Avis scientifique 2009/051
Évaluation du potentiel de rétablissement du corégone atlantique (Coregonus huntsmani)
Sommaire
- L’abondance absolue du corégone atlantique à l’état sauvage est inconnue mais elle est considérée comme faible. On croit que l’aire de répartition actuelle du corégone atlantique à l’état sauvage se limite au bassin de la Petite Rivière et que la reproduction a lieu principalement dans l’aire combinée de 16 km2 des lacs Minamkeak, Milipsigate et Hebb.
- La survie du corégone atlantique dépend de sa reproduction soutenue dans les lacs Minamkeak, Milipsigate et Hebb. Cet habitat est donc considéré comme essentiel à la survie et au rétablissement de l’espèce. Rien n’indique que quelque partie que ce soit de cette petite aire n’est pas utilisée par le corégone atlantique, et toute fragmentation additionnelle de l’habitat ou perte de fonction devrait être évitée.
- Les renseignements actuellement disponibles sur l’abondance et la productivité passées des populations de corégone atlantique ne sont pas suffisants pour servir de fondement à l’établissement de cibles d’abondance par bassins hydrographiques ou du nombre de populations requises pour assurer leur viabilité à long terme, quoiqu’ils peuvent servir à orienter ces décisions.
- La taille minimale de population recensée requise pour maintenir la diversité génétique est estimée comme se situant entre 550 et 2 000 individus matures. Une cible d’abondance provisoire par bassins hydrographiques se situant au‑dessus du point milieu de cette fourchette (p. ex. plus de 1 275 individus matures) est proposée.
- Il y a des raisons de s’attendre à ce que l’établissement de plusieurs populations dans des habitats divers, c.‑à‑d. dans plusieurs bassins hydrographiques comme cible de répartition, permettra d’accroître la probabilité que l’espèce sera autonome à long terme.
- Les cibles provisoires d’abondance et de répartition par bassins hydrographiques proposées devront être réévaluées lorsque des renseignements sur la dynamique de l’espèce en voie de rétablissement auront été recueillis.
- Les sources potentielles actuelles de mortalité directe incluent la prise accidentelle dans la pêche récréative et d’autres pêches, l’entraînement du poisson dans les prises d’eau, ainsi que les ponctions et la mortalité imputable à l’échantillonnage à des fins scientifiques. Les sources indirectes actuelles de mortalité et d’impacts sur l’habitat incluent les fluctuations du niveau d’eau des lacs imputables aux prélèvements d’eau par les municipalités ou pour l’irrigation, l’acidification imputable au ruissellement ou aux précipitations acides, les activités entraînant l’accroissement de l’envasement, l’eutrophisation ou l’altération du substrat, ainsi que les obstacles au passage du poisson. L’introduction non autorisée d’espèces de poissons non indigènes (p. ex. achigan à petite bouche, brochet maillé) et leur propagation peuvent poser, pour le corégone atlantique, des risques de compétition, de urbation ou de prédation.
- Un certain nombre de mesures ont déjà été mises en place pour atténuer les menaces à la population existante de corégone atlantique. Toutefois, le potentiel de survie de cette population peut être meilleur si le passage du poisson et l’anadromie dans la Petite Rivière constituent une option et que l’abondance de l’achigan à petite bouche dans les lacs Minamkeak, Milipsigate et Hebb est contrôlée. Dans l’ensemble, la survie et le rétablissement du corégone atlantique requièrent la possibilité d’anadromie et d’élargissement de son aire de répartition au‑delà des lacs tributaires de la Petite Rivière.
- Les activités menées en vue d’établir la forme anadrome du corégone atlantique devront tenir compte des sources susmentionnées de mortalité directe et indirecte, ainsi que de l’impact direct du passage du poisson dans les turbines de centrale hydroélectrique, les effets indirects de la régularisation des eaux pour la production hydroélectrique et les activités de mise en valeur de la pêche récréative à la ligne d’espèces de poissons indigènes (p. ex. omble de fontaine).
- Le rétablissement du corégone atlantique considéré comme réalisable tant sur le plan biologique que technique. Toutefois, le temps nécessaire au rétablissement dépendra de la situation actuelle de la population restante et du moment de l’étendue de l’intervention humaine.
- À tout le moins, les activités de surveillance futures devraient viser à établir si le corégone atlantique continue à se reproduire tous les ans dans le lac Minamkeak, à déterminer sa réaction à un accroissement probable de l’abondance de l’achigan à petite bouche dans le lac Milipsigate et à établir des indices de sa situation actuelle dans le lac Hebb en prévision de la colonisation de ce plan d’eau par l’achigan à petite bouche.
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