Document de recherche 2021/002
Les conditions océanographiques chimiques et biologiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent en 2019
Par Blais, M., Galbraith, P.S., Plourde, S., Devine, L. et Lehoux, C.
Résumé
Un aperçu des conditions océanographiques chimiques et biologiques du golfe du Saint-Laurent (GSL) en 2019 est présenté dans le cadre du Programme de Monitorage de la Zone Atlantique (PMZA). Les données du PMZA, ainsi que celles provenant de programmes de monitorage régionaux, sont analysées et présentées en fonction des moyennes à long terme (climatologie) et ce, dans le contexte d'un réchauffement ayant commencé en 2010. En 2019, les concentrations d’oxygène à 300 m ont atteint un minimum record dans l’estuaire du Saint-Laurent, et les concentrations dans le GSL étaient les 2e ou 3e valeur les plus faibles de la série temporelle. Les inventaires de nitrates dans la couche de surface (0–50 m) étaient près ou légèrement au-dessus de la normale durant l’hiver, et généralement sous la normale à l’été et à l’automne. Ceci suggère une importante diminution du contenu en nitrates entre mars et juin, particulièrement dans le sud (sGSL) et l’est (eGSL) du GSL. En 2019, l’inventaire de nitrates dans la couche profonde (300 m) était près de la normale dans l’eGSL, une première depuis 2012 alors que des anomalies positives de nitrates ont commencé à être observées en lien avec des intrusions d’eaux chaudes et salées. Les inventaires de phosphates et de silicates dans la couche profonde sont quant à eux restés au-dessus de la normale en 2019 dans le GSL. En dépit d’une importante diminution du contenu de nitrates au printemps, l’imagerie satellitaire indique que le bloom printanier avait une magnitude et une amplitude sous la normale partout dans le GSL. Les anomalies annuelles de la chlorophylle intégrée verticalement (chl a; 0–100 m) étaient supérieures à la normale dans l’ouest (oGSL) et l’est du GSL principalement à cause des fortes concentrations enregistrées à l’automne. Les analyses taxonomiques montrent une grande proportion de diatomées à la station Rimouski en 2019, alors que la communauté de phytoplancton était dominée par les cellules de petite taille à la station de la vallée de Shediac. La biomasse de zooplancton en 2019 était au-dessus de la normale à la station de Rimouski et dans l’oGSL pour la première fois depuis 2013-2014, mais elle est restée sous la normale ailleurs dans le GSL. L’abondance des grands calanoïdes était soit près, soit juste au-dessus de la normale dans toutes les sous-régions en 2019. Ceci s’explique par les abondances de Calanus finmarchicus qui étaient près de la normale dans tout le GSL, par les fortes abondances de Calanus hyperboreus à la station de Rimouski et dans l’oGSL (au printemps seulement), et par une abondance record de Calanus glacialis dans l’eGSL. Les petits calanoïdes et les copépodes associés à l’eau chaude étaient généralement près ou au-dessus de la normale, en accord avec la tendance observée lors des dernières années. L’abondance des copépodes associés à l’eau froide était au-dessus de la normale dans l’eGSL dû à C. glacialis et elle a atteint un record à la station de la vallée de Shediac grâce à C. glacialis et Metridia longa. La phénologie de C. finmarchicus à la station Rimouski suggère que l’émergence de la diapause et le développement vers l’adulte ont eu lieu au moment habituel, ou légèrement avant. La cohorte de jeunes stades copépodites (CI–CIII) est apparue tôt en mai, mais elle a été de longue durée et a atteint son abondance maximale à la fin juin. L’échantillonnage peu fréquent et irrégulier à la station de la vallée de Shediac nous empêche de bien décrire les patrons saisonniers associés aux nutriments et aux niveaux trophiques inférieurs à cette station.
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