Avis scientifique 2008/058
Avis scientifique sur les préLèvements de phoques du Groenland (Pagophilus groenlandicus) le l’Atlantique nord-ouest en 2009
Sommaire
- Les phoques du Groenland de l’Atlantique Nord-Ouest sont chassés dans les eaux du Canada et du Groenland. Après s’être maintenus en moyenne à environ 52 000 individus par année entre 1983 et 1995, les prélèvements canadiens déclarés ont considérablement augmenté pour atteindre de 240 000 à 366 000 phoques entre 1996 et 2006. Ils ont ensuite diminué considérablement en 2007 (224 745 individus) et en 2008 en raison de la baisse des quotas et du mauvais état des glaces. Les prélèvements groenlandais ont quant à eux augmenté de façon constante depuis le milieu des années 1970 pour atteindre un sommet d’environ 100 000 individus en 2000. Ils ont par la suite décliné à environ 70 000 individus, mais ont augmenté depuis pour atteindre 90 000 phoques au cours des dernières années pour lesquelles nous disposons de données (2005-2006). De leur côté, les prélèvements dans l’Arctique canadien sont demeurés faibles (<1 000 individus).
- On a estimé les prélèvements totaux de phoques du Groenland en intégrant des données sur les prélèvements déclarés, des estimations des prises accessoires dans la pêche à la lompe à Terre-Neuve et des estimations des phoques tués mais non débarqués pendant la chasse dans différentes régions. De 1996 à 2004, les prélèvements importants enregistrés au Canada et au Groenland ont totalisé en moyenne 465 500 individus par année. Cependant, selon l’estimation, les prélèvements totaux de 2008 auraient décliné à 400 000 phoques, principalement en raison de la baisse des prises au Canada.
- Les relevés aériens nous ont permis d’estimer la production totale de petits phoques du Groenland en 2004 à environ 991 400 individus (intervalle de confiance de 95 % – entre 877 300 et 1 105 500 individus). Cette estimation est semblable à l’estimation précédente, effectuée en 1999. Un relevé a été effectué en 2008, mais les résultats ne seront pas disponibles avant 2009.
- La population de phoques du Groenland a diminué au cours des années 1960 et a atteint un creux à moins de 2 millions d’individus au début des années 1970. Depuis, la population a augmenté de façon constante jusqu’au milieu des années 1990, alors qu’elle a atteint le plus haut niveau jamais estimé. En raison des importants prélèvements enregistrés au cours de la dernière décennie, la population est demeurée relativement stable depuis 1996.
- L’estimation de la taille de la population de phoques du Groenland de l’Atlantique Nord-Ouest pour 2009 est de 5,6 millions d’individus (IC de 95 % = 3,9 à 7,2 millions). La plus récente estimation du niveau maximal de la population (en 2005) est de 5,7 millions (IC de 95 % = 4,4 à 6,9 millions), ce qui est légèrement plus bas que l’estimation précédente de 5,8 millions (IC de 95 % = 4,1 à 7,6 millions). Cette différence est minime si l’on tient compte de l’incertitude de ces estimations.
- Le momentum démographique ainsi que les importants prélèvements enregistrés pendant les 12 dernières années ont un impact majeur sur la population actuelle et la production de petits.
- Le prélèvement de 270 000 individus respecterait le plan pour 2009, mais pourrait nécessiter une diminution importante du TAC pour la saison 2010. Des scénarios selon lesquels 300,000 phoques seraient prélevés ne permettraient pas l’atteinte des objectifs de gestion et entraîneraient un déclin de la population projetée en deçà de N70 en 2009.
- Cette évaluation, fondée sur les relevés des petits effectués tous les cinq ans et sur les estimations des taux de reproduction et des prélèvements, a pour but de déterminer l’abondance totale à l’aide d’un modèle de la population. La variabilité liée aux paramètres du modèle ainsi que les changements potentiels des taux de mortalité naturelle causés par les conditions environnementales augmentent l’incertitude liée à ces estimations. Une incertitude supplémentaire est associée à l’utilisation des relevés des petits pour évaluer l’abondance. Puisque les relevés ne sont effectués qu’une fois tous les cinq ans et ne tiennent compte que des petits, les changements dans les taux de mortalité naturelle entre les années de relevé peuvent n’être détectés que jusqu’à 10 à 15 ans plus tard dans le cadre d’évaluations ultérieures.
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