Avis scientifique 2022/035
Évaluation du potentiel de rétablissement des populations de saumon chinook du sud de la Colombie-Britannique, unités désignables du Fraser et du sud de la partie continentale (1, 6, 13 et 15)
- En novembre 2020, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué les unités désignables (UD) du saumon chinook du sud de la Colombie-Britannique. Il a désigné une des UD du Fraser et du sud de la Colombie-Britannique continentale comme menacée et les trois autres comme en voie de disparition. L’abondance de ces UD de saumon chinook a diminué ou est demeurée à un niveau faible depuis l’évaluation du COSEPAC. Les UD évaluées sont les suivantes :
- Sud de la partie continentale, baie Boundary, type océanique, automne – baie Boundary (UD 1)
- Bas Fraser, type océanique, été – marécage Maria (UD 6)
- Thompson Sud, type fluvial, été 1.3 (UD 13)
- Thompson inférieure, type fluvial, printemps 1.2 (UD 15)
- Les quatre UD ont connu des niveaux élevés de mise en valeur par des écloseries, ce qui explique pourquoi elles n’ont pas été incluses dans les documents COSEPAC (2019, 2020) et MPO (2020, 2021).
- Les nids de salmonidés, les nids de fraie construits par les saumons du Pacifique et d’autres espèces de poissons répondent à la définition du terme « résidence » au sens de la Loi sur les espèces en péril (LEP).
- On a utilisé le calculateur de menaces du COSEPAC afin d’évaluer 33 menaces actuelles et futures qui limitent le rétablissement de chaque UD au cours des trois prochaines générations. Les modifications des systèmes naturels, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents étaient les catégories de menaces classées les plus élevées pour ces quatre UD. Les espèces envahissantes et problématiques, la pollution, l’agriculture et l’aquaculture, ainsi que l’utilisation des ressources biologiques, ont été classées à un niveau élevé pour deux des quatre UD.
- Le classement général des menaces pour l’ensemble des UD était « extrême » en raison du nombre et de la gravité des menaces. Ce classement permet de prévoir une baisse de 71 à 100 % au cours des trois prochaines générations ou des dix prochaines années, à moins que les menaces soient atténuées.
- Les changements climatiques devraient avoir une incidence négative sur toutes les UD, y compris par leurs interactions avec d’autres menaces. On a constaté un déplacement et une altération de l’habitat, qui continueront de se produire du fait des changements des processus physiques et biologiques dans les milieux marins et d’eau douce. Il est difficile de prévoir les changements futurs de la productivité et de l’abondance du saumon à l’ère actuelle où les conditions évoluent rapidement, car une incertitude importante entoure à la fois l’état futur des milieux naturels et la capacité d’atténuer les effets anthropiques.
- La modification des systèmes naturels a été classée comme un risque moyen à élevé ou élevé pour toutes les UD, en grande partie en raison de la gestion omniprésente de l’eau et des modifications anthropiques des écosystèmes terrestres liées à l’agriculture, à la foresterie, à l’extraction des ressources et aux activités de développement linéaire et d’urbanisation.
- Deux cibles de rétablissement ont été proposées pour chacune des quatre UD :
- Une cible de survie qui se rapproche des conditions qui permettraient au COSEPAC de ne pas considérer une UD comme en voie de disparition ou menacée.
- Une cible de rétablissement à laquelle l’UD ne serait plus considérée comme étant en péril en vertu des lignes directrices du COSEPAC.
- Chaque cible comprend deux points de repère : l’abondance moyenne générationnelle des reproducteurs sauvages et la tendance sur trois générations de l’abondance des reproducteurs sauvages. De plus, les cibles fondées sur la génétique associées aux effets des écloseries sur les populations sauvages devraient correspondre aux cibles recommandées dans MPO (2018a).
- Les données n’étaient pas suffisantes pour que l’on puisse effectuer des projections prospectives des trajectoires de la population pour ces quatre UD. Toutefois, compte tenu du nombre et de la gravité des menaces qui pèsent sur ces UD, il est peu probable qu’elles atteignent leurs cibles de survie ou de rétablissement en trois générations dans les conditions actuelles.
- Il existe certaines données pour évaluer l’abondance relative des populations, mais il n’a pas été possible de surveiller la productivité pour toutes les UD. Il existait des limites des données avec des estimations de l’abondance absolue et du taux d’exploitation, des paramètres démographiques de base des populations reproductrices et il n’a pas été possible d’estimer les contributions des écloseries de saumon chinook dans tous les systèmes, sauf un.
- Une liste de mesures d’atténuation a été dressée pour faire face aux menaces relevées. Ces mesures pourraient accroître la survie ou la productivité, mais l’information n’était pas disponible pour évaluer leur efficacité ou leur potentiel d’accroître la probabilité d’atteindre les cibles de rétablissement. Un sondage sur l’atténuation a fourni une opinion d’expert sur l’importance relative des mesures d’atténuation pour le rétablissement de chaque UD.
- Le risque pour ces UD est élevé en fonction de l’évaluation des menaces et des évaluations qualitatives des trajectoires des populations. D’autres dommages peuvent continuer de compromettre le rétablissement et la survie. Par conséquent, pour favoriser la survie et le rétablissement de ces UD, il est recommandé de prévenir tous les dommages futurs et continus causés par les humains. Il est important de noter que certaines activités à l’appui de la survie ou du rétablissement pourraient causer des dommages, mais auraient néanmoins un effet positif net sur la population et devraient être prises en considération.
Le présent avis scientifique découle de l’examen régional par les pairs du 22 au 24 février 2022 sur l’évaluation du potentiel de rétablissement : Saumon quinnat du sud de la Colombie-Britannique – quatre unités désignables (UD). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
Avis d’accessibilité
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