Document de recherche 2013/075
L'ampleur et la nature de l'exposition à la remobilisation des sédiments provoquée par la pêche dans les récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du détroit de la Reine Charlotte
Par J. Boutillier, D. Masson, I. Fain, K. Conway, G. Lintern, M. O, S. Davies, P. Mahaux, N. Olsen, H. Nguyen et K. Rutherford
Résumé
Des activités de pêche sont actuellement menées dans la zone de gestion adaptative (ZGA) de la zone d'intérêt (ZI) proposée pour le détroit d’Hécate et le détroit de la Reine-Charlotte. On a demandé au secteur des Sciences du MPO de : (1) évaluer la nature et l'ampleur des risques liés à la remobilisation des sédiments engendrée par les engins de pêche; (2) fournir aux gestionnaires des options permettant d'atténuer ces risques.
Le présent document résume les activités de pêche qui ont eu lieu dans la ZGA de 2007 à 2011. De plus, on y expose un cadre visant à évaluer l'empreinte laissée par les sédiments remobilisés. Ce cadre décrit : l'ampleur des diverses activités de pêche sur le plan de la remobilisation des sédiments, les différents types de sédiments se trouvant dans chaque complexe de récifs, les facteurs qui affectent le taux de rétablissement de sédiments remobilisés et la dispersion de ces sédiments résultant des courants océaniques dans la région, pour divers scénarios d'activités de pêche.
Pour les besoins du document, l'empreinte potentielle laissée par les sédiments remobilisés a été établie en fonction d'une interaction théorique entre les chaluts de fond et les sédiments dont la taille des grains est moyenne qui présentent la composition suivante : 55 % de limon (3,9 à 63 µm), 30 % d'argile (0 à 3,9 µm) et 15 % de sable (63 µm et plus), avec une taille de grains de D50 = 20 µm. Afin de calculer la zone d'impact, on a utilisé deux modèles : un modèle permettant de calculer les taux de rétablissement pour les établissements de taille moyenne et un modèle de dispersion utilisant des taux de rétablissement d'un modèle océanographique des courants régional pour estimer la superficie qui serait couverte. On a fait des calculs de la zone suivant trois modèles de dispersion différents. Dans le premier scénario, on a calculé la valeur du transport maximal de sédiments autour de la ZI. Dans le deuxième, on a calculé la zone potentiellement touchée à partir des frontières historiques de la pêche au chalut de fond. Dans le troisième, on a calculé la zone potentiellement touchée si la pêche n'était pratiquée que les jours où les cycles de marée étaient les plus bas.
On a ensuite utilisé les résultats des modèles de dispersion des sédiments afin de connaître le risque d'exposition des récifs d'éponges aux sédiments remobilisés pour six scénarios d'atténuation différents. De plus, les besoins en matière d'information suivant la perspective des sciences biologiques et écologiques ont été décrits en vue de réaliser une analyse des coûts-bénéfices qui pourrait servir à évaluer les conséquences socio-économiques des différentes mesures d'atténuation.
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