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Épidémiologie de la maladie du foie des parcs en filet chez le saumon d'élevage en Colombie-Britannique

17-P-02

Description

Les données actuelles suggèrent que la maladie du foie des parcs en filet (NPLD) est causée par une exposition alimentaire à la microcystine, une hépatotoxine produite par les algues vertes. Les microcystines produites par des proliférations naturelles d'algues d'eau douce seraient la principale source de contamination par microcystine dans les eaux côtières. Par le passé, la NPLD a été parfois signalée chez des saumons sauvages ou d'élevage en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington. Toutefois, au cours des dernières années, l'incidence et la gravité de la NPLD ont augmenté dans les fermes salmonicoles de la Colombie-Britannique, entraînant des pertes de production de plusieurs millions de dollars en 2014-2016. L'incidence accrue de la NPLD peut refléter un changement dans les niveaux de microcystines dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique et soulève la possibilité que les microcystines aient aussi un impact sur la viabilité et le rendement des animaux aquatiques sauvages.
Ce projet a permis d'acquérir de nouvelles connaissances pouvant servir à définir les sites à risque d'infection par la NPLD et à améliorer ou élaborer de nouvelles stratégies de gestion des maladies. Il peut également servir à évaluer le risque que la toxine responsable de la NPLD ait des effets sur les animaux aquatiques sauvages.
Les objectifs de ce projet étaient de:

  1. recueillir et organiser diverses données relatives à la NPLD en Colombie-Britannique
  2. peaufiner les méthodes d'analyse relatives aux microcystines, caractériser les métabolites et les isoformes des microcystines observés chez des saumons et d'autres animaux marins
  3. assurer le suivi de la NPLD au moyen de méthodes histologiques, déceler la présence de lésions au foie chez d'autres poissons et déterminer la relation entre les microcystines ou ses métabolites et la maladie
  4. identifier la source de microcystines dans les eaux côtières

La capacité de prévoir si la NPLD est susceptible de se développer permettrait aux entreprises de modifier leurs plans de production et de réduire les pertes financières aux sites touchés. Ce programme de recherche soutenait également l'élaboration de stratégies d'atténuation ainsi que l'évaluation de la possibilité que les microcystines aient des répercussions plus étendues sur l'écosystème, les salmonidés sauvages et d'autres animaux.

Constatations

Des toxines algales ont été couramment trouvées par l’intermédiaire du suivi des toxines par adsorption en phase solide (SPATT) et par un échantillonnage distinct de l’eau sur cinq sites d’exploitation aquacole d’août 2017 à août 2019. Les valeurs obtenues pour les microcystines (MC) étaient comparables à celles des milieux marins de Californie, où les MC sont une préoccupation environnementale reconnue.

L’exposition aiguë du saumon de l’Atlantique et du saumon quinnat à MC par gavage a entraîné des lésions hépatiques graves, mais réversibles, mais n’a pas provoqué de maladie du foie des parcs en filet (NPLD). On peut en déduire que le développement de la maladie du foie des parcs en filet chez les poissons sauvages et d’élevage peut nécessiter une exposition à des concentrations plus élevées de microcystines pendant les périodes de proliférations ou par l’ingestion d’aliments naturels contaminés, ou une exposition chronique à plus long terme aux microcystines (éventuellement en conjonction avec d’autres toxines). L’acide okadaïque, une autre toxine algale présente simultanément à des concentrations beaucoup plus élevées que les microcystines dans nos échantillons, peut contribuer au développement de la maladie du foie des parcs en filet, car c’est une hépatotoxine dont le mode de toxicité est similaire.

Publications

  • Shartau RB, Snyman H, Turcotte L, Bradshaw JC et Johnson SC (en cours d’élaboration). Acute microcystin exposure induces reversible histopathological changes in Chinook (Oncorhynchus tshawytscha) and Atlantic Salmon (Salmo salar).

Nom du programme

Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)

Année(s)

2017 à 2019

Chercheur(euse) principal(e)

Stewart Johnson, chercheur, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région du Pacifique
Courriel : Stewart.Johnson@dfo-mpo.gc.ca

Membre(s) de l'équipe

  • Heindrich Snyman, pathologiste en diagnostique des poissons, Animal Health Centre de la C.-B.
  • Pearse McCarron, chef d’équipe, Science des mesures et étalons, Conseil national de recherches, Canada
  • Andrew Ross, chef de section, Pêches et Océans Canada, Institut des sciences de la mer, Région du Pacifique

Collaborateur(rice)

  • Barry Milligan, gestionnaire de la santé des poisons et vétérinaire, Cermaq Canada Ltd.
  • Tim Hewison, coordinateur de la santé des poissons, Grieg Seafood BC Ltd.
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