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Document de recherche 2023/047

Modèle de population intégrée des bélugas (Delphinapterus leucas) de l’estuaire du Saint-Laurent

Par Tinker, M.T., Mosnier, A., St-Pierre, A.P., Gosselin, J.-F., Lair, S., Michaud, R. et Lesage, V.

Résumé

Les bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent (ESL) forment une population remontant à la glaciation du Wisconsin qui comptait probablement 10 000 individus ou plus au milieu des années 1800. En raison d’une chasse intensive qui a débuté dans les années 1700 et de la dégradation de l’environnement, la population a décliné considérablement dans les années 1980, ce qui a mené à leur classification comme espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada en 1983 et à la mise en œuvre d’une série de programmes de surveillance de la santé, de la démographie et de la dynamique de la population. Les bélugas de l’ESL sont exposés à de multiples facteurs de stress, dont les contaminants environnementaux, la réduction de proies, la prolifération d’algues toxiques, le bruit des navires et divers autres facteurs de risque. Nous avons compilé les jeux de données disponibles sur les tendances en matière d’abondance, les profils de mortalité, la cause de décès et la structure par âge. Nous avons utilisé ces données pour mettre au point et adapter un modèle de population intégratif dans le but d’évaluer l’état actuel et les tendances de la population de béluga de l’ESL, d’estimer le risque de quasi-extinction selon différents scénarios et d’établir de nouvelles cibles de rétablissement de cette population en voie de disparition. Le modèle de processus consistait en un modèle étagé de matrice de projection qui intégrait les différences d’âge et de sexe dans les processus de survie et de reproduction. Nous avons utilisé des méthodes hiérarchiques bayésiennes pour estimer la variation des indices vitaux selon le temps et la densité en les adaptant simultanément aux données des relevés aériens (à l’aide de méthodes visuelles et photographiques), aux données sur la structure par âge de la population vivante et les animaux morts (selon l’estimation de l’âge des carcasses échouées) et aux analyses de la cause de décès concernant les fréquences relatives de mortalité naturelle, de mortalité due à la chasse et de mortalité dystocique ou post-partum chez les femelles reproductrices adultes. Nous avons trouvé des données probantes sur l’augmentation de la mortalité liée à la densité et la mortalité indépendante de la densité (MID) au 20e siècle, qui ont empêché la population de croître à nouveau après l’arrêt de la chasse en 1979. Les résultats de notre modèle ont fait état de tendances complexes de mortalité selon l’âge et le sexe au cours des dernières décennies : par exemple, les risques de MID touchant les animaux plus âgés ont diminué entre 2010 et 2018, ce qui pourrait indiquer une diminution des taux de cancer associés à une exposition moindre aux contaminants. Cette diminution entraîne une tendance à la hausse de l’abondance. En revanche, la mortalité liée à la densité des veaux a augmenté au cours de cette période, de même que la mortalité dystocique ou post-partum chez les femelles gestantes, ce qui a entraîné une diminution de la proportion de jeunes dans la population vivante, alors que la proportion de jeunes dans les animaux morts a augmenté. Ces variations démographiques, combinées à une hausse des risques de MID après 2018, ont entraîné une tendance à la stabilisation de l’abondance après 2018 et à un début éventuel de déclin, bien que la tendance actuelle soit aléatoire en raison d’un niveau accru d’incertitude typique de la fin d’une série chronologique.

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