Avis scientifique 2010/076
Aperçu des caractéristiques biophysiques de la zone d’intérêt (ZI) du chenal Laurentien
Sommaire
- La zone d’intérêt du chenal Laurentien affiche des profondeurs allant de 100 à 500 m, le bassin du chenal étant situé à la plus grande profondeur. Les profondeurs sur les bancs adjacents, dans la partie de la zone d’étude située au sud de Terre-Neuve, varient de 100 à 200 m.
- Les attributs géologiques superficiels et de subsurface pourraient être suffisants pour que l’on puisse établir des généralisations à grande échelle concernant les habitats d’espèces d’intérêt qui interagissent avec le fond. En général, les zones les plus profondes sont caractérisées par la présence de boue et d’argile, tandis que le sable et le gravier se trouvent principalement sur les bancs. La géologie du substrat rocheux affiche un bon potentiel pour la découverte d’hydrocarbures.
- La glace marine n’est pas fréquente dans la zone d’étude et n’apparaît que durant les années d’étendue maximale (moins de 10 des 30 dernières années). Les chenaux Laurentien et Hermitage ainsi que les zones situées à l’ouest du banc de Saint-Pierre affichent des températures au fond parmi les plus chaudes de la région (de 2 à 7 °C), tandis que celles du banc de Saint-Pierre et des régions situées à l’est sont un peu plus froides (de -1 à 1 °C). La circulation dans la zone revêt également un caractère unique.
- Les assemblages de plancton dans la ZI sont semblables à ceux que l’on observe dans les autres zones intérieures du plateau des Grands Bancs. Cependant, les copépodes calanoïdes et le macrozooplancton affichent des cycles d’abondance saisonniers très différents et des variations à long terme dans la ZI.
- Les habitats sensibles que l’on trouve dans la ZI sont constitués de coraux de différentes espèces. Toutefois, de tous les coraux observés dans la ZI, la plume de mer affiche, selon les observations, la plus forte abondance et la plus grande diversité. Cette espèce a également été décrite comme présentant les concentrations régionales les plus élevées à l’intérieur du chenal Laurentien (immédiatement à l’ouest de la zone d’étude).
- Parmi les espèces de poissons d’intérêt, seuls l’aiguillat noir (Centroscyllium fabricii) et le loup à tête large (Anarhichas denticulatus) sont observés plus fréquemment à l’intérieur de la ZI (69 et 52 % respectivement) qu’à l’extérieur de celle-ci, dans la zone d’étude, selon des relevés au chalut menés par le MPO.
- Au moins 20 espèces de cétacés ont été observées dans la zone d’étude, à la fois près des côtes et au large, les animaux les plus fréquemment observés étant le rorqual à bosse, le rorqual commun et le petit rorqual. La plupart des cétacés sont présents de manière saisonnière (durant le printemps et l’été) ou sont de passage dans la zone d’étude, bien que certains puissent également y être observés toute l’année.
- La tortue luth (Dermochelys coriacea) représente l’espèce de tortue marine la plus fréquemment observée dans la zone d’étude, la côte sud de Terre-neuve étant l’une des zones les plus souvent fréquentées par les individus de cette espèce pour la recherche de nourriture dans le Canada atlantique.
- Le requin-taupe commun (Lamna nasus) et le pèlerin (Cetorhinus maximus) sont observables dans la zone d’étude aux environs des mois de mai et de juin, puis se déplacent à la fin de l’automne dans des zones situées plus au sud. L’un des deux seuls lieux d’accouplement connus du requin-taupe se trouve dans la ZI.
- Les incertitudes et les lacunes dans les connaissances relevées au cours de l’aperçu des caractéristiques biophysiques peuvent être attribuées soit au fait que de l’information disponible n’a pas été prise en considération pour diverses raisons (p. ex. problèmes de mise à l’échelle; bases de données non régionales, espèces migratrices) soit au fait que l’information était inconnue ou non disponible (p. ex. données de relevés pour certaines espèces ou périodes; associations à un habitat).
- La surveillance océanographique effectuée en vertu du PMZA sur deux transects types peut éclairer les caractéristiques océanographiques physiques, chimiques et biologiques de la zone d’étude, bien que ces caractéristiques ne fassent pas l’objet d’une surveillance uniforme durant les relevés de printemps et d’automne. Les données recueillies au cours de l’enregistrement continu du plancton offrent de l’information rétrospective sur l’abondance du plancton.
- Les relevés annuels plurispécifiques menés par navire scientifique (NS) peuvent produire des données sur l’état des stocks et les tendances qu’affichent les espèces vivant principalement au fond dans la zone d’étude. Toutefois, ces relevés ne sont effectués qu’au printemps dans la division 3P (la zone d’étude), par contraste avec d’autres zones de la région qui font l’objet de relevés au printemps et à l’automne.
- Différentes activités liées à la pêche, à l’exploitation du pétrole et du gaz et au trafic maritime ont été relevées comme présentant un risque potentiel pour certaines espèces d’intérêt, aux échelles tant spatiale que temporelle.
Le présent avis scientifique découle d'une réunion de consultation scientifique régionale du 9-10 novembre 2010 sur l'aperçu biophysique du site d'intérêt de la zone étendue de gestion des océans (ZEGO) de la Baie de Plaisance et du Grand Banc, du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada. Toute autre publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO.
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