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Document de recherche 2022/058

Zones à risque élevé d’effets physiques et acoustiques liés aux navires dans l’habitat essentiel de l’épaulard résident du sud (Orcinus orca)

Par Thornton, S.J., Toews, S., Burnham, R., Konrad, C.M., Stredulinsky, E., Gavrilchuk, K., Thupaki, P., et Vagle, S.

Résumé

Les principales menaces qui pèsent sur la population d’épaulard résident du sud (ERS) sont la raréfaction des proies, les perturbations acoustiques et physiques, les contaminants et les collisions avec des navires. L’atténuation réussie des menaces dépend de la connaissance du chevauchement spatio temporel de la présence d’individus avec les zones à haut risque.

Un cadre de cooccurrence a servi à illustrer les zones de l’habitat essentiel où le risque de perturbation physique et acoustique et de collision avec des navires est élevé de mai à octobre. L’analyse des données d’observation de l’ERS indique que les endroits où la fréquence d’occurrence de l’ERS est la plus élevée sont le banc Swiftsure, le détroit de Haro et l’estuaire du fleuve Fraser. Les données de suivi d’individus et de groupes ont ajouté un contexte comportemental aux données d’observation et permis de déterminer que le banc Swiftsure et le détroit de Haro sont des lieux clés pour la recherche de nourriture, tandis que le détroit de Juan de Fuca sert principalement au déplacement.

Nous avons déterminé le risque de collision en combinant les données sur les navires provenant du système d’information automatique (SIA), qui ont révélé la présence de grands navires commerciaux, et les données d’un relevé aérien, qui ont révélé la présence de bateaux de petite taille ou de plaisance.

Nous avons exploré les effets acoustiques associés à la présence de navires en examinant le bruit supplémentaire dans les plages de fréquences que l’ERS utilise pour la communication (500 Hz à 15 kHz) et l’écholocalisation (15 à 100 kHz). Nous avons calculé le niveau de bruit ambiant minimal de référence depuis les 1 % de conditions les plus calmes obtenues des enregistrements acoustiques aux mouillages dans la zone d’étude. Nous avons ensuite calculé les distances auxquelles les vocalises et les clics pouvaient se déplacer dans les conditions de bruit ambiant minimal. La réduction de la portée des communications et de l’écholocalisation est exprimée en pourcentage de réduction par rapport à la portée au niveau de bruit ambiant minimal. Le bruit des navires équipés d’un émetteur-récepteur du SIA de classe A a entraîné une perte importante dans la portée de l’écholocalisation et des communications dans l’habitat essentiel de l’ERS. Une baisse dans la portée de l’écholocalisation de plus de 50 % a été relevée dans les principaux lieux de recherche de nourriture; cette baisse s’intensifie avec la profondeur. Une baisse dans la portée de l’écholocalisation due aux petits bateaux a également été observée; elle est plus importante les fins de semaine.

Ces analyses permettront d’élaborer des mesures de rétablissement qui réduiront les effets acoustiques sur l’ERS dans son habitat essentiel, et fourniront un cadre pour de futures études sur les menaces au rétablissement. À l’avenir, la prise en compte des données sur les proies et les contaminants dans l’analyse de cooccurrence nous permettra de mieux comprendre les effets cumulatifs et appuiera les mesures de gestion pour la survie et le rétablissement de la population.

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