Document de recherche 2021/037
Utilisation de médicaments et de pesticides par l’industrie canadienne de l’aquaculture des poissons marins de 2016 à 2018
Par Chang, B.D., Page, F.H. et Hamoutene, D.H.
Résumé
Le présent document s’inscrit dans le cadre d’un processus du Secrétariat canadien des avis scientifiques visant à élaborer un programme de surveillance après le rejet de médicaments et de pesticides par les exploitations piscicoles canadiennes. Il se concentre sur l’utilisation de médicaments et de pesticides (nombre d’exploitations utilisatrices et quantité utilisée de principe actif) dans les exploitations piscicoles marines du Canada de 2016 à 2018.La production totale de poissons élevés en milieu marin au Canada a connu une légère baisse au cours de ces années : 148 900 t en 2016, 140 500 t en 2017 et 138 400 t en 2018. Par province, 61 à 63 % de la production annuelle provenait de la Colombie-Britannique (C.-B.), 17 à 20 % du Nouveau-Brunswick (N.-B.), 11 à 17 % de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) et 4 à 8 % de la Nouvelle-Écosse (N.-É.). La production était constituée à plus de 95 % de saumon atlantique.Depuis 2016, le gouvernement du Canada exige que les exploitations piscicoles marines déclarent chaque année leur utilisation de médicaments et de pesticides.Les données sur l’utilisation de médicaments et de pesticides de 2016 à 2018 ont été tirées du site Données nationales sur l’information publique en aquaculture (DNIPA) et du Système intégré d’information sur l’aquaculture (AQUIIS). Les médicaments (administrés par la nourriture) et les pesticides (appliqués lors de traitements sous forme de bain) qui ont été déclarés comprenaient des médicaments antibiotiques (oxytétracycline, florfénicol, érythromycine, ormétoprime et triméthoprime), des médicaments antiparasitaires (benzoate d’émamectine, ivermectine et sélamectine pour lutter contre le pou de mer, et praziquantel pour lutter contre les vers parasites) et des pesticides (azaméthiphos et peroxyde d’hydrogène, tous deux pour lutter contre le pou de mer). Les exploitations individuelles ont utilisé entre zéro et six médicaments et pesticides en 2016, et entre zéro et cinq en 2017 et 2018. Sur les 136 à 152 exploitations piscicoles marines actives de 2016 à 2018, 108 à 128 d’entre elles (74 à 84 %) ont utilisé au moins un médicament ou un pesticide chaque année. Par province, 52 à 58 % des exploitations ayant utilisé au moins un médicament ou un pesticide se trouvaient en C.-B., 26 à 30 % au N.-B., 13 à 18 % à T.-N.-L. et 0 à 3 % en N.-É. Le pourcentage des exploitations actives ayant utilisé au moins un médicament ou un pesticide était de 83 à 86 % en C.-B., de 69 à 86 % au N.-B., de 74 à 95 % à T.-N.-L. et de 0 à 38 % en N.-É. Parmi les cinq médicaments antibiotiques déclarés, c’est le florfénicol qui a été utilisé dans le plus grand nombre d’exploitations (47 à 50 exploitations par année), suivi de l’oxytétracycline (17 à 24 exploitations par année); les trois autres ont été utilisés par cinq exploitations ou moins par année. C’est en C.-B. qu’il y a eu le plus grand nombre d’exploitations ayant utilisé le florfénicol (34 ou 35 exploitations) et la plus grande quantité utilisée chaque année. Le plus grand nombre d’exploitations ayant utilisé l’oxytétracycline se trouvait au N.-B. en 2016 (10 exploitations) et en C.-B. en 2017 (sept exploitations) et en 2018 (10 exploitations); la plus grande quantité a été utilisée à T.-N.-L. en 2016 et 2017 et en C.-B. en 2018. Parmi les médicaments antiparasitaires, c’est le benzoate d’émamectine qui a été utilisé dans le plus grand nombre d’exploitations au cours des trois années (56 à 70 exploitations par année). C’est en C.-B. qu’il y a eu le plus grand nombre d’exploitations ayant utilisé le benzoate d’émamectine au cours des trois années (32 à 38 exploitations par année), tandis que c’est à T.-N.-L. que l’on a utilisé la plus grande quantité au cours des trois années. L’ivermectine a été utilisée dans 14 à 20 exploitations par année et n’a été utilisée qu’au N.-B. et à T.-N.-L. C’est au N.-B. qu’il y a eu le plus grand nombre d’exploitations utilisatrices et la plus grande quantité utilisée chaque année. La sélamectine n’a été utilisée que sur une base d’essai (une exploitation au N.-B. en 2017 et une autre exploitation au N.-B. en 2018). Le praziquantel a été utilisé uniquement à T.-N.-L., et seulement en 2016 et 2017. Un autre médicament pour lutter contre le pou de mer, la lufénurone, a été utilisé dans des écloseries en eau douce en C.-B., au N.-B. et à T.-N.-L. Le pesticide azaméthiphos a été utilisé dans 20 à 42 exploitations par année; il n’a été utilisé qu’au N.-B. et à T.-N.-L. En 2016, c’est au N.-B. qu’on a relevé le plus grand nombre d’exploitations ayant utilisé l’azaméthiphos (29 exploitations) et la plus grande quantité utilisée; en 2017 et 2018, le N.-B. et T.-N.-L. comptaient un nombre égal d’exploitations utilisatrices (20 exploitations dans chaque province en 2016, 10 exploitations dans chaque province en 2017), tandis que c’est à T.-N.-L. que l’on a utilisé la plus grande quantité au cours de ces deux années. Le peroxyde d’hydrogène a été utilisé dans 25 à 37 exploitations par année. Il a été utilisé en C.-B., au N.-B. et à T.-N.-L. En 2016, le N.-B. comptait le plus grand nombre d’exploitations ayant utilisé le peroxyde d’hydrogène (14 exploitations) et c’est là qu’on a également utilisé la plus grande quantité; en 2017 et 2018, la C.-B. comptait le plus grand nombre d’exploitations utilisatrices (17 en 2017; 22 en 2018), et c’est là également qu’on a utilisé la plus grande quantité de cette substance au cours des deux années. On a constaté des différences d’utilisation entre les classes d’âge de saumon pour certains des produits chimiques : le florfénicol et l’ivermectine ont été utilisés principalement sur des smolts, tandis que le benzoate d’émamectine et l’azaméthiphos ont été utilisés davantage sur des poissons de taille précommerciale. En C.-B., les traitements à l’aide de médicaments et de pesticides ont eu lieu tout au long de l’année, tandis qu’au N.-B. et à T.-N.-L., il n’y a pas eu de traitement en hiver ni au début du printemps. En N.-É., les seuls traitements ont eu lieu en août 2016 et de juin à août 2018 (en N.-É., seuls des médicaments antibiotiques ont été utilisés).Les trois années de données étaient insuffisantes pour nous permettre de discerner des tendances interannuelles claires dans l’utilisation des médicaments et pesticides.
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