Avis scientifique 2021/026
Conditions océanographiques dans la zone atlantique en 2020
Sommaire
- Les moyennes mensuelles de la température de la surface de la mer ont été généralement normales à supérieures à la normale dans les zones libres de glace jusqu'en mai, alors qu’elles étaient inférieures à la normale. Après avoir été pour la plupart près de la normale en juin, les températures ont augmenté pour se situer au-dessus de la normale en juillet, y compris un record de série (depuis 1982) dans l’estuaire du Saint-Laurent. Les températures sont restées normales à supérieures à la normale en août, mais ont atteint un niveau record faible dans l’estuaire en septembre, après de forts vents. Bien que les températures soient demeurées inférieures à la normale dans l’estuaire, le golfe et certaines parties du plateau néo-écossais en octobre, elles étaient au-dessus de la normale sur le plateau du Labrador et de Terre-Neuve, atteignant des records de série dans 3MNO en octobre. L’année s’est terminée avec des sommets records de décembre sur le plateau néo-écossais.
- Les températures de la surface de la mer moyennes durant les mois libres de glace étaient normales à supérieures à la normale à travers la zone à l’exception du nord du golfe. Elles étaient au-dessus de la normale sur le plateau de Terre-Neuve-et-Labrador pour la première fois depuis 2014.
- Les conditions hivernales de glace de mer étaient inférieures à la normale dans le golfe du Saint-Laurent et aussi pour la première fois depuis 2013 sur le plateau de Terre-Neuve-et-Labrador.
- Les conditions de la couche intermédiaire froide (CIF) estivale étaient normales à plus chaudes que la normale dans la zone. L’indice sommaire zonal de la CIF et de glace pour la zone était le 3e plus chaud de la série temporelle (depuis 1980), après 2011 et 2006.
- Les températures sur le fond marin étaient supérieures à la normale dans toute la zone, sauf dans les divisions 2J et 3K de l’OPANO où elles étaient près de la normale; Il n’y a cependant pas eu de mesures dans 3Ps et 3LNO en raison d’un relevé annulé. Les conditions chaudes comprenaient des records de plus de 100 ans dans les eaux profondes du nord du golfe du Saint-Laurent et dans le détroit de Cabot à 300 m, ainsi qu’un record de série sur le plateau madelinien dans des eaux de plus de 30 m de profondeur en septembre. L’indice sommaire zonal était le plus élevé de la série temporelle (depuis 1980).
- Aux stations d’échantillonnage à haute fréquence, les températures moyennes saisonnières 0–50 m et près du fond étaient pour la plupart supérieures à la normale, y compris un record de série à la station Rimouski.
- Le courant du Labrador s’est affaibli à près de la normale en 2019 et 2020 sur le talus de Terre-Neuve-et-Labrador et s’est retrouvé sous la normale la plupart du temps depuis 2014 sur le talus néo-écossais.
- Les inventaires de sels nutritifs en profondeur étaient au-dessus ou près de la normale sur le plateau de Terre-Neuve-et-Labrador et dans le nord du golfe du Saint-Laurent, mais principalement sous la normale dans le sud du golfe du Saint-Laurent et sur le plateau néo-écossais, y compris un creux record sur le banc de Brown.
- Les inventaires annuels de chlorophylle a étaient supérieurs à la normale sur la majeure partie du plateau de Terre-Neuve-et-Labrador et du golfe du Saint-Laurent, mais étaient inférieurs ou près de la normale sur le plateau néo-écossais.
- Le début de la floraison printanière du phytoplancton a été très variable au travers de la zone, mais généralement près de la normale. Elle a été plus tard que la normale dans la mer du Labrador, la plus tardive de la série sur le plateau néo-écossais central et la plus hâtive sur le banc Georges. La magnitude de la floraison était principalement supérieure à la normale sur le plateau de Terre-Neuve, y compris un record de série dans Hibernia, normale à supérieure à la normale dans le golfe et variable sur le plateau néo-écossais avec un record faible sur le centre du plateau néo-écossais. La durée de la floraison était variable et près de la normale dans la plupart des régions de la zone, mais comprenait un record élevé sur le banc Georges.
- Les changements dans la communauté de zooplancton observé au cours des années récentes (2014–2019), caractérisées par une plus faible abondance du gros copépode Calanus finmarchicus riche en énergie, une plus grande abondance de petits copépodes et de non-copépodes, a modéré en 2020 avec des augmentations de Calanus finmarchicus et des déclins de certains petits copépodes, bien que l’abondance globale des copépodes et des non-copépodes soit demeurée élevée. Il y avait des abondances de copépodes inférieures à la normale dans le golfe du Saint-Laurent et un minimum record sur la ligne Halifax. Les abondances de Pseudocalanus spp. étaient inférieures à la normale dans la plupart des régions avec un minimum record dans le sud du golfe et le détroit de Cabot, mais un niveau record élevé sur la section Bonavista. Les non-copépodes étaient à un niveau record faible à la station Halifax 2, mais à un niveau record élevé à Prince 5. La section de l’île Seal a enregistré des abondances records de copépodes, de non-copépodes et de Calanus finmarchicus.
- La biomasse de zooplancton était généralement normale à supérieure à la normale sur le plateau de Terre-Neuve-et-Labrador et inférieure à la normale à la normale ailleurs dans la zone.
- Le pH près du fond marin et la saturation en aragonite sont généralement beaucoup plus faibles dans le golfe du Saint-Laurent que sur les Grands Bancs et le plateau néo-écossais. L’aragonite est sous-saturée près du fond dans presque tout le golfe du Saint-Laurent, incluant les eaux peu profondes du sud du golfe. De 2019 à 2020, le pH près du fond sur le plateau de Terre-Neuve et le golfe du Saint-Laurent a subi un déclin général, un état de sous-saturation de l’aragonite se produisant en 2020 sur les Grands Bancs et dans le chenal Avalon sur le plateau de Terre-Neuve.
- L’oxygène dissous des eaux profondes a atteint un nouveau record minimum dans l’estuaire du Saint-Laurent.
- Dans la mer du Labrador, la convection a atteint la profondeur de 1600 m et possiblement plus, dépassant les profondeurs observées en 2019. Bien que l’indice de l’ONA soit relativement élevé, les profondeurs de convection étaient nettement moins profondes que les profondeurs signalées pour la période 2015-2018 (qui atteignaient 2000 m). Les températures hivernales et printanières de l’air dans le bassin du Labrador étaient respectivement près de la normale et supérieures à la normale. Les températures hivernales et printanières de la surface de la mer dans le bassin du Labrador étaient supérieures à la normale, tandis que l’étendue de la glace de mer était inférieure à la normale.
- Dans la mer du Labrador, la date tardive du relevé, en juillet plutôt qu’en mai, a induit un biais dans les mesures in situ qui a empêché d’établir des comparaisons avec les observations biochimiques et de surface recueillies la plupart des autres années. Cependant, comparativement à celles recueillies à peu près à la même période de l’année, 2020 a semblé être une année plus chaude que la normale comme en 2003. La concentration de sels nutritifs et de chlorophylle a étaient inférieures à la moyenne saisonnière à l’exception des sels nutritifs de la couche de surface dans le centre de la mer du Labrador et de la concentration de chlorophylle a sur le plateau du Groenland.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 22 au 26 mars 2021 Vingt-troisième réunion annuelle du Programme de monitorage de la zone Atlantique (PMZA) tenue par téléconférence. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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