Mycoses viscérales chez le saumon de l’Atlantique (Salmo salar) : Rôle des pathogènes fongiques opportunistes sur la santé et la mortalité des poissons dans les systèmes de salmoniculture
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Description
En 2017, en Colombie-Britannique (C.-B.), la mortalité de plusieurs saumons atlantique d’élevage a atteint des niveaux élevés après que ceux-ci ont été transférés de parcs en filet d’eau douce à des parcs en filet d’eau de mer. Un grand nombre des poissons touchés présentaient des infections fongiques dans plusieurs organes, notamment la rate, le foie et les reins. Ces pathogènes fongiques, mis en cultures, se sont révélés être d’une espèce du genre Exophiala et Ochroconis, qui sont des types de champignons ascomycètes à pigmentation foncée. Dans une société en particulier, 4 % de la mortalité estivale au sein des fermes touchées ont été attribués à cette complication, avec des pertes estimées à environ 60 000 $. Pour aggraver encore la situation, en janvier 2018, des infections fongiques semblables ont été détectées chez une nouvelle classe d’âge de saumons transférés vers un nouveau site en septembre 2017.
L’objectif général de ce projet était d’améliorer notre compréhension des pathogènes fongiques opportunistes qui touchent les genres Exophiala et Ochroconis et dont on sait qu’ils provoquent des infections et maladies chez le saumon de l’Atlantique.
Plus particulièrement, la recherche proposée visait à :
- étudier la répartition spatiale et temporelle de ces pathogènes dans certaines fermes d’élevage;
- établir la prévalence de ces infections au sein des différentes classes d’âge de poissons et des tissus hôtes;
- étudier le processus infectieux au moyen d’essais contrôlés afin de confirmer l’infectiosité des isolats pathogènes et d’évaluer leur incidence sur la santé des poissons;
- cerner les mesures permettant de réduire les effets de ces champignons sur la santé des poissons dans les systèmes de production.
Constatations
Ochroconis spp. était l’agent mycosique le plus fréquemment détecté. Le rein était le principal site d’infection. Un plus grand nombre d’infections ont été détectées chez les saumons juvéniles élevés en eau douce que chez les saumons dans les parcs en filets en mer. Les champignons Exophiala salmonis, Ochroconis globalis et Ochroconis anomala ont été identifiés chez des poissons des sites d’eau douce et d’eau de mer. Toutefois, Exophiala psychrophila a seulement été détecté dans un site en mer.
Pendant l’essai en laboratoire, une faible prévalence d’infection fongique préexistante a été détectée chez les poissons d’expérimentation. Les poissons traités ont été injectés avec un inoculum fongique, et les poissons dans le groupe témoin ont été injectés avec un milieu de culture. Quatre semaines après l’injection, une infection a été détectée chez 1 des 36 poissons traités et chez 0 des 36 poissons dans le groupe témoin. Huit semaines après l’injection, une infection a été détectée chez 2 des 39 poissons traités et chez 4 des 39 poissons dans le groupe témoin. Toutes les infections détectées étaient semblables aux infections préexistantes.
Le projet a fourni des renseignements de base sur l’incidence de ces infections et sur les espèces fongiques concernées, en plus de fournir les outils moléculaires pour leur détection en Colombie-Britannique. Ces renseignements orienteront les stratégies de gestion des maladies pour améliorer la santé du poisson, et permettront ainsi d’accroître la productivité et de réduire les pertes financières causées par la faible croissance et la mortalité associées aux mycoses dans la salmoniculture.
Publications
de la Bastide, P.Y., T. Finston, J. Dechka, J. Scantlebury, W.A. Untereiner, S.R.M. Jones et W.E. Hintz. Infections fongiques à champignons dématiés chez le saumon atlantique (Salmo salar) : identification des espèces, détection des tissus et incidence dans les classes d’âge et les populations commerciales. (en préparation).
Nom du programme
Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA)
Années
2018 à 2020
Chercheur(euse) principal(e)
Simon Jones, chercheur scientifique, Pêches et Océans Canada, Station biologique du Pacifique, Région du Pacifique
Courriel : simon.jones@dfo-mpo.gc.ca
Membre(s) de l’équipe
Terrie Finston, associée de recherche, Université de Victoria
Paul de la Bastide, associé de recherche, Université de Victoria
Will Hintz, professeur de biologie, Université de Victoria
Collaborateur(rice)
Barry Milligan, directeur de la santé des poissons et vétérinaire, Cermaq Canada Ltd.
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