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Document de recherche 2024/062

Évaluation du potentiel de rétablissement du béluga (Delphinapterus leucas) de l’estuaire du Saint-Laurent

Par Lesage, V., Harvey, V., Tinker, M.T., St-Pierre, A.P., Aulanier, F., Lair, S., Hammill, M., Simard, Y., Brown, T., Mosnier, A., Rioux, È., Cabrol, J., Gosselin, J.-F.

Résumé

La population de bélugas (Delphinapterus leucas) de l’estuaire du Saint-Laurent (ESL) se trouve à la limite la plus au sud de la répartition de l’espèce et est une population relicte de la glaciation du Wisconsin. Bien que son abondance historique soit très incertaine, elle dépassait fort probablement les 10 000 individus. Cependant, la capacité de charge effective du béluga de l’ESL a fondamentalement changé par rapport aux niveaux historiques et est estimée, dans les conditions actuelles, à 6 700 bélugas (intervalle de crédibilité [IC] à 95 % = 4 300 à 10 400). L’abondance en 2022 a été estimée le plus probablement (IC à 95 %) entre 1 500 et 2 200 individus, avec une estimation ponctuelle de 1 850 bélugas, ce qui place la population dans la zone de prudence selon le Cadre de précaution du MPO.

Les températures moyennes dans le golfe du Saint-Laurent de 2010 à 2022 ont augmenté de trois quarts de degré Celsius par rapport à la moyenne de 1970 à 2009. En supposant un réchauffement supplémentaire de 0,5 degré Celsius des températures dans le golfe au cours des 100 prochaines années et la poursuite de la variation naturelle sans changement (positif ou négatif) des autres facteurs de la mortalité, les projections indiquent un faible risque (0,3 %) de quasi-extinction (réduction à 50 individus), une probabilité de 13 % que la population atteigne la zone saine (au moins 3 219 individus) dans les 100 prochaines années et une probabilité de 61 % qu’elle tombe dans la zone critique (moins de 1 609 individus). Ces résultats suggèrent que le rétablissement est théoriquement possible et qu’il l’est encore plus si l’on parvient à atténuer certaines des menaces actuelles qui pèsent sur la population, comme les facteurs qui entraînent une augmentation de la mortalité liée à la gestation et de la mortalité des baleineaux. Les effets nocifs admissibles des agents de stress d’origine humaine sont estimés à 3,4 bélugas par année selon l’approche du prélèvement biologique potentiel.

Les données historiques et contemporaines indiquent que la répartition des bélugas de l’ESL est la plus limitée pendant l’été et la plus étendue au printemps, lorsqu’une portion de la population est encore dans le nord-ouest du golfe du Saint-Laurent, mais que l’essentiel de la répartition demeure toute l’année dans l’ESL. Les données étaient suffisantes pour déterminer l’habitat important l’été (de juin à octobre) et l’hiver (de janvier à mars) pour la population, mais insuffisantes pour le printemps et l’automne. Les fonctions n’ont pu être attribuées à des emplacements précis dans l’aire de répartition saisonnière et, pour la plupart des caractéristiques, les données sont également insuffisantes pour appuyer les paramètres quantitatifs.

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