Cadre de référence
Zones de gestion adaptative liées aux zones de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte
Processus de réponse des Sciences régional(e)– Région du Pacifique
Le 20 novembre 2020
Réunion virtuelle
Président : Guoqi Han
Contexte
En vertu de la Loi sur les océans du Canada, on établit des zones de protection marines (ZPM) afin de conserver des espèces marines, des milieux et des écosystèmes. En 2017, Pêches et Océans Canada (MPO) a établi les zones de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte (ZPM DH-BRC) afin de protéger les éponges siliceuses de trois complexes de récifs distincts sur le plan spatial, soit le récif nord, les récifs centraux et le récif sud (MPO 2017). Chaque complexe est formé de trois types de zones de gestion, soit la zone de protection centrale, la zone de gestion adaptative et la zone verticale de gestion adaptative. L’objectif de conservation réglementaire de ces ZPM est le maintien de la diversité biologique, de l’habitat structurel et de la fonction écosystémique des éponges siliceuses. Les activités humaines néfastes sont interdites dans les zones de protection centrales, mais le règlement sur les ZPM autorise la tenue de certaines activités de pêche limitées dans les zones de gestion adaptative et les zones verticales de gestion adaptative. Entre autres activités, les pêches récréatives et les pêches autochtones à des fins alimentaires, sociales et rituelles y sont autorisées. À l’heure actuelle, toutes les activités de pêche en contact avec le fond et de pêche au chalut pélagique sont interdites dans les ZPM DH-BRC par l’entremise du Règlement sur les zones de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte et d’ordonnances de modification de la Loi sur les océans.
Les ZPM DH-BRC (MPO 2017) visent à protéger les plus gros récifs d’éponges siliceuses connus du Canada. Les éponges siliceuses sont des organismes de filtration très efficaces qui sont constamment en train de filtrer de l’eau et de pomper des particules organiques et inorganiques. Toutefois, elles sont sensibles aux changements de la qualité de l’eau et peuvent cesser immédiatement leurs activités de pompage si elles sont exposées à des sédiments. Une publication récente de Grant et ses collaborateurs (2019) indique que les zones de gestion adaptative situées dans les ZPM DH-BRC devraient être situées à une distance minimale de 2,4 km des zones de protection centrales connexes. En effet, il s’agit de la distance permettant la protection des récifs d’éponges contre les répercussions de la mise en suspension de sédiments, qui est attribuable aux activités de pêche en contact avec le fond menées à l’extérieur des ZPM et le long des limites de celles-ci.
L’efficacité des ZPM pour la protection des récifs d’éponges siliceuses contre les répercussions des sédiments en suspension est en grande partie déterminée par les limites des zones de gestion adaptative. Les zones de gestion adaptative des ZPM DH-BRC ont une largeur variant de 0,6 à 4,5 km, mais elles ne sont pas situées à la distance minimale de 2,4 km des zones de protection centrales proposée par Grant et ses collaborateurs (2019). Par conséquent, on doit vérifier les zones de gestion adaptative existantes afin de déterminer si elles sont adéquates, et on doit estimer et recommander de nouvelles zones de gestion adaptative.
Au sein du MPO, la Direction de la gestion des océans a demandé à la Direction des sciences d’évaluer si les limites actuelles des zones de gestion adaptative sont suffisantes pour permettre la protection des récifs d’éponges situés dans les ZPM DH-BRC contre les répercussions de la mise en suspension de sédiments causée par des engins de pêche mobiles entrant en contact avec le fond.
L’évaluation et l’avis découlant de la réponse des Sciences réalisée par le Secrétariat canadien de consultation scientifique (SCCS) seront utilisés pour orienter la Gestion des océans à propos de la nécessité de modifier les limites des zones de gestion adaptative selon les nouvelles données scientifiques présentées dans le document de Grant et ses collaborateurs (2019) et, le cas échéant, sur la façon dont la taille et la forme de ces zones devront être modifiées. L’avis orientera aussi l’engagement ministériel grâce aux consultations menées auprès des Premières Nations et des intervenants touchés.
Objectifs
Voici les objectifs précis de la réponse des Sciences :
- Estimer les nouvelles limites des zones de gestion adaptative requises pour protéger les récifs d’éponges siliceuses dans les ZPM DH-BRC contre les répercussions de la mise en suspension de sédiments, qui est causée par des engins de pêche mobiles entrant en contact avec le fond. Les travaux seront fondés sur un simple modèle de transport de sédiments dans lequel on utilisera des courants océaniques de fond variables sur le plan spatial qui proviennent d’un modèle de circulation (Masson et Fine 2012), ainsi que des données sur le seuil auquel les éponges siliceuses arrêtent de pomper (Grant et al. 2019).
- Évaluer si les limites actuelles des zones de gestion adaptative sont suffisantes; si ce n’est pas le cas, en recommander des nouvelles.
- Aborder les incertitudes relatives aux données et aux méthodes.
Publication prévue
- Réponse des Sciences
Participation prévue
- Pêches et Océans Canada (directions des Sciences et de la Gestion des océans)
Références
Grant, N., E. Matveev, A.S. Kahn, S.K. Archer, A. Durham, R.J. Banister, D. Eerkes-Medrano, S.P. Leyes (2019). Effect of suspended sediments on the pumping rates of three species of glass sponge in situ. Marine Ecology Progress Series, 615, 79-100.
Masson, D. and I. Fine (2012). Modeling seasonal to interannual ocean variability of coastal British Columbia. J. Geophysical Research - Oceans, 117, C10019, doi:10.1029/2012JC008151.
MPO. 2017. Règlement sur les zones de protection marine des récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte. SOR/2017-15. Livre 151.
Avis
La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.
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