Crevette (Pandalus borealis) - Plateau néo-écossais - En date de 2013
Le présent résumé du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP ) vise à donner un aperçu des renseignements présentés dans le PGIP complet. Il permet aussi de communiquer les renseignements de base sur une pêche et sa gestion au personnel de Pêches et Océans Canada, aux conseils de cogestion reconnus par la loi et aux autres intervenants. Ce PGIP fournit une interprétation commune des « règles » fondamentales qui régissent la gestion durable des ressources halieutiques. Le PGIP complet est disponible sur demande.
Le présent résumé du PGIP n'est pas un document exécutoire; il ne peut constituer la base d'une contestation judiciaire. Le PGIP peut être modifié en tout temps, il ne peut entraver l'exercice des pouvoirs discrétionnaires du ministre conférés par la Loi sur les pêches. Le ministre peut, pour des raisons de conservation ou pour toute autre raison valable, modifier toute disposition du PGIP conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés par la Loi sur les pêches.
Dans tous les cas où le MPO est responsable de l'exécution d'obligations découlant d'ententes sur des revendications territoriales, la mise en œuvre du PGIP devra être compatible avec ces obligations. Si le PGIP entre en conflit avec les obligations juridiques des ententes sur les revendications territoriales, les dispositions de ces dernières prévaudront dans la mesure de l'incompatibilité.
Signé : Directeur régional, Gestion des pêches, Région des Maritimes
Aperçu général
La pêche à la crevette est pratiquée sur le plateau néo-écossais depuis les années 1960. Toutefois, la pêche ne put atteindre son véritable potentiel avant 1991, année où la grille Nordmøre fut introduite, en raison des prises accessoires de poissons de fond dans les chaluts à crevettes à petites mailles. À cette époque, la population de crevettes sur l'est du plateau néo-écossais se mit à augmenter, car les conditions environnementales et les facteurs écologiques lui étaient favorables.
À l'origine, la pêche à la crevette sur le plateau néo-écossais était concentrée dans la zone de pêche de la crevette (ZPC) 16, au large du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. À cet endroit, la pêche a atteint son maximum en 1970, 50 bateaux ayant débarqué 800 tonnes de crevettes cette année-là. En 1977, le stock de la ZPC 16 avait considérablement diminué. Mis à part une vive augmentation en 2010, les derniers débarquements ont été très maigres, voire nuls. À l'heure actuelle, 18 permis de pêche au chalut à panneaux ont été délivrés dans la ZPC 16. La pêche du stock est faite au gré des occasions. Un permis de transport a aussi été accordé pour la crevette.
Ces dernières années, la plus grosse partie de la pêche à la crevette sur le plateau néo-écossais est faite au chalut à panneau dans les ZPC 13 à 15. Il s'agit de la pêche visée par le présent Plan de gestion intégrée des pêches. Les bateaux côtiers et semi-hauturiers du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse pêchent dans les profondes fosses à crevettes de l'est du plateau néo-écossais (fosses de Louisbourg, de Misaine et de Canto) et dans une zone située plus près de la côte connue sous le nom de haut-fond Bad Neighbour. La pêche est ouverte toute l'année, mais a lieu principalement de la fin de l'hiver au début de l'été.
On pratique également une petite pêche à la crevette au casier dans la baie de Chedabucto (ZPC 15), qui sépare le Cap-Breton de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse. Cette dernière s'est développée au milieu des années 1990 et profite à un marché spécialisé dans la crevette pêchée au casier. Au total, 14 permis de pêche au casier de 100 casiers chacun ont été délivrés. Il y a cinq permis pour le nord de la baie de Chedabucto, huit pour le sud, et un pour la côte est situé juste au sud de la baie. La flottille de pêche au casier s'affaire essentiellement de la fin de l'automne à la fin de l'hiver.
Les crevettes des ZPC 13 à 15 sont gérées comme un seul et même stock auquel on fixe un total autorisé des captures (TAC) chaque année. Les scientifiques estiment que le rendement à long terme des ZPC 13 à 15 se situe entre 3 000 et 5 000 tonnes annuellement.
Les crevettes de la ZPC 16 font probablement partie du stock du golfe du Maine. Il n'y a pas de TAC dans cette zone.
Évaluation des stocks, connaissances scientifiques et traditionnelles
La crevette nordique ou crevette rose, Pandalus borealis, est la seule espèce de crevettes d'importance commerciale du plateau néo-écossais. Elle semble préférer les températures de 2 à 6 °C et les fonds mous et vaseux, riches en matières organiques. Dans le golfe du Maine, les températures des surfaces de la mer ont été en corrélation avec les changements dans les populations de crevettes dans le cas de températures d'eau plus élevées, entraînant une diminution de l'abondance des crevettes. Au cours des dernières années, il est possible que la baisse des températures de l'eau dans l'est du plateau néo-écossais ait pu contribuer à des augmentations observées parmi la population de crevettes dans cette zone.
Les ZPC 13 à 15 font chaque année l'objet d'une évaluation. Les évaluations sont basées sur des données provenant des relevés annuels au chalut, effectués conjointement par le MPO et l'industrie, des indices des captures par unité d'effort (CPUE) fondés à partir du registre des captures de pêches commerciales et d'échantillons de prises commerciales prélevés tout au long de la saison de pêche. Des indices supplémentaires d'abondance de crevettes, de production de crevettes, des effets de la pêche et de la santé de l'écosystème sont utilisés pour fournir un vaste aperçu de facteurs associés à l'état du stock dans les ZPC 13 à 15.
On considère que le stock des ZPC 13 à 15 est dans une période de productivité élevée maintenue caractérisée par des taux de prise élevés et stables, et des biomasses de relevé fluctuant à des niveaux élevés découlant d'un recrutement variable. Malgré des fluctuations du recrutement engendrées par des facteurs biologiques et environnementaux, une productivité élevée est maintenue par un faible taux de mortalité naturelle continu potentiellement dû au non-rétablissement des stocks de poissons de fond.
Pour les ZPC 13 à 15, on a établi les points de référence relatifs à l'état du stock pêche qui sont conformes au cadre décisionnel pour les pêches du MPO intégrant l'approche de précaution. La taille du stock par rapport à ces points de référence, de même que les valeurs et les tendances des autres indicateurs aident à fixer le TAC annuel. Voir le tableau 1 et la figure 2.
Le point de référence supérieur du stock correspond à 80 % de la moyenne de la biomasse du stock reproducteur (femelles) pendant la période de pêche moderne (c.-à-d. la période de 2000 à 2010), et le PRL correspond à 30 %. Le PRL est aussi environ égal à la moyenne de la biomasse du stock reproducteur pendant une période de productivité faible chez la crevette, c.-à-d. la période ayant précédé 1990. Cette période de faible productivité était caractérisée par une faible abondance de crevettes, une abondance élevée de poissons de fond et des températures relativement chaudes. Le PRL est donc fixé de façon à éviter que l'abondance de la crevette ne descende sous le niveau auquel elle pouvait précédemment remplir son rôle de source de nourriture afin que les stocks de poissons de fond soient dans la zone sains.
Il n'y a pas d'évaluation des stocks ni de cadre décisionnel pour la ZPC 16.
Importance économique, sociale et culturelle
À l'échelle de la pêche commerciale totale de la région des Maritimes, la pêche à la crevette du plateau néo-écossais est petite; elle représente moins d'un pour cent de la valeur des débarquements. Toutefois, elle entraîne d'importants avantages économiques pour les exploitants d'entreprises de la côte est de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, du sud-est du Cap-Breton et du sud du golfe du Saint-Laurent. Elle offre aussi d'importants avantages pour les collectivités côtières où les crevettes sont débarquées et transformées.
Les débarquements dans cette pêche ont fluctué au cours des deux dernières décennies, atteignant un sommet de 5 454 tonnes (t) en 2000 avant de diminuer jusqu'à un peu moins de 2 800 t en 2003, et d'augmenter de nouveau à environ 5 000 t en 2010. La valeur au débarquement a atteint un sommet de 12 millions de dollars en 2000. S'en est suivi d'un déclin constant jusqu'à une valeur au débarquement estimée à environ 4,8 millions de dollars en 2010.
Pour la période allant de 2001 à 2010, le prix moyen au débarquement pour la pêche à la crevette du plateau néo-écossais a atteint un sommet de 2,26 $ par kilogramme en 2002. Après ce sommet, le prix a nettement diminué, le prix moyen de 2006 à 2010 étant à environ 1,03 $ par kilogramme. Les pressions qui ont probablement contribué à ce déclin du prix comprennent une augmentation de l'offre mondiale de crevettes ainsi qu'un dollar canadien fort.
Accès et allocations
Le ministre peut, pour des raisons de conservation ou pour toute autre raison valable, modifier l'accès, les allocations et les modalités de partage décrites dans le présent PGIP , conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés en vertu de la Loi sur les pêches.
Dans les ZPC 13 à 15, la flotte mobile détient 92 % du TAC, dont 25 % pour les bateaux du Golfe et 75 % pour ceux des Maritimes. La flotte mobile a adopté un système de quotas individuels transférables en 1998. La flottille de pêche à la crevette au casier détient 8 % des TAC. Les pêcheurs au casier travaillent selon un régime concurrentiel.
Dans la ZPC 16, le stock est pêché selon un régime concurrentiel également.
Processus de gouvernance
Le relevé de la crevette dans les ZPC 13 à 15 est réalisé tous les ans en juin. Les données de ce relevé ainsi que les données de l'analyse des échantillons commerciaux sont analysées pendant l'été et l'automne par le secteur des Sciences du MPO. À la fin de l'automne, le secteur des Sciences conseille la gestion des ressources du MPO sur les niveaux de captures de la saison suivante, sous forme de l'évaluation du stock. Le Comité consultatif de la crevette de l'est du plateau néo-écossais tient compte de cette évaluation pendant sa réunion annuelle, en janvier ou février, au cours de laquelle il recommande un TAC. Le TAC définitif est fixé par le directeur général régional de la région des Maritimes à la fin de l'hiver. Les allocations et les conditions de permis sont alors mises à jour pour le 1er avril. Un TAC provisoire est parfois approuvé si la pêche commence avant l'approbation du TAC définitif.
Modalités d'intendance partagée
La pêche dans les ZPC 13 à 15 est gérée conjointement par l'industrie de la pêche à la crevette, les autorités provinciales et les groupes autochtones. Les représentants forment une partie du Comité consultatif de la crevette de l'est du plateau néo-écossais qui prodigue des conseils sur le TAC annuel, entre autres. Les titulaires de permis dans les ZPC 13 à 15 contribuent aussi financièrement au programme des sciences et une entente de projet conjointe guide la conduite du relevé annuel sur la crevette.
La ZPC 16 ne possède pas de comité consultatif de l'industrie, car l'activité n'y est pas assez importante. Les titulaires de permis sont consultés de temps en temps, au besoin.
Gestion de la pêche
Par l'intermédiaire du PGIP , la région des Maritimes du MPO adopte une approche écosystémique à l'égard de la gestion dans l'ensemble des pêches maritimes. La gestion écosystémique établit un cadre pour la planification de la gestion. Planifier exige de définir des objectifs (ce que l'on veut atteindre), des stratégies (ce que l'on doit faire pour gérer les pressions anthropiques afin d'atteindre les objectifs) et des mesures (les moyens de mettre en œuvre les stratégies). Les objectifs, les stratégies et les tactiques de la pêche à la crevette dans les ZPC 13 à 15 et la ZPC 16 sont présentés au tableau 3 qui est joint au présent résumé.
Plan de conformité
La flottille de pêche au chalut dans les ZPC 13 à 15 et dans la ZPC 16 fait l'objet de vérification à quai dans 100 % des cas et la couverture par des observateurs en mer peut aller jusqu'à 5 %. Les bateaux de cette flottille doivent aussi avoir un Système de surveillance électronique des navires en place dans les ZPC 13 à 15. La flottille de pêche au casier fait l'objet de vérifications à quai dans 20 % des cas.
Des rapports sur les activités de pêche dans les zones fermées sont générés quotidiennement dans le cadre d'une surveillance continue de la conformité des zones protégées dans la région des Maritimes.
Le MPO conduit aussi des patrouilles aériennes, terrestres et maritimes et s'investit dans des activités éducatives.
2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | |
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Nombre d'heures au total | 199,75 | 197,5 | 112 | 80,75 | 91 | 135,75 |
Heures dédiées à l'application de la loi | 199,75 | 194 | 108,5 | 69,75 | 90 | 93,5 |
Heures dédiées au programme d'intendance et à d'autres programmes | 0 | 3,5 | 3,5 | 11 | 1 | 42,25 |
Examen de rendement et amélioration du plan
Le Plan de gestion intégrée des pêches est examiné dans les grandes lignes par le MPO et le Comité consultatif de la crevette de l'est du plateau néo-écossais chaque année. Des sous-comités du Comité consultatif de la crevette de l'est du plateau néo-écossais sont mis sur pied au besoin, afin d'élaborer des recommandations sur les sujets qui demandent des discussions en profondeur.
Les débarquements sont surveillés en permanence et les dépassements de quotas sont déduits des allocations des titulaires de permis pour l'année suivante, sur une base de 1 pour 1.
À partir de 2012, un examen complet par les pairs de l'évaluation du stock pour les zones 13 à 15 aura lieu tous les deux ans (plutôt que tous les ans). Cet examen tiendra compte de la nécessité d'ajuster ou de changer des points de référence de prudence et les stratégies de pêche.
Les prises accessoires obtenues à partir des données des observateurs en mer seront consignées dans l'évaluation du stock de crevettes et révisées tous les deux ans.
Dans les années à venir, la principale amélioration prévue relative au Plan de gestion intégrée des pêches concerne les effets de la pêche sur les régions benthiques fragiles. Le MPO continue de collecter et d'analyser les données sur la répartition des coraux et des éponges dans les eaux canadiennes, sur leur fonction écologique et les risques que représente pour eux la pêche aux engins de fond. Les pressions subies par les écosystèmes de coraux et d'éponges à cause de la pêche à la crevette seront revues à mesure que la compréhension du Ministère évoluera sur ces zones benthiques vulnérables ainsi que sur les autres types de zones.
Si l'on découvre des stocks de crevettes viables sur le plan économique dans la ZPC 16, des mesures de gestion pour la pêche devront y être aménagées.
Personne-ressource à Pêches et Océans Canada
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le résumé du PGIP ou pour demander une version électronique intégrale du PGIP , veuillez communiquer avec la gestion des ressources de la région des Maritimes (902-426-5952).
Gestion de la pêche
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