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Cadre intégré des politiques autochtones

Cadre intégré des politiques autochtones
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Vision:

Appuyer des collectivités autochtones saines et prospères, c'est à dire :

  • établir et maintenir avec elles des relations étroites et stables;
  • travailler de façon à faire honneur à la Couronne;
  • aider les Autochtones à participer davantage aux pêches et à l'aquaculture, aux possibilités économiques qu'elles engendrent, de même qu’à la gestion des ressources aquatiques.

2006 - 2010

Sommaire

Pêches et Océans Canada (le MPO) est le principal ministère responsable des océans, ainsi que de la gestion et de la protection des ressources aquatiques, ce qui explique qu'il ait de plus en plus de contacts avec les collectivités autochtones depuis les années 90, en particulier dans les régions où il gère les ressources aquatiques et les océans. La Cour suprême du Canada a rendu des jugements qui ont eu pour effet de préciser la nature et la portée des droits ancestraux et des droits issus de traités des Autochtones, puis de baliser la responsabilité des gouvernements de gérer les ressources naturelles d’une façon conforme à la protection que la Constitution accorde aux droits ancestraux et issus de traités.

Le thème fondamental du Cadre intégré des politiques autochtones du MPO s’articule autour de trois axes : favoriser des rapports respectueux et mutuellement bénéfiques avec les groupes autochtones qui souhaitent obtenir une part plus importante des ressources halieutiques; contribuer à la croissance et au bien-être des collectivités autochtones; et faire participer ces collectivités à la gestion intégrée des ressources aquatiques et des océans.

Le Cadre intégré des politiques autochtones a pour objet de communiquer des lignes directrices aux employés du MPO pour les aider à resserrer les relations avec les groupes autochtones. L'objectif du cadre est d'indiquer aux employés du Ministère comment renouveler les politiques et programmes autochtones, de leur donner des orientations stratégiques pour établir les lignes directrices et les programmes opérationnels, et d'orienter le MPO dans ses discussions et sa collaboration avec d’autres organismes fédéraux, les provinces, les territoires, les intervenants et les groupes autochtones.

Le mandat du MPO s’est considérablement élargi depuis le temps où la Cour suprême a rendu certains jugements, comme la décision Sparrow et le jugement Marshall. Le mandat du Ministère englobe maintenant de nouvelles responsabilités pour la gestion écosystémique en vertu de la Loi sur les océans. Le MPO participe davantage à la gestion de l'habitat des eaux intérieures, et à la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Il s'est doté d'un cadre pour l'aquaculture, et a une approche de plus en plus sophistiquée en matière de recherche scientifique. En outre, le MPO doit tenir compte de l'évolution de la jurisprudence.

Dans son plan stratégique quinquennal « Nos eaux, notre avenir », qui couvre les années 2005 à 2010, le Ministère a aussi reconnu qu'il doit renouveler ses politiques et programmes touchant les collectivités autochtones. Il y énonce son objectif prépondérant, c'est à dire favoriser et renforcer ses rapports avec les groupes autochtones par la définition d’objectifs quinquennaux. Le présent Cadre intégré des politiques autochtones s’appuie sur les objectifs du Plan stratégique et les précise en fonction des activités énoncées dans le Plan d’action.

Le MPO a élaboré une Stratégie de développement durable pour 2007-2009, dans laquelle il s'engage à collaborer avec les parties intéressées et les utilisateurs de la ressource afin de transformer la culture de prise de décision dans le domaine des pêches et des océans. La Stratégie énonce les objectifs et les engagements du Ministère pour intégrer le développement durable à ses activités courantes.

Le Cadre intégré des politiques autochtones vise à aider le MPO à atteindre ses objectifs. C'est pourquoi il relate l’expérience du MPO en matière de questions autochtones, trace l’évolution de ses programmes et de ses politiques dans ce domaine et fait le point sur la situation actuelle.

Le Cadre intégré des politiques autochtones vient préciser les objectifs du Plan stratégique et de la Stratégie de développement durable du MPO. De plus, il constitue un élément fondamental de la planification ministérielle, c'est à dire les Rapports sur les plans et priorités, les plans d’activités annuels, les vérifications et les évaluations. Il a en outre des liens avec les lois, règlements, politiques et programmes des secteurs, y compris la Stratégie sur les océans du Canada et l’Initiative de renouvellement de la gestion des pêches. Il dicte comment devront être gérées les pêches commerciales intégrées dans l’Atlantique et le Pacifique, c'est à dire que tous les pêcheurs (autochtones et non autochtones) devront pratiquer la pêche selon des règles communes et transparentes.

Introduction

Dans son plan stratégique quinquennal « Nos eaux, notre avenir » couvrant la période de 2005 à 2010, le MPO reconnaissait qu'il devait élaborer un cadre de ses politiques et programmes touchant les collectivités autochtones. Ce plan préconise l'intégration complète des politiques et programmes du Ministère et énonce un objectif fondamental : favoriser et renforcer les rapports entre le Ministère et les peuples autochtones.

Le plan stratégique établit en outre les cinq objectifs quinquennaux suivants pour maintenir et renforcer les rapports entre le MPO et les groupes autochtones :

  1. Faire participer davantage les groupes autochtones aux processus décisionnels de gestion des pêches selon un modèle de cogestion dans le cadre duquel ils collaborent avec le Ministère à la prise de décisions.
  2. Faire participer davantage les groupes autochtones aux processus décisionnels dans d’autres champs de responsabilité du MPO, notamment la gestion intégrée des océans, les espèces en péril, la gestion de l'habitat, la recherche scientifique et la mise en valeur de l'aquaculture.
  3. Améliorer la stabilité des pêches sur les côtes Ouest et Est en réglant les problèmes d'accès à la pêche commerciale.
  4. Continuer de gérer les pêches conformément à la protection que la Constitution accorde aux droits ancestraux et issus de traités, en vertu de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et de la Loi sur les pêches.
  5. Contribuer à l'objectif plus général du gouvernement du Canada d'assurer un meilleur développement économique des Premières nations en les faisant profiter davantage des possibilités économiques, comme celles que représente la pêche commerciale.

Ce Cadre intégré des politiques autochtones s'inspire des objectifs du plan stratégique du MPO, qu'il vient préciser.

Cadre des politiques autochtones

Vision

Appuyer des collectivités autochtones saines et prospères, c'est à dire :

  • établir et maintenir avec elles des relations étroites et stables;
  • travailler de façon à faire honneur à la Couronne;
  • aider les Autochtones à participer davantage aux pêches et à l'aquaculture, aux possibilités économiques qu'elles engendrent, de même qu’à la gestion des ressources aquatiques.

Concrétiser la vision

a) Principes directeurs

Quand il élabore et met en œuvre des politiques et des programmes pour concrétiser sa vision, le MPO se fonde sur les principes suivants :

b) Stratégies

Pour concrétiser sa vision, le MPO s'est doté de sept stratégies accompagnées de résultats essentiels et de mesures (Annexe A) :

  1. Tisser des liens solides et stables, c'est à dire maintenir et améliorer les relations de travail avec les Autochtones, en mettant l'accent sur une culture interne et un climat externe de compréhension et de respect mutuels.
  2. Tenir compte des droits ancestraux et issus de traités des Autochtones, c'est à dire s'acquitter de son mandat conformément à la protection constitutionnelle garantie à l’égard des droits ancestraux et issus de traités des peuples autochtones du Canada.
  3. Participer à la négociation des ententes de revendications territoriales, que l'on appelle aussi les traités modernes (ententes de revendications territoriales), dans le cadre des processus de négociation dirigés par le ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada (MAINC), régler les questions associées à l'exploitation et à la gestion des ressources aquatiques, des habitats et des océans.
  4. Faire participer davantage les Autochtones à la cogestion des ressources aquatiques, c'est à dire collaborer avec eux pour qu'ils participent davantage à la gestion et à la protection des ressources aquatiques, des habitats et des océans, notamment la formulation de politiques et de programmes, la planification, la prise de décisions concernant la gestion des ressources, et l'exécution des programmes.
  5. Faire participer davantage les Autochtones aux pêches commerciales intégrées et aux autres possibilités économiques du secteur aquatique, c'est à dire faciliter leur participation aux possibilités de l’aquaculture et des pêches commerciales intégrées durables, ainsi qu’à la gestion des ressources aquatiques.
  6. Renforcer la capacité des Autochtones de participer au secteur aquatique, c'est à dire collaborer avec eux dans le cadre de programmes comme la Stratégie relative aux pêches autochtones (SRAPA), le Programme autochtone de gestion des ressources aquatiques et océaniques (PAGRAO), le Programme autochtone de gestion de l'habitat dans les régions intérieures (PAGHRI), l’Initiative de l’après Marshall, l’Initiative des pêches commerciales intégrées de l’Atlantique (IPCIA), l’Initiative des pêches commerciales intégrées du Pacifique (IPCIP), et collaborer avec d’autres organismes du gouvernement du Canada pour renforcer la capacité des groupes autochtones de participer au secteur des ressources aquatiques.
  7. Renforcer la capacité du MPO de servir les groupes autochtones, c'est à dire renforcer sa propre capacité et celle de son personnel de servir les collectivités autochtones et de régler les problèmes qui surgissent, en mettant sur pied des initiatives qui touchent tout le Ministère et en prodiguant de la formation aux employés.

Contexte

Aspects à envisager

Le Cadre intégré des politiques autochtones tient compte de divers aspects, notamment :

Mandat et vision du MPO

Le principal objectif stratégique du MPO est d'intégrer complètement ses politiques et programmes et de veiller à ce qu'ils cadrent avec les valeurs, les objectifs et les priorités des Canadiens.

Le Plan stratégique reconnaît expressément l’importance de faire participer les collectivités autochtones du Canada à l’atteinte de ces objectifs. Il énonce un objectif particulier prépondérant, c'est à dire renforcer et encourager la relation entre le Ministère et les groupes autochtones, et collaborer avec eux à des activités comme les pêches, la gestion intégrée des océans, la gestion de l’habitat, la recherche scientifique et l’aquaculture.

Six initiatives contribuent à l'atteinte de cet objectif :

  1. La mise en œuvre d’un Plan d’action pour les océans, qui renouvelle la façon dont le Canada entend gérer ses océans au XXIe siècle.
  2. L'élaboration d’une stratégie de gouvernance internationale de la pêche dans l'Atlantique, pour contrer la surpêche.
  3. L'élaboration d’un nouveau modèle de gouvernance des pêches administrées par le MPO, notamment le renouvellement de la Loi sur les pêches.
  4. L'appui au développement d’une industrie aquacole canadienne durable et concurrentielle à l'échelle internationale.
  5. L'amélioration de la qualité des services de la Garde côtière canadienne.
  6. Le renouvellement du programme des Sciences du MPO pour rehausser la communication de l'information et des avis et la prestation des services scientifiques.

Intérêts et aspirations des Autochtones

Les pêches, la récolte et la gestion des ressources aquatiques ont une importance particulière pour de nombreuses collectivités autochtones. Bon nombre d’entre elles vivent près d’importants lieux de pêche, à proximité de ressources aquatiques et maritimes, et accordent beaucoup d’importance à la gestion de ces ressources.

Les groupes autochtones souhaitent profiter davantage des possibilités économiques que représentent les ressources aquatiques pour stimuler le développement de leur collectivité. Ils réclament une meilleure stabilité des pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles. Ils veulent participer davantage à la gestion des ressources aquatiques et maritimes, assumer un plus grand rôle en matière d’intendance, notamment dans l'évaluation des stocks, la gestion des océans et de l'habitat, la conservation et la protection, et l'élaboration et la mise en œuvre des stratégies de rétablissement des ressources.

Nombre de groupes autochtones revendiquent le droit ancestral de pêcher à des fins alimentaires, sociales et rituelles. Ils sont également nombreux à soutenir que le droit ancestral à l'autonomie gouvernementale s'applique à beaucoup d’aspects de la gestion des ressources aquatiques et qu'ils ont le droit ancestral de participer davantage à la protection de ces ressources.

Dans les régions du Golfe, des Maritimes, de Terre-Neuve-et-Labrador, du Pacifique, du Centre et de l’Arctique et du Québec, le MPO et d’autres ministères fédéraux participent activement à la mise en œuvre de traités et d’ententes de revendications territoriales conclus avec les Inuits et les Premières nations. Ces arrangements résultent de négociations particulières et peuvent englober des droits garantis par la Constitution en ce qui concerne la pêche, la gestion des pêches et des ressources aquatiques et l'autonomie gouvernementale. De plus, l'incidence des changements climatiques et la mise en œuvre de la LEP intéressent au premier chef les groupes autochtones.

Les Autochtones veulent voir augmenter considérablement les possibilités économiques qu’offrent les pêches commerciales intégrées, obtenir des quantités accrues de poisson à des fins alimentaires, sociales et rituelles, et avoir davantage voix au chapitre dans la gestion des ressources aquatiques.

Intérêts et aspirations des utilisateurs de la ressource

L'exploitation des ressources aquatiques est importante pour bon nombre de collectivités côtières canadiennes. De plus en plus, l’industrie de la pêche, d’autres secteurs d’activité, les organismes gouvernementaux et les organisations non gouvernementales exhortent le gouvernement du Canada à instaurer un régime de cogestion et d'accès aux ressources aquatiques plus stable, plus certain et plus prévisible.

Les utilisateurs de la ressource comptent également sur le MPO pour assurer l'harmonie dans la gestion de ces ressources. Ainsi, la plupart des groupes de la pêche commerciale voient d'un bon oeil la stabilisation des parts des participants autochtones et non autochtones, sous réserve d’un retrait volontaire de permis. Bon nombre d’intervenants du secteur commercial comprennent et acceptent que les groupes autochtones auront un meilleur accès aux pêches à la faveur des traités et d’autres mécanismes. Le Cadre intégré des politiques autochtones du MPO tient compte des intérêts et des objectifs de tous les utilisateurs de la ressource de façon positive, attentive et équitable.

Intérêts du gouvernement

En 2004, la Cour suprême du Canada, dans l’affaire Taku/Haïda, a étudié l'obligation du gouvernement de consulter les groupes autochtones qui revendiquent mais qui n’ont pas établi les titres ou autres droits ancestraux de leurs collectivités. La Cour a conclu que le gouvernement a le devoir de consulter les Autochtones et, le cas échéant, de tenir compte de leurs intérêts s’il est au courant de l'existence éventuelle d’un titre ou de tout autre droit des Autochtones et qu’il envisage de prendre une décision qui pourrait y porter préjudice. Cette obligation est rattachée à l'honneur de la Couronne. La Cour a décidé que la portée de cette obligation serait fonction des circonstances, notamment le caractère fondé de la revendication d’un titre ancestral ou de tout autre droit autochtone et la gravité des incidences pouvant éventuellement porter atteinte aux droits ou aux titres revendiqués.

Tous les ministères et les organismes qui participent aux programmes autochtones doivent se coordonner, afin de veiller à l’efficacité de ces programmes. Le Ministère exécute donc ses programmes autochtones en consultation avec les autres ministères fédéraux et avec les provinces et les territoires (Annexe C), et principalement, avec le MAINC.

En règle générale, le MAINC assume la responsabilité principale mais non exclusive de voir à ce que le gouvernement fédéral s'acquitte de ses responsabilités au chapitre de la Constitution, des traités, des politiques et des lois envers les Premières nations, les Inuits et les populations du Nord. Pour ce faire, le MAINC collabore avec ces groupes, de même qu’avec d’autres ministères et organismes fédéraux, les provinces et les territoires. On s'aperçoit que de plus en plus, le rôle du MAINC est de gérer le changement et, pour le faciliter, de réunir les partenaires et les intérêts en cause.

Le rôle principal du MAINC est d'aider les Premières nations et les Inuits à mettre sur pied des collectivités dynamiques et viables et à réaliser leurs aspirations sociales et économiques. Le MAINC négocie des ententes globales et particulières de revendications territoriales et d'autonomie gouvernementale au nom du gouvernement fédéral, il supervise la mise en œuvre de ces ententes et il appuie le développement économique.

Le MPO contribue à l'établissement de relations intergouvernementales touchant les traités et la gouvernance. Pour ce faire, il participe à la négociation, au règlement et à l'application des ententes de revendications territoriales et des arrangements en matière d’autonomie gouvernementale en partenariat avec le MAINC, les provinces et territoires, et les peuples autochtones. Ce volet du programme du MPO est en constante évolution et occupe une place de plus en plus importante. Outre l'établissement des positions de négociation dans les dossiers touchant les pêches et les océans, le MPO participe également à des dossiers comme les mesures liées aux traités et les arrangements supplémentaires à cet égard.

Les ententes de revendications territoriales au Canada prévoient des ententes de cogestion entre le gouvernement et les bénéficiaires. Ainsi, le traité avec les Nisga’a, les ententes de revendications territoriales dans l'Arctique et les ententes similaires au Québec et au Labrador établissent des structures et des processus de cogestion des pêches.

Dans l'ensemble, les provinces et les territoires appuient les progrès réalisés durant la période de transition qui mène aux ententes de revendications territoriales.

Relations du MPO avec les groupes d’intérêts autochtones

Le MPO met en œuvre les dispositions des ententes de revendications territoriales portant sur les pêches et les océans en collaboration avec les groupes autochtones. L'accroissement de l'autonomie gouvernementale et l'amélioration de la collaboration et de la coordination dans le domaine de la gestion des ressources aquatiques ont contribué à consolider les relations entre le MPO et les groupes autochtones.

Le MPO collabore étroitement avec les groupes autochtones depuis la décision Sparrow de 1990. Il a beaucoup modifié la gestion des pêches et a mis sur pied divers programmes pour donner aux groupes autochtones l'accès aux ressources marines et les faire participer à leur gestion.

Les programmes autochtones du MPO visent à renforcer les rapports entre le gouvernement fédéral et les groupes et collectivités autochtones en favorisant leur intégration dans la pêche commerciale et le développement de capacités scientifiques, techniques et administratives au sein des groupes autochtones. Ainsi, les Autochtones peuvent participer davantage à la gestion des ressources et des océans ainsi qu'aux processus multilatéraux de prise de décisions et de consultation. Le MPO applique une stratégie qui prévoit :

Ces programmes se traduisent en retombées positives :

En outre, les programmes du MPO soutiennent l’objectif prépondérant qui consiste à assurer plus de stabilité et de certitude grâce à la négociation et à la mise en œuvre d’ententes de revendications territoriales.

Parmi ces programmes (décrits à l'Annexe B), on peut citer :

La SRAPA, qui s’applique là où le MPO gère la pêche et où le règlement des revendications territoriales n’a pas encore établi un cadre de gestion, fournit un cadre donnant accès aux pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles (ASR), conformément à la décision Sparrow de 1990. Le PTA facilite le retrait volontaire des permis de pêche commerciale et la délivrance à des groupes autochtones de permis communautaires pour la pêche commerciale sans accroître pour autant la pression sur la ressource.

Le PAGRAO, qui s’applique dans des secteurs où le MPO gère la pêche et où des revendications territoriales n’ont pas encore été réglées, vise à rassembler les groupes autochtones vivant dans un même bassin versant ou un même écosystème et à édifier leurs capacités afin qu'ils puissent participer aux processus décisionnels de gestion des ressources aquatiques et océaniques.

Le PAGHRI a été élaboré pour aider les groupes autochtones résidant dans les provinces intérieures à participer à la gestion des activités liées à l'habitat du poisson. Il vise à accroître la capacité de ces collectivités à participer aux processus décisionnels associés aux activités de gestion de l'habitat, et à favoriser un rapprochement entre le MPO et les groupes autochtones.

L'IAM a été lancée en 2000, à la suite de la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Marshall, rendue à l’automne 1999. La Cour avait alors statué que les traités signés en 1760 et en 1761 par les Premières nations Micmaques et Malécites (PNMM) comportait un droit communautaire de pratiquer la chasse, la pêche et la cueillette pour en tirer une subsistance convenable. Le jugement de la Cour touchait 34 PNMM du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Gaspésie, au Québec.

Dans le cadre de l’IAM, qui s’est terminée en mars 2007, le MPO a négocié des ententes de pêche provisoires avec les PNMM pour leur assurer un accès à la pêche commerciale. En vertu de ces ententes, le MPO a attribué aux PNMM des permis de pêche de diverses espèces, ainsi que des bateaux, des engins de pêche et divers équipements, des activités pour édifier leurs capacités, de la formation et des infrastructures. Le Ministère a réussi à conclure des ententes avec 32 des 34 Premières nations touchées.

L’IMEM est un programme de quatre ans lancé en 2004 dans le cadre de l’après-Marshall; elle a pour but de développer les compétences des membres des PNMM pour qu'ils puissent exploiter diverses pêches efficacement et en toute sécurité. Elle vise aussi à instaurer dans les PNMM la capacité d'assurer elles mêmes la formation requise.

Créée en février 2004, l'IGOP est un programme de quatre ans qui vise à offrir à des personnes un mentorat en administration et en gestion de la pêche, ainsi qu’à renforcer les structures communautaires de gestion de la pêche au sein de chacune des PNMM. La prestation est assurée par l’entremise des chefs de bande, des conseils des Premières nations et des organisations autochtones. L’Initiative aide les Autochtones à gérer leurs opérations de pêche et à établir des règles garantissant que toute la collectivité bénéficie des retombées de la pêche.

L’IPCIA a été annoncée dans le Budget de 2007, prend le relais de l’Initiative de l’après-Marshall. Elle a pour but d’aider les PNMM à maximiser les retombées potentielles de l’accès aux pêches dont elles disposent et de renforcer la responsabilisation et la transparence de leurs entreprises de pêche. Le MPO collabore étroitement avec les PNMM pour honorer les engagements qu’il a pris dans les ententes de pêche et faciliter la transition vers le processus à long terme de conclusion des ententes de revendications territoriales.

L’IPCIP annoncée le 16 juillet 2007, vise en partie à appuyer la participation des Premières nations de la C.-B. aux pêches commerciales intégrées; la mise sur pied d’entreprises de pêche viables; la participation accrue aux processus décisionnels liés à la gestion des pêches. Cette initiative favorise une certitude et une stabilité accrues entourant l’accès à la pêche et les allocations, ainsi que l’amélioration des activités de surveillance, de rapport et d’application de la loi, en vue d’appuyer une meilleure rentabilité économique et la pérennité des ressources halieutiques.

Le MPO collabore avec les collectivités autochtones aux fins de l’application de la Loi sur les espèces en péril. Le Ministère fait de la sensibilisation et donne de la formation concernant la LEP; il administre le processus réglementaire régissant l’inscription des espèces en vertu de la LEP; il fait de la mobilisation et il mène des consultations et il planifie et met en œuvre le rétablissement des espèces.

Sommaires des défis et des possibilités

Défis

Possibilités

Annexe A

Plan d’action énonçant les stratégies pour concrétiser la vision du Ministère

Stratégie 1 : Établir et appuyer des relations étroites et stables

Le MPO maintient et améliore ses relations de travail avec les peuples autochtones en favorisant une culture interne et un climat externe de compréhension et de respect mutuels. Le Ministère maintiendra et améliorera également ses rapports avec d’autres organismes du gouvernement du Canada et des provinces et territoires afin de mieux servir les collectivités autochtones.

Résultats essentiels

Stratégie 2 : Tenir compte des droits ancestraux et des droits issus de traités des Autochtones

Le MPO s'acquitte de son mandat conformément à la protection constitutionnelle garantie à l'égard des droits ancestraux et issus de traités des peuples autochtones du Canada.

Résultats essentiels

Stratégie 3 : Participer à la négociation des ententes de revendications territoriales

Le MPO continue de prêter son appui et de participer aux négociations pilotées par le MAINC, pour ce qui est de définir les allocations de ressources aquatiques et les dispositions visant à protéger l'habitat, les océans, etc.

Résultats essentiels

Stratégie 4 : Faire participer davantage les Autochtones à la cogestion des ressources aquatiques

Le MPO collabore avec les groupes autochtones afin de les faire participer davantage aux divers aspects de la gestion et de la protection des ressources aquatiques, notamment la formulation et la planification des politiques et des programmes, le processus décisionnel en matière de gestion des ressources et l'exécution des programmes (voir la description des secteurs à l'Annexe D).

Résultats essentiels

Stratégie 5 : Faire participer davantage les Autochtones aux pêches commerciales intégrées et aux autres possibilités économiques dans le secteur des ressources aquatiques

Le MPO appuie l'essor économique des collectivités autochtones en leur offrant la possibilité de participer aux pêches commerciales, à l'aquaculture et à la gestion des ressources aquatiques.

Résultats essentiels

Stratégie 6 : Renforcer la capacité des Autochtones de participer au secteur aquatique

Le MPO collabore avec les groupes autochtones dans le cadre de ses programmes et en collaboration avec d’autres organismes du gouvernement du Canada pour qu'ils soient en mesure de participer davantage au secteur des ressources aquatiques.

Résultats essentiels

Stratégie 7 : Donner au MPO les moyens de servir les groupes autochtones

Le MPO renforce sa propre capacité et celle de son personnel de servir les groupes autochtones et de régler les problèmes qui surgissent au moyen d’initiatives sur le plan de l'organisation et de la formation.

Résultats essentiels

Annexe B

1. Ententes de revendications territoriales et autonomie gouvernementale

Grâce aux ententes en vertu de la SRAPA, le MPO et les organisations autochtones peuvent mettre à l’essai des initiatives de pêche et des initiatives connexes avant la conclusion des ententes de revendications territoriales, pour en évaluer l'efficacité. Le MPO participe à la négociation et à la mise en œuvre des ententes de revendications territoriales. En voici quelques exemples :

2. Politiques et gouvernance autochtones au MPO

Contexte

À titre de principal ministère responsable des océans et de la gestion ainsi que la protection des ressources aquatiques, le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) a de plus en plus de contacts avec les collectivités autochtones depuis 1990, en particulier dans les régions où il administre les ressources aquatiques et les océans. La Cour suprême du Canada (CSC) a rendu des jugements qui ont eu pour effet de préciser la nature et la portée des droits ancestraux et des droits issus de traités des Autochtones, puis de baliser la responsabilité des gouvernements de gérer les ressources naturelles d’une façon conforme à la protection que la Constitution accorde à ces droits.

Le MPO a mis sur pied des programmes autochtones afin de promouvoir des rapports empreints de respect et mutuellement bénéfiques avec les groupes autochtones qui cherchent à obtenir une part plus importante des ressources halieutiques. Le Ministère veut ainsi contribuer à la croissance et au bien-être des collectivités autochtones, et les faire participer davantage à la gestion des ressources aquatiques et des océans. Au fil du temps, le MPO a donc noué des contacts plus étroits avec les collectivités autochtones et il a maintenant une présence importante sur le terrain au sein de ces collectivités.

Stratégie relative aux pêches autochtones (SRAPA)

Programme de transfert des allocations (PTA)

Programme autochtone de gestion des ressources aquatiques et océaniques (PAGRAO)

Programme autochtone de gestion de l'habitat dans les régions intérieures (PAGHRI)

Participation des Autochtones aux initiatives liées à la LEP

Initiative de l'après-Marshall (IAM)

Initiative de mentorat en mer (IMEM)

Initiative de gestion des opérations de pêche (IGOP)

Initiative des pêches commerciales intégrées de l'Atlantique (IPCIA)

Initiative des pêches commerciales intégrées du Pacifique (IPCIP)

Annexe C

Intérêts autochtones

On peut placer les intérêts des Autochtones en ce qui concerne les pêches et les océans, dans cinq grandes catégories (accès et répartition des ressources, cogestion, capacité, développement économique et gouvernance) qui sont présentées ci dessous pour expliquer le contexte dans lequel nous travaillons.

Le MAINC est le principal ministère fédéral chargé de négocier et de mettre en œuvre les ententes de revendications territoriales, qui établissent les droits aux ressources aquatiques. C'est également le MAINC qui négocie et met en place les processus et structures de gestion des ressources.

Accès et allocations

Cogestion

Développement économique

Capacité

Gouvernance

Annexe D

Démarches sectorielles pour tenir compte des intérêts autochtones

Les questions de politique et de gouvernance autochtones recoupent la plupart des programmes et des activités du MPO. C'est pourquoi le Ministère s'est donné des objectifs quinquennaux (2005-2010) axés sur le renforcement et l'amélioration des relations entre les groupes autochtones et tous les secteurs du Ministère.

Sciences

Le Secteur des sciences effectue des recherches qui appuient la gestion des pêches, décrivent précisément les phénomènes océanographiques, et appuient la conservation et la protection de l'habitat et des espèces aquatiques. Ce secteur mène également des inspections pour assurer la santé des ressources halieutiques sauvages et d’élevage. Pour ce faire, il :

Pour être bien gérées, toutes les pêches doivent reposer sur des données scientifiques. En ce sens, les groupes autochtones qui participent aux pêches commerciales et aux pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles sont des clients du Secteur des sciences. Pour que les programmes de recherche sur les milieux aquatiques portent fruit, il faut recueillir les données scientifiques selon une méthode inclusive, intégrée et participative qui englobe les connaissances et les points de vue des Autochtones.

Le Secteur des sciences est conscient qu’il importe de tenir compte des intérêts des Autochtones. C'est pourquoi il préconise l'établissement de partenariats améliorés entre tous les intérêts scientifiques, entre le milieu scientifique et l'industrie, et entre la collectivité scientifique et les peuples autochtones.

En outre, le Secteur des sciences est chargé des volets « aquatiques » de la LEP et de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Il s'acquitte de ses responsabilités à cet égard par l'entremise du Secrétariat responsable de la LEP et de la Direction des sciences de la biodiversité.

Le MPO utilise les connaissances écologiques traditionnelles autochtones (c'est ainsi que les appelle la LEP, tandis que la Convention sur la biodiversité « encourage les gouvernements et les populations autochtones à collaborer pour établir des processus en vue d’habiliter les collectivités autochtones »). Le Secteur des sciences en a pris acte et resserre ses relations de travail avec les peuples autochtones.

Gestion des pêches et de l'aquaculture

Les groupes autochtones veulent participer davantage aux processus décisionnels visant la gestion des ressources aquatiques et des océans. Dans le cadre de la SRAPA et du PAGRAO, ils ont acquis une vaste expérience en gestion des pêches. Le gouvernement et les collectivités côtières autochtones ont des objectifs communs :

Ports pour petits bateaux

Les Ports pour petits bateaux (PPB) exploitent et maintiennent un réseau national de ports afin d'offrir des installations sûres et accessibles aux pêcheurs commerciaux, aux pêcheurs sportifs, aux pêcheurs autochtones et aux plaisanciers. Les PPB exercent leurs activités en vertu des pouvoirs conférés par la Loi sur les ports de pêche et de plaisance et la Loi sur les immeubles fédéraux et les biens réels fédéraux. Les PPB ont pour mandat de garder ouverts et en bon état les ports essentiels au secteur des ressources aquatiques.

Cette Direction générale est responsable de plus de 100 ports de pêche et 220 ports de plaisance.

Les ports relevant des PPB sont souvent les seules installations qui témoignent de la présence fédérale dans les petites collectivités côtières et ils constituent le lien le plus direct et le plus visible entre les collectivités et le gouvernement fédéral. Dans des endroits isolés comme le Nord de la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord Ouest, les PPB assurent non seulement un important lien de transport pour la population en majorité autochtone, mais ils représentent également une source majeure d’emplois pour les collectivités.

Le gouvernement du Nunavut a déterminé que l'absence de ports pour petits bateaux constituait un obstacle majeur à son développement économique.

Lorsque les PPB envisagent de se dessaisir d’un port pour petits bateaux, le MPO vérifie si une autre organisation souhaite assumer la responsabilité de sa gestion. Le droit de premier refus est toujours accordé aux autres ministères fédéraux ou à des organismes provinciaux ou territoriaux. Si ces organismes ne manifestent aucun intérêt, le MPO s’adresse aux groupes autochtones et aux municipalités de la région dans laquelle sont situées les installations.

Habitat

L'habitat du poisson au Canada, c’est-à-dire celui qui procure les capacités nourricières essentielles au poisson pour se reproduire, croître et vivre, est crucial pour la sécurité et la viabilité des ressources halieutiques en milieu marin et en eau douce.

Cet habitat, toutefois, peut facilement être détérioré et perdu par suite des activités humaines exercées dans l'eau ou à proximité. L'habitat du poisson s'en trouve souvent transformé et les changements subis sont à la fois évidents et subtils. Ils ont souvent de profondes incidences sur les avantages que le poisson procure aux Canadiens sur les plans économique, social, culturel et environnemental.

Étant donné l'importance que bon nombre de groupes autochtones accordent au poisson et aux autres ressources aquatiques, la protection de l'habitat du poisson sur les trois côtes de même que dans les provinces intérieures est très importante dans la gestion des pêches autochtones. Dans la région du Pacifique, par exemple, la participation des Autochtones à la gestion et à la protection de l'habitat est d’ordinaire énoncée dans les ententes qui relèvent de la SRAPA. Ces ententes définissent les projets de gestion concertée pour améliorer la gestion des pêches, comme l'évaluation des stocks, la valorisation des stocks de poisson et la gestion de l'habitat assurée par l'organisation autochtone.

Dans les eaux intérieures, la participation des Autochtones à la protection et au rétablissement de l'habitat est gérée dans le cadre du PAGHRI. Les objectifs de ce programme qui relèvent du Secteur de l'habitat sont les suivants :

Le programme a pour objectif de faciliter la participation des groupes autochtones de l'intérieur du pays aux activités de réglementation et aux autres activités du programme de gestion de l'habitat du poisson du Ministère, en escomptant pour résultats des décisions plus éclairées. Le programme devrait susciter de nouveaux projets de collaboration entre les groupes autochtones, et renforcer les relations du Ministère avec les Autochtones.

Gestion des océans

Les océans sont des ressources limitées, mais l'ampleur et la diversité des activités qui s'y déroulent connaissent une croissance exponentielle. Les flottilles de pêche commerciale, le secteur de l'aquaculture, les plaisanciers, les écotouristes, les exploitants de bateaux de croisière, les exploitants de pétrole et de gaz au large des côtes et les entreprises de transport maritime sont en concurrence pour obtenir leur part d’utilisation des océans. La multiplication des activités sur les côtes et en milieu marin a entraîné un déséquilibre des écosystèmes, la dégradation du milieu marin et l'introduction d’espèces pouvant être nuisibles.

En janvier 1997, le Canada a adopté la Loi sur les océans, qui établit une approche innovatrice dans la façon dont le Canada gère ses océans au XXIe siècle.

Le Canada a dévoilé sa stratégie sur les océans le 12 juillet 2002. Cette stratégie donne des orientations stratégiques, et elle permet d’établir des ententes de partenariat et d’entreprendre un certain nombre d’activités, comme :

Le MPO a tout d'abord engagé des discussions avec les provinces et les territoires pour qu'ils appuient l'établissement d'un plan de travail commun en vue de mettre en oeuvre la Stratégie sur les océans. De plus, le MPO coopère avec l'industrie, les peuples autochtones et les intervenants du secteur des océans pour en arriver à un régime moderne de gestion qui fasse participer les Canadiens aux décisions qui les touchent.

Afin que les zones de protection marines s'inscrivent dans une initiative globale visant à protéger la santé et le fonctionnement des écosystèmes marins, elles sont établies dans un contexte de planification intégrée de la gestion. Cette planification tient compte de la protection de chaque zone selon les avantages environnementaux et socio-économiques en cause.

Une approche coordonnée, comme celle préconisée dans la Loi sur les océans, fait en sorte que le gouvernement fédéral collabore avec les groupes autochtones et avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et chaque collectivité pour faire progresser la conservation du milieu marin.

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