Avis scientifique 2020/040
Lignes directrices sur la désignation de l’habitat essentiel dans la zone riveraine des espèces d’eau douce en péril
Sommaire
- Un document scientifique visant à orienter la désignation de l’habitat essentiel des moules et des poissons d’eau douce inscrits dans la zone riveraine a fait l’objet d’un examen; ce document s’appuie sur les approches actuelles du Ministère pour déterminer l’habitat essentiel et les complète.
- L’examen des évaluations du potentiel de rétablissement et des programmes de rétablissement des moules et des poissons d’eau douce actuellement inscrits a permis de relever des incohérences dans l’évaluation de l’habitat riverain.
- Une approche systématique pour déterminer les processus qui affectent les moules et les poissons d’eau douce inscrits, comme l’exemple figurant à l’annexe 1, permettrait d’identifier de façon cohérente le rôle de l’habitat riverain sur la survie et le rétablissement de ces espèces.
- Les lignes directrices proposées suggèrent que les caractéristiques riveraines devraient être considérées comme un habitat essentiel : 1) si elles sont nécessaires pour maintenir les caractéristiques aquatiques ou les paramètres de la qualité de l’eau des caractéristiques aquatiques définies comme habitat essentiel; ou 2) si elles soutiennent les fonctions du cycle biologique nécessaires à la survie ou au rétablissement des moules et poissons d’eau douce inscrits ou de leurs espèces hôtes.
- Aux fins des lignes directrices, la zone riveraine a été définie comme la zone située entre la ligne des hautes eaux d’un plan d’eau et sa zone sèche. Toutefois, d’autres caractéristiques peuvent également être prises en considération, comme les zones de remontée des eaux souterraines qui peuvent s’étendre plus loin que la zone riveraine, mais qui ont quand même une incidence sur les caractéristiques aquatiques ou riveraines.
- L’influence des caractéristiques riveraines sur les caractéristiques aquatiques et/ou la qualité de l’eau peut être représentée par sept principaux processus : l’érosion, la filtration, l’infiltration, l’isolement, la sinuosité, l’ombrage et l’apport allochtone. L’importance de chaque processus dépendra des exigences spécifiques du cycle biologique des moules et poissons d’eau douce.
- La documentation concernant la largeur que doivent avoir les habitats riverains pour soutenir les processus a été examinée; elle indiquait que l’augmentation de la largeur permettait de protéger un plus grand nombre de processus. Toutefois, les présentes lignes directrices ne recommandent aucune largeur précise de la zone riveraine pour les différents processus, en raison des exigences particulières en matière d’habitat de chaque espèce et des différences régionales dans les facteurs sous-jacents comme la géomorphologie, les pentes, les habitudes d’utilisation des terres et la hauteur de végétation potentielle du site. Au moment de déterminer la largeur de l’habitat essentiel riverain, il faut consulter les directives régionales et propres à l’espèce, le cas échéant.
- L’habitat essentiel riverain peut être situé à proximité de l’habitat essentiel aquatique, mais étant donné la forte interconnexion longitudinale dans les cours d’eau, l’habitat essentiel riverain peut également être identifié en amont de l’habitat essentiel aquatique s’il est nécessaire à la survie et au rétablissement des moules et des poissons d’eau douce.
- Les processus qui permettent la survie et le rétablissement d’une espèce aquatique présentent un éventail de variations naturelles. Dans la description de l’étendue de l’habitat essentiel riverain, la variation naturelle des processus doit être prise en considération en fonction de l’espèce et du site, et être résistante aux changements environnementaux et climatiques dans le but de maintenir ou de restaurer la fonction naturelle de la zone riveraine.
- Il existe un vaste consensus scientifique selon lequel les zones riveraines constituent un habitat essentiel pour la structure naturelle de l’écosystème aquatique et le fonctionnement biophysique, et qu’elles sont donc importantes pour toutes les espèces aquatiques.
Le présent avis scientifique découle de la réunion nationale de consultation scientifique du SCCS sur les Directives sur la désignation de l’habitat essentiel dans la zone riveraine pour les espèces d’eau douce en péril, qui a eu lieu les 3 et 4 mars 2020. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
Avis d’accessibilité
Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).
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