Document de recherche 2008/071
Évaluation de l’information utilisée pour élaborer une évaluation du potentiel de rétablissement du requin pèlerin, Cetorhinus maximus (population du Pacifique), au Canada
Par G. McFarlane, J. King, K. Leask et L.B. Christensen
Résumé
Il est maintenant proposé d’inscrire le requin pèlerin (population canadienne du Pacifique) comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Nous avons évalué le potentiel de rétablissement du requin pèlerin dans les eaux canadiennes du Pacifique d’après sa situation actuelle et les éventuelles sources de mortalité d’origine anthropique et en fonction des diverses stratégies d’atténuation des dommages et de promotion du rétablissement. Nous avons utilisé un modèle de simulation pour évaluer des scénarios qui couvrent l’éventail des activités humaines pour lesquelles il est réaliste de penser qu’elles constituent des causes de mortalité. Les requins pèlerins des eaux canadiennes du Pacifique sont considérés comme faisant partie d’une population de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord migrant dans les eaux canadiennes au printemps et à l’été, et hivernant en Californie. Nous évaluons donc des scénarios pour l’ensemble de la côte du Pacifique.
Les meilleures estimations de l’abondance actuelle se situent entre 426 et 659 individus. On estime que le déclin du nombre d’individus pré‑exploitation dépasse 90 %. On croit que la prise accessoire de requins pèlerins dans les pêches commerciales limite l’abondance actuelle. D’autres menaces pour la population (collisions avec les navires de trafic maritime, aménagement du littoral, écotourisme, etc.) ont été déterminées et des propositions d’atténuation ont été examinées.
Les objectifs de rétablissement particuliers qui pourraient être évalués grâce aux modèles de simulation comprennent : a) rétablir 1 000 couples reproducteurs; b) atteindre 30, 40, 50 et 99 % de capacité de charge (supposée égale au nombre d’individus pré‑exploitation); c) atteindre 30, 40, 50 et 99 % de la biomasse initiale (biomasse supposée avant l’exploitation). Le potentiel de rétablissement a été estimé comme étant le nombre d’années nécessaires pour atteindre les objectifs de rétablissement en fonction de quatre niveaux de mortalité d’origine anthropique et évalué à l’aide de deux historiques plausibles des prises.
En utilisant les meilleures estimations de l’abondance actuelle et le déclin des stocks, les projections du modèle de production laissent entendre que s’il existe à l’heure actuelle une population en âge de reproduction dans le nord-ouest de l’océan Pacifique, qu’aucune mortalité d’origine anthropique ne survient et qu’aucun changement n’est apporté à l’habitat existant, il faudra environ 200 ans pour que la taille de la population revienne à sa situation avant l’exploitation (annexe C). Même en accordant une protection complète à ces animaux, il faudra encore des centaines d’années à une population de 1 000 couples reproducteurs pour se rétablir. Le rétablissement de la biomasse originale à 30 % pourrait prendre 45 ans si une protection complète est accordée. La mortalité par pêche que la population peut soutenir sans souffrir d’un autre déclin par rapport à la population de 2007 varie entre 6 à 10 individus annuellement dans l’ensemble de la côte.
Le requin pèlerin est une espèce à grande longévité ayant un faible taux d’accroissement (c.‑à‑d. une durée de génération de 22 à 33 ans). Les incertitudes des projections contenues dans ce rapport augmentent avec le temps. Pour accomplir des progrès dans le rétablissement de la population des pèlerins, les organismes gouvernementaux devront faire la promotion des activités de recherche et de gestion pendant des décennies.
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