Avis scientifique 2017/038
Évaluation du risque de collision avec des navires pour le rorqual à bosse (megaptera novaeangliae) et le rorqual commun (balaenoptera physalus) au large de la côte ouest de l’île de Vancouver, au Canada
Sommaire
- Les cétacés à fanons sont davantage exposés au risque de collision avec de grands navires que les autres mammifères marins en raison de leur grande taille, de leur capacité limitée d’éviter les navires et de leurs caractéristiques comportementales qui contribuent vraisemblablement davantage à leur vulnérabilité.
- Le sud-ouest de l’île de Vancouver, au Canada, est le corridor d’approche vers de grands ports. De grands navires océaniques utilisent régulièrement cette voie pour entrer dans le détroit Juan de Fuca et en sortir. Des études ont démontré qu’une collision avec un navire se déplaçant à une vitesse supérieure à 12 nœuds peut probablement causer la mortalité, tandis qu’il est presque certain qu’une collision avec un navire se déplaçant à une vitesse supérieure ou égale à 18 nœuds sera mortelle.
- La répartition spatiale des rorquals et la circulation maritime ont été comparées pour déterminer les zones où le risque de collision est le plus grand. Le risque a été exprimé en probabilité relative qu’un navire et un rorqual se retrouvent dans le même « espace ». La vitesse des navires a été utilisée pour calculer la probabilité qu’une collision soit mortelle pour un rorqual.
- Entre 2012 et 2015, 34 relevés aériens systématiques ont été menés en automne et en hiver pour prévoir les densités relatives de rorquals à bosse et de rorquals communs dans une région qui chevauche le corridor de navigation au large de la côte ouest de l’île de Vancouver.
- La présence du rorqual à bosse a été principalement observée sur le plateau continental, l’occurrence la plus élevée étant en bordure de la plate-forme (courbe isobathe d’environ 200 m), tandis que celle du rorqual commun a été observée en eaux plus profondes (supérieures à 400 m), au large de la plate-forme.
- Le rorqual bleu est également vulnérable à une collision avec un navire, mais sa répartition n’a pas pu être quantifiée en raison du très faible nombre d’observations.
- La vitesse et la densité de la circulation maritime dans la zone d’étude étaient disponibles en format compilé spatial pour une année entière (2013).
- Dans le cas du rorqual à bosse, le risque le plus élevé de rencontre (collision) avec un navire a été estimé le long du rebord de la plate-forme continentale, à la courbe isobathe de 200 m et dans l’ouest du détroit Juan de Fuca. Pour ce qui est du rorqual commun, les régions où le risque estimé est le plus élevé se trouvaient dans un corridor au large du rebord de la plate-forme et à l’ouest de l’entrée du détroit Juan de Fuca, ainsi que dans l’ouest du détroit Juan de Fuca.
- On a estimé que la probabilité moyenne d’une collision mortelle serait légèrement plus élevée pour le rorqual commun que pour le rorqual à bosse, même si les densités observées des rorquals communs sont beaucoup plus faibles que celles des rorquals à bosse. Cela est probablement attribuable au fait que la répartition du rorqual commun est principalement en haute mer, ce qui l’expose à des navires circulant à des vitesses moyennes plus élevées.
- Les mortalités causées par des collisions avec des navires en Colombie-Britannique pourraient avoir une plus grande incidence sur les rorquals communs, puisque la population de ceux-ci est moins importante que celle des rorquals à bosse et qu’ils sont présents dans cette région toute l’année.
- Même dans les zones où le risque prévu de collision entre un rorqual et un navire est le plus élevé, la probabilité estimée était inférieure à 1 % pour l’une ou l’autre des espèces. Toutefois, l’incidence de ce risque sur les populations ne pourra être déterminée que lorsque l’abondance de ces espèces dans la zone d’étude sera connue.
- Les modèles de risque de collision avec un navire sous-estiment probablement le véritable risque de collision, puisqu’ils n’ont pas pris en compte les différences possibles qui sont propres aux espèces à l’égard de la vulnérabilité.
- Il est raisonnable de s’attendre à ce que le risque futur de collision avec des navires augmentera dans la zone d’étude, en conséquence de l’augmentation de la circulation, de la taille des navires et des populations de rorquals. Toutefois, il impossible d’estimer les risques futurs sans avoir des renseignements plus précis sur les facteurs qui influencent les risques.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 23 au 26 février 2016 sur le Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) : partie II. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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