Document de recherche 2019/059
Les conditions océanographiques chimiques et biologiques dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent en 2018
Par M. Blais, P. S. Galbraith, S. Plourde, M. Scarratt, L. Devine et C. Lehoux
Résumé
Un aperçu des conditions océanographiques chimiques et biologiques du golfe du Saint-Laurent (GSL) en 2018 est présenté dans le cadre du Programme de Monitorage de la Zone Atlantique (PMZA). Les données du PMZA, ainsi que celles provenant de programmes de monitorage régionaux, sont analysées et présentées en fonction des moyennes à long terme et ce, dans le contexte d'un réchauffement ayant commencé en 2010. Les concentrations d'oxygène à 300 m ont atteint un minimum record dans plusieurs régions du GSL en 2018. La diminution des concentrations d'oxygène était particulièrement forte depuis le détroit de Cabot jusqu'à la région du nord-ouest du GSL, alors que les concentrations sont restées relativement stables dans l'estuaire en comparaison avec 2017. Les inventaires de nitrates dans la couche de surface (0–50 m) et la couche intermédiaire (50–150 m) étaient généralement sous la normale partout dans le GSL durant l'été et l'automne, mais étaient près de la normale à l'hiver. Ceci suggère une forte diminution du contenu en nitrates entre les mois de mars et juin dans l'ensemble des régions du GSL. Encore une fois en 2018, les inventaires de nitrates étaient au-dessus de la normale dans les eaux profondes (150 m–fond) de l'est du GSL (eGSL), ce qui a été observé depuis 2012 et est associé à l'intrusion d'eaux chaudes et salées. Les anomalies annuelles de la chlorophylle intégrée verticalement (chl; 0–100 m) étaient supérieures à la moyenne historique dans toutes les régions, principalement dû aux fortes concentrations de chl a à l'automne. Plus spécifiquement, la biomasse de phytoplancton a atteint des maximums records durant l'été dans l'ouest du GSL (oGSL), et à l'automne dans l'eGSL. En accord avec la grande diminution printanière de nitrates, les observations satellitaires montrent que la floraison printanière a débuté plus tôt, a duré plus longtemps et a eu une intensité plus grande que la normale dans plusieurs régions, la principale exception étant dans l'eGSL. La biomasse de zooplancton a connu une augmentation en 2018 par rapport à ce qu'elle était en 2016 et 2017, mais elle est tout de même restée sous la moyenne à long terme presque partout dans le GSL. Dans la plupart des régions, l'abondance des grands calanoïdes était sous la normale en 2018, principalement en raison de Calanus hyperboreus à la station Rimouski et de Calanus finmarchicus dans l'est et le sud du GSL. En revanche, l'abondance des petits calanoïdes était au-dessus de la normale dans l'oGSL et le sGSL, et près de la normale dans l'eGSL, en accord avec les tendances observées depuis 2014. L'abondance des copépodes associés à l'eau chaude était au-dessus de la normale également dans l'oGSL et le sGSL et près de la normale dans l'eGSL. Dans cette dernière région, l'abondance des copépodes associés à l'eau froide était plus élevée que la moyenne à long terme pour la quatrième année consécutive. La phénologie de Calanus finmarchicus à la station Rimouski suggère que l'émergence de la diapause et le développement vers l'adulte ont eu lieu au moment habituel. Par contre, la cohorte de jeunes stades copépodites a été présente sur une longue période et a atteint son maximum seulement en juillet. L'échantillonnage peu fréquent et irrégulier à la station de la vallée de Shediac nous empêche de bien décrire les patrons saisonniers associés aux nutriments et aux niveaux trophiques inférieurs à cette station.
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