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Document de recherche 2011/045

Conditions océanographiques physique dans le golfe du Saint-Laurent en 2010

Par P.S. Galbraith, J. Chassé, D. Gilbert, P. Larouche, D. Brickman, B. Pettigrew, L. Devine, A. Gosselin, R.G. Pettipas et C. Lafleur

Résumé

Le présent document donne un aperçu des conditions d’océanographie physique qui ont prévalu dans le golfe du Saint-Laurent en 2010. Les températures de l’air moyennées de janvier à mars, d’octobre à décembre, ainsi qu’annuellement ont atteint des niveaux records. L’apport d’eau douce mensuel moyen mesuré à Québec a été normal pour l’ensemble de l’année 2010, mais a été supérieur à la moyenne au cours de l’hiver et l’automne, ce qui fut compensé par une crue printanière presque absente. Les températures de l’eau près de la surface ont été normales ou supérieures à la normale dans l’ensemble du golfe pendant tous les mois de l’année, à l’exception de la région de la cuvette de Mécatina et du chenal Esquiman au cours du mois de juin. Le volume maximal des glaces dans le Golfe s’est établi à 11 km³, une valeur minimum depuis 1969. La durée de la saison de glace 2009-2010 a été plus courte que la normale et était associée à une fonte précoce. Les entrées hivernales d’eaux froides et salées du plateau du Labrador ont rempli entièrement la cuvette de Mécatina au cours de l’hiver 2010. La propagation de cette intrusion s’est davantage limitée près du détroit de Belle Isle et de la côte nord comparativement aux conditions observées en 2009, se traduisant par un volume global plus faible (809 km³). Ce faible volume a néanmoins représenté 29% de la couche hivernale de surface plus froide que – 1 °C. Le volume de cette couche hivernale, sélectionnée avec un critère moins strict de la température, sous 0 °C au lieu de – 1 °C, était de 13 900 km³ (excluant l’estuaire). C’est une valeur supérieure de 0,7 fois l’écart type à la moyenne de la période 1996-2009, et correspondait à 42 % du volume d’eau total présent dans le Golfe. Cependant, la couche de surface hivernale était chaude, autour de 1 °C au dessus du point de congélation. Ce fut la première fois en 15 ans de monitorage hivernal que de telles conditions ont été observées. L’indice de la CIF (couche intermédiaire froide) d’été pour 2010 s’est établi à – 0,04 °C, ce qui est comparable aux conditions observées en 2000 et représente une forte augmentation (de 0,38 °C) par rapport à l’été 2009. Sur le Plateau madelinien, aucune partie du fond n’était couverte par des eaux de température < 0 °C en septembre 2010, tel qu’observé aussi en 2005, 2006, 2007 et 2009. Les profils régionaux de la CIF d’août et de septembre indiquent que les couches où T < 1 °C et < 0 °C ont été beaucoup plus minces dans la plupart du Golfe en 2010 comparativement à 2009 et que la température minimale était en général supérieure dans l’ensemble du Golfe. Les températures dans la colonne d’eau observées en mars 2010 ont été caractérisées par une couche de surface très épaisse dans la plupart des régions, mais particulièrement chaude, et caractérisée par une épaisse intrusion d’eaux du Golfe dans l’Estuaire. Dès le mois de juin, la CIF s’était amincie vers des épaisseurs normales mais avait encore des températures minimales au dessus de la normale. Le taux de réchauffement de la CIF a semblé plus faible qu’habituellement car les températures minimales de la CIF étaient près de la normale dès le mois d’août dans certaines régions, et davantage en novembre. Les eaux profondes de l’estuaire qui étaient chaudes en 2009 ont été remplacées par des eaux plus froides que la normale dès juin 2010. Des eaux très chaudes occupaient le détroit de Cabot en juin à 250 m, la profondeur du maximum de température, et il y a des signes que la partie supérieure de ces eaux a été échantillonnée en mars. Ces eaux chaudes étaient encore présentes dans le détroit de Cabot durant les relevés d’août et de novembre. Dans l’ensemble, la température a été généralement sous la normale à une profondeur allant de 200 à 300 m, tandis que la salinité était sous la normale de 150 à 300 m. Les températures à 300 m ont globalement augmenté légèrement, mais de façon significative au détroit de Cabot (par 1 écart-type) où l’anomalie atteignait +1 écart-type. La salinité à 200 m et 300 m a diminué globalemnt de 0,6 écart-type mais a augmenté au détroit de Cabot pour atteindre +0,6 écart-type à 200 m. Les eaux profondes de l’estuaire devraient se refroidir durant les deux prochaines années, l’anomalie chaude présente en 2010 dans le détroit de Cabot qui devrait remonter le chenal Laurentien vers l’estuaire par la suite. La couche de surface était épaisse et très chaude en novembre 2010, plus chaude même que les conditions de novembre 2009 qui étaient précurseurs de l’hiver record de 2010.

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