Avis scientifique 2017/001
Information à l’appui de la désignation de l’habitat essentiel du bar rayé (Morone saxatilis) du fleuve Saint-Laurent
Sommaire
- Depuis 2010, une série de pêches scientifiques de même qu’un réseau de récepteurs acoustiques placés stratégiquement dans le fleuve Saint-Laurent et au niveau de ses principaux tributaires a permis de suivre les déplacements des bars rayés équipés d’émetteurs acoustiques et ainsi cibler les principales aires de concentrations des adultes. En 2013, la mise en place d’un programme d’inventaires standardisés a permis d’obtenir un indice annuel du recrutement permettant ainsi de suivre le succès reproducteur.
- L’aire de répartition de la population de bar rayé dans le fleuve Saint-Laurent a été définie comme étant la zone fréquentée par au moins 10 % des bars rayés marqués. En fonction de ce critère, l’aire de répartition s’étend de Gentilly en amont, à Rivière-Ouelle sur la rive sud et jusqu’en amont du Saguenay, sur la rive nord. La délimitation de l’aire de répartition aval, sur la rive nord, est pour l’instant imprécise puisqu’aucun récepteur n’a été installé au-delà de la rivière Saguenay. Cependant l’aire de répartition totale s’étend au-delà de ces limites, avec une zone de chevauchement avec la population voisine du sud du golfe du Saint-Laurent.
- Les saisons jouent un rôle majeur dans la répartition spatio-temporelle des bars rayés. Alors qu’en hiver, les bars rayés se rassemblent dans des secteurs restreints, au printemps et en été, ils se dispersent sur de grands territoires. L’arrivée de l’automne initie un mouvement de retour vers les sites d’hivernage.
- En hiver, les bars rayés adultes se concentrent fortement au sud de L’Isle-aux-Grues et près de la ville de Québec. Des déplacements de bars rayés ont aussi été observés entre ces deux aires d’hivernage, ce qui suggère que le chenal des Grands Voiliers qui relie ces deux secteurs est minimalement utilisé comme voie hivernale de déplacement.
- En période d’eau libre, un secteur d’importance particulière pour les bars rayés adultes a été observé le long de la rive nord de l’estuaire moyen, à la hauteur de l’Isle-aux-Coudres. Un autre secteur d’importance a été identifié sur la rive sud du Saint-Laurent, débutant en amont de la ville de Québec, se poursuivant le long du chenal des Grands Voiliers au sud de l’île d’Orléans, englobant les alentours de L’Isle-aux-Grues et se terminant un peu en aval de Rivière-Ouelle. À l’intérieur de ce secteur de concentration, trois sites se distinguent par une présence particulièrement importante des bars rayés pendant la période propice à la reproduction, soit la baie de Beauport, l’embouchure de la rivière du Sud et la rivière Ouelle. À l’inverse des deux premiers sites, la rivière Ouelle demeure un site de présence intensive pendant toute la période d’eau libre.
- Une première frayère a été identifiée dans l’embouchure de la rivière du sud à Montmagny en 2011. Les observations réalisées au secteur portuaire de Québec suggèrent fortement qu’il s’agit également d’un secteur de fraie pour le bar rayé de la population du fleuve Saint-Laurent.
- La rivière Ouelle semble jouer un rôle important pendant la période de reproduction. On y observe des concentrations importantes d’individus en période de fraie et avant et après celle-ci, en particulier des femelles adultes. Des travaux supplémentaires sont cependant nécessaires pour préciser le rôle de cette rivière.
- Une zone intertidale 0-5 mètres ayant un potentiel d’habitat pour les larves et les jeunes de l’année a été délimitée. Cette zone est comprise entre Lévis et Rivière-du-Loup sur la rive sud et entre Neuville et Petite rivière Saint-François sur la rive nord et inclut les îles présentes dans ces secteurs. Des études supplémentaires sont par contre nécessaires afin de mieux circonscrire des secteurs ayant une importance particulière pour ces jeunes stades.
- Les résultats obtenus confirment toutefois l’importance de l’anse Sainte-Anne comme habitat important pour les jeunes bars rayés à l’automne.
- Comme l’information concernant l’habitat des subadultes (individus âgés de 1 à 3 ans) est encore manquante, des travaux supplémentaires sont nécessaires afin d’identifier les habitats essentiels à ce stade de vie.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 15 mars 2016 sur l’évaluation de l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement du bar rayé de l’estuaire du Saint-Laurent. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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