Norvège considère que cette maladie est liée à l’élevage (étant uniquement constatée dans les fermes aquacoles), et qu’il n’a toujours pas été prouvé qu’elle existe chez le saumon sauvage, bien que cela n’ait pas fait l’objet d’une étude approfondie. |
Le signalement des cas d’IMSC n’est pas exigé. La Norvège considère qu’il s’agit d’une maladie liée à l’élevage. Il n’existe aucun traitement connu ni vaccin sur le marché. Si le Service de santé du poisson décèle des signes histologiques de l’IMSC aux premiers stades (signes précliniques), l’exploitant pourrait être appelé à mettre en œuvre des changements pour le reste du cycle de production, comme une diminution de la manipulation et le passage à une alimentation particulière. Une diminution de la manipulation et la réduction d’autres facteurs de stress peuvent atténuer l’intensité de l’éclosion de la maladie. |
Écosse | RVP-1a | L’IMSC est détectée en fonction de soupçons sur le terrain. Les signes cliniques de la maladie sont les suivants : comportement anormal de nage et anorexie entre 5 et 9 mois après le transfert en mer, signes d’affection circulatoire, cœur pâle, accumulation de liquide dans l’abdomen, foie jaune, rate enflée et ecchymoses dans le tissu adipeux périvasculaire. Une morbidité et une mortalité variant de négligeable à 20 % sont souvent observées. Des lésions histologiques significatives devraient être présentes avant de procéder au diagnostic de l’IMSC, et les autres causes doivent d’abord avoir été écartées (p. ex. syndrome myasthénique congénital; maladie du pancréas). Les lésions histologiques mineures seraient identifiées comme étant caractéristiques de l’IMSC, et le poisson serait surveillé afin d’observer si l’IMSC se propage sur le terrain. Le nombre de cas affichant une pathologie caractéristique de l’IMSC a diminué en 2018, plusieurs demeurant des affections subcliniques dont les signes pathologiques étaient très légers. |
L’Écosse considère qu’il s’agit d’une maladie liée à l’élevage, alors que le nombre de cas au sein de l’industrie est relativement faible et que la maladie n’a jamais été observée chez les saumons sauvages. Les mesures de gestion sont donc prises en charge par l’industrie, et non par le gouvernement écossais. L’IMSC ne figure pas en tant que maladie dans les listes de l’OIE ou au sein de l’UE. Le gouvernement écossais, qui a mis en place un programme de surveillance des maladies visant principalement à diagnostiquer les maladies émergentes et celles qui figurent à une liste de maladies dont les cas doivent être signalés, se charge d’analyser les échantillons de poissons moribonds. Si l’IMSC est diagnostiquée, les renseignements connexes sont fournis à l’industrie. C’est alors l’industrie qui détermine la mesure à prendre. |
Les cas ne sont pas signalés. Aucune mesure de gestion ni déclaration n’est exigée pour l’IMSC. Les mesures sont mises en œuvre par l’industrie. Le règlement Aquatic Animal Health (Scotland) Regulations 2009 exige que seuls les animaux en santé soient transportés d’une installation à une autre. |
Chili | RVP-1a et RVP-1b | Le Chili considère l’IMSC comme une maladie endémique. La maladie est détectée en fonction de soupçons sur le terrain (p. ex. hausse plus importante que prévu de la mortalité et de la morbidité). Les lésions histologiques et les résultats positifs au test PCR confirment les signes cliniques. | Aucun seuil d’intervention n’a été établi. | La mortalité connexe fait l’objet d’une déclaration hebdomadaire. Aucune mesure de gestion n’est requise pour l’IMSC. |
Pays/région | « Souche » de RVP présente | Description du diagnostic | Seuil d’intervention | Mesure de gestion |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | RVP-1a | Le syndrome de la jaunisse (aussi appelé jaunisse/anémie) est diagnostiqué au sein d’une population de saumon quinnat d’élevage en présence de mortalité attribuable à la maladie à l’échelle de la population, de lésions cliniques et histologiques qui sont caractéristiques de la maladie, et en l’absence d’éléments indiquant une maladie inflammatoire systémique. La pathologie clinique caractéristique du syndrome de la jaunisse comprend une coloration jaune anormale de la région périorbitaire et de la face ventrale. Les branchies et le foie sont très pâles (indiquant une anémie). L’histopathologie caractéristique comprend la nécrose des cellules épithéliales tubulo-rénales, et généralement certaines pathologies hépatiques connexes. |
N’est pas signalée à l’ACIA. Pour le moment, le MPO n’a fixé aucun seuil d’intervention spécifiquement pour cette maladie. Si des signes cliniques (morbidité ou mortalité) sont causés par le syndrome de la jaunisse, c’est à l’industrie d’intervenir de façon appropriée selon ses propres plans de gestion de la santé et ses procédures opérationnelles normalisées. |
N’est pas signalée à l’ACIA. Le MPO ne dispose d’aucune mesure de gestion propre à un diagnostic positif de syndrome de la jaunisse, cette maladie ayant jusqu’à présent causé de très faibles niveaux de signes cliniques ou de mortalité (< 0,05 %) en Colombie-Britannique. Le MPO exige toutefois que les cas de syndrome de la jaunisse lui soient signalés en cas d’événement lié à la santé du poisson ou d’un événement de mortalité. L’industrie est tenue d’élaborer et de suivre ses propres plans de gestion de la santé des poissons et procédures opérationnelles normalisées. |
Côte Est du Canada | RVP-1a | Aucun saumon du Pacifique n’y est élevé. |
S. O. |
S. O. |
État de Washington (É.-U.) | RVP-1a | Aucun saumon du Pacifique n’y est élevé. |
S. O. |
S. O. |
Norvège | RVP-1a et RVP-1b | Aucun saumon du Pacifique n’y est élevé. |
S. O. |
S. O. |
Écosse | RVP-1a | Aucun saumon du Pacifique n’y est élevé. |
S. O. |
S. O. |
Chili | RVP-1a et RVP-1b | Le Chili considère le syndrome de la jaunisse comme une maladie endémique. Cette maladie est détectée en fonction de signes cliniques (p. ex. jaunisse). |
Aucun seuil d’intervention n’a été établi. |
La mortalité connexe fait l’objet d’une déclaration hebdomadaire. Aucune mesure de gestion n’est requise pour le syndrome de la jaunisse. |
Annexe 5 – Présentation du docteur Craig Stephen sur les approches de gestion de la santé des poissons pouvant constituer des solutions de remplacement
Présentation du docteur Craig Stephen sur les approches de gestion de la santé des poissons pouvant constituer des solutions de remplacement [disponible en anglais seulement]
(PDF, 1.67 Mo)
Annexe 6 – Rapport final de l’atelier vétérinaire
Atelier visant à évaluer les définitions de cas du MPO relatives à l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) chez le saumon de l’Atlantique d’élevage et au syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat d’élevage en Colombie-Britannique
Dr Ian Gardner
28 et 29 janvier 2020
Vancouver (Colombie-Britannique)
Introduction
Cet atelier a été organisé pour donner suite à une recommandation formulée par le Groupe de travail technique sur la santé des poissons (GTTSP), mis sur pied par le ministre des Pêches et des Océans en août 2019, qui proposait de réunir un groupe de vétérinaires et de pathologistes vétérinaires qualifiés afin d’examiner les définitions de cas actuelles du ministère des Pêches et des Océans (MPO) relatives à l’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) et au syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique. Cet atelier avait pour objet d’examiner et, au besoin, de modifier les définitions de cas du MPO relatives à l’IMSC et au syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique en vue d’atteindre les objectifs de surveillance de ces maladies, et de comparer ces objectifs aux normes ou conventions internationales existantes. Cet atelier visait à recueillir les commentaires de vétérinaires autorisés du secteur des animaux aquatiques, de vétérinaires du secteur de la réglementation et de pathologistes vétérinaires du Canada, de la Norvège et des États-Unis.
L’atelier s’est déroulé sur une période de deux jours à Vancouver (Colombie-Britannique) à l’hôtel Pinnacle Hotel Harbourfront. Le facilitateur de l’atelier et les participants, tous des vétérinaires, y avaient été invités à la suggestion des membres du GTTSP, et provenaient de pays ayant une expérience pertinente par rapport à la question examinée. En outre, le facilitateur avait été sélectionné par un vote majoritaire du GTTSP parmi un bassin de candidats potentiels. Chacune des journées de l’atelier était consacrée à l’une des deux maladies à l’étude. Ces deux journées ont été structurées de façon semblable : les documents pertinents à la maladie étaient présentés aux participants, puis s’en suivaient des discussions de groupe. Certaines conversations avaient lieu en petits groupes, et d’autres réunissaient tous les participants. Plusieurs publications scientifiques ont été citées tout au long de ces conversations. Aux fins de référence, les documents cités sont énumérés à la fin du présent rapport.
À divers moments au cours de l’atelier, les membres ont été invités à voter sur différentes questions, y compris sur les définitions de cas provisoires. Ces votes ont été inscrits sous la forme « Oui », « Non » ou « Abstention ». L’animateur de l’atelier et l’un des participants de l’étranger se sont abstenus de voter. Là où des points de vue divergents empêchaient d’atteindre l’unanimité, les différentes opinions ont été consignées.
IMSC
Introduction et contexte
Des renseignements généraux sur l’expérience de la Colombie-Britannique relativement à l’IMSC et à la cardiopathie idiopathique ont été présentés dans le cadre de quatre exposés. Ces exposés ont fourni un historique et un aperçu du Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons du MPO, un résumé des données de vérification recueillies de 2002 à aujourd’hui, un examen de l’analyse histopathologique et des écueils connexes les plus courants, en plus de présenter une recherche indépendante sur les fermes aquacoles marines de saumon de l’Atlantique en Colombie-Britannique. Ces données de vérification montrent qu’au cours des dix dernières années, les diagnostics de cardiopathie idiopathique sont demeurés stables, environ 2 % des carcasses fraîches échantillonnées aux fins de vérification affichant des lésions histologiques. Les participants ne se sont pas entendus à savoir si au moins certains de ces cas pourraient être attribuables à l’IMSC (et non à une cardiopathie idiopathique), et si les données du Programme de vérification du MPO représentaient effectivement la situation en Colombie-Britannique ou comportaient des biais liés au choix des données présentées et des méthodes de collecte. Certains craignaient que de tels biais aient donné lieu à une sous-estimation de la prévalence de l’IMSC au sein des populations de poissons. En outre, puisqu’une seule étude longitudinale a jusqu’à présent été menée sur l’orthoréovirus pisciaire (RVP) et l’IMSC, la dynamique démographique du RVP et de l’IMSC au sein de la ferme aquacole concernée pourrait ne pas être représentative de la situation réelle en Colombie-Britannique. Les participants étaient autorisés à poser des questions et à formuler des commentaires pendant et après chacun des quatre exposés, ce qui suscitait souvent de courtes discussions. Le principal point de désaccord concernait la possible insuffisance d’éléments probants permettant de confirmer sans équivoque la présence de l’IMSC en Colombie-Britannique (voir la section 2b). Le nom des conférenciers, de même que les titres de leurs exposés respectifs, figurent à l’annexe 4 du présent rapport.
Voici la définition de cas de l’IMSC qu’utilise actuellement le MPO dans le cadre de son Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons :
Un diagnostic d’inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC) chez une population de saumons de l’Atlantique d’élevage est posé lorsque qu’il y a présence de mortalité attribuable à cette maladie au sein de la population, et/ ou présence de ses signes cliniques (p. ex. léthargie, nage anormale, anorexie) et que :
- Il y a présence de lésions microscopiques caractéristiques de la maladie (inflammation cardiaque +/- inflammation des muscles squelettiques sans inflammation systémique) déterminées par un histopathologiste;
- L’infection par RVP est confirmée, et les autres causes virales (p. ex. alphavirus des salmonidés; virus de la myocardite pisciaire) ont été écartées.
Il est souligné que dans le cadre du Programme de vérification du MPO, si deux poissons ou plus reçoivent un diagnostic histologique de cardiopathie idiopathique alors qu’il n’y a aucune preuve d’effets à l’échelle de la population (c.-à-d. signes cliniques ou mortalité), la cardiopathie idiopathique est consignée comme une « condition à noter » dans le rapport public du Programme. Ainsi, tout cas subclinique d’inflammation cardiaque est consigné par le Programme.
Des renseignements généraux sur l’expérience de la Norvège, du Chili, de l’État de Washington (É.-U.) et du Canada atlantique relativement à l’IMSC et à la cardiopathie idiopathique ont été présentés dans le cadre de quatre exposés. Ces présentations abordaient les définitions de cas (le cas échéant) et d’autres renseignements pertinents ayant trait à l’IMSC dans chacune de ces administrations. Les participants étaient autorisés à poser des questions et à formuler des commentaires pendant et après chacun des quatre exposés, ce qui donnait souvent lieu à de courtes discussions. Le nom des conférenciers, de même que les titres de leurs exposés respectifs, figurent à l’annexe 4 du présent rapport.
En Norvège, l’IMSC est diagnostiquée par l’identification de lésions histologiques caractéristiques au niveau du cœur et des muscles squelettiques. Aucune exigence d’intervention n’est associée à l’observation de signes cliniques, d’une mortalité accrue et de résultats positifs à un test de dépistage du RVP. Par ailleurs, il est peu probable qu’une exploitation aquacole soumette un poisson en santé à des fins de diagnostic, car l’industrie soumet des poissons aux fins d’analyse en cas de signes cliniques ou d’augmentation de la mortalité; cela n’étant pas nécessairement signalé à l’histopathologiste. Il n’existe aucun programme réglementaire d’échantillonnage systématique du saumon de l’Atlantique d’élevage en Norvège. On explique que puisque la Norvège a identifié et caractérisé la maladie (y compris sa prévalence et sa pathogenèse) sur une période de 20 ans, un examen histologique suffit pour poser un diagnostic. Les seules autres maladies dont on sait qu’elles causent des lésions semblables en Norvège sont la maladie du pancréas et la cardiomyopathie, qui peuvent toutes deux être distinguées sur le plan histologique et par le dépistage de leur étiologie virale respective (alphavirus des salmonidés; virus de la myocardite pisciaire). En Norvège, la présence subclinique de la maladie est caractérisée par la présence de lésions histologiques sans signes cliniques (y compris la pathologie clinique) ou mortalité accrue.
Au Chili, la définition de cas de l’IMSC chez le saumon de l’Atlantique est la suivanteNote de bas de page 15: « Cas soupçonné : présence de signes cliniques caractéristiques, résultat positif au RVP du test par RT-PCR, ou détection de lésions caractéristiques par histologie. Cas confirmé : résultat positif au RVP du test par RT-PCR, en plus de la détection de lésions caractéristiques par histologie, avec ou sans signes cliniques. Un diagnostic différentiel avec d’autres maladies cardiaques doit être effectué. Les principaux changements morphologiques comprennent la myocardite, la dégénérescence du myocarde, la myosite et la dégénérescence des muscles rouges. Il est possible qu’une nécrose multifocale hépatocytaire soit observée. » Un autre participant a souligné qu’au Chili, le diagnostic de l’IMSC repose uniquement sur la présence de lésions histologiques et du RVP, avec ou sans signes cliniques. Au Chili, la surveillance de toutes les maladies est effectuée par l’industrie, de façon passive, au moyen de laboratoires privés (autorisés par le Sernapesca). Ces laboratoires doivent soumettre un rapport annuel à l’autorité fédérale. En fonction des rapports de laboratoire, l’autorité fédérale établit les structures de signalement et de surveillance des maladies présentes à l’échelle du pays selon trois types de souches : exotiques, endémiques et émergentes. On estime que 20 % de toutes les mortalités de saumon de l’Atlantique d’élevage déclarées au Chili sont attribuables à des causes infectieuses et, de ce nombre, 4 % sont attribuées à l’IMSC. Le Chili ne réglemente pas la gestion de cette maladie.
L’État de Washington (É.-U.) et le Canada atlantique n’ont élaboré aucune définition de cas pour l’IMSC, ces deux administrations n’ayant encore jamais eu à composer avec cette maladie. En effet, l’IMSC n’a jamais été diagnostiquée dans ces régions.
Il n’existe actuellement aucune norme internationale relative au diagnostic de l’IMSC. L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), un organisme de normalisation reconnu, est le seul organisme international chargé de définir les cas de maladies animales répertoriées. À l’heure actuelle, l’OIE n’a toujours pas établi de définition de cas pour l’IMSC, cette maladie n’étant toujours pas inscrite sur la liste de l’OIE. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) ne réglemente pas actuellement le RVP. L’ACIA considère toutefois que le RVP et l’IMSC sont des maladies dont l’émergence est possible, et continue de surveiller les données scientifiques connexes.
En 2012, le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) a publié des renseignements sur l’IMSC dans un bulletin diffusé à l’échelle internationale. L’information fournie peut servir d’avis scientifique aux pays qui soutiennent le CIEM, mais ne constituent pas une définition de cas reconnue par les autorités compétentes à l’échelle internationale.
Discussion
La discussion à ce sujet s’est déroulée en grand groupe, tous les participants étant réunis à la même table, après quoi trois sous-groupes ont été formés pour poursuivre les débats. Les participants ont discuté de façon approfondie de l’état actuel des connaissances scientifiques relatives à l’IMSC en Colombie-Britannique, et plusieurs différents points de vue ont été exprimés tout au long du processus. Selon l’un des participants, le lien causal entre le RVP et l’IMSC est conclusif (ou du moins il y a une association statistique et spatiale très significative) à l’échelle mondiale. La majorité des participants estimaient que les preuves de l’occurrence de la souche norvégienne de l’IMSC en Colombie-Britannique étaient équivoques ou inexistantes, et que les études par épreuve de provocation en laboratoire n’avaient pas permis de produire des maladies cliniques ou des lésions microscopiques compatibles avec l’IMSC (comme en Norvège). Un participant a fait remarquer qu’à ce jour, à l’échelle mondiale, aucune étude de provocation en laboratoire n’a été en mesure de reproduire la manifestation clinique de l’IMSC. Le RVP utilisé dans les épreuves de provocation en Colombie-Britannique est considéré comme ayant une faible virulence.
La majorité des participants ont convenu qu’un diagnostic au niveau du poisson individuel n’était pas nécessaire pour l’instant compte tenu de l’incertitude en ce qui concerne la présence de l’IMSC en Colombie-Britannique et la composante infectieuse de cette maladie, qui porte à croire que plus d’un poisson serait affecté au sein d’un échantillon de vérification. Pour ces raisons, il est actuellement impossible de déterminer la prévalence et l’incidence de la maladie.
La majorité des participants étaient d’avis qu’il n’y avait pas assez d’éléments probants pour déterminer si l’IMSC était présente dans les eaux de la Colombie-Britannique, comme en témoigne le résultat du vote sur cette question.
En effet, les participants ont été invités à voter sur la question suivante : « Disposons-nous de suffisamment d’éléments probants pour démontrer que l’IMSC est présente à l’échelle de la population en Colombie-Britannique? » Voici les résultats du vote :
Oui : 2
Non : 14
Abstention : 2
Justification du « oui »
2 – Selon Di Cicco et ses collaborateurs (2017), des signes manifestes d’IMSC ont été observés chez des poissons morts et chez des poissons vivants (apparemment en bonne santé) provenant d’un échantillonnage longitudinal effectué dans une seule ferme aquacole en Colombie-Britannique.
Justification du « non »
14 – Il y a actuellement trop peu d’éléments probants pour confirmer la présence de la maladie en Colombie-Britannique; les données sur le terrain n’ont pas indiqué un tableau clinique semblable à celui de la Norvège; les essais de transmission en laboratoire réalisés avec un isolat canadien du RVP n’ont pas permis de produire des lésions caractéristiques de la maladie chez les poissons atteints.
À la suite de ce vote, et afin de poursuivre la discussion sur la définition de cas du MPO relatif à l’IMSC, les participants ont convenu qu’il n’était pas nécessaire de discuter du cas d’IMSC mentionné par Di Cicco et ses collaborateurs (2017) pour poursuivre l’examen de la définition de cas qui servira au diagnostic des cas futurs.
Les participants se sont réunis en petits groupes afin d’examiner et, au besoin, de modifier les définitions de cas existantes du MPO relativement à l’IMSC en Colombie-Britannique. Chacun des groupes a formulé des suggestions très semblables les unes des autres. Les participants ont accepté la suggestion de structurer la définition de cas sous forme d’un organigramme. Voici la définition de cas qui a été élaborée :
Programme de vérification du MPO : Étapes de diagnostic de l’IMSC à l’échelle d’une ferme aquacole marine
Si les cinq (5) situations suivantes sont vraies :
Signes cliniques (léthargie, anorexie, nage anormale) correspondant à la maladie et/ou mortalité à l’échelle de la ferme aquacole supérieure à la mortalité de référence attribuable à la maladie;
ET
Pathologie clinique compatible avec une affection circulatoire définie comme suit : cœur pâle, foie congestionné (présentant parfois une mince membrane gélatineuse), ascite (séro-sanguinolente), tube digestif vide, rate gonflée;
ET Si une IMSC est soupçonnée, le MPO demandera une histologie accélérée.
Les lésions microscopiques comprennent une inflammation cardiaque modérée à sévère – épicardite et endocardite dans la couche compacte et la couche spongieuse avec dégénérescence du myocarde et infiltration histiocytaire lymphocytaire +/- lésions des muscles squelettiques rouges sans inflammation systémique chez deux poissons ou plus;
ET
Confirmer que le poisson touché est infecté par le RVP;
ET
Écarter les autres causes de lésions similaires;
ALORS
Une vérification ciblée est effectuée – échantillon de 15 poissons morts et de 15 poissons vivants soumis aux fins d’une histopathologie accélérée de tous les organes normalement visés. Si l’histopathologie révèle une inflammation cardiaque modérée à sévère compatible avec l’IMSC +/- des lésions des muscles squelettiques rouges sans signe d’inflammation systémique chez plus de 50 % des poissons soumis (à l’évaluation accélérée de l’IMSC);
ALORS
Effectuer une analyse de PCR quantitative pour confirmer la présence du RVP, et effectuer le séquençage des 5 poissons affichant les valeurs de Ct les plus faibles. Cela conduit à un:
Diagnostic provisoire de l’IMSC. Cela conduirait à une:
Enquête continue sur le terrain ET essai de provocation en laboratoire
OÙ
S’il y a persistance de signes cliniques ou de mortalités attribuables à la maladie à l’échelle de la population ET les lésions sont reproduites en laboratoire
ALORS
Confirmation du diagnostic d’IMSC à l’échelle de la ferme aquacole.
Sinon, une nouvelle caractérisation de la maladie sera effectuée.
Les participants ont été invités à voter au sujet du diagramme de définition de cas proposé jusqu’à la ligne « diagnostic provisoire2 ». Voici les résultats du vote :
Oui : 14
Non : 2
Abstention : 2
Justification du « non »
Ces deux participants convenaient que le cheminement global du diagnostic était adéquat, étant toutefois d’avis :
- que ce cheminement initial devrait se terminer par un « diagnostic différentiel » et non un « diagnostic provisoireNote de bas de page 16»;
- qu’il ne devrait pas être nécessaire d’inclure les signes cliniques ou la mortalité, car ces critères sont plus contraignants et se traduisent par une détection moins sensible des cas. L’exigence qui se rattache à une hausse de la mortalité au-delà de la mortalité de référence constituerait une évaluation subjective. De plus, il serait inutile et coûteux de devoir exclure les autres virus, sachant que lesdits virus ne sont pas présents en Colombie-Britannique, et alors que rien n’indique le besoin de procéder à des tests pour examiner les facteurs environnementaux ou d’autres maladies.
Afin de parvenir à un consensus, les discussions se sont poursuivies en fonction des résultats du vote. Puisque la majorité des participants affirmaient catégoriquement que les signes cliniques et l’augmentation de la mortalité étaient essentiels à un diagnostic à l’échelle de la population, cette condition du diagnostic est demeurée dans l’organigramme. Comme la plupart des participants s’entendaient sur le cheminement proposé, un deuxième vote a été tenu.
Les participants ont cette fois été invités à voter au sujet du cheminement lui-même, et non sur sa nomenclature (c.-à-d. le diagnostic « provisoire » par rapport au diagnostic). Voici les résultats du vote :
Oui : 15
Non : 1
Abstention : 2
Justification du « non »
- Le participant est en désaccord avec l’inclusion des signes cliniques ou de la mortalité (comme c’était le cas dans le vote précédent).
Après ce vote, les participants ont longuement discuté et débattu des questions liées à l’épreuve de confirmation de la maladie. Cette discussion a fait ressortir plusieurs points de vue différents : bon nombre des participants estimaient que les tests de transmission effectués en laboratoire étaient essentiels, alors que plusieurs autres étaient d’avis contraire, estimant que le fait de démontrer la présence de la maladie sur le terrain suffisait. D’autres ont exprimé des opinions divergentes sur les épreuves moléculaires qui devraient être effectuées, et sur quels tissus.
Pour finir, les participants ont été invités à voter pour accepter le cheminement menant du « diagnostic provisoire2 » au « diagnostic confirmé », particulièrement en ce qui concerne l’inclusion d’études positives sur le terrain et en laboratoire. Voici les résultats du vote :
Oui : 12
Non : 4
Abstention : 2
Justification du « non »
- Deux participants étaient d’avis que les études par épreuve de provocation en laboratoire n’avaient pas été concluantes et qu’il faudrait donc ajouter un +/- (c.-à-d. « et/ou » au lieu de « et »).
- Selon l’un des participants, les données recueillies sur le terrain sont suffisantes pour confirmer la présence de la maladie sur le terrain, et une épreuve de provocation en laboratoire n’étant pas nécessaire.
- En dépit de toutes les étapes prévues, l’un des participants est d’avis qu’aucun diagnostic n’est possible compte tenu du peu d’information actuellement disponible, et que de plus amples recherches seraient nécessaires pour caractériser la maladie de façon beaucoup plus détaillée.
Conclusions et recommandations
Les discussions sur ce sujet ont suscité d’importants débats quant à l’état actuel des connaissances scientifiques relatives à l’IMSC en Colombie-Britannique. Les participants ne se sont pas entendus à l’unanimité sur certaines questions. Ils s’entendaient toutefois de façon claire et incontestée sur certains points importants, par exemple la nécessité de poursuivre les recherches sur les facteurs de risque liés à la manifestation clinique de l’IMSC. Trois facteurs de risque (manipulation mécanique du poisson, maladies concomitantes et conditions environnementales) ont été identifiés dans des études norvégiennes. Les participants recommandent que l’on poursuive les recherches sur l’IMSC et sa présence possible en Colombie-Britannique, en mettant l’accent sur la pathogenèse et la variation de la virulence en se fondant sur d’autres événements bien documentés en Norvège.
La majorité des participants ont voté en faveur d’une version révisée de la définition de cas de l’IMSC en Colombie-Britannique. La majorité des participants recommandent l’adoption de cette définition de cas dans le cadre du Programme de vérification du MPO. Tout futur cas présumé d’IMSC diagnostiqué en Colombie-Britannique dans le cadre de ce programme (selon le cheminement dans l’organigramme) déclencherait un test/contrôle de confirmation afin de pouvoir consigner et déclarer qu’il s’agit ou non d’un « cas confirmé d’IMSC » selon les processus décrits dans l’organigramme. Si le cas d’IMSC est confirmé, ces tests de confirmation/contrôle ne seraient plus requis pour poser les diagnostics subséquents.
Si aucun cas d’IMSC n’est confirmé à la suite des tests et de la surveillance, on suggère d’exiger une caractérisation officielle de la maladie (y compris un nom unique). L’inclusion d’une vérification ciblée de 15 poissons morts et de 15 poissons vivants aux fins de l’histopathologie, d’une PCR quantitative et d’un séquençage devrait améliorer la détection précoce de l’IMSC. Si le RVP détecté en Colombie-Britannique provient d’une souche exotique, l’ACIA entreprendra une enquête avec le MPO afin de confirmer la présence de la maladie, de décrire l’épidémiologie actuelle, d’en déterminer l’origine et de faire rapport à l’OIE.
Syndrome de la jaunisse
Introduction et contexte
Des renseignements généraux sur l’expérience de la Colombie-Britannique relativement au syndrome de la jaunisse ont été présentés dans le cadre de trois exposés. Ces exposés ont fourni un résumé des données recueillies dans le cadre d’une vérification menée sur une période de 20 ans, ainsi que les résultats d’une recherche réalisée sur le saumon du Pacifique en Colombie-Britannique. Les participants étaient autorisés à poser des questions et à formuler des commentaires après chacun des quatre exposés, ce qui a souvent donné lieu à de courtes discussions. Ces exposés ont notamment souligné que l’incidence du syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat d’élevage est demeurée stable au fil du temps (à environ 0,3 % de tous les poissons empoissonnés au cours de la période visée par la vérification), en plus de présenter un modèle saisonnier d’occurrence de la maladie, ainsi qu’une corrélation suggérée entre son occurrence et l’entrée des saumoneaux en milieu marin. L’existence d’un lien de causalité entre le RVP et le syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat a également été proposée (Di Cicco, 2018). Le nom des conférenciers, de même que les titres de leurs exposés respectifs, figurent à l’annexe 4 du présent rapport.
Voici la définition de cas du syndrome de la jaunisse qu’utilise actuellement le MPO dans le cadre de son Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons :
Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué au sein d’une population de saumon quinnat d’élevage lorsque la présence de mortalités attribuables à la maladie à l’échelle de la population ainsi que de lésions macroscopiques et histologiques caractéristiques de la maladie est observée en l’absence d’éléments indiquant une maladie inflammatoire systémique.
- Les signes macroscopiques caractéristiques du syndrome de la jaunisse comprennent une coloration jaune anormale dans la région périorbitaire et sur la face ventrale. Les branchies et le foie sont très pâles (indiquant une anémie).
- Les signes histopathologiques caractéristiques comprennent la nécrose des cellules épithéliales tubulo-rénales, et généralement certaines pathologies hépatiques connexes.
Des renseignements généraux concernant l’expérience des autres pays relativement au syndrome de la jaunisse ont été présentés dans le cadre d’exposés sur la situation au Chili. Les participants étaient autorisés à poser des questions et à formuler des commentaires à la fin des exposés, ce qui a donné lieu à peu de discussions.
Au Chili, le syndrome de la jaunisse du saumon coho (une maladie semblable au syndrome de la jaunisse dont il est ici question), est défini comme suit : « Cas soupçonné : présence de signes cliniques caractéristiques de la maladie chez une population de poissons vulnérables. Cas confirmé : présence de signes cliniques caractéristiques et mortalité associée, avec ou sans confirmation en laboratoire. Les signes cliniques caractéristiques consistent en une coloration jaune anormale. Au Chili, en 2018, 10 % de toutes les mortalités de saumon coho étaient attribuables à une maladie infectieuse. De ces 10 %, environ la moitié étaient classées comme étant attribuables au syndrome de la jaunisse. Le syndrome de la jaunisse du saumon coho n’est pas réglementé au Chili.
Discussion
À la suite de ces présentations, les participants ont discuté de façon approfondie du nom de la maladie en question, plus précisément à savoir si la définition de cas devait être élaborée pour « le syndrome de la jaunisse » ou « le syndrome de la jaunisse/anémie ». L’ensemble des participants ont convenu qu’il existe de multiples causes de jaunisse chez les poissons, comme il y a plusieurs causes d’anémie, et que la simple présence des deux maladies à un même endroit n’implique pas nécessairement une corrélation. La plupart des participants estimaient qu’il n’y avait pas assez d’éléments probants pour confirmer un lien de causalité entre le RVP et le développement du syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat. Plusieurs participants ont également fait remarquer que le terme « anémie » a toujours été utilisé incorrectement pour catégoriser les carcasses présentant une pâleur au niveau des branchies et des tissus internes, ce qui pourrait être trompeur dans le cadre de l’analyse des données. Des recherches indépendantes s’appuyant sur les données du Programme de vérification du MPO avaient employé les termes qui y sont utilisés, dont « anémie ». Les participants ont convenu que l’anémie ne pouvait pas être diagnostiquée post mortem par un examen macroscopique ou histologique. Une valeur d’hématocrite est requise pour ce diagnostic.
Les participants ont été invités à voter sur la nécessité de réviser la définition de cas du syndrome de la jaunisse. Voici les résultats du vote :
Oui : 15
Non : 0
Abstention : 3
Justification des abstentions
- L’un des participants affirme que le nom de la maladie lui importe peu;
- Les deux autres sont le facilitateur et le participant étranger mentionné précédemment.
Le groupe a été divisé en trois sous-groupes afin de discuter des définitions de cas pour le syndrome de la jaunisse. Deux des trois sous-groupes ont proposé une définition de cas très semblable, fondée sur le fait que le diagnostic du syndrome de la jaunisse était de nature non spécifique, après avoir écarté les autres causes possibles de jaunissement clinique. Le troisième sous-groupe a laissé entendre que la définition de cas existante (utilisée par le MPO dans le cadre de son Programme) était suffisante, à l’exception près de deux ajouts : l’exclusion des autres diagnostics différentiels et une identification plus précise des lésions histologiques. Les membres de ce sous-groupe ne s’entendaient pas sur le besoin de tenir compte des poissons affichant des signes subcliniques. La majorité des participants ont convenu qu’il serait difficile de détecter de tels signes subcliniques chez le poisson alors que la pathogenèse spécifique et les lésions histologiques connexes n’ont pas encore été décrites. Au terme de cette discussion, les définitions de cas suivantes ont été élaborées :
À l’échelle du poisson – Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué chez un saumon du Pacifique lorsqu’un poisson présentant des signes macroscopiques comprenant une coloration jaune anormale diffuse dans la région périorbitaire et/ou sur la face ventrale est observé dans le cadre d’une vérification, et qu’aucune autre cause connue de jaunisse n’est détectée.
À l’échelle de la ferme aquacole – Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué au sein d’une population de saumons du Pacifique d’élevage lorsque des poissons présentant une coloration jaune anormale diffuse dans la région périorbitaire et/ou sur la face ventrale sont observés lors d’une vérification, et que toutes les autres causes connues de jaunisse ont été écartées.
Les participants ont été invités à voter sur la nécessité de réviser la définition de cas du « syndrome de la jaunisse » à l’échelle du poisson. Juste avant ce vote, un participant a dû quitter l’atelier en raison de ses arrangements de voyage. Ce dernier n’a donc participé à aucun des votes subséquents, y compris tous les votes sur le syndrome de la jaunisse. Voici les résultats du vote :
Oui : 14
Non : 1
Abstention : 2
Justification du « non »
- Selon un participant, si la coloration jaune anormale est le seul critère du diagnostic, les cas subcliniques qui ne seraient pas observés entraîneraient un sous-diagnostic de la maladie.
Les participants ont ensuite été invités à voter sur la nécessité de réviser la définition de cas du « syndrome de la jaunisse » à l’échelle de la population. Voici les résultats du vote :
Oui : 12
Non : 3
Abstention : 2
Justification du « non »
- Selon un participant, si la coloration jaune anormale est le seul critère du diagnostic, les cas subcliniques qui ne seraient pas observés entraîneraient un sous-diagnostic de la maladie.
- Deux participants étaient d’avis que les taux de mortalité sont importants pour poser un diagnostic à l’échelle de la ferme aquacole. Ils ont donc suggéré d’inclure « mortalité supérieure à la mortalité de référence attribuable à une coloration jaune anormale ».
Il est souligné que dans le cadre du Programme de vérification du MPO, si le vétérinaire du MPO chargé d’appliquer la réglementation ne dispose pas de tous les renseignements requis pour établir un diagnostic définitif de la cause des mortalités à l’échelle d’une exploitation aquacole alors que deux poissons ou plus sont touchés, la situation est consignée comme une « condition à noter ». Voici les définitions de cas révisées qui ont découlé de la conversation subséquente :
À l’échelle du poisson – Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué chez un saumon du Pacifique lorsqu’un poisson présentant des signes macroscopiques comprenant une coloration jaune anormale diffuse dans la région périorbitaire et/ou sur la face ventrale est observé dans le cadre d’une vérification, et qu’aucune autre cause connue de jaunisse n’est détectée.
Condition à noter : Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué au sein d’une population de saumons du Pacifique d’élevage lorsque deux poissons ou plus présentant des signes macroscopiques comprenant une coloration jaune anormale diffuse dans la région périorbitaire et/ou sur la face ventrale sont observés dans le cadre d’une vérification, et qu’aucune autre cause connue de jaunisse n’est détectée.
À l’échelle de la ferme aquacole – Le syndrome de la jaunisse est diagnostiqué au sein d’une population de saumons du Pacifique d’élevage lorsque des poissons présentant des signes macroscopiques comprenant une coloration jaune anormale diffuse dans la région périorbitaire et/ou sur la face ventrale sont observés dans le cadre d’une vérification, qu’aucune autre cause connue de jaunisse n’est détectée et que des cas de mortalité au sein de la population sont attribuables à cet état.
Les participants ont été invités à voter sur le libellé révisé des définitions de cas du syndrome de la jaunisse, de façon à y inclure la « condition à noter » ainsi que la hausse de la mortalité attribuable à la condition à l’échelle de la ferme aquacole. Voici les résultats du vote :
Oui : 14
Non : 1
Abstention : 2
Justification du « non »
1-Selon un participant, si la coloration jaune anormale est le seul critère de diagnostic, les cas subcliniques qui ne seraient pas observés entraîneraient un sous-diagnostic de la maladie.
Conclusion et recommandations
Le manque de données scientifiques sur les causes de la jaunisse chez le saumon du Pacifique a constitué le principal point de discussion au sujet de cette maladie. Bien qu’un petit nombre de publications aient décrit certains aspects précis de la jaunisse, il existe d’importantes lacunes dans les connaissances relatives à la pathogenèse de la jaunisse chez le saumon du Pacifique, tant sur le plan des étiologies virales que non virales.
La majorité des participants ont voté en faveur d’une version révisée des définitions de cas du syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique, dont le diagnostic était non spécifique et reposait sur l’exclusion des autres causes possibles d’ictère. La majorité des participants recommandent l’adoption de ces définitions de cas dans le cadre du Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons du MPO. Ils recommandent que de plus amples recherches soient menées sur la jaunisse et ses étiologies potentielles, en mettant l’accent sur la pathogenèse des causes virales et non virales. La détection précoce de nouveaux cas devrait être améliorée en enregistrant la jaunisse comme une « condition à noter ».
Mot de la fin
La majorité des participants ont voté en faveur d’une version révisée de la définition de cas de l’IMSC à l’échelle d’une population, les critères du « diagnostic présumé » et du « diagnostic confirmé » ayant été définis. Toutefois, selon certains participants, cette définition révisée était plus restrictive (spécifique) et contraignante que la définition de cas existante, et manquait de clarté quant aux méthodes de diagnostic permettant d’exclure les autres myopathies virales connues (actuellement absentes de la Colombie-Britannique). En raison de la durée limitée de l’atelier, les méthodes de diagnostic permettant d’exclure les autres maladies possibles n’ont pas fait l’objet de discussions.
Une définition de cas à l’échelle du poisson (individuel) n’a pas été jugée pertinente pour l’IMSC, puisque l’on considère que cette maladie comporte une composante infectieuse et qu’au moins deux poissons infectés seraient probablement trouvés lors des tests de vérification. La confirmation des cas s’appuiera sur la vérification ciblée de 15 poissons morts et de 15 poissons vivants qui feront l’objet d’un examen accéléré. Au cours des discussions, le personnel du MPO a indiqué que des vérifications ciblées pourraient également être effectuées à la discrétion du MPO, même si l’on détectait un seul poisson (plutôt que deux poissons ou plus) soupçonné d’avoir une IMSC.
De même, la majorité des participants ont voté en faveur d’une version révisée de la définition de cas du syndrome de la jaunisse à l’échelle d’une population, qui comprend un diagnostic à l’échelle du poisson et l’inclusion d’une catégorie « condition à noter » dans les rapports de vérification faisant état des constatations. Les participants ont convenu que des recherches beaucoup plus approfondies seront nécessaires sur ces deux affections en Colombie-Britannique, et ont souligné la nécessité d’une surveillance continue. Il a également été recommandé que le Programme de vérification du MPO adopte à l’avenir les définitions de cas rédigées par les participants.
Au terme de l’atelier, les participants ont été invités à fournir une rétroaction sur le déroulement du processus.
- L’un des participants avait aimé que l’on fasse appel à des points de vue internationaux, mais aurait préféré que davantage d’experts internationaux soient présents à la table.
- Un participant a recommandé que des observateurs soient à l’avenir autorisés à assister à de telles rencontres afin d’accroître la transparence des délibérations.
- Un participant a dit apprécier le fait que les organismes de réglementation recherchent une expertise vétérinaire pour les questions relatives à la santé des poissons.
- Un autre participant, qui avait initialement éprouvé de l’appréhension à l’égard de l’atelier, a finalement été satisfait des discussions et des résultats.
- Quelques participants ont recommandé une meilleure communication avec les conférenciers concernant l’heure des présentations et la distribution des documents avant la réunion.
Il convient de souligner que même si l’ordre du jour de l’atelier prévoyait une journée complète de discussion sur chaque maladie, les débats sur l’IMSC ont pris beaucoup plus de temps que prévu, ce qui a entraîné une dérogation à l’ordre du jour et une discussion d’une demi-journée seulement au sujet du syndrome de la jaunisse. Cette plus longue durée des discussions sur l’IMSC était probablement due à la portée plus vaste de connaissances et des documents à couvrir, ainsi qu’aux points de vue plus divergents sur le sujet. Par conséquent, certains sujets – dont les tests de diagnostic – n’ont pas pu être abordés. À l’avenir, il serait prudent d’allouer plus de temps aux discussions de cette nature ou d’en restreindre la portée.
Selon mon point de vue à titre de facilitateur, le format de l’atelier, qui comprenait des discussions réunissant tout le groupe et d’autres discussions en plus petits groupes de cinq ou six participants, a permis aux participants d’exprimer toute opinion divergente et d’en discuter ouvertement avant de procéder au vote. Je recommande donc que ce format soit à nouveau utilisé dans de futurs ateliers semblables.
Références
- Dhamotharan, K., Tengs, T., Wessel, Ø., Braaen, S., Nyman, I.B., Hansen, E.F., Christiansen, D.H., Dahle, M.K., Rimstad, E. and Markussen, T., 2019. Evolution of the piscine orthoreovirus genome linked to emergence of heart and skeletal muscle inflammation in farmed Atlantic salmon (Salmo salar). Viruses, 11(5), p.465.
- Di Cicco, E., Ferguson, H.W., Schulze, A.D., Kaukinen, K.H., Li, S., Vanderstichel, R., Wessel, Ø., Rimstad, E., Gardner, I.A., Hammell, K.L. and Miller, K.M., 2017. Heart and skeletal muscle inflammation (HSMI) disease diagnosed on a British Columbia salmon farm through a longitudinal farm study. PLoS One, 12(2).
- Di Cicco, E., Ferguson, H.W., Kaukinen, K.H., Schulze, A.D., Li, S., Tabata, A., Günther, O.P., Mordecai, G., Suttle, C.A. and Miller, K.M., 2018. The same strain of Piscine orthoreovirus (PRV-1) is involved in the development of different, but related, diseases in Atlantic and Pacific Salmon in British Columbia. Facets, 3(1), pp.599-641.
- Ferguson, H.W., Di Cicco, E., Sandoval, C., MacPhee, D.D., Miller, K.M., 2019. Haemorrhagic kidney syndrome may not be a variation of infectious salmon anemia. Aquaculture, 516, 734498. https://doi.org/10.1016/j.aquaculture.
- Garver, K.A., Johnson, S.C., Polinski, M.P., Bradshaw, J.C., Marty, G.D., Snyman, H.N., Morrison, D.B. and Richard, J., 2016a. Piscine orthoreovirus from western north America is transmissible to Atlantic salmon and sockeye salmon but fails to cause heart and skeletal muscle inflammation. PLoS One, 11(1).
- Garver, K.A., Marty, G.D., Cockburn, S.N., Richard, J., Hawley, L.M., Müller, A., Thompson, R.L., Purcell, M.K. and Saksida, S., 2016b. Piscine reovirus, but not Jaundice Syndrome, was transmissible to Chinook Salmon, Oncorhynchus tshawytscha (Walbaum), Sockeye Salmon, Oncorhynchus nerka (Walbaum), and Atlantic Salmon, Salmo salar L. Journal of fish diseases, 39(2), pp.117-128.
- Kongtorp, R.T., Kjerstad, A., Taksdal, T., Guttvik, A. and Falk, K., 2004. Heart and skeletal muscle inflammation in Atlantic salmon, Salmo salar L.: a new infectious disease. Journal of Fish Diseases, 27(6), pp.351-358.
- Polinski, M.P., Marty, G.D., Snyman, H.N. et al. Piscine orthoreovirus demonstrates high infectivity but low virulence in Atlantic salmon of Pacific Canada. Sci Rep 9, 3297 (2019).
- Wessel, Ø., Braaen, S., Alarcon, M., Haatveit, H., Roos, N., Markussen, T., Tengs, T., Dahle, M.K. and Rimstad, E., 2017. Infection with purified Piscine orthoreovirus demonstrates a causal relationship with heart and skeletal muscle inflammation in Atlantic salmon. PloS one, 12(8).
Annexes
- Annexe A : Mandat
- Annexe B - Ordre du jour
- Annexe C - Liste des participants à l’atelier
- Annexe D - Liste des conférenciers et titres des exposés
- Annexe E - Procédures opérationnelles normalisées pour la sélection des carcasses dans le cadre du Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons du MPO
- Annexe F - Résumé de l’atelier vétérinaire
Annexe A - Mandat
Mandat d’un atelier ayant pour objet d’évaluer les définitions de cas du MPO relatives à l’IMSC chez le saumon de l’Atlantique d’élevage et au syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat d’élevage en Colombie-Britannique
Décembre 2019
Objectif
Cet atelier aura pour objet d’examiner et, au besoin, de modifier les définitions de cas du MPO relatives à l’IMSC et au syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique en vue d’atteindre les objectifs de surveillance de ces maladies. Plus précisément, nous nous attendons à ce que cet atelier aborde les sujets suivants liés aux définitions de cas actuelles du MPO (annexe 1) :
- Énoncer les buts et les objectifs de surveillance liés à la gestion et au contrôle adéquats des pêches ainsi qu’à la conservation et à la protection des poissons sauvages;
- Discuter de la nécessité que la définition de cas s’appuie sur l’examen du poisson présentant des signes cliniques;
- Décrire les lésions histologiques couramment associées à l’IMSC en Norvège et dans d’autres pays ou administrations, et décrire et comparer les lésions histologiques observées chez les poissons de la Colombie-Britannique;
- Discuter de l’importance des signes subcliniques ou précliniques dans la surveillance de la maladie, et dégager un consensus sur de possibles définitions des signes subcliniques de l’IMSC;
- Définir les critères de diagnostic de la maladie à l’échelle du poisson;
- Définir les critères de diagnostic de la maladie à l’échelle de la population;
- Passer en revue les buts et objectifs ainsi que les définitions de cas de l’IMSC que l’on trouve dans la littérature scientifique et qui sont utilisées par d’autres administrations;
- Évaluer le caractère unique des lésions histologiques couramment associées au syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat, et déterminer s’il est important de les inclure dans la définition de cas;
- Examiner et, s’il y a lieu, modifier les définitions de cas de l’IMSC en Colombie-Britannique (à l’échelle du poisson et de la population);
- Examiner et, au besoin, modifier les définitions de cas du syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique (à l’échelle du poisson et de la population);
- Discuter d’approches permettant de mieux détecter les premiers signes de ces maladies dans les fermes aquacoles dans le cadre d’un programme de surveillance amélioré du MPO, et recommander les tests requis.
Portée
Cet atelier vise à examiner et, s’il y a lieu, à mettre à jour les définitions de cas de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique, grâce à la participation de vétérinaires autorisés du secteur des animaux aquatiques, de vétérinaires du secteur de la réglementation et de pathologistes vétérinaires.
Livrables
Définitions de cas spécifiques pour le diagnostic de l’IMSC chez le saumon de l’Atlantique d’élevage en Colombie-Britannique, à l’échelle du poisson et à l’échelle de la population d’une ferme aquacole.
Définitions de cas spécifiques pour le diagnostic du syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat d’élevage en Colombie-Britannique, à l’échelle du poisson et à l’échelle de la population d’une ferme aquacole.
Protocole recommandé pour la détection précoce de l’IMSC chez le saumon de l’Atlantique d’élevage en Colombie-Britannique dans le cadre d’un programme de surveillance amélioré du MPO.
Protocole recommandé pour la détection précoce du syndrome de la jaunisse chez le saumon quinnat d’élevage en Colombie-Britannique dans le cadre d’un programme de surveillance amélioré du MPO.
Recommandations à l’égard des tests de diagnostic en laboratoire requis dans le cadre d’un programme amélioré de surveillance du MPO et de vérifications ciblées.
Rapport sommaire comprenant les différents points de vue exprimés lors de l’atelier.
Rôles et responsabilités
On attend des participants à l’atelier qu’ils agissent conformément au code de conduite de leur profession, qu’ils participent aux discussions et contribuent aux livrables en s’appuyant sur des preuves scientifiques, et qu’ils s’efforcent de parvenir à un consensus (c’est-à-dire un accord général sur les conclusions et les recommandations qui sont fondées sur des données et des renseignements scientifiques).
Dans les cas où des opinions divergentes fondées sur des données scientifiques empêchent l’atteinte d’un consensus, les points de vue opposés seront documentés dans le rapport final de l’atelier, y compris les raisons pour lesquelles l’opinion n’était pas appuyée par la majorité des participants.
Vétérinaires de l’équipe de réglementation du MPO : présenter les définitions de cas existantes et les exigences réglementaires relatives au RVP, à l’IMSC et au syndrome de la jaunisse;
Vétérinaire de l’équipe de réglementation de l’ACIA : fournir une orientation sur la lutte contre les maladies émergentes chez les animaux aquatiques au Canada;
Vétérinaires autorisés de l’industrie de la salmoniculture : fournir des renseignements généraux liés au signalement de ces maladies;
Autres vétérinaires autorisés du milieu aquatique ayant une expertise en la matière;
Pathologistes vétérinaires autorisés : fournir des renseignements généraux liés aux travaux en laboratoire associés à ces maladies;
Facilitateur indépendant : doit posséder une expertise en la matière (à confirmer).
Tous les participants, à l’exception du rapporteur, doivent contribuer activement aux discussions et aux livrables de l’atelier.
Rapporteur
Annexe A.1 – Définitions de cas actuellement utilisées par le Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons, Division de la gestion de l’aquaculture, Pêches et Océans Canada
Syndrome de la jaunisse
Aux fins de diagnostic à l’échelle de la ferme aquacole (vérification) :
- Le syndrome de la jaunisse (aussi appelé jaunisse/anémie) est diagnostiqué au sein d’une population de saumon quinnat d’élevage lorsque la présence de mortalités attribuables à la maladie à l’échelle de la population ainsi que de lésions macroscopiques et histologiques caractéristiques de la maladie est observée en l’absence d’éléments indiquant une maladie inflammatoire systémique.
- Les signes macroscopiques caractéristiques comprennent une coloration jaune anormale dans la région périorbitaire et sur la face ventrale. Les branchies et le foie sont très pâles (indiquant une anémie).
- Les signes histopathologiques caractéristiques comprennent une nécrose des cellules épithéliales tubulo-rénales, et généralement certaines pathologies hépatiques connexes.
Inflammation des muscles squelettiques et cardiaques (IMSC)
Aux fins de diagnostic à l’échelle de la ferme aquacole (vérification) :
- Il y a présence de mortalité attribuable à cette maladie au sein de la population, et/ou présence de ses signes cliniques (p. ex. léthargie, nage anormale, anorexie)
- Il y a présence de lésions microscopiques caractéristiques de la maladie (inflammation cardiaque +/- inflammation des muscles squelettiques sans inflammation systémique) déterminées par un histopathologiste;
- L’infection par RVP est confirmée, et les autres causes virales (p. ex. alphavirus des salmonidés; virus de la myocardite pisciaire) ont été écartées.
Annexe B - Ordre du jour
Atelier vétérinaire – Examen des définitions de cas de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse en Colombie-Britannique pour le Groupe de travail technique sur la santé des poissons
28 et 29 janvier 2020
9 h –17 h
Hôtel Marriott Pinnacle Downtown de Vancouver
1128, rue Hastings Ouest (Salle : Port of Singapore)
Heure | Sujet | Documents à l’appui |
---|---|---|
9 h – 9 h 20 |
|
- |
9 h 20 – 9 h 40 |
|
|
9 h 40 – 10 h 30 |
|
|
10 h 30 – 10 h 45 | Pause santé | |
10 h 45 – 12 h |
|
|
12 h – 12 h 45 | Dîner | |
12 h 45 – 14 h 30 |
|
3 sous-groupes/ tous les participants |
14 h 30 – 15 h |
|
Tous les participants |
3:00 – 3:20 pm | Pause santé | |
15 h 20 – 17 h 30 |
|
3 sous-groupes/ tous les participants |
17 h 30 |
|
- |
Heure | Sujet | Documents à l’appui |
---|---|---|
8 h 30 – 8 h 50 |
|
- |
8 h 50 – 10 h |
|
|
10 h – 10 h 40 |
|
3 sous-groupes/ tous les participants |
10 h 40 – 11 h | Pause santé | |
11 h – 12 h |
|
3 sous-groupes/ tous les participants |
12 h – 13 h | Dîner | |
13 h – 15 h |
|
Tous les participants |
15 h – 16 h 30 |
|
- |
17 h |
|
- |
Annexe C - Liste des participants à l’atelier
Participants – Atelier vétérinaire sur les définitions de cas de l’IMSC et du syndrome de la jaunisse
Facilitateur : Ian Gardner – Gestion de la santé, UPEI
Rapporteurs : Laura Sitter – Vétérinaire sur le terrain, MPO
Erika Anderson – Biologiste de la vie aquatique, MPO
- Emiliano Di Ciccio – Vétérinaire et chercheur en santé du poisson, Fondation du saumon du Pacifique
- Kathleen Frisch – Vétérinaire et directrice de la santé des poissons, Cermaq Canada
- Brad Hicks – Vétérinaire et partenaire (Taplow Feeds), Aboriginal Aquaculture Association
- Ian Keith – Vétérinaire en santé du poisson, Programme de mise en valeur des salmonidés du MPO
- Fred Kibenge – Vétérinaire, Pathologie et microbiologie, UPEI
- Kim Klotins – Vétérinaire et spécialiste du Programme vétérinaire national, ACIA
- Gary Marty – Vétérinaire et ichtyopathologiste; ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique
- Hugh Mitchell – Vétérinaire et gestionnaire de la santé des poissons, Aquatactics
- Diane Morrison – Vétérinaire et directrice générale; Mowi Canada Ouest
- Michael Pawlik – Pathologiste vétérinaire, Centre de santé animale du ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique
- Derek Price – Épidémiologiste vétérinaire, MPO
- Sonja Saksida – Vétérinaire, Santé des populations de poissons d’aquaculture (UPEI)
- Mark Sheppard – Président et vétérinaire des pêches, Sakana Veterinary Services
- Jed Varney – Vétérinaire (animaux aquatiques), Aquaculture du Pacifique
- Zac Waddington – Vétérinaire principal, MPO
- Patrick Whittaker – Vétérinaire, Grieg Seafood
- Anne Berit Olsen – Vétérinaire, Institut vétérinaire norvégien
Annexe D - Liste des conférenciers et titres des exposés
Conférencier | Titres des exposés (sujets) |
---|---|
Zac Waddington | Le MPO sur le terrain : Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons (FHAIP) |
Gary Marty | Historique et justification du diagnostic de cardiopathie idiopathique dans les échantillons de vérification dans les fermes aquacoles en Colombie-Britannique; lien entre le RVP et l’IMSC et la jaunisse en Colombie-Britannique |
Michael Pawlik | Qu’est-ce qui constitue une bonne définition de cas? |
Anne Berit-Olsen | L’IMSC en Norvège |
Derek Price | Définition des cas de l’IMSC au Chili; définition des cas du syndrome de la jaunisse au Chili |
Jed Varney | Le RVP dans l’État de Washington |
Sonja Saksida | L’IMSC au Canada atlantique |
Emiliano Di Cicco | Analyse de la définition de cas actuelle de l’IMSC du MPO en Colombie-Britannique, et de ses forces ou faiblesses par rapport à celles adoptées dans d’autres administrations; Analyse de la définition de cas actuelle du syndrome de la jaunisse/anémie du MPO en Colombie-Britannique, et de ses forces ou faiblesses par rapport à celles adoptées dans d’autres administrations |
Annexe E - Procédures opérationnelles normalisées pour la sélection des carcasses dans le cadre du Programme de vérification et de renseignements sur la santé des poissons du MPO (PON-08)
Division de la gestion environnementale de l’aquaculture – Santé des poissons
Section : Échantillonnage
Titre : Sélection des carcasses
Objet :
Établir des procédures pour la sélection de carcasses de qualité adéquate pour le diagnostic lors d’une vérification de la santé des poissons. Le processus de sélection accroît la probabilité de détection des agents pathogènes ou des maladies
Référence :
Lignes directrices en matière de biosécurité SOP AEO FH-BIO-01(version actuelle)
Responsabilité :
Personnel de la division Santé des poissons
Définitions :
- Maladie
- Processus ou état morbide touchant le corps ou des parties corps et présentant des signes caractéristiques le distinguant des autres processus ou états morbides ainsi que de l’état normal. Tout état qui entraîne une dégénérescence graduelle de l’homéostasie.
- VSSP
- Vérification et surveillance de la santé des poissons.
Catégories de mortalité des installations :
- Environnement
- Nombre total de carcasses dont la mortalité est attribuable à des conditions environnementales (p. ex. faible taux d’oxygène dissous, prolifération d’algues, etc.).
- Faible rendement
- Nombre total de carcasses dont la mortalité est attribuable à un faible rendement (p. ex. poissons faméliques, mâles précoces, etc.).
- Défraîchi
- Nombre total de carcasses dont la qualité n’est pas adéquate pour le diagnostic (p. ex. branchies blanches et chair molle, etc.).
- Autre
- Toute autre classification utilisée par le personnel d’une installation aquacole pour catégoriser les mortalités.
- Prédation
- Nombre total de carcasses dont la mortalité est attribuable à une prédation.
- Argenté
- Nombre total de carcasses fraîches dont la peau ou les écailles sont encore argentées et dont la mort est récente et n’est attribuable à aucune cause connue. Elles peuvent aussi présenter certains signes de maladie. Les carcasses argentées sont les plus représentatives de la population d’élevage.
Équipement et matériel requis :
- EPI
- Vêtements de pluie
- Gants en nitrile
- Contenant propre avec couvercle pour le stockage des carcasses (fourni par l’installation).
Mesures de sécurité :
Toujours porter l’équipement de protection individuelle (EPI) et suivre les directives du personnel de l’installation en ce qui concerne la sécurité personnelle lors des travaux de vérification dans une installation. Le port de l’EPI est particulièrement important lorsqu’il s’agit d’un système de parcs en mer, où il existe de nombreux dangers. Il faut toujours est attentif à son environnement.
Politique :
Tous les spécimens, échantillons, sous-échantillons, etc. prélevés aux fins de vérification et de surveillance doivent être manipulés et conservés avec soin et de manière à éviter toute contamination croisée ou dégradation.
Instructions:
- 1.0 Sélection des carcasses :
- 1.1 Sélectionner des échantillons représentatifs dans tous les parcs empoissonnés de l’installation.
- 1.2 Aux fins de nécropsie, sélectionner jusqu’à trois échantillons présentant différentes pathologies cliniques externes. Par exemple, si un certain nombre de poissons présentent des plaques jaunes à la bouche, jusqu’à trois d’entre eux sont sélectionnés à l’échelle de l’installation, les autres échantillons étant composés d’autres « poissons argentés » ou de poissons montrant d’autres lésions macroscopiques. Si toutes les carcasses d’un site présentent les mêmes lésions macroscopiques, tous les échantillons aux fins de nécropsie seront alors constitués de carcasses présentant lesdites lésions.
- 1.3 Les parcs présentant une mortalité plus élevée devraient être davantage représentés dans les échantillons recueillis aux fins de nécropsie.
- 2.0 Sélection des carcasses lorsque le MPO est présent :
- 2.1 Trier toutes les carcasses recueillies durant la vérification (en collaboration avec le personnel de l’installation). Tous les échantillons moribonds recueillis doivent être euthanasiés conformément aux protocoles propres à chaque entreprise et la nageoire adipeuse doit être coupée aux fins d’identification. Consigner tous les échantillons moribonds, s’il y a lieu, dans le formulaire d’observations de nécropsie.
- 2.2 Inscrire le nombre de carcasses appartenant à chaque catégorie utilisée par le personnel de l’installation selon la classification indiquée ci-haut (p. ex. prédation, environnement, défraîchi, etc.).
- 2.3 Les classifications inscrites à la fiche de données relatives à la santé des poissons sur le terrain seront celles indiquées par le personnel de l’installation. Si le MPO n’est pas d’accord avec la classification du personnel de l’installation ou s’il a des commentaires à formuler à cet égard, il l’inscrira dans la section « Commentaires liés à la ferme aquacole » de la fiche de données relatives à la santé des poissons sur le terrain.
- 2.4 Sélectionner les carcasses de la catégorie « argenté », « environnement » ou « autre ». Ne pas utiliser les carcasses des catégories « défraîchi », « faible rendement », « déformations », « prédation » ou « âgé » aux fins de l’échantillonnage.
- 2.4.1 Dans les cas où les poissons « à faible rendement », « âgés » ou « déformés » sont représentés de façon significative au sein de la population vivante ou morte, jusqu’à trois carcasses seront traitées et soumises aux fins de diagnostic.
- 2.5 Évaluer la couleur des branchies du poisson. Elles devraient être d’une couleur rouge vif. Toutefois, les branchies peuvent avoir une apparence pâle si le poisson est anémique et, par conséquent, la clarté des yeux et la brillance des écailles doivent être prises en compte pour déterminer si le poisson convient pour l’échantillonnage.
- 2.6 Évaluer la fermeté de la chair de la carcasse. Elle doit résister à la pression sans renfoncement. Elle doit être ferme au toucher et n’afficher aucun signe d’autolyse.
- 2.7 Prélever, dans la mesure du possible, un nombre approprié de carcasses pour effectuer l’échantillonnage aux fins du diagnostic. Il faut garder à l’esprit qu’il y aura des restrictions inhérentes, notamment en ce qui concerne la disponibilité des carcasses « argentées », les ressources, les contraintes de temps, etc. Recueillir, si possible, un maximum de 10 carcasses par installation.
- 2.8 Informer le personnel de l’installation lorsqu’une carcasse est sélectionnée aux fins d’échantillonnage afin que l’exploitant puisse en prendre note pour ses dossiers.
- 2.9 Placer toute carcasse sélectionnée aux fins d’échantillonnage dans un contenant propre et sécuritaire.
- 2.10 Transporter la carcasse à un endroit couvert de l’installation afin de procéder à l’échantillonnage. (Se reporter à la PON relative aux directives de biosécurité.)
- 2.11 Lors de la collecte des échantillons et de leur transport dans la zone de nécropsie, suivre les procédures opérationnelles normalisées ou lignes directrices applicables de la PON sur les procédures de biosécurité et de désinfection.
- 3.0 Sélection des carcasses lorsque le MPO n’est pas présent :
- 3.1 Si le MPO ne peut pas être présent lors de la collecte des carcasses, le personnel de l’installation doit mettre de côté toutes les carcasses, en séparant les carcasses des catégories « argenté », « environnement » et « autres » de celles des catégories « défraîchi », « faible rendement », « prédation » et « âgé » de chacun des parcs.
- 3.2 Si la quantité de carcasses est importante, le personnel de l’installation doit mettre de côté plusieurs carcasses de catégorie « argenté » ou « autre » parmi lesquelles le MPO choisira des échantillons.
- 3.2.1 Le personnel de l’installation pourrait aussi devoir mettre de côté un nombre représentatif de carcasses des catégories autres que « argenté » (p. ex. « faible rendement », « âgé », « prédation » ou « défraîchi ») afin que le MPO les examine aux fins de vérification.
Annexe F - Résumé de l’atelier vétérinaire
Atelier vétérinaire sur l’IMSC et le syndrome de la jaunisse – Résumé des principaux points
IMSC
- Exposés sur l’IMSC : Programme de vérification du MPO et définitions de cas en Colombie-Britannique, IMSC en Norvège, au Chili, dans l’État de Washington et dans l’Est du Canada, et état actuel des recherches en Colombie-Britannique.
- Aux fins de transparence, les participants conviennent de diffuser les exposés présentés dans le cadre de l’atelier sous forme de fichiers PDF.
- Les participants discutent de la présence ou non de l’IMSC en Colombie-Britannique. Les participants discutent des cas signalés par Di Cicco et ses collaborateurs (2017) et par Polinski et ses collaborateurs (2019). Ces cas présentaient une histopathologie similaire, mais une mortalité et une virulence faibles.
- Un vote portant sur la présence ou non d’éléments probants suffisants pour confirmer la présence de l’IMSC en Colombie-Britannique est tenu : Oui (2); Non (14). Les participants ont principalement répondu « non » en raison du fait que les données sur le terrain n’ont pas indiqué un tableau clinique de l’IMSC semblable à celui de la Norvège; et qu’aucune transmission n’avait été constatée lors des essais.
- Les participants discutent du fait que les épreuves de provocation en laboratoire utilisant une souche de RVP issue de la Colombie-Britannique n’étaient pas parvenues à causer l’IMSC (Garver et al., 2016). Le groupe convient qu’il est difficile d’exécuter de telles épreuves de provocation, car il n’est pas facile de reproduire les mêmes facteurs de stress en laboratoire.
- On convient que l’IMSC est une maladie multifactorielle. En Norvège, les facteurs de stress et les conditions environnementales influent sur la manifestation de la maladie chez les saumons de l’Atlantique présentant des signes subcliniques.
- Les participants discutent de ce qui est nécessaire pour prouver la présence de l’IMSC en Colombie-Britannique : mortalité élevée, signes cliniques, histologie clinique, histologie complète des tissus, PCR et/ou épreuve de provocation en laboratoire?
- Une définition de cas à l’échelle du poisson (individuel) n’a pas été jugée pertinente en ce qui a trait à l’IMSC. Toute confirmation d’un cas soupçonné chez un poisson se traduirait systématiquement par un diagnostic à l’échelle de la population, compte tenu de la nature infectieuse de l’IMSC.
- Le groupe élabore un organigramme illustrant le protocole lié à la définition de cas pour l’IMSC (voir l’organigramme).
- Un vote portant sur leur accord ou désaccord des participants à l’égard du protocole (cheminement jusqu’au diagnostic provisoire de l’IMSC à l’échelle de la population) est tenu : Oui (15); Non (1). Le participant ayant voté non estime qu’avec cette définition, les cas présentant des signes subcliniques de la maladie ne seront pas détectés en l’absence de mortalité.
- Un vote portant sur la nécessité de confirmer le diagnostic à l’échelle de la population au moyen d’études sur le terrain ET d’épreuves de provocation en laboratoire est tenu : Oui (12); Non (4). Arguments contre l’inclusion d’une telle confirmation : la mortalité sur le terrain constitue une preuve suffisante sans devoir recourir à un test par épreuve de provocation, la transmission de la maladie en laboratoire étant de surcroît difficile à reproduire, et il serait trop difficile ou chronophage de mener à bien les deux méthodes de confirmation.
Syndrome de la jaunisse
- Exposés présentés sur le syndrome de la jaunisse : définition de cas actuellement utilisée en Colombie-Britannique; données du Programme de vérification du MPO; études des enjeux; recherches actuelles; comparaison entre les cas de syndrome de la jaunisse en Norvège, au Japon et au Chili chez le saumon quinnat, le saumon arc-en-ciel et le saumon coho.
- Un vote portant sur la terminologie utilisée est tenu. Cette définition de cas portera sur le « syndrome de la jaunisse », et non sur la « jaunisse/anémie », car cette dernière peut seulement être mesurée chez les poissons vivants. Vote : Oui (15); abstention (1). L’un des participants s’est abstenu de voter parce qu’il jugeait que cela n’avait pas d’importance.
- En Colombie-Britannique, le syndrome de la jaunisse est caractérisé par une faible mortalité et une tendance saisonnière prévisible, la mortalité augmentant de février à avril dans le cas des saumoneaux introduits au cours de l’été.
- Le syndrome de la jaunisse est actuellement diagnostiqué par exclusion, puisque la jaunisse peut être causée par d’autres facteurs (p. ex. Cryptobia dans l’État de Washington).
- Les participants discutent de la question à savoir si un saumon quinnat infecté par le RVP et présentant des lésions similaires (subcliniques) pourrait être atteint du syndrome de la jaunisse sans présenter de signes de jaunissement (Di Cicco et al., 2018). Les participants ne s’entendent pas à savoir si les lésions sont suffisamment spécifiques pour indiquer la maladie.
- Certains participants ne s’entendent pas à savoir si l’on dispose de suffisamment d’éléments probants et de connaissances sur le mécanisme de la maladie pour déterminer qu’il existe un lien causal entre le RVP et la maladie.
- Si la détection précoce est fondée sur la coloration jaune anormale, cette détection précoce s’avère d’une utilité limitée, sachant que la mortalité survient quelques heures après que la jaunisse a été observée chez le poisson.
- Un premier vote portant sur la définition de cas, sans « condition à noter » ou mortalité, est tenu : Oui (12); Non (3); Abstention (1). Arguments contre : la nécessité d’ajouter à la définition de cas la présence d’une mortalité importante, accrue ou supérieure à la mortalité de référence, sans quoi le simple critère d’un jaunissement omet la population présentant des signes subcliniques.
- Un vote portant sur la version finale de la définition de cas, dans laquelle on a ajouté la mortalité comme critère du diagnostic à l’échelle de la population d’une ferme aquacole, ainsi que la « condition à noter » avant que la mortalité soit mesurée : Oui (14); Abstention (1); Absence (1). Un participant s’est abstenu de voter parce qu’il avait voté non pour la définition de cas préliminaire à l’échelle du poisson. Il était d’avis que la définition de cas à l’échelle du poisson sur laquelle les participants ont voté ne permettrait pas de détecter les cas subcliniques.
Recommendations
- Avant la publication du rapport de l’atelier, les participants passeront en revue, par courriel, les recommandations finales découlant de leurs discussions.
- Les recommandations provisoires sont notamment les suivantes :
- Adopter un organigramme des définitions de cas pour l’IMSC, décrivant les étapes du diagnostic provisoire et confirmé à l’échelle de la population (cela n’étant pas requis à l’échelle du poisson, puisque cette maladie est infectieuse).
- Adopter une définition de cas pour le syndrome de la jaunisse, comprenant des descriptions pour le diagnostic à l’échelle du poisson, la « condition à noter » et le diagnostic à l’échelle de la population.
- Noter que ces définitions de cas ont été élaborées pour être utilisées dans le cadre du Programme de vérification du MPO.
- Assurer une surveillance adéquate permettant la détection précoce des maladies dans le cadre du Programme de vérification du MPO.
- Effectuer la recherche nécessaire en ce qui a trait aux tests de provocation (pour l’IMSC) et à l’étiologie (pour le syndrome de la jaunisse).
- Les participants ne se sont pas tous entendus sur la question à savoir s’il est nécessaire de tenir un tel atelier à huis clos, ou si la présence d’observateurs devrait être autorisée.
References
- Di Cicco E, Ferguson HW, Schulze AD, Kaukinen KH, Li S, Vanderstichel R, et al. (2017) Heart and skeletal muscle inflammation (HSMI) disease diagnosed on a British Columbia salmon farm through a longitudinal farm study. PLoS ONE 12(2): e0171471. doi:10.1371/journal.pone.0171471
- Di Cicco E, Ferguson HW, Kaukinen KH, Schulze AD, Li S, Tabata A, Günther OP, Mordecai G, Suttle CA, and Miller KM. 2018. The same strain of Piscine orthoreovirus (PRV-1) is involved in the development of different, but related, diseases in Atlantic and Pacific Salmon in British Columbia. FACETS 3: 599–641. doi:10.1139/facets-2018-0008Garver 2016
- Garver KA, Johnson SC, Polinski MP, Bradshaw JC, Marty GD, Snyman HN, et al. (2016) Piscine Orthoreovirus from Western North America Is Transmissible to Atlantic Salmon and Sockeye Salmon but Fails to Cause Heart and Skeletal Muscle Inflammation. PLoS ONE 11(1): e0146229.doi:10.1371/journal.pone.0146229
- Polinski, MP, Marty, GD, Snyman, HN, and Garver, KA. 2019. Piscine orthoreovirus demonstrates high infectivity but low virulence in Atlantic salmon of Pacific Canada. Sci Rep 9 (3297): 1-22. doi.org/10.1038/s41598-019-40025-7.
Annexe 7 - Documents supplémentaires
Le lecteur est invité à consulter, sur Dropbox, tous les documents supplémentaires liés aux discussions du GTTSP, y compris l’ordre du jour des réunions, le compte rendu des réunions, les documents de réunion, y compris les documents de référence soumis par les représentants du MPO et de l’ACIA, et certaines publications fournies par les membres.
Voici le lien vers ces documents sur Dropbox : https://www.dropbox.com/sh/cw8reoq5u23m9rf/AAD_S8uiHgIgH8cLSQl30r6Ha?dl=0
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