Gestion intégrée de la Baie Placentia, Terre-Neuve-et-Labrador
Table des matières
- Gestion intégrée
- Pourquoi la baie Placentia?
- Introduction
- Reliefs côtiers (géomorphologie)
- Inventaires communautaires des ressources côtières
- Couloirs de navigation et profondeur de l'eau (bathymétrie)
- Plantes et animaux
- Pêches et aquaculture
- Réserves écologiques et espaces particuliers
- Industries
- Situation actuelle
- Bibliographie
Gestion intégrée
La zone étendue de gestion de l'océan (ZEGO) de la baie Placentia et des Grands Bancs est l'une des cinq zones canadiennes où la mise en œuvre d'une gestion intégrée est jugée prioritaire. Au sein de cette ZEGO, la baie Placentia a été désignée comme zone de gestion côtière, en raison du nombre croissant d'activités humaines qui s'y déroulent. La gestion intégrée de la baie Placentia est axée sur la planification et la gestion intégrées de ces activités humaines, pour faire en sorte qu'elles n'entrent pas en conflit les unes avec les autres. Le plan de gestion intégrée de la baie Placentia tiendra compte de tous les éléments nécessaires à la conservation et à l'utilisation durable des ressources marines ainsi qu'à l'utilisation partagée des espaces marins et de toutes les caractéristiques sociales, culturelles, économiques et environnementales de la région.
Pourquoi la baie Placentia?
Les stratégies nouvelles de gestion communautaire des ressources marines reflètent l'évolution du rôle des gouvernements. Ainsi que l'indique clairement la Loi sur les océans, le ministre des Pêches et des Océans
« … dirige et favorise l'élaboration et la mise en œuvre de plans pour la gestion intégrée de toutes les activités ou mesures qui s'exercent ou qui ont un effet dans les estuaires et les eaux côtières et marines faisant partie du Canada… »
Au début des années 1990, le Comité d'examen public des systèmes de sécurité des navires-citernes et de la capacité d'intervention en cas de déversements en milieu marin a estimé que la baie Placentia était la zone marine canadienne la plus susceptible de connaître un déversement accidentel d'hydrocarbures. On compte plus de 365 îles et récifs dans cette baie, où la visibilité peut descendre à moins d'un kilomètre, cela sur une moyenne de 187 jours par an. Footnote 2 La réouverture de la raffinerie de pétrole de Come By Chance en 1987 et l'entrée en service du terminal de transbordement de Terre-Neuve en 1998 ont entraîné une hausse du trafic de navires pétroliers et, par conséquent, des risques d'accidents.
En 1997, la Commission d'évaluation environnementale du projet Terra Nova recommandait que
«… le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador établisse un plan de gestion de la zone côtière pour la péninsule d'Avalon et la partie ouest de la baie Placentia ».
Le gouvernement de la province a accepté cette recommandation et Pêches et Océans Canada a indiqué qu'il reconnaissait la vulnérabilité de la baie Placentia et qu'il travaillerait à la mise en place d'initiatives de gestion intégrée de la zone.
Introduction
La baie Placentia s'étend sur un axe nord-nord-est et s'ouvre sur l'océan Atlantique au sud-ouest. Elle sépare la péninsule d'Avalon à l'est de la péninsule de Burin à l'ouest. C'est une étendue d'eau vaste, profonde et libre de glace qui se prête aux allées et venues des navires à longueur d'année.
La baie Placentia offre un habitat à de nombreuses espèces de plantes, poissons, mammifères et oiseaux marins. Les pêches lucratives pratiquées traditionnellement dans la région ont permis aux localités de la côte et des îles de la baie de subvenir à leurs besoins. À l'heure actuelle, on compte autour de la baie 26 localités constituées et 30 autres non constituées, ainsi que 10 plus petits hameaux ayant une population moyenne d'environ 40 personnes. D'après les chiffres des recensements de 1991 et 1996, la population était alors de 30 562 et 28 817 habitants, respectivement.Footnote 11 En 2001, elle était tombée à 25 000 personnes environ.
La baie Placentia est une zone où l'aménagement côtier et le transport maritime sont en expansion. La croissance du secteur pétrolier et gazier à Terre-Neuve-et-Labrador en a fait la plus grande zone portuaire de manutention de produits pétroliers au Canada.Footnote 2
Reliefs côtiers (géomorphologie)
La baie Placentia est une vaste baie de la côte sud de Terre-Neuve. Elle a une largeur à l'embouchure d'environ 145 km et une longueur d'environ 125 km. En son centre, elle atteint une profondeur d'approximativement 240 m.Footnote 7 C'est une baie qui compte un grand nombre d'îles, de hauts-fonds, de récifs et de bancs, ainsi que trois chenaux bien définis. Le chenal ouest se situe entre la péninsule de Burin et l'île Merasheen, le chenal central entre les îles Merasheen et Long, et le chenal est entre l'île Long et la péninsule d'Avalon. Celui-ci est le plus grand des trois, tant en largeur qu'en longueur et c'est le principal chenal utilisé dans la baie pour la navigation et le transport.Footnote 17
La baie Placentia se caractérise par des eaux profondes et une exposition aux courants et aux vents du sud-ouest. L'entrée de la baie étant libre d'obstacles, les vagues peuvent y pénétrer sans restriction. Le rivage présente surtout des falaises et des dépôts de gravier à grains grossiers; les plages mixtes de sable et de gravier n'y sont qu'occasionnelles et les systèmes essentiellement sableux y sont rares. Des estuaires se forment au fond de la plupart des échancrures profondes des parties nord-est et nord-ouest de la côte et il est rare que des battures apparaissent.Footnote 4 Les rivages sont dominés par le mouvement des sédiments entre le large et la côte, et il y a peu de mouvement parallèle au trait de côte. Cela signifie qu'une fois introduit dans les petites échancrures et les anses de la côte les sédiments et les contaminants y resteront très longtemps.
Les plages de la région connaissent des changements saisonniers et annuels de forme et de texture. Au fil du temps, elles subissent des changement d'une envergure exceptionnelle; la stabilité n'est pas une caractéristique de la plupart d'entre elles.
Les divisions de classification de la côte qui ont été adoptées viennent de Catto et coll. (1997); elle figurent sur la carte représentée ci-après.
Inventaires communautaires des ressources côtières
Pêches et Océans Canada (le MPO) travaille de concert avec des groupes communautaires depuis 1996 afin de documenter les ressources halieutiques côtières et de réunir d'autres données et renseignements. L'information recueillie provient de contacts directs avec des particuliers et les parties concernées dans les localités côtières de la province. On a interviewé les personnes qui avaient des connaissances sur certaines ressources, en leur demandant d'indiquer les endroits où ces ressources étaient présentes, puis on a noté ces endroits sur des cartes topographiques et des cartes marines. D'autres renseignements au sujet de ces ressources ont aussi été recueillis (par exemple les saisons de capture, les engins utilisés). Cette information a servi à réaliser des inventaires communautaires des ressources côtières et a été intégrée à un système d'information géographique (SIG) à l'aide d'un logiciel spécial. Le MPO et les organisateurs du projet tiennent un fichier numérique de cette information.Footnote 14 La carte qui suit illustre le type de renseignements obtenus.
L'information recherchée a été recueillie et traitée dans le cadre de projets organisés en commun par le MPO et les conseils de développement économique régionaux (Schooner Regional Development Corporation, Avalon Gateway Regional Economic Development Inc.), des associations de développement locales (Trinity-Placentia Development Association) et des établissements d'enseignement. Ont contribué au financement de ces projets Développement des ressources humaines Canada (maintenant appelé Service Canada), l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et Environnement Canada.
Couloirs de navigation et profondeur de l'eau (bathymétrie)
La principale route de navigation dans la baie Placentia est un couloir profond à deux voix qui traverse le chenal est, entre l'île Long et la péninsule d'Avalon. Tous les navires de plus de 20 m qui pénètrent dans la baie communiquent avec les Services de communication et de trafic maritimes (SCTM) de la Garde côtière canadienne. Le trafic maritime dans la baie Placentia compte des pétroliers, des traversiers, des porte-conteneurs, des vraquiers, des cargos de marchandises diverses et des navires de pêche. Les principaux ports de la baie sont ceux de Come By Chance, Whiffen Head, Argentia et Marystown.Footnote 16
Le tableau suivant illustre les mouvements de pétroliers à destination et en provenance de la baie Placentia les années indiquées.Footnote 3
Années | Nombre de pétroliers dans |
1992 | 346 |
1993 | 412 |
1994 | 185 |
1995 | 334 |
1996 | 387 |
1997 | 490 |
1998 | 453 |
1999 | 605 |
2000 | 718 |
2001 | 661 |
2002 | 1173 |
2003 | 1401 |
2004 | 1382 |
2005 | 1254 |
Plantes et animaux
Le fucus et l'ascophylle noueuse sont les algues dominantes des zones intertidales rocheuses de la baie Placentia. Les habitats de galets et de petites roches peuvent contenir des algues coralliennes ou des Desmarestiacées.Footnote 17 L'abondance et la diversité de la vie végétale sont liées au type de sédiment et à l'exposition; elles sont aussi révélatrices de la qualité des sédiments et de l'eau. Dans les zones sublittorales abritées, on trouve des algues rouges, des algues vertes et des algues brunes filamenteuses, des fucoïdes (comme le fucus) et du varech. Les eaux plus profondes présentent par endroits du varech et des algues brunes filamenteuses.Footnote 4
Les courants productifs que sont le courant du Labrador et le Gulf Stream influent tous deux sur les conditions de la mer dans la baie Placentia et font de celle-ci une aire riche en aliments pour les mammifères marins comme les baleines, les dauphins, les marsouins et les phoques, ainsi que pour de nombreux poissons et invertébrés. Les eaux côtières offrent aussi des falaises et des îles propices à la nidification des oiseaux de mer, de la sauvagine et des rapaces. Certains des mammifères et animaux marins qu'on peut voir dans la baie y résident en permanence, d'autres y migrent chaque année et d'autres encore s'y arrêtent occasionnellement. Parmi les visiteurs exceptionnels de la baie, il faut signaler l'arlequin plongeur, espèce en voie de disparition, ainsi que la tortue luth, également en voie de disparition, qui est le plus grand reptile connu existant de nos jours.
On sait qu'environ 26 espèces d'oiseaux de mer, 13 espèces de sauvagine, 10 espèces d'oiseaux de rivage et sept espèces importantes de rapaces vivent dans la baie, de façon saisonnière ou permanente. Environ 28 espèces fréquentent la baie à la fin du printemps, en été ou au début de l'automne et 15 au minimum nichent dans la baie.
Au moins 14 espèces de poisson de fond, dont la morue, la lompe et la plie rouge, neuf espèces de poissons pélagiques, dont le maquereau, le hareng et le capelan et sept espèces de crustacés et de mollusques, dont le crabe des neiges, le homard et le pétoncle, vivent dans les eaux de la région.Footnote 5 Environ 14 espèces de mammifères marins et un reptile important résident en permanence ou de manière saisonnière dans la baie Placentia. Il s'agit de 10 espèces de baleine, de trois espèces de phoque, de la loutre de rivière et de la tortue luth.Footnote 16 Les tableaux présentés ici énumèrent certains des oiseaux de mers, poissons, mammifères et reptiles qui sont présents dans la baie.
Poissons, mollusques et crustacés présents dans la baie Placentia
Poissons de fond
- Tanche-tautogue
- Ulvraire deux-lignes
- Limande
- Stichée arctique
- Lycode arctique
- Lompe
- Loquette d’Amériqu
- Terrassier
- Chabot
- Plie rouge
- Raie
- Poulamon
- Morue
Poissons pélagiques
- Lançon
- Éperlan
- Anguille d’Amérique
- Truite brune
- Saumon atlantique
- Hareng
- Capelan
- Maquereau
- Épinoche
Mollusques et crustacés
- Limace de mer
- Homard
- Moule
- Pétoncle
- Crabe des neiges
Mammifères marins et reptiles présents dans la baie Placentia
Baleines à fanon
- Baleine à bosse
- Rorqual bleu
- Rorqual boréal
- Rorqual commun
- Petit rorqual
Odontocêtes
- Globicéphale noir
- Dauphin à flancs blancs
- Dauphin à nez blanc
- Dauphin commun
- Marsouin commun
Phoques
- Phoque commun
- Phoque gris
- Phoque du Groenland
Autres
- Loutre de rivière
- Tortue luth
Espèce | Période de fréquentation |
Grand cormoran | L’été, pour se nourrir |
Cormoran à aigrettes | L’été, pour se nourrir |
Guillemot à miroir | L’été, pour se nourrir et l’hiver |
Petit pingouin | L’été, pour nicher et se nourrir |
Guillemot marmette | L’été, pour se nourrir |
Guillemot de Brünick | L’été et l’hiver, pour se nourrir |
Macareux moine | L’été, pour se nourrir |
Fou de Bassan | L’été et l’automne, pour se nourrir |
Fulmar boréal | L’été et l’automne, pour se nourrir |
Puffin majeur | Le printemps et l’été, pour se nourrir |
Puffin puligineux | Le printemps et l’été, pour se nourrir |
Puffin des Anglais | Occasionnellement, pour se nourrir |
Goéland argenté | Toute l’année, pour nicher |
Goéland à manteau noir | Toute l’année, pour nicher |
Goéland à bec cerclé | Toute l’année, pour nicher |
Goéland bourgmestre et goéland arctique | L’hiver |
Mergule nain | L’hiver |
Grand labbe et labbe de McCormick | L’été, rarement |
Labbe parasyte et labbe pomarin | L’été, rarement |
Mouette tridactyle | L’été, pour nicher; l’hiver, peu fréquemment |
Océanite cul-blanc | L’été, en petit nombre, pour nicher |
Sterne pierregarin | Toute l’année, pour nicher |
Sterne arctique | Toute l’année, pour nicher |
Espèce | Période de fréquentation |
Pygargue à tête blanche | Toute l’année, pour nicher |
Balbuzard pêcheur | Toute l’année, pour nicher |
Espèce | Période de fréquentation |
Plongeon huard | L’été en eau douce, l’hiver dans la zone côtière |
Grèbe jougris | L’hiver |
Bernache du Canada | Le printemps, l’été et l’automne, pour nicher |
Canard à sourcils | L’été en eau douce, l’hiver dans la zone intertidale |
Sarcelle d’hiver | L’été et l’automne |
Eider à duvet | L’automne, l’hiver et le printemps |
Eider à tête grise | L’automne et l’hiver |
Macreuse brune, macreuse à front blanc et macreuse noire | Migrateurs d’automne, présents aussi l’hiver |
Harelde kawaki | L’automne, l’hiver et le printemps |
Garrot à œil d’or | L’été |
Grand harle | L’été |
Harle huppé | À longueur d’année, pour nicher |
Fuligule milouinan | L’automne |
Espèce | Période de fréquentation |
Grand chevalier | Le printemps et l’été, pour nicher |
Chevalier grivelé | Le printemps et l’été, pour nicher |
Bécasseau violet | L’hiver |
Bécasseau minuscule | La fin de l’été et l’automne, pour nicher (zone intertidale) |
Phalarope de Eilson, phalarope à bec étroit et phalarope à bec large | Le printemps et l’été, occasionnellement |
Courlis corlieu | La fin de l’été |
Pluvier semipalmé | La fin de l’été et l’automne, pour nicher (zone intertidale) |
Bécasseau semipalmé | La fin de l’été et l’automne, pour nicher (zone intertidale) |
Tournepierre à collier | La fin de l’été et l’automne, pour nicher (zone intertidale) |
Bécasseau sanderling | La fin de l’été et l’automne, pour nicher (zone intertidale) |
Pêches et aquaculture
La pêche côtière aux engins fixes a toujours été la principale pêche pratiquée dans la baie Placentia.
De 1985 à 1989, la morue représentait 67% des prises (en poids) de la pêche commerciale. La part du capelan était de 14% et celles du crabe des neiges et de la plie canadienne, de 10% et 6%, respectivement. De 1990 à 1995, la morue représentait 60% des prises (en poids), le capelan 11%, le crabe des neiges 9%, le hareng 6% et les œufs de lompe 5%. De 1995 à 1999, la morue restait l'espèce prédominante (51%) parmi les prises, mais la part du crabe des neiges avaient augmenté et représentait 23% des prises. Pendant cette période, le hareng de l'Atlantique (8% des prises) et les œufs de lompe (6% des prises) demeuraient des captures importantes.Footnote 5 De 2000 à 2005, c'est encore la morue qui représentait la part la plus grande des prises, en poids, suivie du crabe des neiges et du hareng, respectivement.Footnote 5
Les autres pêches commerciales de la baie Placentia sont celles du homard, du pétoncle géant, du pétoncle d'Islande et de la plie rouge.
Dans la baie Placentia, l'industrie de l'aquaculture est axée sur la moule bleue et la morue.Footnote 15 Les exploitations aquacoles sont en général de petites exploitations familiales, dont les propriétaires ont habituellement d'autres sources de revenus. On ne dispose pas d'estimation de la valeur commerciale de l'aquaculture dans la baie, toutefois, en 1999, la valeur totale de la production de cette industrie était de 90 000 $.Footnote 6 Comme la valeur commerciale de l'aquaculture à l'échelle de toute la province équivalait à environ six fois la valeur de la production, on peut penser que la valeur commerciale totale de l'aquaculture dans la baie Placentia s'élevait à plus de 500 000 $. En 2006, la valeur de la production aquacole dans la baie Placentia est restée proche de 90 000 $. Certains s'intéressent maintenant à l'aquaculture des salmonidés dans la baie. Footnote 1
La pêche récréative du saumon est pratiquée dans 20 rivières à saumon réglementées. Un régime de gestion adaptative a été mis en place; il est fondé sur un système dans lequel les rivières sont classées dans des catégories allant de I (la plus haute) à IV (la plus basse), selon leur capacité à soutenir une pêche récréative. Toutes les rivières de la baie Placentia entrent dans les catégories III ou IV et, en 2008, la pêche était limitée dans la première de ces catégories à des prises saisonnières de deux saumons et dans la seconde à la remise à l'eau des prises.Footnote 8
Débarquements, baie Placentia
Réserves écologiques et espaces particuliers
On entend par réserves écologiques et espaces particuliers des parcs et des zones protégés par des instances fédérales, provinciales ou privées et qui ont été mis en réserve en raison de leur importance écologique, biologique ou historique.
La baie Placentia est un habitat important pour les oiseaux de mer. La réserve écologique d'oiseaux marins du cap St. Mary's, réserve mondialement connue située à l'extrémité sud-ouest de la péninsule d'Avalon, offre un habitat de nidification à 10 espèces d'oiseaux de mer et un lieu d'hivernage à l'arlequin plongeur, qui est une espèce en voie de disparition.
Il y a deux lieux historiques nationaux alentour de la baie, soit Lieu historique national du Canada de Castle Hill et le lieu de signature de la Charte de l'Atlantique, situés à Jerseyside et Ship Harbour, respectivement. Le premier protège les restes des fortifications construites par les Français et les Anglais aux XVIIe et XVIIIe siècles. Quant au second, il commémore la rencontre entre le premier ministre Winston Churchill et le président Franklin Roosevelt à bord de deux navires de guerre en 1941.
La zone de gérance des terres humides de Come By Chance est une importante halte migratoire du canard à sourcils, de la bernache du Canada et de la sarcelle d'hiver. Il y a deux centres de villégiature privés au bord de l'arrière-baie, soit le Kilmory Resort, situé près de la rivière Piper's Hole et le Woody Island Resort, qui n'est accessible que par bateau. On dénombre aussi quatre parcs privés de fréquentation diurne ou de camping (Freshwater Pond, Golden Sands Amusement Park, Jack's Pond Park et Piper's Hole River) et un parc d'attraction naturelle géré par la province (Gooseberry Cove).
Industries
La baie Placentia compte comme industries une raffinerie de pétrole, un chantier naval, une gare maritime et un terminal de transbordement du pétrole extracôtier. S'y trouvaient aussi autrefois une station navale américaine et une usine de transformation du phosphore élémentaire, mais toutes deux ont maintenant été déclassées. Il est prévu dans l'avenir d'installer dans la région une seconde raffinerie de pétrole, une usine de gaz naturel liquéfié et une centrale d'électricité éolienne.
Chantier naval de Marystown et usine de fabrication de Cow Head
Kiewit Offshore Services (KOS) exploite actuellement un chantier naval à Marystown et une usine de fabrication à Cow Head. Le chantier naval de KOS est le plus grand du genre dans la province. Les travaux qui y sont effectués vont de la construction et de la réparation des navires de pêche à la mise en service, à l'entretien et au déclassement des plateformes de l'industrie pétrolière extracôtière. Le chantier naval et l'usine de fabrication ont tous deux produit de grandes composantes de la plateforme de production d'Hibernia et des systèmes connexes.Footnote 9 Le chantier naval, auquel on doit aussi les remorqueurs spécialisés utilisés par la Newfoundland Transshipment Limited, a également effectué des travaux de fabrication associés à la mise en valeur du champ Terra ainsi que d'autres travaux dans le cadre des opérations d'exploration à White Rose.Footnote 10
Gare maritime d'Argentia
La gare maritime d'Argentia offre des installations d'accostage et de débarquement pour le traversier qui assure l'été le service entre Argentia (Terre-Neuve-et-Labrador) et North Sydney (Nouvelle-Écosse). Elle est gérée par Marine Atlantic Inc., qui est une société d'État du Canada.
North Atlantic Refining Limited
La North Atlantic Refining Limited est la seule raffinerie de pétrole de la province. De toutes les installations du genre en Amérique du Nord, c'est aussi celle qui a le plus grand quai.Footnote 13 Elle comporte un port en eau profonde libre de glace qui est plus proche des sources internationales de pétrole brut de la mer du Nord, d'Afrique occidentale et du Golfe persique que toute autre raffinerie d'Amérique du Nord. Elle a été construite en 1971 et ses produits sont aujourd'hui exportés dans plus de 25 pays. Actuellement, la raffinerie a une capacité de production de 105 000 barils de pétrole par jour. Il a aussi un entrêpot de butane d'une capacité de 300 000 barils.
Newfoundland Transshipment Limited
La Newfoundland Transshipment Limited possède et exploite des installations de manutention du pétrole à Whiffen Head, le long de la côte nord-est de la baie Placentia. Elles sont entrées en service en octobre 1998 et servent actuellement à longueur d'année à entreposer et à transborder du pétrole brut provenant des champs pétrolifères d'Hibernia et de Terra Nova. Ce pétrole arrive par des pétroliers-navettes et est entreposé temporairement dans des citernes à terre, d'où il est subséquemment transporté par des pétroliers conventionnels. L'infrastructure d'entreposage se compose de six citernes, d'une capacité de 500 000 barils chacune.Footnote 12 Le terminal offre aussi des possibilités associées à la mise en valeur d'autres champs pétrolifères extracôtiers, comme White Rose et Hebron.
Vale Inco Newfoundland & Labrador Limited (Vale Inco NL)
La Vale Inco NL prévoit de construire une usine de transformation commerciale du minerai de nickel concentré à Long Harbour, dans la baie Placentia. Si le procédé hydrométallurgique s'avère techniquement et économiquement viable, l'entreprise procédera à la construction de cette usine, d'une capacité annuelle théorique de 50 000 tonnes de nickel fini, ainsi que de produits connexes de cobalt et de cuivre. L'autre option envisagée porte sur la construction d'une usine de matte, ayant la même capacité théorique, mais faisant appel à une technique de pointe qui a fait ses preuves. Les deux techniques de transformation envisagées ont fait l'objet d'une évaluation environnementale et la construction de l'usine devrait commencer sous peu et être terminée d'ici la fin de 2011.
Situation actuelle
Les initiatives de gestion intégrées prises jusqu'ici dans la ZEGO de la baie Placentia et des Grands Bancs ainsi que dans la baie Placentia elle-même ont été axées sur l'évaluation des caractéristiques biophysiques et socioéconomiques, sur la création d'instances de gérance et sur la mobilisation des parties concernées dans le processus de planification. Dans la baie Placentia, un comité de planification de la gestion intégrée composé des parties concernées a été mis sur pied en 2005 et chargé d'élaborer un plan de gestion intégrée de la baie. Le MPO et des représentants du gouvernement provincial collaborent actuellement avec ce comité en vue d'aboutir à un tel plan, qui viendra compléter les initiatives de planification visant l'ensemble de la ZEGO.
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