Anophryoides haemophila (maladie à ciliés) des homards
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Catégorie
Catégorie 2 (au Canada et d'intérêt régional)
Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène
Maladie des homards causée par des ciliés, nécrose de la carapace.
Nom scientifique ou affiliation taxonomique
Anophryoides (=Mugardia, =Paranophrys, =Anophrys) haemophila, Cilié holotriche de l'ordre des Scuticociliatida et de la famille des Orchitophryidae.
Répartition géographique
Est des États-Unis et côte est du Canada.
Espèces hôtes
Homarus americanus (des espèces très proches touchent les crabes et les crevettes d'élevage).
Impact sur l'hôte
Le cilié se fixe aux hémocytes, les détruit et représente un danger mortel pour les homards. On pense qu'il s'agit d'un parasite opportuniste présent dans le cadre de maladies naturelles et induites en laboratoire associées à des températures d'eau froides (< 5 °C). La voie de transmission est inconnue, mais ce pourrait être des lésions ou des ruptures de membranes. Il pourrait s'agir d'un obstacle important pour la viabilité économique des élevages dans des retenues d'eau froide dans l'est de l'Amérique du Nord.
Techniques de diagnostic
Observations générales
Les homards gravement infectés font preuve de faiblesse et de léthargie, tandis que leur hémolymphe peut présenter une apparence laiteuse et une capacité de coagulation fortement réduite (voire absente).
Frottis
Examiner les frottis d'hépatopancréas ou d'hémolymphe (fixés dans du méthanol et colorés avec un colorant Giemsa) à la recherche de ciliés mesurant en moyenne 35 µm de longueur totale et 22 µm de diamètre.
Préparations humides
Examiner l'hémolymphe à la recherche de ciliés. Les ciliés vivants (même à des températures froides comprises entre 0 et 10 °C) sont des nageurs actifs qui se déplacent rapidement vers l'avant jusqu'à ce qu'ils percutent un obstacle. Ensuite, ils reculent légèrement, tournent sur leur axe vertical et nagent dans une autre direction.
Histologie
Étant donné que le cilié A. haemophila est à l'origine séquestré dans les tissus du homard pendant une période prolongée suivant l'infection, il est d'abord détectable dans les coupes histologiques des tissus de l'hépatopancréas, des branchies, du cœur et des muscles. Dans les infections avancées, le cilié devient systémique et peut être détecté au moyen des techniques décrites ci-dessus. La destruction des tissus peut être visible.
Culture
Les ciliés Anophryoides haemophila peuvent proliférer à des températures de 0 à 2 °C dans de l'eau de mer artificielle stérile dans laquelle on ajoute des morceaux de muscle de homard (0,1 g de muscle pour 50 ml d'eau de mer).
Essai immunologique
Des anticorps monoclonaux préparés contre des ciliés A. haemophila ultrasoniqués ont été intégrés à des protocoles de coloration par immunopéroxidase et de dépistage par immunofluorescence indirecte (Cawthorn 1997)
Sondes à ADN
Des sondes oligonucléotidiques basées sur de l'ADNr de la petite sous-unité du cilié A. haemophila, qui peuvent distinguer l'ADN de A. haemophila d'autres ciliés hyménostomes, ont été conçues. En outre, l'ADN du cilié A. haemophila a été détecté à un niveau 1 600 fois plus élevé que l'ADN total provenant de H. americanus au moyen d'une technique basée sur la réaction en chaîne de la polymérase (Ragan et al. 1996).
Méthodes de contrôle
On ne connaît pas de méthode de prévention. Étant donné que l'exposition au formaldéhyde (50 mg/L) et à une faible salinité (8 parties par millier) pendant 1 h tue le cilié A. haemophila in vitro et que cette exposition est tolérée par les homards, de tels traitements pourraient s'avérer efficaces en vue de réduire le nombre de ciliés dans les conteneurs et à la surface des homards conservés en captivité (Speare et al. 1996).
Références
Aiken, D.E., J.B. Sochasky et P.G. Wells. 1973. Ciliate infestation of the blood of the Lobster Homarus americanus. International Council for the Exploration of the Sea, Shellfish and Benthos Committee Report CM 1973/K: 46. 2p.
Cawthorn, R.J. 1997. Overview of “bumper car” disease - impact on the North American lobster fishery. International Journal for Parasitology 27: 167-172.
Cawthorn, R.J., D.H. Lynn, B. Despres, R. MacMillan, R. Maloney, M. Loughlin et R. Bayer. 1996. Description of Anophryoides haemophila n. sp. (Scuticociliatida: Orchitophryidae), a pathogen of American lobsters Homarus americanus. Diseases of Aquatic Organisms 24: 143-148.
Novotny, M.J., R.J. Cawthorn et B. Despres. 1996. In vitro effects of chemotherapeutants on the lobster parasite Anophryoides haemophila. Diseases of Aquatic Organisms 24: 233-237.
Ragan, M.A., R.J. Cawthorn, B. Despres, C.A. Murphy, R.K. Singh, M.B. Loughlin et R.C. Bayer. 1996. The lobster parasite Anophryoides haemophila (Scuticociliatida: Orchitophryidae): nuclear 18S rDNA sequence, phylogeny and detection using oligonucleotide primers. The Journal of Eukaryotic Microbiology 43: 341-346.
Sherburne, S.W. et L. Bean. 1991. Mortalities of impounded and feral marine lobsters, Homarus americanus H. Wilne-Edwards, 1837, caused by the protozoan ciliate Mugardia (formerly Anophrys-Paranophrys), with initial prevalence data from ten locations along the Maine coast and one offshore area. Journal of Shellfish Research 10(2): 315-326.
Speare, D.J., R.J. Cawthorn, B.S. Horney, R. MacMillan et A.L. MacKenzie. 1996. Effects of formalin, chloramine-T, and low salinity dip on the behavior and hemolymph biochemistry of the American lobster. Canadian Veterinary Journal 37: 729-734.
Citation
Bower, S.M. (1997): Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Anophryoides haemophila (maladie à ciliés) des homards.
Date de la dernière révision : Décembre 1997
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