Avis scientifique 2024/019
Évaluation du Potentiel de Rétablissement de la lamproie du Nord (ichthyomyzon fossor) – populations de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson (unité désignable 2)
Sommaire
- L’aire de répartition connue de la lamproie du Nord (Ichthyomyzon fossor) dans l’unité désignable (UD) de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson est limitée au sud-est du Manitoba, y compris la rivière Whitemouth (~ 3,4 km2) et son affluent, la rivière Birch (~ 0,7 km2).
- La situation de la lamproie du Nord dans la rivière Winnipeg est inconnue. Des larves d’Ichthyomyzon, mais aucune lamproie du Nord adulte, ont été capturées dans la rivière Winnipeg à son confluent avec la rivière Whitemouth. La lamproie du Nord ne peut être distinguée de la lamproie argentée (I. unicuspis) à ce stade biologique et, par conséquent, la rivière Winnipeg ne fait pas partie de l’aire de répartition connue de l’espèce.
- La lamproie du Nord est généralement présente dans les fosses et rapides de cours d’eau frais. Les profondeurs de l’eau sont généralement < 0,1 m avec des vitesses lentes ou modérées. Les larves de lamproie sont présentes dans des substrats dominés par le sable et une certaine quantité de limon, les détritus organiques et le petit gravier qui permet l’enfouissement. Les adultes s’enfouissent généralement dans des substrats plus grossiers avant le frai. Le frai a lieu de la fin du printemps au début de l’été dans les rapides peu profonds sur un substrat dominé par le gravier, lorsque les températures de l’eau atteignent 13 à 22°C.
- Les menaces les plus graves qui pèsent sur la lamproie du Nord sont le débit inadéquat des cours d’eau et la température excessive de l’eau. On s’attend à ce que les futurs scénarios de changements climatiques exacerbent ces menaces. D’autres menaces ont été considérées comme ayant une répercussion plus faible, y compris les espèces non indigènes (et leurs interactions complexes), les effluents agricoles et sylvicoles, les barrages et dispositifs de gestion et d’utilisation de l’eau, les autres modifications de l’écosystème (p. ex. l’aménagement des rives), l’exploitation minière et l’exploitation de carrières.
- D’après un modèle de population, on a prédit que la lamproie du Nord serait très sensible aux perturbations des indices vitaux qui ont une incidence sur le recrutement, et la survie des larves âgées de 1 à 3 ans.
- La taille de la population minimale viable (PMV) de lamproie du Nord pour une probabilité d’extinction de 1 % sur 60 ans a été estimée à 8 752 adultes [intervalle de confiance à 95 % : 3 924, 16 316]. La superficie minimale requise pour soutenir un rétablissement de la population dépend fortement de la densité de la lamproie du Nord qui pourrait être soutenue dans l’habitat disponible, éléments qui sont tous deux mal compris pour les rivières Whitemouth et Birch.
- On sait très peu de choses sur la lamproie du Nord de l’UD de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson. Il existe des lacunes importantes dans les connaissances entourant la cooccurrence de la lamproie du Nord et de la lamproie argentée et leurs différences biologiques, l’aire de répartition et l’abondance de la population, la disponibilité d’un habitat adéquat, les caractéristiques du cycle biologique, la sensibilité aux menaces et la fréquence des menaces.
Le présent avis scientifique découle de l’examen par des pairs régional sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement – Lamproie du Nord (Ichthyomyzon fossor) – Population de la rivière Saskatchewan et du fleuve Nelson, du 19 au 21 avril 2023. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
Avis d’accessibilité
Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).
- Date de modification :