Innovations en matière de conditionnement et de maintien des stocks de géniteurs de flétan atlantique
Rapport définitif
Scotian Halibut ltée
PIAAM 2012-M01
La société Scotian Halibut Limited (SHL) produit des flétans juvéniles pour les marchés nord-américain et européen et abrite un grand nombre de géniteurs, qui fournissent des gamètes pour cette production. Elle est en voie d'abandonner le flétan sauvage au profit de géniteurs d'élevage pour obtenir les gamètes (œufs et laitance). On sait cependant que les femelles issues de l'aquaculture, dans les premières années de frai, produisent généralement des quantités variables d'œufs tout en exigeant un milieu dans lequel les cycles de reproduction se suivent avec un minimum de stress. La méthode que l'on emploie actuellement pour assurer le développement des fonctions reproductives en toute sécurité ralentit toutefois considérablement la croissance.
Le projet consistait donc à utiliser des techniques novatrices de gestion du stock de géniteurs afin de continuer à optimiser la croissance des poissons arrivés à maturité sexuelle et de réduire le temps nécessaire pour qu'ils assument avec efficacité leur rôle dans la production commerciale. Il fallait pour cela disposer de systèmes améliorés de conditionnement et stabulation des stocks de géniteurs. Ces systèmes devaient être installés dans deux systèmes de bassins distincts, afin d'obtenir une capacité suffisante de stabulation pour les stocks destinés au programme, c'est-à-dire les poissons ayant montré des signes de développement des fonctions reproductives, comme la libération de gamètes ou une augmentation du volume des ovaires. Le premier système a été obtenu en modernisant un grand système d'alimentation (module G) et on y a installé les plus jeunes géniteurs ayant atteint la maturité sexuelle; le second était formé de deux nouveaux bassins et a servi à la stabulation des géniteurs matures plus âgés. Les deux systèmes sont installés à l'établissement de SHL à Woods Harbour (N.-É.).
Leur conception a été terminée en juin 2012. Le mois suivant, on a commencé la modernisation du module G, soit un système de bassins de 1 152 m3 enduits de PVC et montés sur fondations de béton. Les travaux comprenaient l'installation d'un appareillage de traitement de l'eau conçu en fonction des exigences d'un poisson plus gros comme le flétan, pour améliorer l'extraction des matières solides, la gestion du gaz et le contrôle de la température. Dès octobre 2012, on a déplacé des poissons vers ce système. On a ensuite apporté d'autres améliorations qui ont augmenté la capacité de stabulation du système, au point qu'en mars 2013, la biomasse atteignait 5 tonnes. Les poissons se sont adaptés au système et s'alimentent bien, absorbant une ration de 0,14 à 0,2 % de leur poids corporel. Les taux mensuels de mortalité sont inférieurs à ceux de l'année précédente. Le système réussit à maintenir des paramètres de qualité de l'eau qui sont supérieurs à ceux qu'on retrouve dans des bassins de grossissement du flétan en vue du marché, mais on souhaite l'améliorer encore pour implanter la méthode de gestion des géniteurs envisagée, notamment en ce qui a trait à la teneur en dioxyde de carbone et à la température. On s'affaire encore à installer du matériel de traitement de l'eau; lorsque cela sera terminé, le système devrait être conforme au régime de croissance prévu.
En décembre 2012, on a commencé à démanteler l'appareillage existant et à préparer le site en vue de l'installation du nouveau système. Au printemps 2013, deux nouveaux bassins d'un diamètre de 9 m ont été mis en place. Les travaux ont été souvent interrompus et se sont terminés en octobre 2013. Ils se poursuivront jusqu'à ce que le système soit en mesure d'assurer le développement maximal des plus gros poissons tout en favorisant leur future intégration dans des bassins de reproduction active. On compte doter ce système des mêmes caractéristiques (extraction des matières solides selon les exigences, gestion du gaz et contrôle de la température) que le module G modernisé, en y ajoutant une commande de la photopériode.
Lors de la rédaction de ce rapport, les travaux d'installation des systèmes n'étaient pas encore terminés, en raison de problèmes variés, y compris le financement des immobilisations, d'un différend entre Scotian Halibut Limited et un tiers occupant en location une partie du site, des conditions météorologiques et des délais dans l'homologation du matériel importé par l'Association canadienne de normalisation (CSA).
Nous prévoyons que les systèmes seront entièrement installés en 2014. Cela aura pour effet immédiat de fournir aux poissons un environnement idéal au moment où ils approcheront de la maturité sexuelle. La croissance des géniteurs d'élevage des générations F1 et F2 qui sont destinés à la reproduction sera accélérée, en même temps que seront réduits le stress et la mortalité, dans le but de les amener à produire des gamètes en quantités suffisantes et régulières en plus bas âge.
Introduction
Scotian Halibut Limited (SHL) a commencé officiellement ses activités en 1998. Au cours de ses premières années d'existence, elle a rassemblé de grandes quantités de flétans atlantiques dans les eaux environnantes et l'écloserie a été mise en service en l'an 2000. Se fondant sur ses propres techniques de gestion des géniteurs, SHL a réussi à former, à différents moments, trois populations reproductrices provenant de poissons sauvages, le tout en moitié moins de temps que nécessaire, selon les études scientifiques. L'écloserie était donc exploitable toute l'année, ce qui a tôt rentabilisé son infrastructure.
SHL, désireuse de demeurer un leader des technologies reproductives du flétan, a participé dès 2002 à un projet de développement financé par le Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA). Ayant reconnu les bienfaits d'un programme de ce genre, l'entreprise a poursuivi ses travaux en 2004, avec l'aide d'une subvention à la recherche de Génome Canada et d'un prêt de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA) puisé dans le Fonds d'innovation de l'Atlantique (FIA). Le projet visant les géniteurs existe encore aujourd'hui et jouit d'une réputation internationale.
Pour donner suite à son programme d'amélioration des stocks de géniteurs, SHL doit maintenant abandonner le poisson sauvage et se tourner vers l'élevage pour la production des gamètes. D'autres entreprises ont éprouvé des difficultés dans ce domaine, en raison du manque de fiabilité de la production d'œufs chez les poissons d'élevage, qui sont plus petits. SHL a connu les mêmes problèmes et a dû continuer à utiliser les poissons sauvages pour obtenir des juvéniles. Elle espère régler ce problème en utilisant ses propres techniques de cryoconservation et en appliquant une stratégie distinctive de conditionnement récemment mise au point.
Le projet permettra de mettre en pratique une stratégie de conditionnement innovatrice, grâce à laquelle les poissons peuvent se développer à un rythme maximal, même après avoir atteint la maturité sexuelle. La stratégie a déjà été utilisée avec succès, mais à plus petite échelle, à l'établissement de Clarks Harbour, où on disposait d'un bassin suffisamment grand et d'une eau de bonne qualité. Cependant, comme l'espace à cet endroit est plutôt restreint, SHL a voulu soumettre sa stratégie à un essai commercial à son établissement de Woods Harbour. Il a fallu pour cela qu'elle installe du matériel supplémentaire.
SHL fournit actuellement des poissons juvéniles à des éleveurs locaux (canadiens) et à des clients étrangers et les obtient uniquement à partir des œufs que produisent ses géniteurs à Clarks Harbour, dans le même bâtiment où elle réalise son plus petit projet de conditionnement de géniteurs. On considère comme un risque, en ce qui concerne l'apport continu de juvéniles au secteur naissant de l'élevage du flétan au Canada, la stabulation simultanée, au même endroit, de stocks de géniteurs actifs et de poissons qui seront les prochains à s'intégrer dans ce groupe. Dans le cadre du projet, on a procédé à des installations qui assurent la stabulation des géniteurs à maturité sexuelle, avant la période de frai, dans un autre site que Clarks Harbour, de sorte qu'ils puissent servir de population reproductrice de remplacement.
Le système de conditionnement et de stabulation des géniteurs favorisera la production de progénitures de meilleure qualité en moins de temps, puisque des flétans acclimatés en vue de l'aquaculture seront disponibles plus rapidement; la compétitivité de SHL et de ses clients canadiens, dans le marché international, en sera d'autant rehaussée. Le projet encouragera également la stabilité du secteur de l'élevage du flétan atlantique, puisqu'il prévoit la création d'un autre site de stabulation des géniteurs.
Aperçu du projet
Ce projet comble une lacune technique, à savoir la nécessité d'accélérer la croissance des géniteurs d'élevage des générations F1 et F2 qui sont destinés à la reproduction, tout en réduisant le stress et la mortalité, dans le but de les amener à produire des gamètes en quantités suffisantes et régulières en plus bas âge. Lorsque le projet sera terminé, le problème sera réglé grâce à l'installation d'un système innovateur de conditionnement et de stabulation des géniteurs qui permet aux poissons atteignant la maturité sexuelle de traverser la période de reproduction normale tout en affichant un taux de croissance maximum pour des individus ayant atteint ce stade de leur cycle de vie.
Le mode de gestion nécessaire pour favoriser la croissance des géniteurs a été déterminé par les promoteurs. Son objectif prioritaire consistait à conserver une eau de qualité optimale, de même qu'une température qui soutienne la croissance des poissons tout en permettant la reproduction. Les exigences, en termes d'eau et de système, ont été établies en fonction d'estimations des taux d'alimentation et des paramètres de qualité suivants : CO2 (dioxyde de carbone) < 4 mg/L, O2 (oxygène) > 100 % et azote ammoniacal total < 0,35 mg/L. La densité des poissons devait également être réduite au minimum (< 12 kg/m2)
On a envisagé deux système distincts pour répondre aux exigences du projet. Le premier serait constitué à partir d'un bassin de grossissement déjà existant, que l'on modifierait pour qu'il puisse loger les très jeunes géniteurs, élevés dans un régime soutenant la croissance pendant presque toute l'année. À cette fin, le choix s'est arrêté sur le module G, le plus grand (en volume) des bassins de grossissement de géniteurs de l'établissement de Woods Harbour. Ce système de recirculation autonome, composé de neuf bassins, était abandonné depuis plusieurs années, soit depuis qu'on était passé du grossissement des juvéniles à celui des géniteurs. Le second système a été construit pour le projet même; il est composé de deux bassins où l'on peut régler la lumière et la température afin de répondre aux besoins des plus grands flétans, pendant le développement des géniteurs.
Pour que le projet atteigne ses objectifs, on l'a divisé en deux principales activités : 1) la construction et 2) l'intégration et la croissance des poissons; ces deux étapes ont été suivies autant dans le module G modernisé que dans le nouveau système à deux bassins.
Construction du système
Modernisation du module G
Objectif
Cette activité avait pour objectif d'installer des systèmes de stabulation pour les plus jeunes cohortes de poissons à maturité sexuelle visées par le programme de reproduction. Les populations destinées à ce système arrivaient à peine à la maturité sexuelle ou l'avaient atteint depuis peu; on insisterait donc beaucoup sur la promotion de la croissance. Les taux d'alimentation seraient élevés, par rapport à ceux des poissons plus âgés dont le développement sexuel serait plus avancé; le système devrait donc maintenir une eau de bonne qualité malgré une production élevée de déchets et une grande consommation d'oxygène.
Élaborer
Les débits, pour l'eau d'appoint et la recirculation, et l'apport complémentaire en oxygène ont été établis au moyen de modèles bioénergétiques, conformément aux exigences de l'équipe de biologistes.
Le personnel d'ingénierie a mis la dernière main à la conception en juin 2012. La modernisation du module G a consisté en une reconstruction du système de recirculation d'eau de neuf bassins de 8 m de diamètre en PVC, sur fondations en béton, qui sont alimentés, en appoint, en eau de mer traitée aux rayons ultraviolets. Dans ces travaux, on a ajouté des améliorations conçues particulièrement pour la stabulation de géniteurs, dont les suivantes :
a) Meilleur traitement des matières solides
Les matières fécales et les surplus d'aliments produits par des flétans de grande dimension sont bien différents de ceux des flétans destinés à la consommation. Les déchets de géniteurs sont constitués de particules assez importantes qui ont tendance à se briser lorsqu'elles passent dans un système de recyclage de l'eau, ce qui les rend plus difficiles à extraire. La modernisation comptait parmi ses objectifs une méthode d'extraction des matières solides qui tirait profit de leurs plus grandes dimensions. En première étape, on a prévu un débit de sortie plutôt lent, de sorte à éviter de briser les particules avant le traitement primaire. Auparavant, dans ce cas comme dans d'autres modules de grossissement, la sortie d'eau des bassins était surélevée de plus de quatre pieds; lorsque l'eau tombait dans le bassin de traitement, les particules éclataient alors en milliers de morceaux encore plus petits. Dans le cadre du projet, on a plutôt surélevé le module de traitement primaire et éliminé la chute d'eau. On a conçu des clarificateurs susceptibles d'extraire passivement les larges particules sans les briser et les particules plus petites ont été laissées au repos. On s'attendait à ce que les clarificateurs soient en mesure d'extraire toutes les matières lourdes susceptibles de se déposer et l'on prenait pour acquis que les particules restantes pourraient être retirées par fractionnement à l'aide d'une mousse. Le fractionnement était intégré au procédé en aval des clarificateurs, pour le traitement des solides plus fins.
b) Extraction des gamètes
Les poissons vivant dans ce système sont capables de produire des gamètes sur une base annuelle, à mesure qu'ils atteignent la maturité. Les œufs et la laitance ont une texture huileuse et collante et sont parfois difficiles à séparer de l'eau. Le système a été conçu pour qu'on puisse employer l'ozone dans le procédé de fractionnement à la mousse afin d'extraire les gamètes; cette méthode a pour autre avantage d'améliorer la clarté générale de l'eau, par l'enlèvement des solides fins et des matières colorantes. Le procédé de fractionnement à la mousse employé dans le module G a été conçu en vue d'une grande efficacité énergétique. On a choisi le modèle SKIM, que l'on laisse flotter dans le réservoir de traitement de l'eau, ce qui évite d'ajouter une boucle de pompe supplémentaire.
c) Gestion du gaz
Les études récentes laissent entendre que le CO2 ne peut être traité instantanément par un dégazage passif. À mesure qu'on l'extrait, d'autres formes du carbone réagissent afin d'atteindre un nouveau point d'équilibre. Au cours du processus, il se forme encore du CO2. On croit qu'en général et à tout moment, à peine 20 % du carbone disponible se présente sous la forme de CO2. Le processus de retransformation en CO2 prendrait entre deux et trois minutes. Auparavant, dans ce cas comme dans d'autres modules, l'extraction du CO2 se faisait à un point donné de la boucle de recirculation – soit à la sortie du biofiltre. Dans le module G modernisé, on a ajouté des dégazeurs de CO2 immédiatement en aval des clarificateurs. Toutefois, on extrait encore le CO2 à la sortie du biofiltre et l'étape de fractionnement à la mousse s'est ajoutée comme autre traitement du dioxyde de carbone; le processus comporte donc trois volets.
d) Contrôle de la température
La température optimale, pour la croissance du flétan, varie entre 8 et 12 ºC. Le module a été reconçu afin que les géniteurs qu'on y abrite puissent atteindre les plus grandes dimensions possibles à maturité dans le moins de temps nécessaire. Afin d'intégrer le contrôle de la température, on a conçu un système de chauffage et de refroidissement totalement indépendant du module G. Ce système était composé d'un récupérateur de chaleur et de thermopompes réversibles. Le récupérateur de chaleur a pour tâche d'amener l'eau de remplissage à 2 ºC de la température visée de 10 ºC (quand le module est réglé à cette température). La capacité des thermopompes est suffisante pour abaisser de 12 ºC à 10 ºC un débit d'eau de remplissage de 200 gallons américains à la minute. Ces appareils sont réversibles; ils peuvent donc réchauffer l'eau autant que la refroidir. Dans les deux cas, l'eau résiduaire passe de l'échangeur de chaleur aux thermopompes, où elle sert de source ou de dissipateur de chaleur. Auparavant, dans ce cas comme dans d'autres modules, les récupérateurs de chaleur et les systèmes de chauffage devaient traiter toute l'eau d'un établissement. Il était impossible de ne chauffer l'eau que d'un bassin ou d'un module et la capacité de refroidissement était inexistante.
Installation
Avant le lancement du projet, les bassins étaient dépourvus de matériel de conditionnement, de pompage et de distribution de l'eau; seuls étaient installés les bassins eux-mêmes. Au premier stade de l'installation, on a vérifié l'état des bassins et des accessoires de plomberie. L'ingénieur de SHL a procédé à cette inspection en juin 2012.
Le matériel de fixation de l'équipement et les passerelles entourant le système de traitement de l'eau ont été installés peu de temps après (juillet 2012); on y a ensuite ajouté les clarificateurs et leurs accessoires et l'appareillage de réextraction du gaz. On a dû monter de nombreuses autres passerelles pour y installer les clarificateurs en surplomb, afin d'éviter l'éclatement des particules de déchets solides, comme il est expliqué dans la rubrique Conception du système du module G modernisé. L'apport d'eau a commencé et le système a été partiellement rempli en août 2012. À ce moment, l'eau circulait continuellement dans les bassins.
En octobre 2012, on a déversé deux tonnes de flétans dans le système et l'équipe d'ingénieurs a mis les clarificateurs à l'essai, pour vérifier leur efficacité dans l'extraction des solides. Le fonctionnement de ces appareils a été optimisé par une légère modification qui a haussé de 33 % leur rendement.
On a ensuite installé d'autres pompes, pour permettre la recirculation de l'eau et l'accroissement de la biomasse pouvant être traitée par le système. En mars 2013, on a ajouté trois autres tonnes de poissons, pour un total de cinq tonnes. À ce moment, on a observé un obscurcissement de l'eau. On prévoit que ce problème pourrait être corrigé par l'installation d'appareils de fractionnement à la mousse avec injection d'ozone (SKIM) dans la pompe de refoulement du système de conditionnement de l'eau du module G.
Au moment où le présent rapport est rédigé, ces appareils, de même que le système de contrôle de la température, ne sont pas encore installés dans le module G modernisé. On s'attend à ce que cela soit fait en 2014. Veuillez consulter la rubrique Difficultés pour connaître des précisions sur les retards d'installation.
Système à deux bassins
Objectif
L'objectif de cette activité consistait à installer des systèmes de stabulation pour les plus gros poissons ayant atteint la maturité sexuelle et qui, dans le cadre du programme, ne sont pas destinés à la production commerciale. Ces populations ont atteint, en ternes de dimensions, la taille requise pour une intégration prochaine dans les bassins de reproduction active et montrent régulièrement qu'ils en sont à ce niveau de leur croissance, par la production annuelle d'œufs ou de laitance. Dans ce système, on veut obtenir des conditions qui à la fois favorisent la croissance et assurent un milieu confortable pour la reproduction. Les rations d'alimentation seront donc plus faibles, comparativement à celles des poissons plus jeunes ou plus petits. Il faudra aussi que ces bassins puissent être isolés des autres de l'établissement et même entre eux, en ce qui a trait à la température de l'eau et à la photopériode, de sorte que l'on puisse anticiper ou retarder le cycle de frai dans chaque bassin.
Élaborer
Comme dans le cas du module G modernisé, les débits, pour l'eau d'appoint et la recirculation, et l'apport complémentaire en oxygène ont été établis au moyen de modèles bioénergétiques, conformément aux exigences de l'équipe de biologistes. Le personnel d'ingénierie a mis la dernière main à la conception en juin 2012. Le système est composé de deux bassins en fibre de verre de 9 m de diamètre et d'une profondeur de 2 m (pour un volume de 159 m3), dotés chacun d'un système d'apport d'eau et d'un système de recyclage utilisant l'eau de mer traitée aux rayons ultraviolets. Ces systèmes comprennent un matériel semblable de traitement des matières solides (clarificateurs) et d'extraction des gamètes (par fractionnement à la mousse), tel qu'il est décrit à l'égard du module G modernisé; toutefois, pour le présent système, on a choisi d'installer un matériel de fractionnement à la mousse autonome différent (distribué par RK2 Systems), puisqu'il a été possible d'y aménager un débit par gravité, ce qui a rendu inutile l'installation d'une boucle de pompe supplémentaire. De plus, on a étudié les configurations suivantes :
a) Gestion du gaz
On a installé dans le système à deux bassins le module de contrôle du CO2 à plusieurs paliers décrit dans la rubrique traitant de la nouvelle conception du module G, mais d'une manière différente. Ici, on a prévu que le fractionnement à la mousse serait le premier traitement du CO2. L'eau sortant des appareils de fractionnement serait amenée à un deuxième palier de traitement, soit dans un dégazeur de CO2; s'ensuivrait un troisième palier (dégazeur sous vide passif) immédiatement en amont de l'admission dans le bassin.
La sécurité, en ce qui a trait à l'apport d'oxygène, a été rehaussée dans le système à deux bassins, pour témoigner de la grande valeur des poissons qui y habitent. En plus des saturateurs d'oxygène, on a inclus un moyen d'ajouter directement de l'oxygène aux bassins grâce à des diffuseurs installés dans un système d'apport automatique commandé par automate programmable assurant une surveillance constante et signalant toute chute de la teneur sous les 80 %.
b) Contrôle de la température
Les bassins devaient instaurer un milieu où des stocks de reproduction pourraient être intégrés dans des populations en reproduction active tout en optimisant leur croissance. Afin d'intégrer le contrôle de la température, on a conçu un système de chauffage et de refroidissement totalement indépendant pour chaque bassin. Ce système était composé d'un récupérateur de chaleur et de thermopompes réversibles. Le récupérateur de chaleur devait amener la nouvelle eau à 2 ºC de la température du bassin. Les thermopompes étaient en mesure de refroidir un débit de nouvelle eau de 50 gallons américains à la minute de 6 à 4 ºC, quand la température ambiante de l'eau se trouvait à 16 ºC.
L'acheminement de l'eau à traiter est fondamentalement semblable à ce qu'on trouve dans le module G modernisé, à cette exception près que chacun des deux bassins est pourvu de son propre système de traitement et est dépourvu de biofiltre. La séparation des systèmes de conditionnement nous permet de modifier l'environnement à mesure que les poissons grandissent, pour qu'ils s'adaptent mieux au calendrier de reproduction prescrit. Nous pouvons donc régler la lumière et la température pour que le frai se produise à la période de l'année que nous choisirons. L'absence de biofiltre se justifie du fait que les taux d'alimentation seront inférieurs pour les plus gros poissons, par rapport aux flétans installés dans le module G. Les deux bassins devaient être installés à un endroit où tout l'équipement antérieur avait été enlevé, pour un nouveau départ « à zéro » ou approximativement.
Installation
Avant le lancement du projet, l'endroit ciblé pour le système à deux bassins était occupé par des bassins logeant des poissons élevés pour un tiers, en vertu d'un contrat. Nous avons d'abord retiré tout l'équipement qui pouvait être démantelé sans affecter les bassins. En novembre 2012, l'autorisation de déplacer l'élevage à contrat a été reçue et il a été possible de retirer la totalité de l'équipement restant (à compter de décembre 2012). Pour ce faire, il a fallu démolir un mur extérieur du bâtiment.
Par la suite, on a déposé une base de sable et fait les installations de plomberie de base pour les bassins de fibre de verre; il a cependant fallu refaire la base de sable du nouveau système à deux bassins, puisque la matière entourant la base a été jugée insuffisamment résistante. Les fondations des bassins ont été terminées au début de mars 2013. On a ensuite installé le puisard des bassins et la construction a continué, par étapes, au rythme de l'achèvement des composantes de fibre de verre et lorsque les conditions météorologiques le permettaient. La construction des bassins a été terminée le 26 octobre 2013.
Au moment de la présentation du rapport, les clarificateurs, les pompes de refoulement des eaux usées et le collecteur d'eau du récupérateur de chaleur sont installés, mais ne sont pas encore raccordés au système. Parmi les autres composantes du système qui restent à installer figurent les accessoires de plomberie pour l'eau d'apport, les accessoires et les pompes de recirculation de l'eau, les deux appareils de fractionnement à la mousse avec injection d'ozone et le système de contrôle de la température. On prévoit les installer dans le courant de l'année 2014; les poissons seront introduits en 2015. Veuillez consulter la rubrique Difficultés pour connaître des précisions sur les retards d'installation.
Introduction des poissons et croissance
Module G modernisé
Objectif
L'objectif de cette activité consistait à amener des flétans à la maturité sexuelle dans les meilleurs conditions d'élevage possibles et de rassembler des données sur les améliorations que ce système permettait, en termes de croissance.
Résultats
Les premiers flétans (d'une masse totale de deux tonnes) ont été introduits dans le système de bassins modernisé en octobre 2012. À mesure que l'amélioration du conditionnement de l'eau le permettait, on a pu ajouter plus de poissons. Au total, cinq tonnes de flétans étaient logés dans le système en mars 2013. Actuellement, les géniteurs se trouvant dans le module G pèsent de 2 300 à 3 900 g chacun.
Les poissons se sont bien adaptés au système; ils se comportent normalement et ne montrent aucun signe de stress. On a surveillé plusieurs paramètres pour évaluer le succès obtenu grâce au nouveau système de bassins, y compris en termes de santé des poissons, de croissance, de taux d'alimentation et de qualité de l'eau.
Santé des poissons :
L'introduction des poissons n'a été suivie d'aucune mortalité. Le taux moyen de mortalité mensuelle est de 0,29 %, tous bassins confondus. C'est plus que le taux de 0,1 % prévu à l'origine, mais bien moins que les taux mensuels des années passées, qui atteignaient et même dépassaient 1 %. On a soumis les flétans du module à des tests de détection de maladies en septembre et, selon les résultats obtenus jusqu'ici, aucun problème de santé imputable à l'environnement n'est apparu.
Croissance
Les poissons semblent se développer, mais cela est impossible à quantifier, puisqu'un seul échantillon a servi à déterminer les poids depuis l'introduction des poissons dans le module modernisé. Le paramètre relatif à la condition du poisson n'a pas été évalué, puisqu'on doit éviter de manipuler excessivement les individus à l'été et à l'automne (quand la température est la plus élevée), afin de prévenir les maladies.
Taux d'alimentation
Les flétans reçoivent chaque jour de la nourriture sèche à un taux de 0,14 à 0,20 % de leur poids corporel. Cette quantité est typique pour les poissons de même dimension. Nous avions prévu un taux d'alimentation comprenant une nourriture liquide en proportion de 40 % à intervalle mensuel, ce qui aurait équivalu à un taux d'alimentation quotidien en nourriture sèche de 0,27 %. Le taux d'alimentation mensuel moyen augmentera lorsque les conditions de température seront modifiées.
Qualité de l'eau
La teneur en oxygène a été maintenue au-dessus de 97 % dans tous les bassins, sauf dans un cas où une situation d'urgence, de courte durée, a entraîné une baisse à 52 % dans un bassin et à 71 % dans un autre. Cela n'a pas causé de tort visible aux stocks de flétan.
Depuis un mois, la teneur moyenne en CO2 est passée de 4,6 à 7,4 ppm, ce qui est supérieur aux 4 ppm prévus, mais bien inférieur aux paramètres normaux d'un établissement de grossissement (de 10 à 15 ppm et même plus). L'ajout de l'appareil de fractionnement à la mousse et du réglage de la température permettra de réduire les niveaux de CO2. Le pH se situe à 7,05, ce qui respecte notre objectif, et la teneur en ammoniac est négligeable.
La thermopompe, n'étant pas installée, nuit au contrôle de la température, que l'on ne peut maintenir dans la plage voulue. Comme il est indiqué ci-dessus, la qualité de l'eau, dans le module G, convient à la croissance des poissons, compte tenu de l'expérience passée du personnel de Scotian Halibut Limited. La teneur en CO2 et un meilleur maintien de la température sont cependant deux objectifs à atteindre avant que l'on ne puisse profiter de tous les avantages du système. L'installation de la thermopompe et de l'échangeur de chaleur est une condition préalable à un meilleur contrôle de la température.
Système à deux bassins
L'objectif de cette activité est similaire dans ce cas comme dans celui du module G modernisé mais, le système n'étant pas encore entièrement installé, aucun poisson n'y a été introduit.
1) Difficultés
On a rencontré divers problèmes qui se sont soldés par des retards dans l'installation du matériel; c'est ainsi que, pour le moment, ni les modifications prévues pour le système de recirculation existant à neuf bassins, ni la construction des deux nouveaux bassins ne sont entièrement terminées. Notons particulièrement que, pour la modernisation du système à neuf bassins, il reste encore des éléments des modules de traitement des déchets et de modulation de la température à installer. Le système a été modifié au point où il peut assurer la stabulation de cinq tonnes de géniteurs, mais il faut encore le munir de composantes de conditionnement de l'eau qui instaureront un environnement optimal pour raccourcir le délai avant la maturité. En résumé, il faut encore installer les dispositifs de fractionnement à la mousse, le récupérateur de chaleur et les thermopompes. En ce qui concerne le système à deux bassins, seuls les bassins de fibre de verre sont installés. Il faudra ensuite prévoir l'apport d'eau et installer les accessoires de plomberie nécessaires, les pompes pour la recirculation de l'eau et le matériel de conditionnement. À l'heure actuelle, le second système n'abrite donc aucun poisson.
Les situations suivantes ont nui à l'achèvement du projet :
a) Flux de trésorerie
Pour les deux systèmes, le principal défi réside dans l'accessibilité aux fonds nécessaires pour réaliser les installations et il n'est pas encore surmonté. Ce problème n'avait pas été prévu et il découle de retards de production à l'écloserie en 2012-2013, ceux-ci étant attribuables à de complexes questions de qualité de l'eau, qui ont depuis été résolues. Pour cette raison, il a été impossible d'acquitter plus que les frais critiques d'exploitation pendant une assez longue période. La diminution des liquidités disponibles a retardé la livraison de l'équipement (générateur d'ozone, pompes, moniteurs, thermopompes, etc.) et la prestation de services, notamment l'installation des bassins de fibre de verre.
b) Présence d'un tiers sur le site
Avant le lancement du projet, l'endroit prévu pour l'installation du système à deux bassins était occupé par les bassins d'un tiers qui y élevait des poissons à contrat. Il a fallu plusieurs mois pour que ce tiers puisse trouver un autre endroit et cela a retardé la préparation du site pour l'installation des bassins en fibre de verre.
c) Conditions météorologiques
L'installation des bassins en fibre de verre n'a pu être entreprise à l'été 2012, pour les raisons indiquées ci-dessus, et les travaux n'ont pu être faits pendant la saison chaude. Ils ont été retardés au printemps de 2013, puisque les lieux n'étaient pas chauffés. Même lorsque la température s'est suffisamment réchauffée pour qu'on puisse travailler la fibre de verre, les travaux ont été maintes fois remis en raison de l'humidité ambiante (brouillard), typique de cet environnement côtier.
d) Électricité
Lors de la modernisation du module G, on a importé de France un appareil de fractionnement à la mousse (SKIM) équipé de panneaux et de moteurs électriques non homologués CSA. On n'a donc pas pu les installer avant une modification intégrant des pièces homologuées CSA ou avant un examen aboutissant à l'homologation. Les panneaux électriques ont été examinés par un inspecteur de la CSA le 28 octobre 2013 et l'homologation leur a été refusée. Les motifs du refus se classaient dans les catégories suivantes :
- Les moteurs étaient homologués, mais de manière inadéquate ou incorrecte;
- Les étiquettes étaient inadéquates ou manquantes;
- Le câblage n'était pas conforme aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité;
- Les commandes électriques ne répondaient pas aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité (composantes absentes);
- Les boîtiers et les boîtes de connexion ne répondaient pas aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité;
- Liaisons (mises à la terre) incorrectes dans les appareils et les boîtiers.
À l'heure actuelle, SHL a entamé des discussions avec le fournisseur des dispositifs SKIM (EMYG Environmental) pour qu'on lui livre un panneau de commande homologué CSA. Ce serait, semble-t-il, la solution la plus rapide et la plus rentable. Compte tenu des exigences des poissons vivant dans le système, les appareils de fractionnement à la mousse doivent être installés au plus tard en mai 2014.
2) Conclusions
Le projet a permis à Scotian Halibut Limited de moderniser un système de grossissement existant et de le transformer en bassin de conditionnement de géniteurs, en plus d'amorcer l'installation d'un nouveau système du même genre comportant deux bassins. Les principaux résultats n'ont pas encore été générés. Le projet se continuera avec des installations supplémentaires et le rassemblement de données sur les poissons et le rendement des systèmes.
SHL terminera l'installation des deux systèmes et les exploitera afin d'évaluer s'ils sont en mesure d'améliorer la croissance des flétans que l'on conserve aux fins de reproduction. Nous prévoyons que les systèmes seront entièrement installés en 2014. Cela aura pour effet immédiat de fournir aux poissons un environnement idéal au moment où ils approcheront de la maturité sexuelle. La croissance des géniteurs d'élevage des générations F1 et F2 qui sont destinés à la reproduction sera accélérée, en même temps que seront réduits le stress et la mortalité, dans le but de les amener à produire des gamètes en quantités suffisantes et régulières en plus bas âge.
3) Communications
Scotian Halibut Limited compte faire rapport de ce projet de mise en valeur des géniteurs lorsque la conférence annuelle des aquaculteurs qui se tiendra à Halifax en janvier 2014. Par ailleurs, lors de l'introduction de poissons dans le système à deux bassins, on prévoit faire paraître un communiqué dans le périodique Hatchery International pour mieux faire connaître la méthode de gestion des géniteurs améliorée de Scotian Halibut Limited. On s'attend à ce que les acheteurs de juvéniles de Scotian Halibut Limited se présentent dans les mois prochains afin de faire la promotion de la capacité accrue de l'entreprise.
4) Introduction des poissons et croissance
Modernisation du module G
Objectif
L'objectif de cette activité consistait à amener des flétans à la maturité sexuelle dans les meilleurs conditions d'élevage possibles et de rassembler des données sur les améliorations que ce système permettait, en termes de croissance.
Résultats
Les premiers flétans (d'une masse de deux tonnes) ont été introduits dans le système de bassins modernisé en octobre 2012. À mesure que l'amélioration du conditionnement de l'eau le permettait, on a pu ajouter plus de poissons. Au total, cinq tonnes de flétans étaient logés dans le système en mars 2013. Actuellement, les géniteurs se trouvant dans le module G pèsent de 2 300 à 3 900 g chacun (voir le tableau 2).
Les poissons se sont bien adaptés au système; ils se comportent normalement et ne montrent aucun signe de stress. On a surveillé plusieurs paramètres pour évaluer le succès obtenu grâce au nouveau système de bassins, y compris la santé des poissons, leur croissance, leur taux d'alimentation et la qualité de l'eau.
Santé des poissons :
L'introduction des poissons n'a été suivie d'aucune mortalité. Le taux moyen de mortalité mensuelle est de 0,29 %, tous bassins confondus. C'est plus que le taux de 0,1 % prévu à l'origine, mais bien moins que les taux mensuels des années passées, qui atteignaient et même dépassaient 1 %. On a soumis les flétans du module à des tests de détection de maladies en septembre et, selon les résultats obtenus jusqu'ici, aucun problème de santé imputable à l'environnement n'est apparu.
Croissance
Les poissons semblent se développer, mais cela est impossible à quantifier, puisqu'un seul échantillon a servi à déterminer les poids depuis l'introduction des poissons dans le module modernisé. Le paramètre relatif à la condition du poisson n'a pas été évalué, puisqu'on doit éviter de manipuler excessivement les individus à l'été et à l'automne (quand la température est la plus élevée), afin de prévenir les maladies.
Taux d'alimentation
Les flétans reçoivent chaque jour de la nourriture sèche à un taux de 0,14 à 0,20 % de leur poids corporel. Cette quantité est typique pour les poissons de même dimension. Nous avions prévu un taux d'alimentation comprenant une nourriture liquide en proportion de 40 % à intervalle mensuel, ce qui aurait équivalu à un taux d'alimentation quotidien en nourriture sèche de 0,27 %. Le taux d'alimentation mensuel moyen augmentera lorsque les conditions de température seront modifiées.
Qualité de l'eau
La teneur en oxygène a été maintenue au-dessus de 97 % dans tous les bassins, sauf dans un cas où une situation d'urgence, de courte durée, a entraîné une baisse à 52 % dans un bassin et à 71 % dans un autre. Cela n'a pas causé de tort visible aux stocks de flétan.
Depuis un mois, la teneur moyenne en CO2 est passée de 4,6 à 7,4 ppm, ce qui est supérieur aux 4 ppm prévus, mais bien inférieur aux paramètres normaux d'établissements de grossissement (de 10 à 15 ppm et même plus). L'ajout de l'appareil de fractionnement à la mousse et du réglage de la température permettra de réduire les niveaux de CO2.
Le pH se situe à 7,05, ce qui respecte notre objectif, et la teneur en ammoniac est négligeable.
La thermopompe, n'étant pas installée, nuit au contrôle de la température, que l'on ne peut maintenir dans la plage voulue (figure 17).
Comme il est indiqué ci-dessus, la qualité de l'eau, dans le module G, convient à la croissance des poissons, compte tenu de l'expérience passée du personnel de Scotian Halibut Limited. La teneur en CO2 et un meilleur maintien de la température sont cependant deux objectifs à atteindre avant que l'on ne puisse profiter de tous les avantages du système. L'installation de la thermopompe et de l'échangeur de chaleur est une condition préalable à un meilleur contrôle de la température.
Système à deux bassins
L'objectif de cette activité est similaire dans ce cas comme dans celui du module G modernisé; cependant, le système n'étant pas encore entièrement installé, aucun poisson n'y a été introduit.
5) Difficultés
On a rencontré divers problèmes qui se sont soldés par des retards dans l'installation du matériel; c'est ainsi que, pour le moment, ni les modifications prévues pour le système de recirculation existant à neuf bassins, ni la construction des deux nouveaux bassins ne sont entièrement terminées. Notons particulièrement que, pour la modernisation du système à neuf bassins, il reste encore des éléments des modules de traitement des déchets et de modulation de la température à installer. Le système a été modifié au point où il peut assurer la stabulation de cinq tonnes de géniteurs, mais il faut encore le munir de composantes de conditionnement de l'eau qui instaureront un environnement optimal pour raccourcir le délai avant la maturité. En résumé, il faut encore installer les dispositifs de fractionnement à la mousse, le récupérateur de chaleur et les thermopompes. En ce qui concerne le système à deux bassins, seuls les bassins de fibre de verre sont installés. Il faudra ensuite prévoir l'apport d'eau et installer les accessoires de plomberie nécessaires, les pompes pour la recirculation de l'eau et le matériel de conditionnement. À l'heure actuelle, le second système n'abrite donc aucun poisson.
Les situations suivantes ont nui à l'achèvement du projet :
e) Flux de trésorerie
Pour les deux systèmes, le principal défi réside dans l'accessibilité aux fonds nécessaires pour réaliser les installations et il n'est pas encore surmonté. Ce problème n'avait pas été prévu et il découle de retards de production à l'écloserie en 2012-2013, ceux-ci étant attribuables à de complexes questions de qualité de l'eau, qui ont depuis été résolues. Pour cette raison, il a été impossible d'acquitter plus que les frais critiques d'exploitation pendant une assez longue période. La diminution des liquidités disponibles a retardé la livraison de l'équipement (générateur d'ozone, pompes, moniteurs, thermopompes, etc.) et la prestation de services, notamment l'installation des bassins de fibre de verre.
f) Présence d'un tiers sur le site
Avant le lancement du projet, l'endroit prévu pour l'installation du système à deux bassins était occupé par les bassins d'un tiers qui y élevait des poissons à contrat. Il a fallu plusieurs mois pour que ce tiers puisse trouver un autre endroit et cela a retardé la préparation du site pour l'installation des bassins en fibre de verre.
g) Conditions météorologiques
L'installation des bassins en fibre de verre n'a pu être entreprise à l'été 2012, pour les raisons indiquées ci-dessus, et les travaux n'ont pu être faits pendant la saison chaude. Ils ont été retardés au printemps de 2013, puisque les lieux n'étaient pas chauffés. Même lorsque la température s'est suffisamment réchauffée pour qu'on puisse travailler la fibre de verre, les travaux ont été maintes fois remis en raison de l'humidité ambiante (brouillard), typique de cet environnement côtier.
h) Électricité
Lors de la modernisation du module G, on a importé de France un appareil de fractionnement à la mousse (SKIM) équipé de panneaux et de moteurs électriques non homologués CSA. On n'a donc pas pu les installer avant une modification intégrant des pièces homologuées CSA ou avant un examen aboutissant à l'homologation. Les panneaux électriques ont été examinés par un inspecteur de la CSA le 28 octobre 2013 et l'homologation leur a été refusée. Les motifs du refus se classaient dans les catégories suivantes :
- Les moteurs étaient homologués, mais de manière inadéquate ou incorrecte (homologation CSA ou UL nécessaire);
- Les étiquettes étaient inadéquates ou manquantes;
- Le câblage n'était pas conforme aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité;
- Les commandes électriques ne répondaient pas aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité (composantes absentes);
- Les boîtiers et les boîtes de connexion ne répondaient pas aux normes de la CSA ou du Code canadien de l'électricité;
- Liaisons (mises à la terre) incorrectes dans les appareils et les boîtiers.
À l'heure actuelle, SHL a entamé des discussions avec le fournisseur des dispositifs SKIM (EMYG Environmental) pour qu'on lui livre un panneau de commande homologué CSA. Ce serait, semble-t-il, la solution la plus rapide et la plus rentable. Compte tenu des exigences des poissons vivant dans le système, les appareils de fractionnement à la mousse doivent être installés au plus tard en mai 2014.
6) Conclusions
Le projet a permis à Scotian Halibut Limited de moderniser un système de grossissement existant et de le transformer en bassin de conditionnement de géniteurs et d'amorcer l'installation d'un nouveau système du même genre comportant deux bassins. Les principaux résultats n'ont pas encore été générés. Le projet se continuera avec des installations supplémentaires et le rassemblement de données sur les poissons et le rendement des systèmes.
SHL terminera l'installation des deux systèmes et les exploitera afin d'évaluer s'ils sont en mesure d'améliorer la croissance des flétans que l'on conserve aux fins de reproduction. Nous prévoyons que les systèmes seront entièrement installés en 2014. Cela aura pour effet immédiat de fournir aux poissons un environnement idéal au moment où ils approcheront de la maturité sexuelle. La croissance des géniteurs d'élevage des générations F1 et F2 qui sont destinés à la reproduction sera accélérée, en même temps que seront réduits le stress et la mortalité, dans le but de les amener à produire des gamètes en quantités suffisantes et régulières en plus bas âge.
7) Communications
Scotian Halibut Limited compte faire rapport de ce projet de mise en valeur des géniteurs lorsque la conférence annuelle des aquaculteurs qui se tiendra à Halifax en janvier 2014. Par ailleurs, lors de l'introduction de poissons dans le système à deux bassins, on prévoit faire paraître un communiqué dans le périodique Hatchery International pour mieux faire connaître la méthode de gestion des géniteurs améliorée de Scotian Halibut Limited.
On s'attend à ce que les acheteurs de juvéniles de Scotian Halibut Limited se présentent dans les mois prochains afin de faire la promotion de la capacité accrue de l'entreprise.
8) Remerciements
Scotian Halibut Limited remercie les responsables du Programme d'innovation en aquaculture et d'accès au marché (PIAAM), qui ont soutenu financièrement ce projet. L'entreprise a également reçu des fonds de l'APECA, par l'intermédiaire du FIA, et prévoit recevoir l'aide du programme de mesures incitatives en immobilisations (CII) du ministère du Développement économique et rural de la Nouvelle-Écosse.
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