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Bonamia perspora chez Ostrea stentina

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Catégorie

Catégorie 3 (pas d'hôte au Canada)

Noms courants et généralement admis de l'organisme ou de l'agent pathogène

Maladie microcellulaire, bonamiose.

Nom scientifique ou affiliation taxonomique

Bonamia perspora, contrairement à d'autres espèces de Bonamia (c.-à-d., Bonamia ostreae, Bonamia exitiosa, Bonamia roughleyi et d'autres espèces sans nom), produit des spores semblables à celles d'autres Haplosporidia formant des spores. Les analyses de parcimonie et bayésienne de l'ARN ribosomique de la petite sous-unité (ADNr de la SSU) des séquences génétiques menées par Hill et al. (2014) représentent B. perspora et B. ostreae comme étant des espèces apparentées (ce point n'est pas bien étayé) distinctes de B. exitiosa et d'autres espèces de Bonamia qui ont été évaluées. Cette relation a également été constatée lors des analyses de parcimonie maximale, des méthodes d'évolution minimale et de l'analyse de parcimonie d'amorces des séquences de l'ADNr de la SSU des haplosporidés (Abollo et al. 2008; Engelsma et al. 2014). Toutefois, des analyses semblables (parcimonie et bayésienne) de la région de l'espaceur transcrit interne (ITS de l'ADNr) du même gène révèlent que B. perspora a formé un clade monophylétique distinct de celui de toutes les autres espèces de Bonamia, mais la divergence des séquences de l'ITS de l'ADNr entre les espèces de Bonamia pourrait rendre la résolution des relations interspécifiques impossible au moyen de ce locus (Hill et al. 2014).

Répartition géographique

Détroits de Bogue et Masonboro, Caroline du Nord, États-Unis (Carnegie et al. 2006). Des co-infections avec B. exitiosa ont été détectées à Wilmington, en Caroline du Nord, aux États-Unis (Hill et al. 2014).

Espèces hôtes

Ostrea stentina (=Osterola equestris).

Impact sur les hôtes

Faible prévalence globale de 1,4 % (31 huîtres infectées sur 2 144 examinées en 2004 et 2005), la plus forte prévalence, soit 5,6 %, ayant été observée en juin à l'aide de méthodes de détection fondées sur la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) (Carnegie et al. 2005, 2006). Les infections n'étaient pas de l'intensité très élevée caractéristique d'autres espèces de Bonamia. Au stade de sporulation (formation de spores), on observait chez les huîtres contenant B. perspora des cellules sporogoniques (sporontes, sporocystes et spores libérées) réparties dans le tissu conjonctif de l'huître, allant parfois jusqu'à le remplir complètement. Chez les huîtres ayant des stades de sporulation tardifs, on observait une désintégration généralisée du diverticule digestif, et des sporocystes et spores libres étaient présents dans la lumière d'un grand nombre de tubules digestifs. L'infiltration d'hémocytes dans les tissus infectés était généralement plus marquée dans les infections dominées par des microcellules mononucléaires et diplocaryotiques (binucléées) et moins marquée chez les huîtres présentant une infection plasmodique ou une sporulation de B. perspora (Carnegie et al. 2006)

Techniques de diagnostic

Histologie

Bonamia perspora a une taille considérablement supérieure (de 2 à 6 µm de diamètre, un grand nombre mesurant plus de 5 µm de diamètre) que les autres espèces de Bonamia, et on l'a rarement observé dans les hémocytes ou d'autres cellules de l'hôte. Les microcellules mononucléaires étaient réparties dans l'ensemble des tissus conjonctifs des huîtres infectées et étaient souvent abondantes à la base de l'épithélium de l'intestin et des sinus de l'hémolymphe. Les plasmodes (formes multinucléées pouvant atteindre 16 µm de diamètre) étaient nombreux et présents dans les tissus conjonctifs, avec les sporontes et les sporocystes (jusqu'à 26 µm). Des spores (d'une longueur de 4,3 à 6,4 µm et d'une largeur de 3 à 5 µm) ont été observées dans les sporocystes en dégénération ou à l'état libre dans les tissus conjonctifs et les tubules digestifs (Carnegie et al. 2006; Engelsma et al. 2014).

Microscope électronique

Les stades mononucléaires, diplocaryotiques (stade binucléé avec deux noyaux apposés) et plasmodiques ressemblent à ceux des autres spores formant des haplosporidés, mais peu d'haplosporosomes étaient présents (5 ± 3 par cellule), et les plasmodes étaient de petite taille (Carnegie et al. 2006). Les stades uninucléés, y compris les caractéristiques des haplosporosomes, de B. ostreae et de B. perspora se ressemblent beaucoup plus que les autres isolats de Bonamia sp. examinés (Hine et al. 2014). Les plasmodes se développent en sporocystes, en sporoblastes et en spores, tout comme les espèces de Haplosporidium et de Minchinia (Hine et al. 2014). Les spores étaient dotées d'un couvercle operculaire articulé (de 2 à 3 µm de diamètre), sans épisporoplasme, et étaient ornées. Les ornements étaient des rubans formés à partir de la paroi (de 15 à 30 par spore, d'une longueur de 1 à 3 µm, d'une largeur de 300 nm et d'une épaisseur de 50 nm) dont la largeur diminuait graduellement, mais dont l'épaisseur augmentait en s'éloignant de la paroi. Chaque ruban était surmonté de quatre pointes (Carnegie et al. 2006; Engelsma et al. 2014).

Sondes à ADN

Une séquence de l'ADNr de la SSU de B. perspora a été générée et analysée par la méthode de parcimonie « jackknife » afin de montrer son appartenance au clade Bonamia monophylétique, avec une affiliation plus rapprochée de B. ostreae que de B. exitiosa et des espèces de Bonamia isolées à partir des huîtres Crassostrea ariakensis introduites dans le détroit de Bogue, en Caroline du Nord (Carnegie et al. 2006). Cette séquence a été utilisée pour déterminer les amorces propres à B. perspora applicables à l'analyse de la PCR et à l'hybridation in situ en fluorescence (Carnegie et al. 2006).

Méthodes de contrôle

À ce jour, il n'existe pas de procédure d'éradication ou de contrôle connue. Tant que les méthodes de transmission et la spécificité de l'hôte de B. perspora n'auront pas fait l'objet d'une enquête, il faut éviter le déplacement des huîtresà l'extérieur des zones endémiques.

Références

Abollo, E., A. Ramilo, S.M. Casas, P. Comesaña, A. Cao, M.J. Carballal et A. Villalba. 2008. First detection of the protozoan parasite Bonamia exitiosa (Haplosporidia) infecting flat oyster Ostrea edulis grown in European waters. Aquaculture 274: 201-207.

Burreson, E.M., N.A. Stokes et R.B. Carnegie. 2004. Bonamia sp. (Haplosporidia) found in nonnative oysters Crassostrea ariakensis in Bogue Sound, North Carolina. Journal of Aquatic Animal Health 16: 1-9.

Carnegie, R.B., N.A. Stokes, C. Audemard et E.M. Burreson. 2005. Bonamiasis in the crested oyster Ostrea equestris in North Carolina, USA. Journal of Shellfish Research 24: 644. (Résumé).

Carnegie, R.B., E.M. Burreson, P.M. Hine, N.A. Stokes, C. Audemard, M.J. Bishop et C.H. Peterson. 2006. Bonamia perspora n. sp. (Haplosporidia), a parasite of the oyster Ostreola equestris, is the first Bonamia species known to produce spores. Journal of Eukaryotic Microbiology 53: 232-245.

Engelsma, M.Y., S.C. Culloty, S.A. Lynch, I. Arzul et R.B. Carnegie. 2014. Bonamia parasites: a rapidly changing perspective on a genus of important mollusc pathogens. Dis. Aquat. Org.110: 5-23.

Hill, K.M., N.A. Stokes, S.C. Webb, P.M. Hine, M.A. Kroeck, J.D. Moore, M.S. Morley, K.S. Reece, E.M. Burreson et R.B. Carnegie. 2014. Phylogenetics of Bonamia parasites based on small subunit and internal transcribed spacer region ribosomal DNA sequence data. Dis. Aquat. Org.110: 33-54.

Hine, P.M., R.B. Carnegie, M.A. Kroeck, A. Villalba, M.Y. Engelsma et B. EM. 2014. Ultrastructural comparison of Bonamia spp. (Haplosporidia) infecting ostreid oysters. Dis. Aquat. Org.110: 55-63.

Citation

Bower, S.M. (2015) : Précis des maladies infectieuses et des parasites des mollusques et des crustacés exploités commercialement: Bonamia perspora chez Ostrea stentina

Date de la dernière révision : Avril 2015
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Date de modification :