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Formation en gestion des systèmes environnementaux pour les coordonnateurs en recherche et développement afin de permettre la certification de l'industrie aquacole

Rapport final

Prince Edward Island Aquaculture Alliance

PIAAM 2011-MA02

Sommaire

Ce projet avait pour objectif de former les trois coordonnateurs en recherche et développement de l'association du secteur aquacole concernant la norme ISO 14001 – Systèmes de gestion environnementale et les systèmes de certification actuellement disponibles dans le secteur. La formation a offert à ces coordonnateurs une certaine expertise leur permettant d'aider les membres dans le cadre du processus d'adoption d'une certaine forme de vérification certifiée de la durabilité.

Elle a été offerte dans le cadre du Programme d'innovation en aquaculture et d'accès au marché de 2011-2012.

Les travaux ont été accomplis par Peter Warris, coordonnateur en recherche et développement, Prince Edward Island Aquaculture Alliance, Danielle Goodfellow, coordonnatrice en recherche et développement, Aquaculture Association of Nova Scotia, et Darrell Green, coordonnateur en recherche et développement, Newfoundland Aquaculture Industry Association.

Introduction

Renseignements de base

La certification des producteurs de fruits de mer à tous les niveaux (producteurs, pêcheurs, transformateurs et distributeurs) par des organismes de certification tiers autorisés est de plus en plus fréquente. Actuellement, les producteurs de fruits de mer ont entamé un processus d'adoption de normes relatives au rendement en matière d'environnement et de durabilité. La tendance est en grande partie due à une sensibilisation accrue des consommateurs concernant l'origine de leurs aliments et la façon dont ils sont produits et acheminés jusqu'à eux. De même, les producteurs veulent démontrer à leurs clients que leurs produits sont issus de sources durables.

Cette tendance à la certification doit être abordée par le secteur aquicole. Les plus grandes exploitations, comme celles des transformateurs, ont les moyens financiers de le faire et, dans la plupart des cas, sont mieux préparées au processus de certification. Les systèmes, les politiques et la tenue de registres font déjà partie intégrante de leurs activités. Des bases, comme un système de traçabilité vérifiable, des procédures de rappel des produits et des registres sur les prises, font partie des exigences de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et des autorités provinciales qui délivrent les permis. Chez les plus petits producteurs (souvent désignés sous le titre de « petite ou moyenne entreprise »), en particulier dans le secteur de la conchyliculture, ce type de systèmes administratifs est rare, principalement parce qu'il n'est pas nécessaire.

Selon la plupart des normes actuelles ou à venir, la portée des systèmes administratifs et de tenue de dossiers dans les petites et moyennes exploitations d'aquaculture qui composent la majeure partie du secteur au Canada atlantique n'est pas suffisamment étendue pour obtenir une certification par un tiers. La nécessité de mettre en œuvre un tel système et de le faire vérifier par un consultant-vérificateur représenterait une lourde charge financière pour ces entreprises. Ce projet visait à combler cette lacune technique et à alléger le coût connexe en ayant recours au coordonnateur en recherche et développement en tant que ressource technique qualifiée, disponible pour les membres des associations à un coût faible ou nul.

Objectifs

Ce projet avait pour objectif de former les trois coordonnateurs en recherche et développement de l'association du secteur aquacole concernant la norme ISO 14001 – Systèmes de gestion environnementale et les systèmes de certification actuellement disponibles dans le secteur. La formation a offert à ces coordonnateurs une certaine expertise leur permettant d'aider les membres dans le cadre du processus d'adoption d'une certaine forme de vérification certifiée de la durabilité.

Portée

Le présent rapport traite de la formation suivie par les coordonnateurs en recherche et développement. Il ne porte pas sur des travaux ultérieurs à l'égard d'un système de gestion environnementale ou d'autres systèmes de contrôle des documents similaires, car le secteur n'a pas encore déterminé la direction précise que ces travaux doivent prendre.

Méthodes

Résumé de la formation

Les coordonnateurs en recherche et développement ont suivi les cours ci-après auprès de British Standards Institution :

Cormac O'Sullivan (gestionnaire en aquiculture, Global Trust Certification Ltd.), consultant expérimenté en certification, a présenté un aperçu des différentes normes qui s'offrent au secteur de l'aquaculture. Là encore, le cours était ouvert à d'autres membres du secteur intéressés. Les autres participants comprenaient : Bruce Hancock (Aquaculture Association of Nova Scotia), Melissa Rommens (Scotian Halibut Ltd.), Leah Lewis-McCrea (Sweeney International Management Corp.), Aaron Ramsay (ministère des Pêches, de l'Aquaculture et du Développement rural), Lynn Woodland (Prince Edward Aqua Farms Inc.) et Dana Drummond (Atlantic Aqua Farms). Les coordonnateurs souhaitent remercier l'Aquaculture Association of Nova Scotia pour avoir permis la réalisation de cet événement dans son établissement.

Autres activités

Au cours du projet, les coordonnateurs en recherche et développement ont également participé à plusieurs autres activités liées à la certification.

Démonstration de la durabilité de l'aquaculture
Pêches et Océans Canada et le Forum canadien sur les normes de l'aquaculture
Les 14 et 15 novembre 2011, Ottawa (Ontario)
L'atelier de démonstration de la durabilité de l'aquaculture reposait sur deux sommets nationaux précédents concernant la certification de l'aquaculture (mai 2008 et novembre 2010), où les participants ont été informés de l'évolution des normes et des processus de certification pour l'aquaculture, ainsi que de leur importance sur le marché. Cet atelier visait à élargir la compréhension du gouvernement, du secteur et des détaillants concernant les outils disponibles pour démontrer la durabilité et la façon dont ils peuvent être utilisés pour améliorer la confiance du public, des acheteurs et des investisseurs.

Projet d'analyse comparative des certifications de la Newfoundland Aquaculture Industry Association
La certification devient un facteur de plus en plus important pour chacun des membres de la Newfoundland Aquaculture Industry Association qui produisent des truites, des saumons et des moules, en raison de la pression croissante du marché pour que le secteur démontre sa durabilité. La pression du marché est exercée par les acheteurs de fruits de mer (des détaillants, comme les magasins Sobeys, Loblaws et Walmart), mais est surtout encouragée par des organisations écologistes non gouvernementales préoccupées par la durabilité environnementale des systèmes de production alimentaire et, dans une moindre mesure, par les consommateurs qui sont préoccupés par la salubrité et la qualité des aliments. Quelles que soient les forces en action, la certification est une tendance croissante dans le monde entier.

En 2011, l'association a mis sur pied un projet d'analyse comparative des certifications, en partenariat avec Global Trust, afin de décrire entièrement et avec exhaustivité les choix en matière de normes et de certifications pour les membres de l'Association. Cela a été possible grâce à des vérifications opérationnelles libres (sur place) des exploitations et des transformateurs de salmonidés et de moules intéressés, y compris des rapports individuels des entreprises sur le choix des exploitations concernant les programmes de certification. En tant qu'étape importante dans l'obtention de la certification, ce rapport permettra aux exploitants de moules, de truites et de saumons d'évaluer leur rendement par rapport à des normes existantes (ou émergentes) en matière de qualité, de salubrité et de durabilité des produits, ainsi que de combler les lacunes concernant le respect de ces programmes de certification. Cela permettra également de faciliter le choix des certifications en fonction de chaque exploitation et servira d'orientation stratégique pour chaque secteur et, tout particulièrement, pour le secteur de la mytiliculture, car de nombreux producteurs commercialisent leurs produits en passant par les mêmes transformateurs.

Le projet avait pour principal objectif de proposer des vérifications réelles mais non officielles des exploitations des membres de la Newfoundland Aquaculture Industry Association. Le but était de fournir aux entreprises un maximum de renseignements concernant la mise en œuvre du programme de certification, à la lumière des conclusions des vérifications effectuées dans leur propre exploitation. À cet égard, Global Trust a effectué des vérifications pour déterminer et mesurer les éléments communs et le rendement général, conformément à des normes connues, établies et éprouvées pour les truites, saumons et mollusques bivalves. Afin de continuer à améliorer sa capacité d'aider les petites ou moyennes entreprises à être prêtes pour la certification, Darrell Green, coordonnateur en recherche et développement de la Newfoundland Aquaculture Industry Association, a dû participer à ces vérifications et y a joué un rôle actif. Cela lui a permis d'acquérir l'expertise nécessaire pour aider les petites ou moyennes entreprises à mettre en place les systèmes administratifs nécessaires et pour les évaluer ou les vérifier en fonction des normes de certification qu'elles ont choisies avant leur certification proprement dite. Des vérifications comparatives ont été menées comme suit :

LBA Enterprises (moules) – vérification d'exploitation – le 17 janvier 2012
Cross Bay Mussel Farms (moules) – vérification d'exploitation – le 18 janvier 2012
B&B Farms (moules) – vérification d'exploitation – le 30 janvier 2012
Thimble Bay Farms (moules) – vérification d'exploitation – le 1er février 2012
Norlantic Processors (moules) – vérification du conditionnement – le 1er et le 2 février 2012
Sunrise Fish Farms (moules) – vérification d'exploitation – le 31 janvier 2012
International Enterprises (moules) – vérification du conditionnement – les 2 et 3 février 2012
Ocean Fresh Mussels Ltd. (moules) – vérification d'exploitation – le 3 février 2012
Badger Bay Mussel Farms (moules) – vérification d'exploitation – le 19 janvier 2012
Allen's Fisheries (moules) – vérification du conditionnement – les 16 et 17 janvier 2012
ColdWater Fisheries (truite) – vérification d'exploitation – le 29 novembre 2011
Northern Harvest Sea Farms (saumon) – vérification d'exploitation – le 20 janvier 2012
Natures Sea Farms (salmonidés) – vérification du conditionnement – les 27 et 28 novembre 2011

Atelier de l'alliance des exploitants aquacoles de l'Île-du-Prince-Édouard sur les normes de durabilité des bivalves et forum sur la certification
Les 27 et 28 mars 2012

L'atelier des éleveurs de bivalves sur les normes en matière de durabilité, qui a duré une journée et était destiné aux conchyliculteurs, était dirigé par Cormac O'Sullivan (gestionnaire en aquiculture, Global Trust Certification Ltd.) et comprenait un examen intensif de deux normes actuelles relatives à l'élevage des bivalves et de leurs exigences concernant la vérification. Voici ces normes :

Les participants comprenaient : Beth Fortune (United Mussel Farms), Stephen Fortune (Bluebucks Mussels), Jason Simpson (producteur de moules), Colin Reynolds (producteur de moules), Dana Drummond (Atlantic Aqua Farms), John Paquet (Prince Edward Aqua Farms) et Peter Warris (Prince Edward Island Aquaculture Alliance).

Le forum sur la certification était un atelier d'une journée destiné à une auditoire plus étendu et comprenait plusieurs présentations sur le thème de la certification. Peter Warris (Prince Edward Island Aquaculture Alliance) et Danielle Goodfellow (Aquaculture Association of Nova Scotia) ont tous deux participé à cet événement.

Conclusion

Danielle Goodfellow (Aquaculture Association of Nova Scotia)

Avant de me joindre à l'Aquaculture Association of Nova Scotia en tant que coordonnatrice en recherche et développement, je savais que les détaillants exerçaient une pression sur la pêche commerciale afin que celle-ci soit certifiée par le Comité de la sécurité maritime. Quand j'ai commencé à travailler pour l'Association, j'ai compris que, pour nos aquiculteurs membres, le fait d'adopter des normes en matière de certification était plus complexe puisque de nombreux organismes de certification participaient au processus. La formation sur le système de gestion environnementale financée par le Programme d'innovation en aquaculture et d'accès au marché m'a permis de mieux comprendre ce que signifie un tel système, la façon dont les vérifications sont effectuées sur place, l'importance de la traçabilité sur papier et la gamme de normes de certification qui est actuellement offerte, ainsi que celle qui le sera à l'avenir. Le fait d'acquérir cette expérience m'a permis de collaborer plus étroitement avec les secteurs de la pisciculture et de la conchyliculture, afin d'examiner les choix les plus viables qui s'offrent aux exploitants. Le secteur de la pisciculture souhaite étudier les choix qui pourraient lui permettre d'accéder à des créneaux du marché. Actuellement, nous étudions les normes de l'aquaculture biologique, mais prenons également en compte d'autres normes de certification. Comme le secteur de la conchyliculture n'a reçu aucune orientation de la part des détaillants, la plupart des exploitants essayent simplement de se tenir informés de l'état d'avancement. Je me sens plus confiante et pense pouvoir aider activement les petites ou moyennes entreprises dans le cadre leur processus décisionnel en leur fournissant des renseignements utiles et d'autres exemples tirés de mes cours. À l'avenir, je pense que nous devrions organiser une formation générale complémentaire, peut-être dans le domaine de la santé et sécurité au travail. Par ailleurs, l'Atlantic Canada Aquaculture Industry Research and Development Network pourrait également élaborer un modèle normalisé concernant les systèmes de gestion environnementale pour le secteur de l'aquaculture, fondé sur les règlements gouvernementaux (fédéraux et provinciaux). L'élaboration de ce modèle serait utile pour les secteurs de la pisciculture et de la conchyliculture. En tant que coordonnateurs en recherche et développement, nous servons généralement de liaison entre le secteur et les autres organisations, mais nous aurons un rôle plus actif dans la facilitation du processus de certification à mesure que le secteur et les détaillants exprimeront plus clairement leurs besoins.

Darrell Green, Newfoundland Aquaculture Industry Association

La certification devient un facteur de plus en plus important pour les membres de la Newfoundland Aquaculture Industry Association qui produisent des truites, des saumons et des moules. Mis à part le fait de savoir si oui ou non les détaillants exigent des produits certifiés par des tiers, voici une série de questions qui entourent la certification :

Quels programmes de certification seraient les plus rentables (coûts par rapport au rendement) pour mon entreprise? Quels sont les programmes les plus reconnus ou demandés? Quelle est la marche à suivre pour obtenir la certification de mon produit par un tiers? Que dois-je démontrer en me faisant certifier (par exemple la salubrité des aliments, la durabilité environnementale, la responsabilité sociale)?

Au cours de la dernière année, à la Newfoundland Aquaculture Industry Association, j'ai été chargé d'aider activement nos membres à répondre à certaines de ces questions. À cette fin, le projet de formation de l'Atlantic Canada Aquaculture Industry Research and Development Network aux fins de certification du secteur de l'aquaculture a été très précieux en me permettant d'élargir mes connaissances sur la certification par des tiers.

Les séances d'information comparant des normes pertinentes existantes et émergentes à la fois pour les secteurs de la mytiliculture et des salmonidés m'ont aidé à évaluer les avantages et les inconvénients de ces normes, afin de pouvoir transmettre ces renseignements à nos membres. La vérification interne, la formation sur les systèmes de gestion environnementale et une expérience pratique des vérifications comparatives m'ont permis d'acquérir une expérience fondamentale concernant le processus de vérification interne en fonction de n'importe quelle norme. En outre, la séance de mise en œuvre de la certification m'a aidé à me familiariser avec les processus qu'une entreprise devrait généralement suivre dans le cadre de la mise en œuvre de programmes de certification.

Dans l'ensemble, ces nouvelles connaissances représenteront un avantage direct pour le secteur de l'aquaculture au Canada atlantique, que ce soit du point de vue des entreprises ou en tant qu'aide à des organismes de développement et de réglementation. J'ai déjà été en mesure de répondre à d'innombrables questions et de donner des conseils à chacune de nos entreprises membres sur les programmes de certification, la mise en œuvre et les orientations stratégiques pour les secteurs. J'ai eu l'honneur de représenter nos membres lors de comités techniques (comme le comité directeur canadien sur l'agriculture biologique), d'évaluer des projets de normes et de donner des conseils, notamment au représentant du Canada au Salmon Aquaculture Dialogue du Fonds mondial pour la nature et à des organismes de financement dans le cadre d'évaluations de propositions relatives à la certification.

Peter Warris, Prince Edward Island Aquaculture Alliance

Ce projet a été lancé en vue d'éviter que les petits producteurs n'aient à composer avec deux paliers de certification.

Afin que les différents transformateurs de fruits de mer puissent fournir des produits certifiés, ils doivent acheter leurs produits auprès de producteurs agréés ou certifiés. Sauf s'ils sont entièrement intégrés verticalement (c'est à dire qu'ils possèdent et exploitent tous les lieux nécessaires à leurs récoltes), ils devront se fournir auprès de petits producteurs indépendants. Par conséquent, ces petits producteurs doivent être certifiés pour éviter l'une des situations suivantes :

Selon l'objectif initial de leur poste, les coordonnateurs en recherche et développement devaient apporter une aide technique aux membres de leur association et, dans le domaine de la certification, un certain type de formation spécialisée était nécessaire. Cela est désormais fait et un certain nombre d'autres activités leur ont permis d'accroître leurs connaissances et leur expérience.

Idéalement, chacun d'entre nous aurait dû avoir l'occasion d'accompagner un vérificateur expérimenté, comme ce fut le cas de Darrell à Terre-Neuve. Il s'agit d'une activité future à laquelle nous devrions tous prendre part dès que possible, tout comme au projet pilote de l'Alliance de l'industrie canadienne de l'aquaculture sur la certification de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Forts de leur expérience en matière de vérification, les coordonnateurs en recherche et développement peuvent continuer en tant que ressource précieuse pour leurs membres, par exemple dans la mise en œuvre de systèmes de gestion environnementale ou d'autres formes de tenue de dossiers. S'ils étaient en mesure d'offrir leurs services à titre de vérificateurs internes, cela pourrait également avoir un impact majeur sur les facteurs financiers rattachés à l'adoption d'un système de certification. Global GAP, par exemple, insiste sur la réalisation d'une vérification interne par an en plus des examens réguliers des documents d'orientation, des rapports d'analyse des risques et des dossiers. Le fait d'embaucher un consultant pour cette tâche pourrait coûter jusqu'à 1 200 $ par jour, pendant un ou deux jours par an.

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