Sélection de la langue

Recherche

Document de recherche 2022/072

L’encrassement biologique des bâtiments comme vecteur de l’introduction d’espèces non indigènes au Canada

Par Brinklow, T.R., Chan, F.T., Etemad, M., Deb, J.C., et Bailey, S.A.

Résumé

L’encrassement biologique est l’accumulation d’organismes (tels que les algues, les moules, les pouces-pieds et autres taxons) sur les surfaces immergées. L’encrassement biologique des bâtiments est considéré comme indésirable, parce qu’il réduit l’efficacité énergétique des bâtiments en augmentant la traînée et qu’il peut transporter des organismes sur de longues distances vers des endroits situés en dehors de leur région biogéographique naturelle. Par rapport à d’autres vecteurs de transfert d’organismes aquatiques, tels que les eaux de ballast, l’encrassement biologique est relativement peu étudié, bien qu’il s’agisse d’un vecteur majeur d’introduction d’espèces non indigènes (ENI) aquatiques dans les écosystèmes côtiers du monde entier. Pour cette raison, Transports Canada a demandé un avis scientifique à Pêches et Océans Canada afin d’obtenir une évaluation nationale actualisée de la probabilité de l’introduction et de l’établissement d’ENI par le biais de l’encrassement biologique des bâtiments, afin de guider l’élaboration de politiques de gestion de l’encrassement biologique.

Un modèle mécaniste à plusieurs stades (un modèle à plusieurs étapes décrivant les parties ou les stades du processus d’invasion) a été utilisé dans le cadre de cette étude afin d’évaluer la probabilité d’introduction et d’établissement d’ENI au Canada à partir des données recueillies pendant un an sur les premières arrivées de bâtiments commerciaux battant un pavillon étranger. Les stades du modèle comprennent l’arrivée, la survie et l’établissement des ENI, cependant dans le présent document, le terme « établissement » désigne le succès cumulatif des trois stades pour aboutir à une population autonome dans les eaux canadiennes. Des évaluations distinctes ont été menées pour les surfaces principales de la coque des bâtiments et les zones de recoins combinées (telles que le caisse de prise d’eau, l’hélice et les tunnels des propulseurs, où l’encrassement biologique est susceptible d’être plus concentré). Les résultats ont été résumés pour les quatre régions côtières du Canada – Atlantique, Pacifique, Grands Lacs-fleuve Saint-Laurent et Arctique – en fonction du port de destination ou d’arrivée des bâtiments. Les paramètres du modèle étaient basés sur des données empiriques sur l’encrassement biologique des bâtiments et des données empiriques environnementales, ainsi que sur des estimations des processus biologiques en tenant en compte de leur variabilité.

Les estimations des établissements primaires moyens d’ENI par an via les coques des bâtiments variaient de moins de 1 (région de l’Arctique) à 2,2 (région du Pacifique) ENI par an. De même, le nombre moyen de sorties jusqu’à ce qu’au moins un établissement d’ENI via la coque soit réussi variait de 94 sorties (région du Pacifique) à 174 sorties (région des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent). Les établissements primaires d’ENI associés aux recoins des bâtiments étaient généralement plus élevés que ceux associés à la coque, les établissements d’espèces les plus élevés par an étant de 8,4 ENI par an, avec 23 sorties jusqu’à l’établissement (région du Pacifique). Bien que ces estimations soient marquées par une certaine incertitude, les résultats indiquent une probabilité non négligeable d’établissement d’ENI par l’encrassement biologique des bâtiments dans toutes les régions du Canada. On estime que les côtes de l’Atlantique et du Pacifique accueilleront le plus grand nombre d’établissements d’ENI, en raison du nombre plus élevé d’arrivées de bâtiments dans ces régions. Les taux d’établissement des ENI via les zones principales de la coque des bâtiments étaient inférieurs à ceux des recoins, ces derniers (tous combinés) présentant une plus grande abondance d’encrassement biologique malgré une surface mouillée plus petite. L’encrassement biologique des bâtiments doit être considéré comme un vecteur dominant et actif d’introduction des ENI au Canada.

Avis d’accessibilité

Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).

Date de modification :