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Document de recherche 2021/072

Conditions météorologiques, état de la glace de mer et conditions océanographiques physiques dans la mer du Labrador en 2019

Par Yashayaev, I., Peterson, I. et Wang, Z.

Résumé

Dans la mer du Labrador, le bassin de l’Atlantique Nord le plus froid et à l’eau la plus douce au sud de la dorsale Groenland-Islande-Écosse, les pertes de chaleur en surface pendant l’hiver entraînent la formation d’eaux denses qui jouent un rôle important dans la ventilation des profondeurs océaniques et dans la circulation de retournement océanique mondiale. Au cours de l’hiver 2018–2019, le centre de la mer du Labrador a laissé échapper moins de chaleur par sa surface que lors des cinq hivers précédents. La récente réduction du refroidissement saisonnier de la mer du Labrador contraste avec un record de chaleur hivernale perdue sur 25 ans atteint en 2015. L’indice d’oscillation nord-atlantique d’hiver (décembre–mars) a été modérément positif en 2019. Cependant, la circulation atmosphérique associée à une anomalie de basse pression atmosphérique dans la mer du Labrador en hiver s’est traduite par des températures de l’air supérieures à la normale dans le nord et le centre de la mer du Labrador. Les températures de la surface de la mer étaient proches de la normale en hiver et supérieures à la normale au printemps. Les anomalies de l’étendue de la glace de mer en hiver et au printemps étaient généralement négatives, à l’exception d’une anomalie hivernale proche de la normale au centre du plateau du Labrador. En ce qui concerne les valeurs moyennes annuelles des anomalies de température, en 2018, la couche des 100 premiers mètres de la partie centrale de la mer du Labrador était la plus froide enregistrée depuis 2000. Cependant, entre 2018 et 2019, cette couche s’est réchauffée de 0,5 °C. La couche intermédiaire (200 à 2 000 m) s’est refroidie entre 2011 (l’année la plus chaude de la couche depuis 1972) et 2018. Cette tendance au refroidissement peut être associée à un approfondissement persistant de la convection hivernale sur la même période. Le facteur clé qui a contribué à l’approfondissement récurrent du mélange convectif au cours des trois hivers qui ont suivi l’hiver 2015 n’était pas tant l’échange thermique air-mer que le préconditionnement de la colonne d’eau causé par le mélange convectif des années précédentes. Cette persistance pluriannuelle de la convection hivernale qui s’approfondit, qui a duré jusqu’à l’hiver 2018–2019 et a dépassé 2 000 m de profondeur, a entraîné la formation d’eau de mer du Labrador la plus volumineuse, la plus dense et la plus profonde depuis 1994. Durant l’hiver 2018–2019, la situation a toutefois changé : la convection hivernale n’a généralement pas dépassé 1 200 m et la couche intermédiaire s’est réchauffée légèrement, mais suffisamment pour inverser la tendance de la densité de l’eau de mer. Entre 2018 et 2019, la densité moyenne annuelle de la couche intermédiaire a diminué de 0,007 kg/m3. Dans l’ensemble, les changements de la profondeur de la convection hivernale et des propriétés de la couche intermédiaire entre ces années indiquent que l’effet du préconditionnement de la colonne d’eau sur la convection hivernale s’est affaibli depuis 2018. Selon les simulations du modèle de l’Atlantique Nord de l’Institut océanographique de Bedford, le transport du courant du Labrador a diminué entre 1995 et 2014, mais a légèrement augmenté depuis. La circulation méridienne de retournement atlantique de ce modèle affiche une tendance générale à l’affaiblissement depuis le milieu des années 1990, et les simulations rétrospectives de ce modèle montrent un affaiblissement continu au cours des dernières années.

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