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Évaluation des stocks de sébastes à queue jaune (Sebastes flavidus) de la Colombie-Britannique en 2024

Examen par les pairs régional - Région du Pacifique

Du 10 au 11 septembre 2024

Nanaimo, C.-B.

Présidente : Dana Haggarty

Contexte

Le sébaste à queue jaune (SQJ, Sebastes flavidus) est une espèce clé exploitée dans la pêche plurispécifique intégrée du poisson de fond en Colombie-Britannique. L’espèce est interceptée par les chaluts de fond et pélagiques dans les pêches visant diverses espèces de sébastes (Sebastes spp.), et en tant qu’espèce non ciblée dans la pêche au chalut pélagique du merlu du Pacifique (Merluccius productus).

Le principal défi pour l’évaluation du SQJ dans les eaux canadiennes et américaines est l’absence de mesures fiables de l’abondance des stocks (MPO 2015). L’espèce réside à proximité du fond, mais se trouve souvent dans la colonne d’eau (Love et al. 2002) et, par conséquent, n’est pas toujours représentée de façon uniforme dans les divers relevés au chalut de fond effectués à l’échelle de la côte. L’erreur d’échantillonnage pendant le relevé pour les estimations de la biomasse relative du SQJ est habituellement importante, les coefficients de variation étant en moyenne de 50 %, avec des pics allant jusqu’à 90 % (Starr et al. 2014). Les autres engins de relevé (p. ex. palangre et piège) ne sont pas efficaces pour capturer le SQJ et on ne dispose d’aucun relevé au chalut pélagique, ou série d’indices dérivés de mesures acoustiques, qui conviendraient pour l’indexation de l’abondance du SQJ. Dans les eaux de la Colombie-Britannique, le SQJ est capturé en même temps que des espèces comme le merlu du Pacifique, la veuve (S. entomelas), le sébaste canari (S. pinniger) et d’autres espèces de sébastes, ce qui rend l’identification des cibles problématique pour les relevés acoustiques (Kieser et al. 1993; Hand et al. 1995). La pêche commerciale au chalut repose sur la détection acoustique des bancs de sébastes avant le déploiement des chaluts, et le SQJ a tendance à plonger lorsqu’il est pêché au chalut, de sorte qu’un capitaine de pêche doit décider de le cibler en positionnant l’ouverture du filet sur la trajectoire prévue du banc descendant (Brian Mose, Canadian Groundfish Research and Conservation Society, comm. pers.). Compte tenu de cette méthode de pêche ciblée, il est peu probable que la capture commerciale par unité d’effort (CPUE) soit proportionnelle à l’abondance.

Un deuxième défi pour l’évaluation des stocks de SQJ est la question non résolue de l’absence relative de femelles à des âges croissants par rapport aux mâles (Starr et al. 2014). Des hypothèses concurrentes, notamment la sénescence des femelles ou une différence de disponibilité par rapport au chalut, ont été proposées pour expliquer la différence entre les sexes dans les fréquences d’âge observées. À ce jour, les solutions de modélisation ont été fondées sur la préférence de l’analyste plutôt que sur des preuves biologiques solides en faveur d’une hypothèse.

Bien qu’il n’existe aucune preuve biologique de la structure des stocks dans les eaux de la Colombie-Britannique, le SQJ est actuellement géré dans deux zones : une zone de gestion « frontalière » qui comprend la zone 3C de l’Unité de gestion des poissons de fond et une zone de gestion « côtière » qui comprend les zones 3D et 5A à E (MPO 2015). La zone de gestion 4B (les eaux intérieures du détroit de Juan de Fuca, du détroit de Georgia et du détroit de la Reine-Charlotte entre l’île de Vancouver et la partie continentale de la Colombie-Britannique) n’est pas incluse et le SQJ y est rarement signalé. Les sébastes à queue jaune de la zone 3B (eaux américaines) de la Pacific Marine Fisheries Commission (PMFC) et de la zone 3C (eaux canadiennes) se mélangent probablement. Des expériences recapture de poissons étiquetés ont montré que l’espèce est capable de se déplacer sur de grandes distances et peut s’étendre sur plusieurs zones de gestion de la PMFC (voir la discussion et les références dans Stanley et Haist 1997 et Stanley 1999). Toutefois, aux fins de la présente évaluation, on présumera une seule population fermée dans l’ensemble des eaux de la Colombie-Britannique (3CD + 5A à E), comme pour l’évaluation précédente des stocks de SQJ de 2014 (MPO 2015; Starr et al., document de travail inédit Note de bas de page 1).

L’Unité de gestion des poissons de fond du MPO a demandé à la Direction des sciences de fournir un avis sur l’évaluation d’un stock à l’échelle de la côte par rapport à des points de référence conformes au Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution (AP; MPO 2009), notamment les répercussions de diverses stratégies de pêche sur l’état prévu du stock. En 2019, le projet de loi C-68 a été promulgué pour modifier la Loi sur les pêches (maintenant les articles 6.1 à 6.3) en incluant des dispositions relatives aux stocks de poissons (DSP). Les DSP sont entrées en vigueur le 4 avril 2022 grâce à des modifications au Règlement de pêche (dispositions générales) (RPDG). Elles ont établi des obligations contraignantes pour le ministre des Pêches et des Océans, soit : a) maintenir les grands stocks de poissons au niveau nécessaire pour favoriser la durabilité des stocks (art. 6.1); b) élaborer et mettre en œuvre des plans de rétablissement pour les stocks qui ont diminué jusqu’à leur point de référence limite ou en deçà (art. 6.2). Une liste de 30 grands stocks (pour l’ensemble du Canada) a été dressée (lot 1) parmi les 62 grands stocks proposés. Les futurs lots figureront dans l’annexe IX, Grands stocks de poissons du RPDG. Le stock de SQJ ne figure pas actuellement sur les listes des DSP/RPDG.

L’avis découlant d’un examen régional par des pairs (ERP) du Secrétariat canadien des avis scientifiques sera utilisé pour orienter les décisions sur la gestion des pêches et établir les niveaux de prise pour l’espèce. Ce travail peut également guider et compléter les décisions externes au MPO, en particulier pour le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

Objectifs

Le présent document de travail sera examiné et servira de fondement aux discussions et à l’avis sur les différents objectifs énumérés ci-après.

Les objectifs précis de ce document de travail sont les suivants :

  1. Recommander des points de référence qui sont conformes à l’approche de précaution du MPO, et fournir les facteurs biologiques et la justification ayant servi à déterminer ces points de référence. Dans la mesure du possible, ces points de référence devraient comprendre le point de référence limite (PRL) du MPO de 0,4 BRMD et le point de référence supérieur du stock (PRS) de 0,8 BRMD recommandés dans l’approche de précaution pour le stock. Les points de référence supplémentaires suivants seront présentés pour le stock : BRMD, uRMD, 0,2 B0 et 0,4 B0.
  2. Évaluer la situation actuelle du SQJ dans les eaux de la Colombie-Britannique à l’échelle de la côte (à l’exception de la zone 4B) par rapport aux points de référence indiqués.
  3. Au moyen de tables de décision probabilistes, évaluer les conséquences de différentes politiques de pêche sur la biomasse prévue (et le taux d’exploitation) par rapport aux points de référence, et fournir d’autres paramètres du stock.
  4. Objectif conditionnel (à aborder si un stock est évalué comme étant dans la zone critique, c.-à-d. une probabilité de 50 % ou plus d’être en dessous du PRL) : fournir des directives pour un plan de rétablissement du SQJ qui satisfait aux exigences de rétablissement énoncées dans les « Lignes directrices pour la rédaction de plans de rétablissement conformément aux Dispositions relatives aux stocks de poissons et au Cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution ». En particulier, évaluer les causes probables du déclin du stock et fournir des tables de décision probabilistes qui démontrent une forte probabilité (>75 %) que le stock augmente et quitte la zone critique (c.-à-d. dépasse le point de référence limite) dans un délai raisonnable (de 1,5 à 2 générations ou tmin sans exploitation, MPO 2021).
  5. Décrire les sources d’incertitude liées au modèle (p. ex. les estimations des paramètres du modèle, les hypothèses concernant les prises, la productivité et l’état de la population).
  6. Recommander un intervalle approprié entre les évaluations du stock officielles, les indicateurs utilisés pour caractériser l’état du stock pendant les années intermédiaires ou les déclencheurs d’une évaluation plus tôt que prévu (MPO 2016). Fournir une justification si les indicateurs et déclencheurs ne peuvent être déterminés.
  7. Tenir compte des covariables environnementales qui peuvent agir sur les stocks telles qu’elles sont décrites dans les « Lignes directrices pour la mise en œuvre des dispositions relatives aux stocks de poissons de la Loi sur les pêches ».

Publications prévues

Participation prévue

Références

Avis

La participation aux réunions d'évaluation par les pairs du SCCS est sur invitation seulement.

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