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Document de recherche 2023/043

Renseignements sur le saumon atlantique (Salmo salar) de la zone de pêche du saumon 17 (golfe de l’Île-du-Prince-Édouard) utiles pour la préparation d’un deuxième rapport de situation du COSEPAC

Par Cairns, D.K., Roloson, S.D., MacFarlane, R.E., et Guignion, R.E.

Résumé

Afin d’appuyer la préparation d’un prochain examen du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), le présent rapport rassemble des données sur la biologie, la démographie et l’habitat du saumon atlantique (Salmo salar) dans les eaux de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) (zone de pêche du saumon 17), ainsi que sur les menaces qui pèsent sur l’espèce. Les comptes rendus antérieurs indiquent que la population originale de saumons atlantiques de l’Î.-P.-É. était dominée par des individus effectuant une montaison tardive et des individus de grande taille (≥ 63 cm). Ces caractéristiques ont été conservées dans les petits cours d’eau. Entre 1880 et 2020, l’introduction d’au moins 38 826 353 saumons atlantiques a eu lieu à l’Î.‑P.-É., surtout dans les grands cours d’eau. La proportion de saumons effectuant une montaison hâtive et de petits saumons a été augmentée dans les grands cours d’eau grâce à l’ensemencement destiné à accroître les possibilités de pêche à la ligne en été. La durée du séjour en mer des adultes en montaison est généralement d’un an pour les petits saumons et de deux ans pour les grands saumons. Les taux de montaison des saumons d’écloserie varient de 0,5 à 5,9 %. Les taux de montaison des saumons issus de la fraie naturelle ne sont pas disponibles. Dans la rivière Morell, qui était la rivière à saumons la plus importante de l’Î.-P.-É. par le passé, la fécondité moyenne est de 3 143 œufs pour les petits saumons et de 4 963 œufs pour les grands saumons. Les stades d’œuf (1 an), de juvénile (moyenne de 2,32 ans) et de séjour en mer (moyenne de 1,77 an) totalisent 5,09 ans, ce qui correspond à la durée d’une génération moyenne pour la population. Habituellement, les premiers stades du cycle vital du saumon atlantique de l’Î.-P.-É. se déroulent dans les cours d’eau : des alevins émergent lors de l’éclosion des œufs, les alevins se transforment en tacons et les tacons deviennent des smolts qui entament leur dévalaison. Cependant, certains mâles juvéniles atteignent la maturité de façon précoce, et certains tacons occupent des étangs et des estuaires. Les saumons atlantiques du sud-est du Nouveau-Brunswick et du nord de la Nouvelle-Écosse partagent les caractéristiques ancestrales des montaisons tardives et des remontes abondantes. Les données génétiques sur les saumons des cours d’eau ensemencés indiquent une ressemblance avec les saumons d’une vaste zone géographique au centre du sud du golfe du Saint-Laurent. Cependant, les échantillons génétiques provenant de deux petites rivières du nord-est de l’Î.-P.-É. étaient semblables, mais n’ont pas montré de ressemblance avec les échantillons provenant d’ailleurs au Canada. Les dénombrements de nids de fraie pour la période de 1990 à 2019 ont montré des tendances à la hausse dans quatre cours d’eau et des tendances à la baisse dans cinq cours d’eau. Les dénombrements de nids de fraie pour la période de 2004 à 2019 ont montré des tendances à la hausse dans 13 cours d’eau et des tendances à la baisse dans six cours d’eau. Soixante et onze cours d’eau de l’Î.-P.-É. sont suffisamment grands; ils ont donc probablement accueilli des populations de saumons atlantiques lors de la période « intacte ». Pendant la période de 2000 à 2019, la pêche à l’électricité de juvéniles et les relevés de nids de fraie ont permis de détecter des saumons atlantiques au moins une fois dans 40 cours d’eau, mais n’ont permis de détecter des saumons atlantiques lors de chaque année de suivi que dans 12 cours d’eau. On estime que la population de saumons atlantiques géniteurs de l’Î.-P.-É. compte 717 individus, d’après le dénombrement des nids de fraie. Le dépôt de sédiments sur l’habitat de fraie et d’alevinage est une menace importante qui pèse sur le saumon atlantique de l’Î.‑P.‑É. Entre autres menaces, on compte la mortalité liée aux pesticides, l’extraction d’eau à des fins d’utilisation par les municipalités et d’irrigation, les changements climatiques entraînant des sécheresses plus fréquentes et des températures de l’eau plus élevées, le blocage du passage des poissons attribuable aux barrages (notamment les barrages de castors, Castor canadensis) et la compétition avec la truite arc-en-ciel non indigène (Oncorhynchus mykiss).


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