Cadre de référence

Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) Réunion semestrielle de février 2022

Réunion sur les avis scientifiques nationale – Région de la capitale nationale

Du 14 au 18 février 2022
Réunion virtuelle

Présidents : Véronique Lesage et Sean MacConnachie

Contexte

Chaque année, le Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) organise au moins une réunion, durant laquelle les pairs procèdent à un examen scientifique de la recherche sur les mammifères marins et donnent des avis scientifiques. Ces réunions sont une occasion pour les experts en mammifères marins de Pêches et Océans Canada (MPO) et de l’extérieur d’examiner ensemble des résultats scientifiques. À la suite de l’examen par les pairs et de l’approbation du CNEPMM, les résultats scientifiques permettent de formuler des avis scientifiques éclairés pour orienter la gestion et la conservation des mammifères marins au Canada.

Sujets

Les cadres de référence propres à chaque sujet sont les suivants :

1. Évaluation de l’état des populations de bélugas du Nunavik (Nord du Québec)

Contexte

Les chasseurs qui vivent dans le nord du Québec (Nunavik) récoltent des bélugas (Delphinapterus leucas) provenant d’au moins quatre stocks d’été qui ont des habitudes migratoires différentes : les stocks d’été de l’est de la baie d’Hudson (EHB) et de l’ouest de la baie d’Hudson (WHB) migrent pour passer l’hiver dans le détroit d’Hudson et la mer du Labrador. Le stock d’été de la baie d’Ungava (UB) a une trajectoire migratoire non définie, mais il est probable qu’il partage des zones d’hivernage avec les stocks de la baie d’Hudson. Une population distincte de bélugas " non migrateurs " se trouve dans la baie James (JB) pendant l’été ; ces animaux semblent passer l’hiver dans une zone de glace lâche où la baie James et la baie d’Hudson se rejoignent. En 2020, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné le béluga de l'OBH comme non en péril, le béluga de l’EBH comme menacé, le béluga de l’UB comme en voie de disparition et le béluga de la JB comme non en péril.

La récolte du béluga de l’EBH par les communautés du Nunavik est gérée en vertu d'un plan de gestion pluriannuel élaboré par le Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine du Nunavik (CGRFRMN) et le Conseil de gestion des ressources fauniques de la région marine d’Eeyou (CGRFRME), et approuvé par la ministre des Pêches et des Océans. L’objectif de gestion actuel est d’assurer une probabilité de 50 % ou plus de maintenir un stock stable de 3 400 individus après cinq ans. Le plan vise à atteindre cet objectif par une combinaison de mesures non quantitatives (fermetures régionales et saisonnières) et de limitations de quotas.

La gestion du béluga au Nunavik repose sur l’estimation de l'abondance des bélugas dans leurs rassemblements d’été et sur la compréhension de la composition des stocks récoltés, qui varie à la fois selon les saisons et l’espace.  Les bélugas de l’EBH et de la JB ont déjà fait l’objet d’un relevé en août 2015. Un nouveau relevé de ces deux zones a été effectué en août 2021.

Objectifs

Les objectifs de la réunion sont :

• Examiner les méthodes et les résultats du relevé aérien de 2021 et estimer l’abondance des stocks de l’EBH et de la JB.
• Examiner le modèle de population du béluga de l’EBH et fournir des avis sur la récolte durable afin de s’assurer que la probabilité d’un déclin de l’abondance de 3 400 animaux ne dépasse pas 50 % au cours des cinq prochaines années, en tenant compte de la saison et de la zone de chasse, ainsi que du mélange génétique des stocks.
• Estimer le nombre maximal de bélugas de l’EBH qui peuvent être récoltés selon diverses probabilités d’augmentation sur 10 ans.
• Déterminer si un modèle de population peut être ajusté aux estimations d’abondance de l’EBJ et utilisé pour fournir des avis en matière de chasse.
• Déterminer comment la composition de la récolte varie dans le temps au sein d'une même saison et entre les saisons en utilisant une approche génétique acceptée ;
• fournir des niveaux de prélèvement biologique potentiel (PBR) pour l’EHB, le JB et, si possible, l’UB.

Ces renseignements aideront également le Ministère à répondre aux exigences d’une évaluation à jour des stocks de bélugas du Nunavik, comme le prévoient les dispositions de la Marine Mammal Protection Act (MMPA) des États-Unis en matière de prises accessoires (dans le cas où des bélugas de l’EBH ou du JB seraient identifiés comme des prises accessoires).

Publications prévues

• Trois documents de recherche
• Un avis scientifique
• Un compte rendu

Participation prévue

• MPO (Sciences des écosystèmes et des océans, Espèces en péril, Gestion des pêches et des ports)
• Milieu universitaire
• Intervenants
• Autres experts invités

2. Évaluation de l’état de la population et prélèvement biologique potentiel (PBR) pour le phoque commun du Pacifique (Phoca vitulina richardsi) dans les eaux canadiennes du Pacifique

Contexte

Le phoque commun du Pacifique (Phoca vitulina richardsi) est l’espèce de pinnipèdes la plus abondante du Pacifique Nord-Est. On le trouve dans toutes les eaux côtières et estuariennes de la Colombie-Britannique (C.-B.), où il utilise des échoueries pour se reposer, muer et mettre bas. On estime que les populations de phoques communs ont été réduites à environ 10 000 animaux sur l’ensemble de la côte en raison de programmes de contrôle des prédateurs et de récoltes à grande échelle entre la fin des années 1800 et le milieu des années 1900. L’abondance des phoques communs dans la région a augmenté considérablement après leur protection légale au début des années 1970, puis s'est stabilisée le long de la majeure partie de la côte ouest de l’Amérique du Nord au milieu des années 1990.  Plus récemment, on estimait à environ 105 000 le nombre de phoques communs vivant dans les eaux canadiennes du Pacifique (MPO, 2010). D’après les reconstitutions historiques, on estime que les populations de phoques communs se sont entièrement rétablies dans les eaux de la Colombie-Britannique (Olesiuk 2010).  Les phoques communs du Pacifique ont été évalués en 1999 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et jugés " non en péril ".

Étant donné que le phoque commun est la principale proie de la population d’épaulards de Bigg (« West Coast Transient ») et un consommateur important d’espèces de poissons importantes, y compris les espèces proies des épaulards résidents du sud (ERS) comme le saumon quinnat, cette étude fournira également des données clés pour une approche de la gestion écosystémique. En ce qui concerne le ERS, les informations fournies dans le cadre de cette demande peuvent être utilisées pour informer une évaluation scientifique de la compétition potentielle entre les phoques communs et le ERS. L’information aidera également le ministère à répondre aux exigences d’une évaluation à jour de la population de phoques communs dans les eaux canadiennes du Pacifique, comme l’exigent les dispositions d’importation de la Marine Mammal Protection Act (MMPA) des États-Unis. L’information peut aussi être utilisée pour les grandes priorités du Ministère, notamment l’intervention en cas de déversement et la planification des zones de protection marines (ZPM).

Objectifs

• Fournir une estimation à jour de la taille et de la répartition actuelles des phoques communs dans les eaux canadiennes du Pacifique, sur la base des relevés effectués depuis la dernière évaluation en 2008 ;
• fournir un prélèvement biologique potentiel (PBR) pour le phoque commun du Pacifique dans les eaux canadiennes du Pacifique ; et
• si possible/approprié, envisager des allocations locales/régionales de PBR pour les zones définies au sens large comme le détroit de Géorgie (SOG), la côte ouest de l’île de Vancouver (WCVI), Haida Gwaii (HG), la côte centrale continentale (CMC) et la côte nord continentale (NMC).

Publications prévues

• Un document de recherche
• Un avis scientifique
• Un compte rendu

Participation prévue

• MPO (Sciences des écosystèmes et des océans, Espèces en péril, Gestion des pêches et des ports)
• Milieu universitaire
• Intervenants
• Autres experts invités