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Document de recherche 2004/123

État du phytoplancton dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent en 2003

Par Starr, M., L. St-Amand, L. Devine, L. Bérard-Therriault, P.S. Galbraith

Résumé

Ce document présente une synthèse des variations saisonnières et interannuelles des concentrations de chlorophylle a, de nitrates et de silicates ainsi que de l’abondance des principales espèces de phytoplancton à trois stations fixes (Rimouski, gyre d’Anticosti et courant de Gaspé), de même qu’aux stations situées le long de six sections qui traversent l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Les auteurs ont analysés les conditions qui ont prévalue en 2003, mais ont aussi comparé ces données à celles obtenues au cours de la période s’échelonnant de 1992 à 2002.

En 2003, la principale prolifération de phytoplancton observée à la station de Rimouski, dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent, s'est produite en mai, c’est-à-dire un mois plus tôt que la moyenne. À l’exception de 2002, ceci continue une tendance qui a débuté en 1998. Les auteurs pensent que cette variation dans la synchronisation du cycle de production primaire a été occasionnée par des apports printaniers en eau douce en dessus de la normale dans le bassin du Saint-Laurent. La biomasse moyenne estivale de phytoplancton en 2003 à la station Rimouski a été également plus élevée comparativement à 1992-1994, 1996, 1998, et à 2000-2002, mais inférieure à celle de 1995, 1997 et, à 1999 en particulier. Les taux de production primaire mesurés au printemps et à l’été à cette station ont été eux aussi beaucoup plus élevés en 2003 comparativement aux trois dernières années, mais inférieurs à ceux de 1999.

Aux stations de la Gyre d’Anticosti et du courant de Gaspé, les concentrations en nitrates et en silicates ont été élevées à la fin de l’hiver et faibles à la fin de l’été en raison d’une utilisation accrue par le phytoplancton. Pour ces deux stations, la réduction des éléments nutritifs dans la couche de surface au cours de la période estivale a été plus prononcée en 2003 par rapport à la période 2000-2002. Ainsi, d’après l’évolution des teneurs en sels nutritifs, la production de phytoplancton dans le nord-ouest du golfe du Saint-Laurent pourrait avoir été plus élevée en 2003 comparés aux trois années précédentes. Ceci est conforme aux données obtenues à la station Rimouski dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent.

De même, les concentrations en sels nutritifs à la fin de l’hiver 2003 ont été également plus élevées dans le sud et le nord-est du golfe du Saint-Laurent par rapport aux deux années précédentes, tandis qu’elles n’ont pas été significativement différentes au cours de l’été. Ceci suggère une fois de plus que la floraison printanière de phytoplancton dans ces régions ait été également plus intense en 2003 comparativement aux années récentes.

Pour une troisième année consécutive, l'analyse de la composition de la communauté phytoplanctonique au cours de 2003 a permis de noter la présence de la diatomée Neodenticula seminae dans plusieurs secteurs du Golfe du Saint-Laurent, avec des concentrations pouvant atteindre jusqu’à 197 x 102 cellules par litre. Il est tout à fait exceptionnel que cette espèce soit retrouvée dans le golfe du Saint-Laurent car elle est généralement présente dans les eaux du Pacifiques Nord. Jusqu’à présent, cette espèce n’avait été signalée dans l’Atlantique que dans des sédiments datant du Quaternaire, il y a de cela 0.84 à 1.26 million d’années. Il est suggéré que cette espèce du Pacifique ait été introduite de façon naturelle dans le golfe du Saint-Laurent (en traversant l’Arctique et en descendant le courant du Labrador, pour ensuite emprunter le détroit de Belle-Isle) plutôt que par les eaux de ballast. L'invasion de N. seminae sur la côte atlantique est conforme aux observations récentes suggérant un plus grand apport des eaux du Pacifiques dans l'Océan Atlantique.

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